CAPONE - SYLVESTER STALLONE BOX OFFICE 1975

New York, 1910. Le jeune Alphonse Capone rejoint le gang des Brooklyn Ripers. Commence alors une plongée dans les bas-fonds de la ville, de Brooklyn à Manhattan, puis à Chicago où il devient le bras droit du patron de la pègre Johnny Torrio. Au fil de sombres intrigues et de meurtres sanglants, Al Capone parvient à s'imposer comme le maître des réseaux de prostitution et du racket de Chicago, avec l'aide de son bras droit Frank Nitti.

Pas facile de faire sa place à Hollywood. Il faut chercher des figurations, espérer se faire remarquer, accepter de bouffer de la vache enragée. Comme pas mal d'acteurs avant lui, et pas des moindres, Sylvester STALLONE va intégrer le casting d'une production Roger CORMAN, "Capone" qui est un "biopic" du célèbre gangster. 

Généralement qui dit Roger CORMAN s'attend à voir une série Z constituée de stocks shots pillés dans une poubelle et scotchés bout à bout. Il n'en est généralement rien, même si CORMAN sait gérer des budgets riquiquis, mais l'état d'esprit est là. Certes, les acteurs ne percoivent pas des rémunérations de stars, mais au moins tournent-ils. Cependant certaines de ses productions sont estimables, et depuis longtemps les cinéphiles ont fait de CORMAN une figure importante du 7ème art.

Avec Steve CARVER aux manettes, la pioche est plutôt bonne. Des décors de studios bien utilisés, de beaux costumes et des effets spectaculaires, le réalisateur dresse une histoire plutôt agréable à suivre pour ceux qui s'interessent au bandistisme américain durant les années 1930... Ben GAZZARA acteur estimé à la carrière inégale interprète donc ce fameux Al CAPONE, américain d'origine italienne qui va gravir les échelons du milieu américain.

Le film possède un ton assez réaliste et comporte quelques belles scènes de meurtres, réglements de comptes et quelques fusillades bien réalisées. Le film se focalise sur l'histoire d'amour entre CAPONE et Iris qui se termine tragiquement par la mort de celle-ci au cours d'un attentat contre lui. L'occcasion de voir l'actrice de télévision Susan BLAKELY, une actrice charmante et qui a marqué mon adolescence dans des rôles dans les séries "Le riche et le pauvre" et "Les héritiers". Non seulement c'est une bonne actrice, mais nous avons l'occasion de la voir dénudée ce qui ne gâte rien. 

Le film a bien sûr des défauts. Des ellipses sont présentes selon les besoins budgétaires et sont marquées dans le film par l'utilisation de fondus enchaînés rouges qui font très feuilleton et par l'insertion de passages d'autres films de Roger CORMAN qui sont très visibles au vu de la différence flagrante de grain. Mis à part dela, le film est plutôt bien troussé et nous assistons à l'histoire de CAPONE depuis ses débuts jusqu'à sa retraite dans sa propriété où sa syphillis chronique le rend complètement fou...

Ben GAZZARA d'origine italienne interprète avec du talent CAPONE, sauf à la fin du film où il cabotine vraiment, mais dans l'ensemble il est crédible. Son ami John CASSAVETES, participe au film dans un rôle assez court. Il est cependant plaisant de les revoir tous les deux au temps de leur splendeur. 

Sylvester STALLONE joue donc Frank NITTI, le bras droit de CAPONE qui va s'occuper de ses affaires durant son incarcération dues au célèbre agent Eliot NESS. D'origine italienne il est crédible dans le rôle, bien qu'il soit encore un peu hésitant et arbore un visage encore poupin. Un bon rôle car son temps de présence est important. Pour la première fois, il peut apprendre son métier grâce à la présence d'un acteur confirmé comme Ben GAZZARA. Il peut constater les exigences d'un tournage serré à cause d'un budget réduit. Un élément dont il saura se rappeler pour "Rocky" qui parait encore plus "pauvre " que cet honnête CAPONE.... STALLONE se fait repérer par CORMAN qui va lui proposer un rôle plus conséquent dans un prochain film. Il n'est pas encore au sommet, mais il travaille, c'est le principal.

Sorti en plein mois d'août en France, le film ne se fait pas plus remarquer que les séries B habituelles ( vulgairement appelées "fonds de tiroirs" ) dont les distributeurs se débarrassent en espérant quelques entrées. Rien d'étonnant que ce film à découvrir n'a fait que 80 000 spectateurs lors de son exploitation.          

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