LA VERITE
2 NOVEMBRE 1960
Dominique Marceau est jugée pour le meurtre de son amant Gilbert Tellier.
Au cours des audiences se dessine petit à petit le véritable visage de l'accusée...
Dominique a séduit Gilbert, le jeune fiancé de sa sœur Annie. Mais si pour Dominique, fille volage et de mœurs légères, c'est une passade sans importance, c'est pour Gilbert la révélation d'une passion dévorante, et pour Annie un drame déchirant. Gilbert rompt avec Annie pour vivre avec Dominique. Cette dernière, cependant, le trompe sans malice et Gilbert, déçu, retourne auprès d'Annie. Dans un accès de colère et de découragement. Dominique tue Gilbert d'un coup de revolver. Dans le Palais de Justice, les avocats s'affrontent au cours de leurs plaidoiries. Pour l'avocat général, Dominique est un monstre de perversité sans morale, sans sentiment, qui a tué par égoïsme, refusant qu'un amant de passage la délaisse. Pour l'avocat de la défense, elle est une victime sensible et délicate, plongée dans un monde de cruauté et de corruption, et dont les nerfs ont cédé. Le jury ne tranchera pas : la veille du jugement. Dominique se suicide dans la prison en s'ouvrant les veines...À la fin de l'audience, les avocats qui se sont violemment pris à parti tout au long des débats, devisent gaiement ensemble.
******************************************************
Après le demi-échec des ESPIONS tourné en 1957, Clouzot connaît une audience considérable avec LA VÉRITÉ : Raoul Levy lui apporte son appui de grand producteur. 700 millions de centimes de budget, et la vedette qu'il a sous contrat, Brigitte Bardot. De cette dernière, on a dit que son personnage de Dominique Marceau fut le seul rôle de tragédienne de sa carrière. La chambre de la Cour d'assises fut reconstituée entièrement dans les studios de Joinville. L'idée du film est venue à Clouzot après avoir suivi plusieurs procès d'assises en 1958 et 1959. dont certains pour le compte d'hebdomadaires célèbres. Les modèles des avocats incarnés par Paul Meurisse et Charles Vanel sont respectivement maître René Floriot et maître Maurice Garçon.LA VÉRITÉ obtint l'Oscar du Meilleur Film étranger à Hollywood en 1960 et le grand Prix du Cinéma français.
Nous connaissons l'acharnement de CLOUZOT à tirer le meilleur de ses acteurs, "le salaire de la peur" et "les diaboliques" ont poussé MONTAND, VANEL, SIGNORET et Véra CLOUZOT dans leurs limites. Il est évident que tout son film est construit autour de Brigitte BARDOT dont on devine, à travers quelques scènes où elle danse dénudée, qu'il est fasciné par l'érotisme qu'elle dégage. Le film peut être scindé en deux: CLOUZOT domine son sujet dans les scénes en huis-clos au palais de Justice. On reconnait le cinéaste rigoureux au grand talent. Sans doute est-il moins à l'aise dans les scènes où il expose tout le passé de Dominique MARCEAU. Plutôt maladroit dans les relations du couple et de la troupe d'amis qui les entourent. Cela sonne faux, il y a comme un petit parfum des "tricheurs" de Marcel CARNE, énorme hit de 1958. Les deux univers décrits dans le film ne sont évidemment pas compatibles, entre les vieilles badernes du tribunal et la jeune Dominique se dissimule un conflit de générations, de cette génération de vieux bourgeois qui s'inquiètent de voir une jeunesse danser, s'aimer, être libre, être libérée. CLOUZOT saisit très bien cet antagonisme, même si lui même ne parvient pas réellement à capter l'essence de cette jeunesse rebelle qui contient un joli lot de poncifs. Bien sûr il est clairement en admiration envers la beauté d'une Brigitte BARDOT qui damnerait un saint. Du reste il lui rend parfaitement hommage, elle est superbement mise en valeur dans un magnifique noir et blanc. Avec CLOUZOT, Brigitte BARDOT se donne plus qu'à son habitude et laisse deviner un jeu dont il est fort dommage qu'il fut gâché dans quelques productions improbables.
Ce n'est pas le meilleur CLOUZOT mais celui-ci sait s'en tirer habilement, jusqu'au twist final où on devine un Paul MEURISSE amer et déçu de la tournure des évènements. Encore une fois, celui-ci trouve avec "les diaboliques" du même CLOUZOT un de ses meilleurs rôles. Cet acteur au grand talent pouvait alterner les drames et les comédies avec une facilité déconcertante.
Le film permet également à Sami FREY d'éclater au grand jour. La fraîcheur et la beauté du jeune homme apportent beaucoup au film. Accessoirement, celui-ci aura une liaison avec la belle actrice. Un peu inévitable.
ENTREES France |
5 692 000
|
Total ENTREES Paris
|
1 276 452
|
ENTREES PARIS 1ère exclusivité |
592 947 |
ENTREES Paris
1ère semaine n°3 2ème semaine n°4 3ème semaine n°4 4ème semaine n°2 5ème semaine n°2 6ème semaine n°2 7ème semaine n°5 8ème semaine n°5 9ème semaine n°4 10ème semaine n°7 11ème semaine n°8 12ème semaine n°8 13ème semaine n°7 14ème semaine n°8 15ème semaine n°9 16ème semaine n°9
|
39 579 44 860 38 751 35 643 32 170 29 258 26 274 32 110 36 180 25 825 22 460 21 160 20 550 20 440 19 616 18 180 |
NOMBRE DE SEMAINES PARIS |
25 |
NOMBRE DE SALLES Paris semaine de sortie |
2 |
Moyenne entrées par salles 1ère semaine |
19 790 |
1er JOUR Paris |
|
BUDGET |
1.2 M€ |
COTE DU SUCCES |
* * * * |
LA VERITE EXTRAIT
.