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LE DINGUE DU PALACE
(The bellboy)
10 JUILLET 1960 (USA)
23 JUIN 1961
SYNOPSIS
Stanley est groom dans un grand hôtel de Floride. Maladoit il est en butte aux brimades de ses collègues. Cherchant à rendre service il commet diverses gaffes. Chaque tentative de gentillesse de sa part déclenche des catastrophes. Pourtant il semble doté de pouvoirs surnaturels. Il est en véritable communication avec les objets bien qu'il les subisse parfois. Stanley ne communique avec personne, il ne parle pas et ne fait que siffler. Divers clients de l'hôtel subissent les erreurs du groom et sa présence va créer des imbroglios le jour où Jerry Lewis qui joue son propre personnage et sa suite vont descendre à l'hôtel. Lewis est agacé épuisé par sa suite. Sa ressemblance morphologique avec le groom va provoquer nombre d'équivoques. Stanley est plutôt intrigué par un client ressemblant à Stan Laurel. Et puis un jour les grooms décident de faire la grève et Stanley va prendre la parole à l'étonnement général. Le chef de l'hôtel accuse Stanley d'être un provocateur. Ensuite les grooms interrogent Stanley "pourquoi ne disais tu jamais rien ?" demande l'un d'eux "parce que on ne me l'avait jamais demandé" répond Stanley. Puis il s'éloigne en sifflotant.
ANALYSE ET BOX OFFICE
Pour son film de l'été 1960 Jerry Lewis se propose de passer à la réalisation. Il était évident que Jerry LEWIS allait prendre la décision de se mettre en scène, car il y a trop d’années durant lesquelles il a observé les techniques de tournage, s’est tenu au courant des dernières innovations matérielles. « Nerd » convaincu, son appartement est un temple de l'électronique. Et puis des acteurs connus se sont lancé dans la réalisation comme Burt Lancaster, Marlon Brando ou Charles Laughton par exemple. Pour rassurer les cadres de la paramount il propose de réaliser un film en un temps record et pour un petit budget. Il va tourner son film à l’hôtel Fontainebleau à Miami en 28 jours en se consacrant 24 heures sur 24 à son projet, dormant dans l’hôtel.
Il n y a pas réellement de scénario. Le début du film n'est pas vraiment drôle, il décrit surtout un Monde riche qui débarque au sein d'un Palace (univers que connait bien Lewis étant donné qu'il a travaillé en duo avec Dean Martin dans les plus beaux hôtels de Las vegas) où le personnel au service de gens très riches ne manque pas. Il évolue cependant vers un mode plus connu des fans de l'acteur avec quelques gags efficaces où Jerry, entre autres, ne se dépêtre pas d’une sculpture molle, éblouit un joueur de golf avec son flash d’appareil photo en plein putt final, mets l’hôtel sens dessus dessous à cause d’un Boeing qui passe juste au dessus. Le film doit se voir comme le journal intime et visuel d’un groom idiot. En réalité, Stanley le chasseur est loin d’être si bête. C’est certes un enfant totalement immature et maladroit mais il est plein de bonne volonté. C’est son excès de zèle qui parfois le conduit à échouer ou à déclencher des catastrophes. Stanley est surtout la victime humiliée de la méchanceté des adultes et d’un monde privé de fantaisie. Lorsqu’on ne le gronde pas, Stanley réussit à faire mieux que les autres. Il installe en un tour de main mille chaises dans un auditorium, dirige un orchestre imaginaire, porte une valise sans poignée, change une statue d’argile représentant une Madone en une vieille matrone alcoolique... Stanley ne dit pas un mot, il obéit, commet des impairs dont il cherche sans cesse à se racheter. Ayant perdu les chiens qu’il devait promener, il profite d’une sortie sur un champs de course pour dérober les lévriers en compétition. Si, comme un enfant, il a du mal à s’adapter, Stanley n’est pourtant pas totalement innocent. Il offre des chocolats à une femme venue expressément à l’hôtel pour suivre un régime, il espionne un couple derrière un canapé, il fume avec nonchalance sa cigarette auprès d’une jolie demoiselle. Le film est un hommage aux films burlesques, son personnage s’appelle Stanley (il était ami avec Stan Laurel) et d’ailleurs le co-scénariste du film va apparaître grimé en Laurel. Le réalisateur profite de sa liberté pour proposer un film hommage aux films de Buster Keaton grâce à l'utilisation de l'espace, au noir et blanc et au montage efficace. Un mode film indépendant qui montre cependant un Jerry Lewis omniprésent et qui fait son pitre habituel. Un film très personnel pierre angulaire de son cinéma en tant que réalisateur qui offre quelques bon gags aux spectateurs. Ce huis clos qui semble parfois improvisé de 72 minutes rassure les pontes de la Paramount.
Sorti en décembre 1960 aux USA le succès est dans les proportions habituelles de ses dernières prestations avec une recette nette (rentals) de 3.4 millions de dollars ce qui place le film aux alentours du top 20 annuel un bon résultat supérieur a celui de "Cendrillon aux grands pieds" situé aux alentours du top 35. En France où la sortie des films de l'acteur ne respecte pas la chronologie américaine le film sort en été 1961. A Paris il reste deux semaines en exclusivité et réalise 15 925 entrées au Paramount (LA salle des films de Martin et Lewis) puis 10 690 entrées en seconde semaine. Il faudra attendre la rentrée pour le voir intégrer les salles des quartiers et de banlieue. Il totalise environ 250 000 entrées pour Paris et sa banlieue. En France il reste généralement une seule semaine dans les salles françaises et il tourne régulièrement ce qui signifie qu'il est peu présent dans le top France de l'époque. C'est sur la durée qu'il totalise 836 000 spectateurs en France. Un résultat peu impressionnant certes, mais au moins Lewis était le seul acteur de comédie US présent sur le marché français et au vu de sa production de l'époque il n'était pas rare qu' un film de l'acteur soit présent dans les salles. Le film a bien fonctionné en Italie avec une estimation de 2 700 000 spectateurs. En Espagne seuls les entrées après 1964 sont connues, mais il marchait très bien là bas.
Ces bons résultats donneront le feu vert à l'acteur pour alterner des films en tant que simple acteur ou réalisateur.
RANG | ENTREES | SALLES | |
ENTREES FRANCE | 836 793 |
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ENTREES PARIS BANLIEUE | 250 000 |
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1ère semaine | 1 | 28 505 |
5 |
2ème semaine | 3 | 21 628 |
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