Pleine vitesse, pleins phares, la voiture comme une folle descend vers la mer. Le pas nonchalant, le regard distrait, le jeune homme se promène le long de la plage. Puis il traverse la rue, perdu dans ses pensées. Et... c'est ainsi, par hasard, que Gilles rencontre Hélène. Qu'il n'a jamais vue ici et qu'il classe aussitôt parmi les plus belles femmes de Biarritz. Dans le café où elle l'a entraîné pour faire un inutile constat - parce qu'il n'y a rien -, elle s'endort. Brutalement. Et lui passe la nuit à la contempler. Gilles, le fils de la gérante de l'Hôtel de la Gare, Gilles qui fréquente Bernard, musicien raté et quelque peu marginal, dont c'est le meilleur ami, Gilles le "traîne lattes" est devenu amoureux fou de cette femme, médecin-anesthésiste à l'hôpital de la ville. Alors, pour les siens, le voilà un fantôme. Il n'y a plus qu'Hélène dans ses pensées, Hélène si mystérieuse, si secrète. Il la revoit ; ils se revoient ; elle finit par se confier. Veuve d'un mari qui était l'idéal de sa vie, elle en a hérité une demeure immense, non loin de Biarritz, inhabitable pour elle seule, qui loge en ville, fermée sur le passé. Comme elle. Mais l'aveu est une porte qui s'ouvre. Hélène et Gilles bientôt s'installent ensemble. D'abord dans l'appartement d'Hélène, que Gilles repeint à neuf. Puis dans la grande villa. Alors Hélène revit, Gilles, lui, s'étiole, se consume. D'inquiétude, de jalousie, dans une existence mal faite pour lui. Et ils se quittent. A son regret à elle. Gilles tente de renouer avec sa famille, faisant à nouveau des rêves d'évasion avec Bernard, l'éternel copain. Mais tout change. Même l'Hôtel de la Gare, qui, par la volonté d'un nouveau patron, devient l'Hôtel des Amériques. Tout neuf. A l'inauguration, Gilles apprend qu'Hélène est repartie pour Paris. Définitivement... En attendant le train sur le quai de la gare, il pense à ce qu'il va lui dire quand il la retrouvera.
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