LE PETIT BAIGNEUR
22 MARS 1968
SYNOPSIS
André Castagnier et sa soeur Charlotte, à bord d'un petit voilier à la coque révolutionnaire, « Le Petit Baigneur », viennent de remporter la course Internationale de San Remo. André est employé aux chantiers Fourchaume où l'on va procéder au lancement d'une nouvelle vedette rapide dont il a dessiné les plans. Mais la cérémonie s'achève en catastrophe car la coque du bateau est transpercée par la bouteille de champagne traditionnellement lancée à l'occasion de cette inauguration. Furieux, Fourchaume renvoie André avant que celui-ci ait eu le temps de lui annoncer sa victoire à San Remo. Son contrat est déchiré rageusement par son patron. Mais quand celui-ci apprend que « Le Petit Baigneur » a été homologué et que les commandes affluent, il comprend son erreur et va avec sa femme dans le petit village des Castagnier pour regagner la confiance de son ex-collaborateur. Là-bas, les difficultés les plus imprévues ne cessent de s'abattre sur la tête du pauvre Fourchaume : il doit d'abord monter à pied, et pour rien, les mille et une marches d'un phare où il croyait retrouver André et son frère, gardien du dit phare. Il estropie à moitié le beau-frère d'André en lui écrasant le pied avec sa voiture. Il monte sur un tracteur qui s'élance, fou, à travers la campagne et qu'il ne sait pas freiner. Enfin il part sur la rivière à la poursuite de la barque dans laquelle est tombé le cabinet d'aisance où s'est endormi le malheureux beau-frère estropié. Tout cela encore ne serait rien si un affairiste italien, présent à San Remo, ne dépensait des trésors d'ingéniosité pour taire un pont d'or à André afin qu'il signe avec lui un contrat de cession de son fameux « Petit Baigneur ». Mais Fourchaume, qui a plus d'un tour dans son sac, utilise une dernière ruse : il s'alite, se prétend à l'agonie et apitoie à tel point André que celui-ci accepte de devenir son associé. Et on recommence dans les chantiers maintenant baptisés|#« Fourchaume-Castagnier » le lancement de l'Increvable. A nouveau, échec complet ; à peine dans l'eau, le bateau coule à pic. Et Fourchaume repart dans une immense colère contre son employé, devenu pour son malheur son associé.
ANALYSE ET BOX OFFICE
En consultant la fiche du site consacrée au film "Les grandes vacances", une vidéo de l'INA montre un DE FUNES ravit de prendre des vacances avant de se consacrer au tournage d' un nouveau Gendarme "le dernier" selon ses propos, de "Hibernatus" ( qui devait être réalisé par Jean Girault) et peut être avant ces films de remonter sur les planches. Dans les faits il semble bien qu'il a rejoint le tournage du "Petit baigneur" dans l'urgence dès septembre 1967 étant donné que le site de l'INA montre la scène finale du film tournée le 22 novembre 1967. L'explication vient sans doute du fait que Robert Dorfmann, l'heureux producteur de "La grande vadrouille" devait dépenser l'argent du budget du film dans l'année fiscale 1967.
Louis De Funès intègre donc le tournage du film en catastrophe mais se retrouve en terrain connu. C'est en effet son compère Robert Dhery qui réalise le film. L'acteur retrouve donc une partie de la troupe des "Branquignols" qu'il a quitté après le triomphe au théâtre des variétés de la pièce "La grosse valse" jouée d'octobre 1962 à janvier 1964 et dont il était la tête d'affiche. Il retrouve également pour un second rôle son fidèle compagnon du "Gendarme", Michel Galabru. En terrain connu certes, mais depuis la fin de la pièce, Louis de Funès est devenu la star absolue du cinéma français, ce qui n'est plus tout à fait un acteur comme les autres pour Robert Dhéry. Le réalisateur le dit lui même il a bénéficié d'un budget très généreux lui permettant de réaliser toutes ses fantaisies et de tourner en décors naturels dans plusieurs régions françaises. Le film est de grande qualité mêlant burlesque, gags visuels, personnages pittoresques bien écrits, beaucoup d'acteurs de seconds rôles étant bien servis tels Pierre Tornade et bien sûr Jacques Legras et son inoubliable scène du curé dans sa chaire qui s'écroule. Le film se révèle savoureux et Robert Dhéry croque avec Louis de Funès et son personnage de Fourchaume un bourgeois chef d'entreprise ridicule et prétentieux de haute volée. Mais durant le tournage Louis De Funès s'agace un peu que son personnage ne vampirise pas tout le film. Ce sentiment est renforcé lors du montage où l'acteur déplore la présence excessive de Colette Brosset, en bref De Funès reproche à Dhery qu'il n y a pas assez de De Funès dans le film, ce qui est bien sûr très relatif. Et pourtant la présence de l'acteur dans le film est parfaitement dosée et parfaitement intégrée dans le scénario. Le film équilibré, qui donne la part belle aux paysages de France est une très grande réussite et sans aucun doute un des derniers très grand De Funès au vu des films médiocres qui vont suivre jusqu'à "La folie des grandeurs" ( mis à part le très correct "Hibernatus"). Il est fort dommage que De Funès se soit légèrement brouillé avec son ami, car le film est brillant et malgré la patte de Robert Dhéry, l'acteur n y est absolument pas bridé. Le film demeure un des De Funès préféré des spectateurs français.
Quel va être l'accueil du public après une année 1967 totalement écrasée par l'acteur dont "Les grandes vacances" sorti en décembre 1967 continue de remplir les salles françaises en ce début 1968 ? Le film sort le 22 mars 1968 ( Louis De Funè est sur le tournage du "Tatoué") soit quelques semaines avant les "évènements" de mai 1968 à Paris. Sans coup férir le film prend facilement la tête du box office parisien durant 4 semaines de rang. il s'agit de son 8ème top de suite ce qui traduit par une hégémonie sans partage. Avec plus de 9 mois de présence sur les écrans français le film devient le film le plus vu de l'année 1968 dans une année où il y aura à peine une trentaine de films millionnaires en entrées. Une nouvelle fois Louis De Funès confirme qu'il demeure encore l'acteur qui attire le plus de spectateurs en France depuis 1966. Sans doute que la qualité du film qui demeure un des meilleurs films de l'acteur y est pour quelque chose.
Robert Dhéry connait donc avec "Le petit baigneur" le plus grand succès de sa carrière avec 5.5 millions d'entrées. La suite de sa carrière au cinéma sera plus discrète.
POS | NOMBRE | SALLES | |
ENTREES FRANCE | 5 542 825 |
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ENTREES PARIS BANLIEUE | 1 152 336 |
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1ère semaine | 1 | 86 335 |
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2ème semaine | 1 | 79 070 |
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3ème semaine | 1 | 73 980 |
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4ème semaine | 1 | 67 171 |
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5ème semaine | 2 | 35 590 |
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BOX OFFICE USA | |||
Cote du succès | * * * * * |
FIN DE TOURNAGE DU FILM - INTERVIEW DE ROBERT DHERY
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