LE CERCLE ROUGE - YVES MONTAND BOX OFFICE 1970

• Réalisation : Jean-Pierre Melville
• Scénario : Jean-Pierre Melville
• Producteurs : Robert Dorfmann et Jacques Dorfmann
• Musique : Éric Demarsan
• Directeur de la photographie : Henri Decaë
• améra : Charles-Henry Montel
• Directeur de production : Alain Quefféléan
• Production : Les Films Corona (Paris), Selenia (Rome)
• Distribution : Corona films
• Pays d'origine : France, Italie
• Format : Eastman Color- 1,66:1 - Mono - 35 mm
• Tournage : 26 janvier 1970 - 13 avril 1970
• Genre : Policier
• Durée : 140 minutes

• Alain Delon : Corey
• André Bourvil  : le commissaire François Mattei
• Gian Maria Volonte (VF : Serge Sauvion) : Vogel
• Yves Montand : Jansen
• François Périer : Santi
• Paul Crauchet : le receleur
• Paul Amiot : l'inspecteur général de la police
• Pierre Collet : le gardien de prison
• André Ekyan : Rico

SYNOPSIS

Corey, un malfaiteur incarcéré à la centrale des Beaumettes, est libéré ; un de ses gardiens, avant qu'il ne soit relâché, lui a proposé une affaire : dévaliser une bijouterie, place Vendôme. Ailleurs, dans le train bleu, le commissaire principal Mattei transfère de Marseille à Paris un ennemi public, Vogel. Trompant la vigilance de son gardien, Vogel réussit à s'échapper et à trouver refuge dans le coffre de la voilure de Corey. Les deux hommes se lient d'amitié. Le commissaire Mattei, craignant pour sa carrière, décide à tout prix de retrouver Vogel. Pour réaliser le hold-up, Vogel et Corey font appel à Jansen, un ex-policier radié pour ivrognerie. Le hold-up réussit parfaitement, mais le plus dur sera d'écouler les bijoux. Le commissaire Mattei, chargé de l'affaire, trouve le moyen de faire parler Santi, un tenancier de bar louche, dont le fils a été compromis dans une affaire de drogue. Se faisant passer pour un acheteur éventuel des diamants, Mattei attire dans un guet-apens les trois voleurs, qui mourront sous les balles de la police.

ANALYSE ET BOX OFFICE

Jean-Pierre Melville ne s'est pas fait que des amis durant le tournage de "L'armée des ombres". Le film est un demi-succès ou un demi échec au box office c'est selon déjà que "Le samouraï" n'avait pas crevé le plafond du box office. Si aujourd'hui la critique consacre ces deux derniers force est de constater qu'à l'époque la critique fut divisée. Melville décide donc de rectifier le tir avec un succès au box office sous peine d'être tricard. C'est donc à un polar pur jus que s'attaque le réalisateur. Au niveau du casting c'est déjà peine perdue pour retrouver Lino Ventura qui lorsqu'il a quelqu'un dans le collimateur c'est pour la vie. Alain Delon est partant et Melville selon la légende aura désiré réunir Delon et Belmondo mais c'est trop tard car "Borsalino" a déjà réalisé cet exploit et le film cartonne alors que débute le tournage du "cercle rouge", mais il aurait été impossible de retrouver Belmondo au casting ce dernier ne pouvant pas sacquer non plus Melville. La bonne idée de Melville est de convaincre Bourvil de rejoindre le casting. Ce ne fut pas difficile étant donné que l'acteur rêve d'être reconnu comme acteur dramatique. Mais l'acteur souffre d'un méchant cancer depuis quelque temps et le tournage le fatiguera beaucoup. Yves Montand solide acteur at valeur sûre désormais au box office sera le troisième acteur. L'italien Gian Maria Volonté rejoint le casting qui au final à une sacrée gueule.

Pur polar du niveau du "Second souffle" le film tient énormément sur son casting totalement impeccable, Yves Montand se détachant peut-être au vu de son personnage alcoolique souffrant de delirium tremens. Le film intègre quelques belles séquences dont l'évasion de Corey en préambule puis bien sûr la célèbre du casse filmé de manière chirurgicale par Melville une scène pratiquement silencieuse qui parait-il aura influencé John Woo lui-même. Bourvil joue un flic capable de presque tout pour coincer le gang ce qui bien sûr interpelle un peu pour le public habituel de Bourvil, de toute manière le film n'est pas destiné à un public familial. 

Le film bien apprécié de la critique cette fois est prévu pour sortir le 1er octobre 1970 sur toute la France alors que "Le mur de l'Atlantique" est déjà sorti sur Paris la semaine d'avant et que deux nouveaux De Funes doivent sortir mais aussi le nouvezu Brigitte Bardot. Bref de gros concurrents au box office.

Bourvil meurt le 23 septembre 1970 suscitant l'émoi du public français. Sans aucun doute aidé par un public souhaitant rendre un dernier hommage à Bourvil, "le Cercle rouge" prend immédiatement la tête du box office hebdomadaire durant 3 semaines avant de se livrer à un rude combat avec "Le mur de l'Atlantique" mais les deux seront des succès. "Le cercle rouge" reste présent dans le top du classement hebdomadaire français jusqu'en mars 1971 et attire 4.3 millions de spectateurs un très large succès qui relance Melville avec ce top 5 de l'année en France. Le film aurait sans aucun doute fonctionné sans le décès de Bourvil mais inutile de nier que le décès de ce dernier a profité au film.

C'est donc un nouveau top 1 hebdomadaire pour Alain Delon, Bourvil bien sûr mais aussi un succès qui assoit Yves Montand au box office après son succès dans "Z" et qui lui attirer de nouveaux réalisateurs autour de lui et pas des moindres étant donné qu'il sera le remplaçant de Bourvil dans le nouveau film de Gérard Oury. Les années 70 seront fastueuses pour lui. Alain Delon retrouvera Melville pour son dernier film, l'inégal  "Un flic" en 1972.  

Le film se classe top 22 de la saison 1970/1971 avec 4.7 millions d'entrées et correctement en Espagne et en Allemagne. C'est essentiellement un succès européen étant donné qu'il n y a pas de traces du film aux USA.

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