BOX OFFICE MONDE USA FRANCE
L'AILE OU LA CUISSE
27 OCTOBRE 1976
SYNOPSIS
Charles Duchemin est un homme aussi occupé que préoccupé: outre son entrée à l'Académie Française qui approche, il doit, en effet, mettre la dernière main à l'édition 76 de son fameux guide qui fait autorité dans le monde entier en matière de bon goût gastronomique. Aidé par une équipe très au point, Duchemin, sous les déguisements les plus divers (afin de n'être soumis à aucun traitement de faveur), écume les restaurants et attribue (ou retire) en secret les étoiles enviées... L'ennemi juré de Duchemin se nomme Jacques Tricatel, l'empereur des restaurants d'autoroute. Non content de vouloir dérober à Duchemin les épreuves du guide 76, Tricatel se prépare à racheter une série de restaurants bien "côtés" et d'y imposer son horrible nourriture personnelle. Avant de partir en tournée d'inspection et de constituer un dossier contre les méthodes de son adversaire, Duchemin fixe avec Philippe Bouvard la date d'une rencontre au sommet entre Tricatel et lui au cours de l'émission "Tous les coups sont permis". Ce slogan ne fait pas peur à Tricatel qui, par l'entremise de son espion, découvre que, loin de suivre les traces de son père, Duchemin fils songe à se faire clown dans un cirque ambulant. Fureur de Duchemin, lequel, pour comble de malheur, se retrouve à l'hôpital, victime d'une indigestion provoquée par un restaurateur en colère, indigestion qui l'a privé de son goût légendaire... Réconciliés, le père et le fils parviennent à localiser l'usine "Tricatel" et y découvrent les secrets de l'empoisonneur public N° 1. Sur les plateaux de l'émission de Bouvard, Gérard Duchemin remplace avantageusement son père défaillant tandis que l'infâme Tricatel, conspué, est forcé d'avaler pour son malheur des produits venant de sa propre usine. Tout est bien qui finit bien, tant pour Duchemin, reçu à l'Académie Française, que pour Gérard qui aura engagé à plein temps dans le privé la secrétaire intérimaire hollandaise de son père...
ANALYSE ET BOX OFFICE
Après le triomphe de "Rabbi Jacob" Louis de Funès poursuit ses représentations au théâtre dans "la valse des toréadors". A 60 ans le rythme le fatigue mais il ne s'économise pas, comme d'habitude. Le 25 avril 1974 c'est sa 198ème et dernière représentation. Il se retire dans sa propriété car il veut être en forme pour le tournage du "Crocodile" de Gérard Oury qui débutera en mai 1975 pour une sortie prévue à noël 1975. Aldo Maccione donnera la réplique à Louis De Funès. Produit par "Les films Pomereu" qui ont déjà produit "Les aventures de Rabbi Jacob" le film est prévu d'être exigeant pour l'acteur qui devra plonger dans un fleuve glacé ou sauter en parachute. Dans la foulée du "Crocodile" l'acteur tournera un nouveau gendarme. Alors que le tournage débute officiellement le 14 mai 1975, Louis De Funès est victime de deux infarctus les 21 et 30 mars 1975. Il restera hospitalisé près de trois mois et le tournage du "Crocodile" est annulé causant la faillite de la société de production. Les assurances remboursent 10 millions de francs à Gaumont et c'est la fin de la collaboration entre Gérard Oury et l'acteur. Le réalisateur tentera de relancer son projet avec Peter Sellers en 1979, mais l'acteur anglais qui accepte le rôle meurt d'un infarctus fulgurant en 1980. Pas de chance pour Gérard Oury qui passera à d'autres projets.
Alité chez lui, De Funès est abattu par l'abandon du film et les conséquences financières. En août 1975 Christian Fechner qui a connu bien des succès avec Claude Zidi et les Charlots tente de proposer à l'acteur son projet "L'aile ou la cuisse". Il a connu un sévère revers financier avec la production de "Calmos" mais peut compter sur le couple Pierre Richard et Jane Birkin pour se refaire une santé financière. Il avait déjà songé à De Funès mais ce dernier était inaccessible. Mais les choses ont changé et il sait que plus grand monde ne se risquera sur un tournage avec Louis De Funès car les assurances seront gourmandes. Mais lui désire prendre le risque et son principal obstacle sera de convaincre un studio et payer les assurances, ce qu'il fera après d'âpres discussions et un chèque de 5 millions de francs. Louis De Funès est ravi. Il ne discute pas le scénario et accepte toutes les idées. Fechner et Zidi comptent sur Pierre Richard pour donner la réplique à De Funès, mais l'acteur se désiste peut être pour mieux se consacrer à sa carrière solo. Fechner se tourne vers Coluche qui connait un succès important avec ses spectacles mais qui est encore un acteur mineur du cinéma. Pas de quoi faire de l'ombre à De Funès et il à l'âge idéal pour jouer le rôle du fils de l'acteur. Le tournage sera millimétré et collera parfaitement au nouveau rythme de travail de De Funès. La journée de tournage débute assez tard et dès le vendredi midi il pourra rentrer en avion à Nantes dans sa propriété. Doté d'un gros budget de 23 millions de francs et de 12 semaines de tournage dans un hangar aménagé à Trappes, loin des journalistes, le tournage du film débute le 24 mai 1976 pour une sortie prévue seulement 5 mois plus tard.
Le tournage se passe sous les meilleurs auspices et la bonne ambiance. Certes on ressent bien une timidité de Coluche envers De Funès, mais il s'affirme au fur et à mesure du film et le duo fonctionne bien. Le film en lui même n'est pas fameux, on a quand même affaire à Claude Zidi, mais le film est finalement assez sobre et de toute manière Louis De Funès ne possède plus cette géniale explosivité légendaire, mais il reste encore capable quelque fois d'attirer le rire. Le début du film est une sorte de remake du "Grand restaurant" où on retrouve De Funès sous de nombreux déguisements. Ensuite c'est la partie la plus sympathique du film avec une scène assez réussie au cirque lorsque Coluche est mis à jour par De Funès. De bons acteurs accompagnent les deux acteurs : Julien Guiomar est tout bonnement excellent, mais il est dommage d'utiliser Claude Gensac d'une manière anecdotique, sans doute fut elle présente pour rassurer De Funès.
Dès le début du tournage Christian Fechner en as du marketing publie chaque semaine dans le Film Français un compte à rebours d'une pleine page avec des photos de tournage et ce, jusqu'à la sortie du film. Un matraquage publicitaire jamais vu couplé à une campagne d'affichage massive pour la sortie du film. La date de sortie est idéale bien que la concurrence soit sévère : "la ressortie de 20 000 lieues sous les mers", mais aussi "Si c'était à refaire" de Claude Lelouch, "Les 12 travaux d'Asterix" ou "Mado" de Claude Sautet. Le film prend un départ qui laisse la concurrence sur place avec un score colossal de 1 321 685 entrées en France sur 157 écrans ce qui constitue le record absolu à l'époque. le précédent record des "dents de la mer" n'aura tenu que 10 petits mois. C'est également près de 262 000 entrées sur Paris et sa périphérie, soit le deuxième meilleur départ de l'histoire après "Les dents de la mer". Le triomphe ne se dément pas et en France il récolte encore deux semaines énormes a 750 000 entrées. Il passe 6 semaines en tête du box office hebdomadaire France et attire 3.6 millions de spectateurs au bout de celles-ci.
En fin de parcours le film a totalisé plus de 5.8 millions de spectateurs dans les salles et a bien failli prendre la première place du box office annuel aux "Dents de la mer". Il occupe cependant une superbe seconde place confirmant que le public est toujours fou de sa star comique après une absence de 3 ans sur les écrans. Avis à tous les Pierre Richard et compagnie, le roi est de retour, même s'il est un peu plus fatigué qu'auparavant. Lors du tournage Louis De Funès avait donné son accord à la Gaumont pour tourner un nouveau film avec Georges Lautner et Michel Audiard aux manettes, "Le cactus" dont le tournage est prévu pour 1977 et discutait aussi pour retrouver son ami Robert Dhery pour un nouveau film après "Le petit baigneur" en 1968. Mais au vu du triomphe de "L'aile ou la cuisse", Christian Fechner a tôt fait de faire signer Louis de Funès pour trois films en totale exclusivité. On le comprend.
ALLEMAGNE -Top 3 de l'année avec 3 100 000 spectateurs selon les estimation de Insidekino, c'est un superbe résultat.
BELGIQUE - Sorti en novembre 1976 le film prend un départ canon dans les salles d'exclusivité avec 4 929 000 francs belges de recettes soit environ 50 000 entrées. Il va devenir la plus grosse recette de la saison 1976/77 avec 19 730 000 francs belges de recettes soit environ 200 000 entrées en exclusivité ce qui est un gros score. Il ressort en en 1979 et rapporte 704 000 FB puis le 17 juillet 80 où il rapporte 128 000 FB. Il cumule 20 562 000 francs belges.
ESPAGNE - Meilleur score pour un film français de la saison 1976/1977 avec 916 726 spectateurs. Il se classe top 36 pour la saison 1976/77 à Madrid en exclusivité avec 84 809 spectateurs et top 21 à Barcelone avec 95 538 entrées.
ITALIE - Un résultat assez moyen pour un acteur qui n'est plus entré dans le top 100 annuel depuis "La folie des grandeurs" en 1971 (et il était top 100). Il est Difficile de déterminer le nombre d'entrées total car à partir de 1976 seules les recettes comptabilisées sur un panel maximum de 16 villes clé était diffusé. Néanmoins le film sorti le 17 mars 1977 aurait récolté 139 866 000 de lires dans les villes clé ce qui est la moitié de " Police Python 357" par exemple. Cela correspond à environ 155 000 spectateurs. Après le chiffre total n'est que pure spéculation (entre 500 000 et 700 000 ?).
DANEMARK - le film n'a pas fonctionné avec 26 273 entrées.
GRÈCE - Athènes - top 8 de l'année 1977 avec 111 931 entrées.
SUEDE - Top 37 de l'année avec 173 728 entrées. C'est le deuxième film français de l'année derrière "les 12 travaux d'Asterix". Certes nous sommes loin des trois films américains en tête avec plus d'un million d'entrées chacun, mais c'est quand même un bon résultat.
HOLLANDE - Top 13 de l'année civile.
SUISSE - Très beau résultat avec 390 677 spectateurs
Au vu de ces chiffres le film a du faire au moins 12 millions d'entrées en Europe France incluse (Hors Russie et pays de l'Est) ce qui est un très bon résultat malgré une déception en Italie.
RANG | ENTRÉES | SALLES | |
ENTREES FRANCE | 2 | 5 842 725 |
|
1ère semaine | 1 | 1 321 685 | 157 écrans |
2ère semaine | 1 | 743 573 | |
3ème semaine | 1 | 758 612 | |
4ème semaine | 1 | 335 285 | |
5ème semaine | 1 | 260 034 | |
6ème semaine | 1 | 201 800 | |
7ème semaine | 2 | 132 154 | |
ENTRÉES PARIS | 1 005 515 |
||
1ère semaine | 1 | 261 990 |
20 |
2ème semaine | 1 | 156 096 |
|
3ème semaine | 1 | 165 469 |
|
4ème semaine | 2 | 83 318 |
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5ème semaine | 2 | 67 202 | |
6ème semaine | 3 | 48 191 | |
7ème semaine | 7 | 30 938 | |
RECETTES BRUXELLES | 1 | 19 730 000 fb | |
ENTRÉES ALLEMAGNE | 3 | 3 100 000 | |
ENTRÉES ESPAGNE | 916 726 | ||
ENTRÉES SUEDE | 37 | 173 728 | |
Cote du succès | * * * * * |
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BANDE ANNONCE
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VOICI UN ENTRETIEN DE CHRISTIAN FECHNER A L'OCCASION DE LA SORTIE DU FILM. IL ANNONCE ENTRE AUTRE
LA PRODUCTION D'UN NOUVEAU FILM DE ROBERT DHERY AVEC LOUIS DE FUNES "UNE PIE DANS L'POIRIER"
( Document Dider Noisy)
AFFICHE ALLEMANDE
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Chiffres France hebdo CNC / Fabrice Ferment
Premier jour Paris/périphérie : 25 383
Première semaine Paris (intra) : 180 319
Première semaine Périphérie : 81 671