LA GUERRE DES MONDES - TOM CRUISE BOX OFFICE 2005

Ray Ferrier est un père divorcé vivant dans le New Jersey, en banlieue de New York. Un matin, son ex-épouse lui confie la garde de leurs deux enfants, Rachel et Robbie, le temps de quelques jours. Mais le soir même, un orage éclate et déclenche d'étranges phénomènes comme l'arrêt total des véhicules. Bientôt, d'énormes engins mécaniques surgissent de sous-terre et désintègrent les êtres humains dans le chaos le plus total. Ray et ses enfants réussissent à survivre dans une des quelques voitures qui fonctionnent encore (les véhicules ne fonctionnent plus à cause d'éclairs électromagnétiques). Il pense trouver refuge chez son ex-épouse, mais celle-ci est déjà partie pour Boston et la maison est inoccupée. Durant la nuit, un Boeing 747 se crashe dans le quartier. Au milieu des débris, une équipe de journalistes leur apprend que des créatures extra-terrestres sont à l'origine des évènements et que le monde est déjà en ruines. Ray, Rachel et Robbie décident de se rendre à Boston, traversant une série d'épreuves qui va à la fois les réunir et les séparer…

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L' association SPIELBERG / CRUISE ayant porté ses fruits dans l'excellent "Minority report" il semblait tout ç fait naturel de renouveler une opération aussi fructueuse. Toute une flopée de producteurs dont SPIELBERG et CRUISE investissent donc dans ce projet ambitieux du remake de "La guerre des mondes". Bon, à la base on peut être ravi de voir le maître de nouveau se pencher sur les relations parfois difficiles entre l'humanité et les  civilisations  extra terrestres. SPIELBERG a bien sûr connu des succès considérable sur ce thème avec "Rencontres du 3ème type" où les extras terrestres étaient pacifistes où dans "ET" où l'extra terrestre perdu sur terre est l'ami des enfants. Pour faire le tour de la question, cette fois-ci les aliens seront très méchants et viendront dans le but d'éradiquer l'humanité, en ce sens, SPIELBERG effectue donc le tour de la question. Le film est un remake du classique de la SF déjà produit par la Paramount en1953. Steven SPIELBERG va réaliser un film finalement très proche de l'original y compris concernant le final qui a tant prêté à discussion.

Evidemment Steven SPIELBERG va pouvoir bénéficier d'effets spéciaux de haut niveau, alors que la version de 1953 était déjà à la pointe à l'époque parait bien naïve. Le réalisateur le sait, il est attendu au tournant, lui qui a fait exploser la frontière du numérique avec "Jurassic Park". Son  habitude de gérer des tournages complexes avec une grande facilité est un gage de qualité. Concernant le casting le choix de Tom CRUISE est justifié du fait de "l'assurance" d'un succès pour un habitué des cimes du box office. Doté d'un budget imposant mais pas scandaleux, le film est cependant contraint d'un temps de production assez réduit pour sortir rapidement sur les écrans américains à une date favorable. Ce n'est pas un problème pour le réalisateur qui a déjà le film dans sa tête, le tournage avec les acteurs est donc fortement facilité. La grande différence avec l'original est que SPIELBERG a choisi de montrer cette guerre du point de vue d'une famille "lambda" menée par un père divorcé Ray Ferrier. Tom CRUISE incarne donc ce héros "normal" avec sa conviction habituelle. Ray, conducteur de grues, garde ses enfants : une petite fille hurleuse incarnée par l'insupportable Dakota FANNING et un grand dadais d'ado pas vraiment proche du papa. Une famille normale donc. Comme dans la majorité des films de SPIELBERG, l'horreur va survenir dans une environnement normal. Cette scène d'introduction est un modèle du genre. Les effets spéciaux sont parfaitement intégrés aux décors. La sortie des "tripodes" extra terrestres est un grand moment du cinéma fantastique magnifié par une bande son des plus impressionnantes et une musique martiale de John WILLIAMS qui ne manque pas de rappeler celle des "Dents de la mer". L' armée des ET est comparable à une panzer division. Le but : écraser les villes, détruire chaque humain à l'aide de rayons laser qui les réduit instantanément en cendres. La terreur provoque la fuite en avant des humains. pour couronner le tout les tripodes sont entourés d'un champ de force qui les rend invulnérable.

La famille Ferier doit fuir pendant que leur ville est détruite. Le but: tenter de rejoindre BOSTON ville de l'ex femme de Ray. Evidemment le périple sera semé d'embuches, ce qui permet à SPIELBERG d'introduire des scènes choc. Alors qu'ils se terrent dans une maison, un avion de ligne s'écrase au sol transformant le quartier en désolation. Ray et sa famille doivent se frayer un passage pour atteindre un ferry, mais la foule devient incontrôlable. Ce fait est amplifié par l'arrivée de tripodes au bord de la jetée et l'attaque mortelle du ferry par un tripode surgi de l'eau. Ray devra affronter ce qu'il croit être la perte de son fils, celui-ci se découvrant un courage patriote affronte un tripode enflammé entouré d'une armée en déroute. Ray et sa fille sont recueillis par un étrange habitant d'une maison et qui se réfugie dans une cave. Le trio passe une nuit dans un huis clos angoissant et doivent se faire discret lors d'une apparition d'un trio de fantassins ET venus procéder à une dératisation systématique des habitations. L'hôte devenant menaçant pour Ray et sa fille, ce dernier décide de l'éliminer tandis que sa fille se bouche les oreilles. Mais celle-ci étant capturé par un tripode alien, RAY devra affronter directement le tripode en compagnie de prisonniers d'infortune. Respectant l'œuvre originale et le livre de H.G WELLS, le réalisateur impose le même destin funeste aux aliens.

Techniquement irréprochable, le film empile donc les scènes mémorables. Souvent considéré comme un film directement issu des attentats du 11 septembre 2001, on peut voir dans cette œuvre la volonté de Spielberg de dénoncer tous les génocides aveugles, tel les massacres du Rwanda, mais de façon plus évidente la Shoah de la seconde guerre mondiale. Les ET utilisent des méthodes que l'on retrouve dans les projets nazis. Résolution du problème terrien par l'utilisation de méthodes de destruction de masse industrielles. L'exemple le plus concret étant les scènes de terreur dues aux pluies de cendres humaines qui ne manquent pas de rappeler les sinistres fours crématoires nazis sans compter les centaines de cadavres flottant dans les fleuves. SPIELBERG propose des scènes de terreur issues des meilleurs films de la HAMMER. Durant la scène du ferry la foule se retourne alertée par le terrible son de corne de brume émis par les tripodes. Dans la lumière lunaire, au sommet d'une colline, des tripodes menaçants apparaissent, entourés d'une nuée de corbeaux...

Hormis la fin relativement happy end  très discutée et la mort des aliens pourtant écrite dans le livre original, le public plébiscite le film qui se révèle un des meilleurs de SPIELBERG, en tout cas le dernier d'un cycle de films très réussis allant de "Arrête moi si tu peux" à "Munich". On peu considérer ce film comme étant le dernier "masterpiece" du réalisateur dans un genre où il s'est avéré est un maître.

Au niveau des acteurs, Tom CRUISE est irréprochable dans son rôle de père de famille un peu loser qui va se découvrir une âme de héros pour sauver sa famille de la destruction. Pas évident de jouer des scènes de terreur sur écran vert, mais il s'en tire très bien. On ne pourra pas en dire autant que Dakota FANNING formidable tête à claque qui plombe hélas, un peu le film. Hormis ces quelques défauts le film de SPIELBERG s'avère donc un grand cru de la science fiction alors qu'il passe après des films tels "Independence day" qui se posait un peu là en matière d'invasion extra terrestre.

Sans battre de records, le film prend un très bon départ au box office US avec une première semaine massive suivie d'un bon maintien. Le film passe facilement la barre des 200 millions de dollars pour finir à 234 millions, un bon score pour SPIELBERG et un très bon score pour Tom CRUISE qui poursuit dans sa série de films à plus de 100 millions de dollars de recette aux USA. En France le film prend également la tête du box office, une habitude pour les deux avec une belle première semaine a 1.7 millions d'entrées. Le film termine sa carrière proche des 4 millions d'entrées, ce qui le positionne dans une fourchette proche de "Independence day", mais assez loin d'un "Jurassic Park". C'est le 4ème meilleur score pour Tom CRUISE en France. Au niveau mondial, les 590 millions de dollars de recette est un très bon score, mais qui aurait peut être pu être plus important; ce que SPIELBERG a mis sur le dos de CRUISE.

En effet, durant la promotion du film, Tom CRUISE était fort joyeux et volubile. En fait durant les conférences de presse, l'acteur a régulièrement évoquée la scientologie, ce qui a été le début de ses problèmes envers les journalistes qui commencèrent à fouiller de plus en plus ses relations avec l'église bien connue. Le fait que CRUISE utilise les médias pour faire la promotion de son église rend SPIELBERG furieux. Il estime que ces faits ont fait perdre des entrées au film et l'association CRUISE / SPIELBERG a vécu et c'est dommage. De fait "La guerre des mondes " est également la fin de l'âge d'or pour CRUISE, la presse se déchainant autour de lui. L'acteur ne s'en doute pas alors qu' un nouvel épisode de Mission Impossible est en route.