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Par Renaud SOYER le 8 Avril 2015 à 01:11
LA VALISE
11 OCTOBRE 1973
- Réalisation : Georges Lautner
- Scénario : Georges Lautner et Francis Veber
- Production : Alain Poiré
- Société de production : Gaumont
- Distributeur : Gaumont
- Musique : Philippe Sarde
- Photographie : Maurice Fellous
- Format : Couleurs - 1,33:1 - Mono - 35 mm
- Genre : Comédie
- Durée : 100 minutes
- Jean-Pierre Marielle : Major Bloch
- Mireille Darc : Françoise
- Michel Constantin : Capitaine Augier
- Michel Galabru : Baby
- Amidou : Abdul
- Robert Dalban : Mercier
- Jean Lefebvre : le bagagiste
- Raoul Saint-Yves : l'ambassadeur
- Arch Taylor : l'américain
Le conflit s'aggrave entre Israël et les Pays Arabes. Le commandant Bloch, agent israélien, se réfugie à l'Ambassade de France en Libye. On ne peut le garder, ce serait dangereux; on ne peut pas non plus le jeter dehors. Le Capitaine Augier doit regagner la France; il propose donc de faire voyager Bloch par valise diplomatique. Et, voici notre commandant installé dans un énorme "bagage". Alors que les deux comparses attendent à l'hôtel le départ d'un avion, Bloch supplie Augier d'aller voir Françoise, son grand amour. Augier accepte, mais tombe amoureux de la jolie demoiselle et la supplie de regagner Paris avec lui. Le jour du départ arrive. Bloch est placé dans sa valise et la valise dans la soute à bagages. Mais, au cours du voyage, des pirates de l'air font atterrir l'avion en plein désert. Augier raconte tout à Françoise. Et, lorsque les autorités arabes font ouvrir les bagages, elle intervient... et les trois complices s'enfuient à bord d'une jeep. S'orienter dans le désert est chose difficile et dangereuse quand on sait que des policiers arabes patrouillent. Françoise à nouveau intervient et joue, cette fois-ci, les touristes égarés. Mais elle n'avait pas prévu qu'une valise pouvait se perdre et, lorsqu'elle-même et Augier reconnaissent celle-ci sur une jeep arabe, ils se hâtent de sortir quelques billets. Les policiers acceptent de rendre la valise sans vérifier son contenu... Le commandant d'un yacht, aguiché par la jeune femme, accepte de prendre à son bord "le frère" de celle-ci et la valise. Le voyage vers la Sicile s'annonce propice. En pleine nuit, un navire égyptien les somme de s'arrêter et une fouille commence. Françoise séduit le jeune commandant égyptien...
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L'équipe de " Il était une fois un flic" se reforme en tentant de retrouver le même succès. Après Jean-Marie POIRE au scénario de " Quelques messieurs trop tranquilles", Georges LAUTNER retrouve Francis VEBER pour un scénario de haute volée comme à son habitude. Au niveau de l'équipe artistique Mireille DARC retrouve son réalisateur préféré après le triomphe du "Grand blond avec une chaussure noire". Michel CONSTANTIN reforme le duo pour la quatrième fois et enfin, un autre complice rejoint le duo, et pas des moindres car il s'agit du grand Jean Pierre MARIELLE.
Francis VEBER concocte un scénario diaboliquement efficace et poursuit son exploration des rapports entre les couples improbables. Ici, ce sont deux barbouzes qui vont devoir cohabiter. L'un est juif et doit s'enfuir de Lybie où la situation est très chaude pour son matricule. Il va "loger" dans une large valise diplomatique qui ressemble plus à une malle qu'autre chose et sera escorté par le capitaine AUGIER un français pur sucre. BLOCH et AUGIER s'apprécient du fait de leur appartenance à l'armée de leur pays respectifs.
AUGIER est un militaire popotte qui a ses petites habitudes de célibataire endurci. Il n'oublie pas d'établir ses petites notes de frais et est un peu près de ses sous. BLOCH est plus sanguin et exalté. AUGIER et BLOCH se rendent dans un un bel hôtel pour prendre l'avion le landemain vers la France. Bien sûr BLOCH ne peut quitter sa "valise" capitonnée et à fiortiori la chambre qu'il partage avec AUGIER. La cohabitation se passe plutôt bien, le "vieux couple" passe sur les petits défauts de l'autre. BLOCH révèle à AUGIER qu'il a eu une aventure il y a peu avec une française dans ce même hôtel. D'ailleurs celle-ci occupe toujours l'hôtel. Il s'agit de Françoise (chez VEBER il y a toujours un "François" qui veille)jouée par Mireille DARC. BLOCH plombe la nuit d'AUGIER afin que celui-ci aille voir ce qu'elle fait de ses soirées. Bien sûr AUGIER va tomber amoureux de Françoise et va devoir mentir à son collègue. D'où des dialogues savoureux signé VEBER en pleine forme.
Comme on pouvait s'y attendre, l'avion ne décolle pas le lendemain et la joyeuse équipe demeure à l'hôtel. AUGIER couche avec Françoise et les choses s'enveniment entre les deux compères. BLOCH a permis à Françoise de rentrer à Paris et les deux coqs s'affrontent pour le coeur de la belle. Le trio part vers Paris, deux dans l'avion, un dans la soute de l'avion avec les animaux. Avec VEBER les situations s'enchainent à bon rythme. L'avion est détourné et le trio est en mauvaise posture. Grâce au charme de Françoise, le trio se sort de sa situation mais devient quator. La problématique demeure, tous les protagonistes masculins deviennent amoureux de Françoise. La situation s'envenimant à chaque fois, Françoise doit utiliser ses charmes pour sauver le groupe,qui compte de ce fait un nouveau membre masculin, et ainsi de suite. une situation sans fin, du VEBER quoi.
Globalement c'est une comédie de haut niveau, même si on peut préférer la première partie plus savoureuse de dialogues irrésistibles.
Alors qu'elle était plus passive dans "Il était une fois un flic", ici Mireille DARC est bien le centre de l'action. Toutes l'intrigue est liée aux conséquences de ses conquêtes. Véritable vamp, elle comprend très vite que ses charmes indéniables et sa douce blondeur sont des armes bien plus redoutables que toutes les mitrailleuses du monde. Elle sait conquérir et flatter les coeurs des militaires les plus endurcis. Au final, les éthnies n'existent plus, seul le groupe des "fans de Françoise" existe et possède le même objectif, conquérir le coeur de la belle. Un rôle très fort pour Mireille DARC à la conquête de l'espèce masculine. C'est un de ses meilleurs rôles.
Michel CONSTANTIN qui tourne énormément en ces années 70 a vraiment acquis un bagage qui lui permet d'être très drôle tout en alliant la puissance physique. Sa relation avec Jean-Pierre MARIELLE est exceptionnelle. Certes les deux hommes s'apprécient, mais AUGIER va trahir la confiance de BLOCH et les deux vont s'affronter comme des chiffoniers. cela s'engueule sec mais toujours avec déférence, avec CONSTANTIN c'est toujours "Mon Colonel" par çi et par là. Les dialogues sont savoureux et la scène du lit entre les deux personnages est hilarante. Du coté des petits détails, VEBER se régale lorsque les deux doivent se partager un "steack frites", chacun voulant le morceau le plus gros avec ou sans poivre. AUGIER égratigne le coté "juif" de BLOCH mais tout reste au niveau de l'anecdote et le film est au contraire un appel à la paix entre les peuples: "faites l'amour avec Françoise, pas la guerre".
Jean Pierre MARIELLE est tout simplement immense. Chiant comme la pluie, éructant, inquiet voire angoissé il passe la majeure partie de son temps dans sa valise. Lorsque la situation s'envenime, on entend un "aïe aïe aïe..." qui surgit de la valise. Lorsque françoise rejoint AUGIER dans sa chambre et que BLOCH découvre du fond de sa valise la relation entre les deux, un "salaud!" retentissant surgit de nulle part à la grande surprise de Françoise.
C'est du VEBER et c'est donc très drôle. Une belle réussite qui lui est entièrement imputable. Les acteurs sont au top, ainsi que les seconds rôles, c'est vraiment un trio qui fait plaisir à voir. Mireille DARC retrouvera Francis VEBER dans "Le téléphone rose" pour un rôle très fort comme d'habitude. Il sait écrire pour elle.
Michel CONSTANTIn aura bien du mal a retrouver des personnages de cet acabit et va se touner vers les films d'action. Jean Pierre MARIELLE deviendra un spécialiste des comédies où son charme suave fait merveille. Tous sont à l'apogée de leurs talents.
Le film va se retrouver en concurrence avec quelques mastodontes de cette fin d'année 1973 : "Rabbi JACOB", "Deux hommes dans la ville" "Le magnifique" et "L'emmerdeur" . ce qui vaut à VEBER d'être présent dans deux films à l'affiche la même semaine.
C'est donc un très bon départ que prend le film. 60 000 entrées en première semaine à Paris, c'est très bien surtout que le film résiste bien plusieurs semaines avant de sortir brusquement du top tout en bébéficiant de belles salles parisiennes. Au final c'est un très satisfaisant score de près d'un demi-million de spectateurs qui se sont rendus dans les salles de Paris Banlieue. Le score est plus mitigé en France où il semble que le public de province a préféré voir un DE FUNES ou le dernier BELMONDO. La concurrence fut rude. Mais le film passe tout de même largement la barre du millio, de spectateurs.
"La valise" est un excellent film qui ne possède cependant pas l'aura que peuvent posséder d'autres films de LAUTNER, mais il reste un excellent souvenir pour tous ceux qui l'ont vu lors de ses diffusions à la télé. La critique n'a pas aimé le film ? Qu'importe, il reste aujourd'hui un très bon fleuron de la comédie française des années 70. Un film hautement respectable.
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
1 208 874
ENTREES PARIS
295 002
ENTREES BANLIEUE
178 279
TOTAL PARIS BANLIEUE
473 281
1ère semaine
2
59 314
14
2ème semaine
2
61 701
3ème semaine
3
53 063
4ème semaine
5
60 359
5ème semaine
6
39 086
6ème semaine
5
33 180
7ème semaine
6
30 057
Nombre de semaines Paris
13
Moyenne salles Paris 1ère sem
4 231
Cote du succès
* *
LA VALISE BANDE ANNONCE
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