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Par Renaud SOYER le 14 Septembre 2014 à 15:22
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CHINO
(VALDEZ IL MEZZOSANGUE)
14 SEPTEMBRE 1973 (ITALIE)
10 JANVIER 1974
Réalisation
John STURGES
Scénario
Dino MAIURI
Massimo DE RITAPhotographie
Armando NANNUZZI
Musique
Guido DE ANGELIS
Production
Dino DE LAURENTIIS
Distribution
C.I.C
Durée
97 minutes
Tournage
Chino VALDEZ
Charles BRONSON
Catherine MARAL
Jill IRELAND
Stanhome MARAL
Marcel BOZZUFFI
Jamie WAGNER
Vincent VAN PATTEN
L'indienne
Melissa CHIMENTI
Jamie, un jeune garçon qui a fui de chez lui, arrive chez Chino VALDEZ, un éleveur de mustangs; d'abord effrayé par ce colosse bourru, Jamie apprend vite à connaitre Chino et veut rester travailler avec lui. Un jour Chino va en ville vendre ses chevaux, et voit débarquer de la diligence son voisin Maral et sa soeur Catherine; ensuite, Chino déclenche au saloon une de ses bagarres habituelles. Quelques temps après, une des juments de Chino se blesse à mort sur des barbelés posés par Maral. Chino, furieux va le voir, et se fait menacer.Par contre, Catherine demande à voir ses chevaux; leurs rapports tout d'abord tendus, mais très vite Chino passe aux actes. Maral interit à sa soeur de revoir Chino; pourtant celui-ci donne rendez-vous à Catherine à l'église pour qu'ils se marient. Maral capture Chino et le fouette à mort. jamie l'emmène chez ses amis indiens où il est soigné. A son retour, Maral tue son plus beau poulain; Chino massacre les hommes de Maral, puis sentant qu'il est perdant, il fait fuir son troupeau et brûle sa maison et part. Jamie le voie disparaître, vaincu et solitaire.
" Chino" demeure un des films les plus méconnus de Charles BRONSON par la discrétion qu'il a eu au box office et également par sa rareté sur le marché de la vidéo. Mais il est certain que l'origine même du projet ne lui laissait pas trop de chance au Box office américain, cible visée par Charles BONSON qui cherche toujours à s'imposer sur ce marché. Le dernier succès de l'acteur aux USA et dans le monde entier a été "Cosa Nostra" produit par Dino DE LAURENTIIS, mis en chantier à la suite de l'immense succès du "Parrain", où il partage l'affiche avec Lino VENTURA.
Dino DE LAURENTIIS a réussi son paris, lui qui est un producteur qu'on peut décrire comme "opportuniste" et c'est un doux euphémisme. Le producteur va monter un western classique, genre pourtant un rien désuet aux USA, en compagnie de l'Espagne et de la France. Mais l'essentiel des capitaux est Italien sans être un western spaghetti.
Charles BRONSON désire retrouver John STURGES l'homme qui l'a fait tourner dans deux triomphes "Les 7 mercenaires" et "La grande évasion". Mais les temps ont changé et l'aura du prestigieux réalisateur a bien pâli. Depuis "La grande évasion" le réalisateur a tenté le film d'espionnage avec "Station 3 ultra secret" ou " Destination Zebra, station polaire" mais aussi le retour au western avec "Sur la piste de la grande caravane". Il a réalisé un très beau thriller qui surfe sur l'imagerie de "2001, l'odyssée de l'espace" qui s'est planté au box office mondial : "Les naufragés de l'espace". Puis on l'a revu dans un western avec Clint Eastwood s'il vous plait, "Joe Kidd" qui reste malheureusement un film très mineur.
Evidemment l'inséparable compagne de Charles BRONSON, la blonde et jolie Jill IRELAND est de la partie dans le rôle de Catherine sa riche voisine. Lino VENTURA devait jouer le rôle du père de Catherine, mais ce dernier a déjà choisi de tourner dans "Les durs" produit par DE LAURENTIIS et va tourner "La gifle" avec bonheur. C'est donc Marcel BOZZUFFI qui va jouer au coté de l'actrice, mais dans le rôle du frère car ils ont le même âge.
Le film bénéficie d'un budget qui semble moyen à l'époque, mais il va servir le coté minimaliste du film. Tourné en Espagne, les décors naturels sont magnifiques et propices à un climat "naturaliste". En effet Chino VALDEZ est un indien qui élève des mustangs dans son modeste ranch ( d'où le titre US " Valdez horses") . Un soir, un jeune orphelin qui erre sur les pistes, lui demande l'hospitalité. Chino, homme isolé, victime de racisme, accepte, et peu à peu va prendre en charge le jeune Jim et le former au métier de cow boy. L'occasion de voir de beaux paysages et de beaux chevaux sauvages. Lorsqu'il vend ses chevaux en ville, Chino se bat régulièrement avec des cow boys du coin. Elle n'est pas bonne la réputation de Chino, et son voisin qui supporte assez bien ses écarts est justement de retour en ville avec sa sœur. Celle-ci jolie et coquette n'apprécie pas Chino de prime abord, mais elle a besoin de lui pour de menus services et comme ils sont voisins ils vont de voir régulièrement. Un jour, Catherine, surprend Chino en train de prendre son bain dans un baquet. celui-ci, tel un cheval, aime bien se frotter le dos contre une brosse. A priori le spectacle de cet indien musclé et sauvage nu dans son baquet ne manque pas de l'émouvoir. Et l'inévitable se produit, une idylle nait à la grande fureur de Maral. L'amitié entre Jim et Chino se consolide et celui-ci lui présente sa tribu. De paisibles indiens qui vivent en paix. Jim passe du temps chez eux et se lie d'amitié amoureuse avec une jeune indienne. Jim vit avec les indiens dans les tentes. Des scènes intimes qui ne manquent pas de rappeler le futur "Danse avec les loups". De retour au ranch, les deux amis constatent avec horreur que le plus beau poulain de Chino a été atrocement mutilé. Chino devine d'où vient le coup mais pour le moment, il n'en a cure, il prépare son mariage en secret avec Catherine. Maral, met le chaos dans la petite église, et punit durement Chino en le fouettant à mort devant Jim. S'il revoie sa sœur, ce sera la mort. Soigné par ses frères, Chino prend son fusil, et tel son personnage dans "Les collines de la terreur" élimine quelques hommes de Maral. Celui-ci arrête les frais et laisse partir Chino, pour le moment. Mais il se vengera. Chino le sait et part en libérant tous ses chevaux et en faisant des adieux sobres mais sincères à Jim.
Ce film au budget serré comporte de forts belles scènes. John STURGES, malade, est remplacé par le coproducteur Duilio COLETTI sans qu'on s'aperçoive d'une différence de style. Le film est sobre, c'est un western traditionnel où l'homme et le cheval y reprennent leur place et leur importance. Chino a compris que son peuple appauvri va mourir lentement à cause du racisme des blancs, qui lui refusent son amour pour Catherine. Finalement c'est avec un adolescent "pur" qu'il retrouve un peu d'amitié et de foi en l'humain. Encore une fois Charles Bronson apporte beaucoup dans la construction de son personnage, un homme bourru, fort, mais très humain.
Ce beau film prend un départ plutôt moyen à Paris, où pourtant l'acteur obtient de beaux succès. Deux semaines dans le top 10 et puis plus rien. Le film dépasse à peine les 100 000 entrées à Paris, un score faible pour un BRONSON partiellement rattrapé par la province qui fait passer le film au-delà des 600 000 entrées. Le film marche pas trop mal en Italie et en Espagne, les marchés européens habituels pour BRONSON. Fort malheureusement, le film passe inaperçu aux USA où il n y a pas de traces dans le Box office.
Un échec financier qui explique que le film a rarement été exploité en vidéo, et c'est dommage.
Mais BRONSON sera de retour dès le mois d'août sur les écrans français avec un autre film toujours aussi différent des genres habituels de l'acteur avec "Mister Majestyk".
NOTE DU FILM : 6.5/ 10
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
666 251
ENTREES PARIS BANLIEUE
103 858
1ère semaine
4
49 121
10
2ème semaine
7
41 249
Nombre de semaines Paris
6
Moyenne salles Paris 1ère sem
4 912
Box office annuel Espagne
709 731
Box office annuel Italie
58
Cote du succès
* *
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