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Par Renaud SOYER le 5 Décembre 2015 à 22:07
LES LIONS SONT LACHES
20 SEPTEMBRE 1961Réalisation Henri VERNEUIL Scénario France ROCHE
Michel AUDIARDChristian MATRAS Musique Georges GARVARENTZ Production Franco London FILM Distribution GAUMONT Durée 95 minutes Tournage 18/05/61-18/07/61 Albertine Claudia CARDINALE Cécile Danielle DARRIEUX Cécile Michèle MORGAN Dr Challenberg Lino VENTURA Didier Mareze Jean Claude BRIALY Albertine a quitté un mari ennuyeux et Bordeaux pour venir vivre libre dans le grand Paris. C'est tout de suite dans le tout-Paris que son amie Cécile l'introduit. Assez déconcertée par ce poker mondain dont elle ne connaît pas les règles, elle s'adapte très vite à la peinture abstraite et au vocabulaire mondain des derniers salons à la mode. D'abord assez jalouse de sa liberté, elle refuse la première demande en mariage du vieil ami d'enfance qui s'accroche à elle et, au même titre, les quelques aventures galantes que sa beauté lui attira rapidement. Mais devant les détours habituels et le lyrisme déconcertant de Marèse, le jeune romancier de la dernière vague, elle faiblira. De cette faiblesse, le jeune poète, qui est surtout un parleur, ne lui laissera que le souvenir d'un mortel ennui. Une autre aventure avec le lion Challenberg, le célèbre chirurgien, lui donnera plus de satisfactions. Mais les exigences de cette forte nature arriveront à la lasser même de cela. De lassitude en désillusion, Albertine se rendra compte que Bordeaux et le mari quotidien n'était pas si mal et elle retournera dans sa province moins cruelle
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"Les lions sont lâchés" c'est d'abord un livre écrit en 1955 par NICOLE qui est le pseudonyme de deux femmes Françoise PARTURIER et Josette RAOUL-DUVAL. La première a consacré son oeuvre aux rapports entre les deux sexes. Très féministe, l'auteur introduit des passages érotiques, genre nouveau pour l'époque.
France ROCHE adapte le livre pour le cinéma sur un ton plus sage. Elle fait appel à son ami Michel AUDIARD avec qui elle collabore au travail régulièrement pour écrire les dialogues. Si ceux-çi se révèlent efficaces dans la description des différents personnages, nous sommes loin des dialogues percutants de films policiers. Le dialoguiste est au service du film.
Henri VERNEUIL un des réalisateurs les plus expérimentés de l'époque film le tout en noir et blanc et dans un format scope classieux. La distribution est de très haute volée.
Albertine, le rôle principal est confié à la jeune et superbe Claudia CARDIANLE. La belle brune mariée à un producteur italien, est déjà une actrice confirmée en Italie où elle a tourné avec les plus grands. Elle a pu rencontrer Alain DELON ou Jean-Paul BELMONDO dans "La vaccia" où elle interprétait une prostituée belle comme le jour.
L'occasion de pénétrer le marché français se présente avec ce film où elle devient clairement une des principales concurrentes de la blonde Brigitte BARDOT.
Albertine, jeune provinciale bordelaise, vient à Paris retrouver son amie, la bourgeoise Cécile jouée par Michèle MORGAN. L'actrice au top de sa beauté va incarner une amie bourgeoise, certes, mais très lucide sur le milieu. Albertine veut divorcer de son mari avec qui elle s'ennuie profondément. Cécile va l'héberger quelques temps, mais déjà un prétendant sonne à la porte d'Albertine. Celle-ci ne cache pas qu'elle va profiter de la Capitale pour trouver chaussure à son pied et s'amuser. Le premier est un jeune polytechnicien joué par Darry COWL. Celui-ci joue un séducteur persuadé qu'il est hautement intelligent et que c'est un atout pour séduire Albertine. Grâce aux dialogues de Michel AUDIARD, la scène est assez drôle. COWL décrit la physique nucléaire et le beauté des atomes, et la houspille un peu de ne pas comprendre ce qu'il lui explique. Il endort Albertine avec ses propos. Albertine insiste pour que Cécile la présente à sa cousine, la très mondaine et très insupportable Marie-Laure, jouée, et c'est une évidence par une Danielle DARRIEUX très inspirée. Très "prout prout ma chère" elle incarne le portrait type de la bourgeoise surfaite qui minaude à chaque instant. Lors d'une des soirées très branchée où le tout Paris se presse organisée par Marie Laure, Albertine va se faire courtiser par Mareze le "Frédéric Begbeider" local. Romancier, sculpteur, c'est un artiste complet, pédant mais joyeux qui possède un avis sur tout. Un rôle idéal pour Jean- Claude BRIALY qui joue son personnage mondain habituel avec le même talent.
Elle apercevra également le Docteur CHALLENBERG, un éminent médecin connue sur la place de Paris. Homme mûr, décidé, charismatique, il est de plus le médecin de famille de Marie-Laure.
Après la soirée, Albertine cherche un logement et sur la recommandation de Cécile, va habiter dans une belle chambre de bonne dans l'immeuble de Marie-Laure. Elle prend les repas en famille, et va s'attirer le désir des deux fils de Marie Laure. Très convoitée, Albertine va finir dans le lit de Mareze, mais il ne va pas parvenir à se montrer un amant très fougueux, voire pas très intéressé du tout.... La gente féminine ne le motive guère. Ce qui ne l'empêchera pas de terminer son livre sur les provinciales. Albertine aura donc été un objet d'étude pour Marèze qui la trouve "rustique".
Très déçue, Albertine va se faire courtiser par le Docteur CHALLENBERG appelé au chevet de Marie Laure qui se pâme pour un rien. Rapidement il entreprend une liaison avec elle. Si la relation intime est très satisfaisante, CHALLENBERG est marié et un homme fort occupé. Il n'a pas le temps de sortir et Albertine s'ennuie. CHALLENBERG la verrait bien en femme en foyer, mais celle-ci n'est pas très motivé. Marie-Laure observe leur relation, amusée. Finalement CHALLENBERG craque et annonce à Albertine qu'il va divorcer. Marie Laure qui a tout entendue ne peut s'empêcher d'appeler la femme de CHALLENBERG, une grande amie. Evidemment, celle provoque un certain désordre et Albertine s'enfuit chez elle en Province, ce qui fait bien rire Marie-Laure. Elle va vite déchanter lorsque CHALLENBERG s'introduit dans son salon et lui administre une formidable baffe et réclame 3 ans d'arriérés d'honoraires à son mari. Un bon rôle pour Lino VENTURA qui incarne après le soldat d' "Un taxi pour Tobrouk" un médecin séduisant, sûr de lui et rassurant pour la gente féminine. Et puis avec lui, les dialogues d'Audiard c'est toujours excellent.
La morale sera sauve puisqu'Albertine retourner avec son mari.
Critique du monde mondain parisien le film démontre également qu'on peut se brûler les ailes dans ce milieu pour ceux qui n'y sont pas préparé. Albertine est écrasée par ce monde cruel, elle qui pensait le mettre à ses pieds grâce à son unique beauté.
C'est un film très agréable où Claudia CARDINALE se révèle bonne actrice. Les choses vont s'accélérer pour elle avec le tournage proche de "Cartouche". Tous les autres acteurs sont excellents, mention très bien pour Danielle DARRIEUX et son rôle de chipie bourgeoise.
A sa sortie à Paris, le film fait 33 034 entrées dans seulement deux salles (le Colisée et le Marivaux). Un succès qui va se maintenir plusieurs semaines.
Au final le film va terminer à 2 millions de spectateurs en France, un très beau score pour un film destiné en priorité à un public féminin.
Henri VERNEUIL prouve s'il en était qu'il est tout à fait à l'aise dans tous les genres et qu'il est parfaitement capable de gérer une petite troupe d'actrices talenteuses
ino VENTURA confirme le succès de "Tobrouk" et aura connu une année 1961 des plus satisfaisantes.
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
27
2 054 954
ENTREES PARIS
594 408
ENTREES BANLIEUE
ENTREES PARIS BANLIEUE
1ère semaine
3
33 034
2
2ème semaine
3
31 109
3ème semaine
7
26 682
4ème semaine
5
25 547
5ème semaine
5
23 476
Moyenne salles Paris 1ère sem
16 517
Budget
Cote du succès
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