BOX OFFICE MONDE USA FRANCE
L'HOMME DE RIO
28 FÉVRIER 1964
SYNOPSIS
Permissionnaire de l'armée de l'air, Adrien arrive pour une semaine à Paris. Le même jour, une statuette indienne a été volée au Musée de l'Homme. le professeur Catalan, chef de la section, se désole et Agnès, fille de l'un de ses anciens collègues, vient le consoler. Catalan a beaucoup d'affection pour Agnès. Mais celle-cî est pratiquement fiancée à Adrien. Lequel Adrien arrive chez Agnès pour la voir enlevée à son tour. Comme il ne veut pas de ce genre d'histoires, il court après, et cela le mène jusqu'à Rio. Là, il la délivre des griffes de ses ravisseurs qui l'avaient droguée. Par elle, il apprend que le professeur aurait également été kidnappé ; que le père d'Agnès a autrefois caché dans un jardin de Rio une statuette semblable à celle qu'on a volée, et que c'est sans doute là la raison de son enlèvement. Comme il existe une troisième statuette, il n'y a pas de raison que cela s'arrête, si l'on n'y met bon ordre. Heureusement, ils retrouvent la seconde statuette. Malheureusement, ils se la font voler. Heureusement, ils retrouvent le professeur. Malheureusement, celui-ci se révèle être le chef des ravisseurs. Heureusement, ils préviennent le possesseur de la troisième statuette. Malheureusement, le professeur Catalan enlève statuette et fillette. Heureusement, Adrien suit toujours la piste. Et, après beaucoup de bagarres, de poursuites et de fatigues, cela finit comme chacun l'espérait : Catalan, qui devait grâce aux statuettes découvrir un trésor, n'en profitera jamais. Pas plus d'ailleurs qu'Adrien ni Agnès, mais ça leur est bien égal : ils s'aiment. Et Adrien sera à l'heure pour reprendre le train des permissionnaires.
ANALYSE ET BOX OFFICE
1963 a été une année intéressante pour Belmondo mais celle-ci n'a pas été couronnée de succès spectaculaires. "Le Doulos" et "L'aîné des Ferchaux" ont passé le million d'entrées tout en étant un peu décevant pour des films réalisés par Jean-Pierre Melville. D'ailleurs les deux sont brouillés, et le réalisateur devra faire appel à Lino Ventura pour son prochain film. Belmondo a trouvé un succès plus franc avec "Peau de banane" une comédie plutôt réussie avec Jeanne Moreau. Le public semble pour le moment l'apprécier dans des films plus léger que ses polars habituels. En fait rien n'annonce une année 1964 qui va être en tous points exceptionnelle. L'acteur tourne toujours beaucoup et il se trouve que les bons projets vont s'accumuler. Tout d'abord, il va retrouver Philippe De Broca et son scénariste Daniel Boulanger pour "L'homme de Rio" un film d'aventures toujours produit par Alexandre Mnouchkine. Tout ce beau monde a connu un gros succès avec "Cartouche" en 1962 et désire rééditer cet exploit. Mais le genre dit de "Capes et d'épées" attire moins de monde dans les salles. ce que désirent les spectateurs, c'est de l'aventure, tels ces héros de films d'espionnage comme James Bond où OSS 117 qui ont très bien marché en 1963. Les auteurs s'adaptent et concoctent une comédie d'aventures menées tambour battant. Et quel meilleur acteur que Belmondo pour un film rythmé, alerte, et comprenant pas mal de cascades ?
En tout cas au niveau du scénario du beau linge participe à l'écriture, dont Ariane Mnouchkine et Jean-Paul Rappeneau et bien sûr De Broca ainsi que Daniel Boulanger à la finition. De quoi retrouver la qualité d'un film comme "Cartouche". Il est d'ailleurs à noter que peut être Jean-Paul Rappeneau a trouvé l'inspiration de son futur "Le sauvage", tant des scènes semblent issues du film.
Pour le casting il convient de trouver une bonne actrice pour donner la réplique à Belmondo. Le réalisateur connait bien Françoise Dorleac qui est à l'époque, la petite amie de Jean-Pierre Cassel un de ses acteurs fétiche. A 22 ans elle n'a joué quand dans des petits rôles et elle va sans doute trouver avec ce film la possibilité d'éclater sur l'écran. Elle est belle comme sa sœur, pimpante, espiègle, elle a tout pour plaire et doit justifier tous les efforts faits par le héros pour la retrouver à l'autre bout du monde. Petit problème, la coproduction italienne veut une actrice italienne pour accompagner Belmondo. Le réalisateur refuse catégoriquement, et le deal va se faire sur la présence d' Adolfo Celi dans un bon second rôle. L'acteur italien deviendra connu dans le monde entier dans le rôle du vilain dans "Opération tonnerre" en 1965. Dans tout bon film il faut un méchant réussi et c'est Jean Servais ( Du Rififi chez les hommes) qui s'y colle et il est épatant dans le rôle du fourbe professeur Norbert Catalan.
Le tournage se fait à l'artisanale, avec une équipe réduite de 13 personnes. Un tournage à "l'arrache" comme aimait le dire De Broca. Les nouvelles villes brésiliennes peu habitées donnent une impression de paysage lunaire, c'est d'autant plus impressionnant quand Bebel court au milieu d'immeubles désertiques. La logistique est réduite à sa plus simple expression, ce qui donne une impression de tournage dans l'urgence, caméra à la main, ce qui rend l'atmosphère aussi authentique, car tout est tourné en décors naturels. L'exotisme et le dépaysement sont bien présents. Dans le film la fête sensée être organisée chez le millionnaire fut réalisée dans la cour du musée d'art moderne de Rio.
Une autre difficulté du tournage vient des cascades fort dangereuses exécutées par Belmondo lui même ce qui angoissait hautement Alexandre Mnouchkine. Heureusement, un des premiers et meilleurs cascadeurs français, Gil Delamare forme Belmondo, élève extrêmement doué et casse-cou. Une des plus fameuses cascades du film est celle où Belmondo passe du sommet d'un immeuble en construction à un autre immeuble par le biais d'un câble. Le câble ayant du mou, Belmondo est en position difficile et toute l'équipe retient son souffle lorsque l'acteur tente de traverser le vide...
L'ambiance est excellente, car comme d'habitude Belmondo met une incroyable pagaille dans l'hôtel où loge l'équipe avec des blagues plus ou moins énormes.
Lorsque le tournage se termine, Philippe De Broca découvre les rushs du film. il avait tourné "en aveugle" et est très déçu du résultat final (comme d'habitude chez lui)mais Mnouchkine est très enthousiaste au vu de la fraîcheur du film.
Car le film est un mélange de Tintin, de Blake et Mortimer et d'Indiana Jones et ans nul doute que le jeune Steven Spielberg ou même Georges LUCAS ont du prendre modèle sur le climat du film.
C'est à un rythme endiablé que se passe l'intrigue, l'espace d'une permission d'un jeune militaire, Adrien, qui va retrouver sa jeune fiancée, Agnès, à Paris.
Celle-ci est en plein mystère au sein du Musée de l'Homme. La police, menée par un Daniel Ceccaldi à l'accent bien parigot enquête sur un meurtre bien étrange et sur le vol d'une statuette qui semble avoir peu de valeur. Nous faisons connaissance du Professeur Catelan joué par un Jean Servais qui trouve là un de ses meilleurs rôles. Un homme sérieux mais passionné qui semble avoir beaucoup d'affection pour Agnès, fille d'un de ses collègues morts il y a peu. L'enquête se poursuit chez Agnès alors qu'Adrien vient la retrouver. Agnès est kidnappée sous les yeux d'Adrien qui commence une folle poursuite. D'abord à moto, puis en avion. passager clandestin, il s'échappe à Rio destination d'Agnès. Adrien court beaucoup pour rattraper Agnès, il court d'ailleurs tout le temps dans le film assurant un tempo très élevé. Grâce à l'aide d'un petit brésilien issu des favelas, il retrouve Agnès après moult périples. Il retrouve aussi le professeur Catelan qui lui aussi a été enlevé. Mais c'est toute l'astuce du film, personne ne se doute que Catelan est le cerveau criminel de l'histoire. Adrien et Agnès le conduisent tout droit chez Mario de Castro, un ancien ami de Catelan et qui possède une des 3 statuettes recherchée par ce dernier. Catelan l'étrangle devant son coffre. On découvre un homme jaloux, impatient, prêt à tout pour parvenir à ses fins. Il kidnappe de nouveau Agnès, et Adrien est obligé de s'employer par tous moyens, même les plus dangereux pour la retrouver. La troisième partie digne d'Indiana Jones voit tout ce beau monde se retrouver dans la jungle amazonienne. En retrouvant son trésor, Catelan perdra aussi la vie écrasé par la destruction de la grotte au trésor. De retour à Paris dans le train qui le ramène à la caserne, Adrien apprend que son copain de régiment à vécu un week-end d'enfer: il a perdu ses valises !!
Philippe De Broca réalise une des plus trépidantes aventures des années 60. Belmondo, virevoltant anime le film d'une manière rarement égalée. Le personnage ne reste jamais en place plus de 10 minutes et doit affronter tous les dangers pour retrouver sa belle: se retrouver dans le vide, marcher sur des corniches, se bagarrer dans des boxons, marcher en équilibre sur des corniches, utiliser des avions, sauter en parachute et surtout courir...courir.... d'ailleurs le voir courir dans un Brasilia désertique, écrasé par la dimensions des décors est une image magnifique. Un témoignage étonnant sur un pays en voie de transformation.
Françoise Dorleac campe une Agnès quelque peu agaçante, mais sexy, provocante, piquante. Évidemment elle rappelle terriblement Catherine Deneuve et on ne peut éviter de penser qu'elle ressemble beaucoup à sa sœur dans "Le sauvage". Une très bonne actrice est née.
Une mention à Jean Servais qui campe une belle crapule.
C'est une réussite majeure du film d'aventure français.
Le film Sort à Paris le 28 février et bénéficie d'un solide parc de salles dont Le Bretagne, le Max Linder ou le Mercury. Il attire 17 480 entrées au Bretagne et n'a aucune peine à prendre la première place du classement où il va demeurer 7 semaines dans le top 2. En France le film prend sans coup férir la première place du box office hebdomadaire dès que son parc de salles est élargi et demeure 5 semaines de suite à la tête du Box-office. Il fera preuve d'une très belle résistance tout au long des semaines suivantes et sera toujours dans le top durant la période estivale. Fait rare le film se fait dégager de la première place du box office par "100 000 dollars au soleil" ce qui démontre la popularité de l'acteur en cette année 1964. Le film prend la 4ème place de l'année des films sortis en 1964 avec plus de 4.8 millions de spectateurs.
En Italie le film marche très bien avec une estimation de 2.8 millions de spectateurs attirés dans les salles.
Le film est largement diffusé en Europe et dans le Monde ce qui va assurer la popularité de l'acteur.
CRITIQUES AUTOUR DU FILM
« C’est beaucoup plus à un personnage de bandes dessinées, de ‘’cartoons’’ ou de ‘’comics’’ que fait penser Jean-Paul Belmondo dans ce film gentiment rocambolesque et astucieusement abracadabrant. Il y a, si j’ose dire, non seulement du Tintin en lui, un Tintin à qui la gouaille et l’insolence seraient venues en même temps que le poil au menton, mais aussi du Tarzan, du Popeye, du Filochard (des ‘’Pieds-Nickelés’’), du Capitaine Troy et, finalement pourquoi pas, du… Jean-Paul Belmondo tels que l’écran souvent le montre ». (Jean de Baroncelli ‘’Le Monde’’).
« Le trio Belmondo-Moreau- Brasseur, dans une forme éblouissante, nous entraîne à cent à l’heure dans cette histoire très amusante, admirablement dirigée par le fils du metteur en scène Max Ophüls ». (‘’Paris-Match’’).
« De la haute voltige cinématographique dans cette folle course poursuite où Jean-Paul Belmondo exerce tous ses talents avec un entrain communicatif. De Rio à Brasilia, la caméra nous offre sur fond de scènes d’action quelques-uns des plus beaux paysages du monde ». (‘’Télé 7 jours’’).
« Une bande dessinée à rebondissements perpétuels. Sur le plan du spectacle, le pari est gagné, mais peut-on s’attacher deux heures durant à des marionnettes ? ». (‘’Cahiers du cinéma, n°154’’, avril 19864).
« A pied, à cheval, en voiture, en moto, en hélicoptère, à la nage, en vélo et en souplesse, Belmondo poursuit une enquiquineuse de fiancée à qui le dialogue de Daniel Boulanger prête beaucoup d’esprit. A l’occasion, nous retrouvons les cartes postales brésiliennes laborieusement utilisées par Marcel Camus ; animées par Jean-Paul ‘’Fairbanks’’ Belmondo, elles reprennent vie à leur tour et l’on reviendrait ravi de cette croisière rocambolo-touristique, si les organisateurs avaient su s’arrêter à temps. La dernière demi-heure s’enlise dans la jungle ». (Pierre Billard, ‘’Cinéma 64, n°85’’, avril 1964).
Merci à Didier NOISY pour son travail sur les critiques
CATEGORIE |
RANG |
NOMBRE |
SALLES |
ENTRÉES FRANCE |
4 |
4 855 733 |
|
1ère semaine |
12 |
60 567 |
5 |
2ème semaine |
10 |
61 395 |
6 |
3ème semaine |
8 |
79 771 |
8 |
4ème semaine |
1 |
158 931 |
20 |
5ème semaine |
1 |
244 555 |
29 |
6ème semaine |
1 |
253 103 |
31 |
7ème semaine |
1 |
162 835 |
30 |
8ème semaine |
1 |
172 569 |
33 |
9ème semaine |
2 |
127 668 |
28 |
10ème semaine |
2 |
142 418 |
31 |
ENTRÉES PARIS |
|
1 150 850 |
|
Exclusivités |
|
|
|
1ère semaine |
1 |
60 567 |
5 |
2ème semaine |
1 |
58 367 |
5 |
3ème semaine |
2 |
55 310 |
5 |
4ème semaine |
2 |
51 394 |
5 |
5ème semaine |
2 |
63 949 |
5 |
6ème semaine |
1 |
54 750 |
5 |
7ème semaine |
2 |
34 866 |
5 |
8ème semaine |
3 |
36 396 |
5 |
9ème semaine |
4 |
26 874 |
5 |
10ème semaine |
4 |
40 564 |
5 |
Box office annuel Italie |
56 |
2 800 000 |
|
Cote du succès |
|
* * * * * |
|
Chiffres France: Fabrice Ferment
BANDE ANNONCE REMASTÉRISÉE
EPATANTE BANDE ANNONCE PRÉSENTÉE PAR BELMONDO
AFFICHE HOMME DE RIO ALLEMANDE
AFFICHE HOMME DE RIO ITALIENNE
AFFICHE HOMME DE RIO USA
AFFICHE HOMME DE RIO JAPONAISE
AFFICHE HOMME DE RIO TCHEQUE
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