FAITES SAUTER LA BANQUE
25 FÉVRIER 1964
SYNOPSIS
Un brave commerçant, Monsieur Victor Garnier, vit heureux au milieu des siens et fait prospérer son magasin d'articles de pêche et de chasse, tant et si bien qu'il réussit à amasser une somme rondelette. Il va confier ses économies au directeur de la banque, un voisin de l'autre côté de la rue, qui lui fait acheter des actions du Tangana. Hélas, au lieu de rapporter, les actions s'écroulent complètement, c'est presque la ruine et il faut faire face aux échéances. Monsieur Garnier cherche en vain le moyen de récupérer son bien. Tout le renforce dans son idée, même un sermon entendu à l'église : faire rendre gorge à son voleur, c'est-à-dire le banquier. Puisque cest la famille qui a tout perdu, c'est la famille au complet, père, mère, les deux filles et le fils, qui se lance dans la réalisation d'un sensationnel hold-up. On va creuser un tunnel dans la rue pour aboutir à la chambre forte de la banque. On dresse un plan, chacun se répartit le travail. Au début, nos amateurs frôlent l'ensevelissement. Heureusement, un matériel impressionnant et les conseils éclairés d'un contremaître de la voirie va leur permettre de pouvoir enfin entreprendre une véritable galerie. Que de surprises ! d'imprévus ! On perce une canalisation d'eau ; on débouche sur une voie de métro, des cousins de Belgique viennent et risquent de découvrir le secret ; la mort d'une parente lointaine ; la curiosité des gens du quartier et d'un policier maladroit et ambitieux ; la complicité involontaire d'un stagiaire de la banque, amoureux de la fille aînée. Une telle persévérance ne pouvait pas ne pas être récompensée : on finit par atteindre la chambre forte et par emporter des lingots. Avec le lourd butin, on revient à la maison pour constater que l'or « n'est qu'un plomb vil » ! Le banquier escroc et Monsieur Gamier se découvrent mutuellement voleurs volés !
ANALYSE ET BOX OFFICE
Après le tournage de Pouic- Pouic, Louis De Funès prend des vacances dans son appartement de Deauville puis reprend le chemin des studios car son planning est bien rempli. Il ne le sait pas mais les sirènes du triomphe vont bientôt se faire entendre mais ce n'est pas encore le cas.
Calendrier de tournage de Louis De Funès à partir d'octobre 1963 (estimation)
Des pissenlits par la racine : octobre 1963 - 15 novembre 1963
Faites sauter la banque : 19 novembre 1963 - 20 décembre 1963
Une souris chez les hommes : 15 mars 1964 - 30 avril 1964
Le gendarme de Saint-Tropez 5 juin 1964 - 8 juillet 1964
Fantômas 15 juillet 1964 - 7 septembre 1964 (De Funès quitte le tournage avant la fin)
Le Corniaud : 30 août 1964 - 10 novembre 1964
Durant le tournage de "Pouic-Pouic" Jean Girault a beaucoup apprécié le professionnalisme de Louis de Funès et son talent bien sûr. Lui et son complice Jacques Vilfrid proposent à De Funès le principe de tourner ensemble un nouveau film où l'acteur aurait pour la première fois le rôle principal. L'acteur qui a un tournage prévu en mars 1964 accepte de tourner dans l'intervalle après ces vacances d'été.
Vilfrid et Girault proposent au producteur Raymond danon le projet de "Faites sauter la banque" mais le producteur préfère que les auteurs embauchent Francis Blanche et Darry Cowl qui sont des valeurs sûres au box office. Jean Girault propose donc que le coût du film ne dépasse pas le million de francs et argumentent que De Funès possède du potentiel. La contrainte budgétaire ne sera pas obstacle à la construction d'un tunnel en studio car le reste du tournage se passe en huis-clos dans une boutique.
Girault et Vilfrid vont tourner le film avec leur équipe technique habituelle. Au niveau du casting choisi par jean Girault c'est du tout bon avec bien sûr la grande et unique rencontre entre Louis De Funès et Jean-Pierre Marielle. Ce dernier qui est encore un spécialiste des seconds et troisièmes rôles est épatant en banquier escroc mais très classe et amateur de jolies pépées. Il y a également dans un rôle très court Jean Lefebvre savoureux dans son rôle de contremaître chargé de creuser le tunnel vers la banque. Louis de Funès semble bien s'amuser devant les pitreries de ce dernier. Les deux acteurs ne le savent pas encore mais il vont de nouveau tourner ensemble quelques mois plus tard dans le triomphal "Gendarme de Saint-Tropez". Il y a bien sûr Yvonne Clech efficace mère de famille, mais aussi Catherine Demongeot (Zazie dans le métro) dans un de ses très rares rôles et une apparition de George Wilson. L'ensemble est donc solide.
Louis De Funès porte le film sur ses épaules et démontre qu'il est désormais tout à fait capable d'assumer une telle tâche. Le film est donc aussi drôle que n'importe lequel De Funès, mis à part l'ambition du film qui ne dépasse pas l'aimable divertissement familial. Les témoins du tournage du film racontent que l'acteur était assez nerveux sur le tournage, très impliqué dans la construction des gags qui n'hésite pas à répéter les scènes avant le tournage de celles-ci. Pas réellement de traces d'improvisation sur le film ce qui force le respect de toute l'équipe. Il est évident que sans lui le film n'aurait pas dépassé le stade de l'anecdotique. Il reste du film la belle rencontre entre Louis De Funès et Jean-Pierre Marielle et l'An 01 de Louis De Funes en solo.
Malheureusement le film sort à Paris la même semaine que "L'Homme de Rio" avec Jean-Paul Belmondo et la "Tulipe noire" avec Alain Delon. cette concurrence très sévère fait que le film ne reste que deux semaines en exclusivité. Le distributeur s'est sans doute découragé avec un film presque invisible, ce qui est dommage car sa moyenne par salles n'était pas mauvaise en soi. Au niveau français le film tourne sans bousculer les foules, c'est juste honorable avec 950 000 entrées au 31 décembre 1964 ce qui lui permet de figurer de justesse dans le top 40 annuel. Grâce à la notoriété de l'acteur dans les années futures le film parviendra à attirer plus de 1.9 millions de spectateurs et devient donc top 20 des film sortis en 1964, mais c'est un résultat en trompe-l'oeil.
Louis de Funès va tourner "Une souris chez les hommes". Pendant ce temps Girault et Vilfrid obtiennent le feu vert pour tourner "Le Gendarme de Saint-Tropez". Le rôle principal devait échoir à Francis Blanche qui devait retrouver son complice Dary Cowl mais les deux comédiens n'étaient pas disponibles et d'ailleurs ce dernier trouvait que le rôle était une "connerie"(on a le droit de se tromper). Un moment pressentit Pierre Mondy refuse le rôle ce qui fait que le nom de Louis De Funès est enfin proposé. L'histoire du box office est en marche, mais c'est une autre histoire.
CATEGORIE | RANG | ENTREES | SALLES |
ENTREES FRANCE | 20 | 1 918 785 |
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ENTREES PARIS | 306 575 |
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1ère semaine | 3 | 44 964 |
3 |
2ème semaine | 4 | 31 065 |
3 |
Cote du succès | * * * |
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