LE VOYOU
20 NOVEMBRE 1970
Réalisation |
Claude LELOUCH |
Scénario |
Claude LELOUCH Claude PINOTEAU |
Photographie |
Claude LELOUCH |
Musique |
Francis LAI |
Production |
Alexandre MNOUCHKINE |
Distribution |
FILM 13 ARTISTES ASSOCIES |
Durée |
120 minutes |
Tournage |
Mai 1970- |
Simon |
Jean Louis TRINTIGNANT |
Charlot |
Charles GERARD |
M.GALLOIS | Charles DENNER |
La femme qui planque Simon |
Danièle DELORME |
Martine |
Christine LELOUCH |
Le commissaire |
Yves ROBERT |
Aldo FERRARI |
Aldo MACCIONE |
Simon, dit « le Suisse », un gangster célèbre pour sa minutie, vient de s'échapper de prison. Ayant trouvé refuge dans un cinéma, il oblige une jeune spectatrice à l'embrasser dans l'ombre pour éviter d'attirer l'attention des policiers qui font irruption dans la salle. La jeune femme héberge Simon et tombe amoureuse de lui. C'est là que Simon invite l'un de ses complices à le rejoindre. Ils se remémorent le « coup » fabuleux qui valut à Simon son emprisonnement. Il avait préparé une savante machination pour kidnapper un enfant. Il avait d'abord fait téléphoner par sa maîtresse aux parents. Se prétendant speakerine à Europe n°l, elle leur avait annoncé qu'ils étaient les gagnants d'un jeu radiophonique. Leur lot, une voiture, leur serait remis à la fin d'un spectacle de music-hall. Les parents, devant le théâtre, avaient confié, sans penser à mal, leur enfant qui devait, lui aussi, recevoir en cadeau une petite voiture, à l'organisateur du jeu qui n'était autre que Simon. Celui-ci avait fait payer une énorme rançon à la banque dans laquelle le père de l'entant travaillait et où il n'était qu'un modeste employé. Celui-ci avait d'ailleurs - coup de théâtre ! - collaboré à la machination. Mais, furieux de n'avoir pas reçu sa part de butin, il avait dénoncé anonymement Simon à la police. Ce dernier s'échappe donc de la prison à la faveur d'une fausse cérémonie de mariage qu'il y avait organisée. Il allait alors retrouver son « donneur » et le donner a son tour à la police.
Claude LELOUCH aborde les années 70 avec le défi de se renouveler. Depuis le succès d' "Un homme et une femme" en 1966 il a réalisé deux comédies sentimentales ainsi qu'un film contre la peine de mort. Il a produit des films dont "l'Américain" avec Jean-Louis TRINTIGNANT, mais reste sur un succès mitigé avec "Un homme qui me plait" eu égard au casting trois étoiles dont il bénéficiait. Peut être est-il temps d'innover de nouveau. C'est ce qu'il va faire avec "Le voyou" une sorte de comédie policière qui possède un style très particulier. Une fois encore il fait appel à son acteur fétiche, Jean-Louis TRINTIGNANT. A partir d'une trame classique mais solide, le réalisateur va laisser improviser ses acteurs, afin que les scènes respirent le plus de naturel possible, c'est la Lelouch's touch. Avec TRINTIGNANT cela ne pose aucune difficulté.
Le film s'ouvre sur une longue chorégraphie sur le thème du "Voyou" façon comédie musicale made in Broadway. Une entrée en matière quelque peu déconcertante, mais une joyeuse manière de présenter le film comme une comédie, un spectacle. De même il découpe son film de manière très ingénieuse. Comme le film ne révolutionne pas le genre policier, il débute l'histoire par la course poursuite de la police contre Simon "Le Suisse" qui vient de s'évader de prison. Il se réfugie dans un cinéma (du 14ème arrondissement qui passe..."Le voyou". La police inspectant la salle, il force une spectatrice à l'embrasser en la menaçant de son couteau. Il se réfugie chez elle. Comme nous, elle se demande qui est ce Simon. Elle est apeurée, mais celui-ci lui demande d'être "relax". Elle tombe sous le charme du séduisant bandit. Simon est toujours calme et agit méthodiquement. Il retrouve une femme, Martine, dans un square pour lui parler et regarder sa petite fille née durant sa captivité. Martine est son ex et a refait sa vie avec un homme riche qui lui assure une sécurité financière. Troublée, elle avoue à son mari et à la police qu'elle a revu Simon. Celui se rend dans un appartement où un couple dîne. Il entre par effraction et terrorise le couple. Il leur fait chanter une contine. Pendant qu'ils ont le dos tourné il s'empare d'une malette cacée dans une marche d'escalier et s'en va. Il va acheter des armes, se faire des papiers d'identité et revient chez sa logeuse. Petit à petit celle-ci tombe amoureuse de Simon, il est tellement charmant. Simon retrouve Charlot qui va refourguer l'argent que contenait la mallette. Il s'agit d'un million de francs issus du coup qu'ils ont monté plusieurs années auparavant.
Les deux se remémorent le fameux coup. C'est le long flash back du film qui voit les deux compères plus Martine organiser le rapt d'un enfant d'un employé de banque. Au vu du sujet scabreux, LELOUCh se débrouille pour patiner le tout d'un ton très proche de la comédie afin d'en édulcorer l'impact. La scène est savoureuse car Charles DENNER est présent, et avec lui, n'importe quelle scène est excellente. Martine téléphone au couple GALLOIS et fait croire que le couple a gagné le grand prix du jeu "Simca", soit une voiture "Simca". Sur un ton d'hôtesse de l'air, Martine leur fait crier "Merci, Simca !!" Une scène savoureuse dominée par un Charles DENNER des grands jours. Rendez-vous est pris à l'Olympia où le couple doit se faire remettre la voiture après le concert de Sacha DISTEL...L'enfant est kidnappé par Simon et va passer un noël doré tant il est choyé. L'enfant adore Simon qu'il appelle "Tonton Simca". De son coté GALLOIS attire la sympathie de ses dirigeants qui paient la rançon. La banque satisfaite de cette publicité lui donne même du galon. La surprise vient du fait que le père du petit est le complice de SIMON et l'instigateur du rapt. Mais il se dégonfle, déçu de ne pas avoir sa part tout de suite et dénonce Simon.... Après une poursuite en voiture il est est appréhendé et est reconnu sans problème par le petit GALLOIS qui se rue dans ses bras en hurlant "Tonton Simca!!".
La vengance est un plat qui se mange froid et Simon s'évade audacieusement de sa prison....et revient à Paris se venger. Fin du flash back. Simon et Charlot foutent une peur bleue à Gallois et lui arrachent ses aveux par écrit. GALLOIS se rue à la police judiciaire où malicieusement, le commissaire le rassure quant à la nullité du document arraché sous la menace. Il offre un Coca à GALLOIS qui est bien rassuré. Avant de le confondre....
Simon et Charlot partent joyeusement au Canada....
Claude LELOUCh signe là une grande réussite grâce à ce cocktail Polar / Comédie / Improvisation. On tombe sous le charme de Simon, gangster surement dangereux mais tellement craquant. Jean-Louis TRINTIGNANT excelle dans ce genre de rôle et donne une épaisseur rarement vue pour un gangster pourtant stéréotypé. Charles DENNER est une nouvelle fois éblouissant dans son rôle de petit employé de banque, qui se révèle veule, lâche et capable d'enlever son propre fils. Une crapule oridinaire. L'acteur semble toujours improviser ce qui est peut être le cas. Un grand moment.
Les autres acteurs ne sont pas en reste, à commencer par Christine LELOUCH qui possédait un réel talent et dont on se demande pourquoi elle n'a pas poursuivie une belle carrière. On oubliera pas son phrasé et le ton de sa voix si particuliers.
Le couple Yves ROBERT / Danièle DELORME est excellent à l'écran. Yves ROBERT poursuit une belle carrière de réalisateur mais rappelle qu'il fut à ses débuts un excellent acteur. Danièle DELORME en blonde amoureuse transie de don bandit bien aimée est assez émouvante.
Les autres acteurs habituels de la galaxie Lelouch sont toujours bons, tels AMIDOU ou Charles GERARD bien sûr.
Le film triomphe sur les écrans. Il prend la tête pour 4 semaines de suite au box office parisien. Il va se maintenir 12 semaines dans le top 10 et terminer à près de 900 000 entrées sur Paris Banlieue. En France, le film est proche des 2.5 millions d'entrées, un des plus grands succès du réalisateur.
En réalisant un film dans la décontraction la plus totale, LELOUCH vient de trouver une recette qu'il va largement resservir dans "L'Aventure, c'est l'aventure" et "La bonne année". Le film contient des éléments ancrés dans la réalité de tous les jours, tels la marque de voiture Simca très largement vantée, où la voix de Gérard SIRE sur france INTER.... Un tic très Lelouchien....
Jean-Louis TRINTIGNANT a prouvé que depuis "Z", il est tout à fait possible de lui confier la tête d'affiche et obtenir un succès massif. L'acteur va devenir une des valeurs les plus sûres des années 70.
Reste un très bon film. Merci Simca !!
CATEGORIE |
RANG |
NOMBRE |
SALLES |
ENTREES FRANCE |
11 |
2 431 305 |
|
ENTREES PARIS |
|
693 051 |
|
ENTREES BANLIEUE |
|
195 438 |
|
TOTAL PARIS BANLIEUE |
|
888 489 |
|
|
|
|
|
1ère semaine |
1 |
76 769 |
7 |
2ème semaine |
1 |
76 159 |
|
3ème semaine |
1 |
63 642 |
|
4ème semaine |
1 |
53 443 |
|
5ème semaine |
2 |
47 580 |
|
6ème semaine |
3 |
64 062 |
|
7ème semaine |
4 |
48 345 |
|
8ème semaine |
2 |
37 581 |
|
9ème semaine |
3 |
31 937 |
|
10ème semaine |
4 |
30 614 |
|
11ème semaine |
6 |
21 884 |
|
12ème semaine |
6 |
28 656 |
|
13ème semaine |
17 |
20 480 |
|
Nombre de semaines Paris |
|
16 |
|
Moyenne salles Paris 1ère sem |
|
10 967 |
|
1er jour Paris |
|
|
|
Budget |
|
|
|
Box office annuel Espagne |
|
1 199 174 |
|
Box office annuel Allemagne |
|
|
|
Box office annuel Italie |
89 |
|
|
Cote du succès |
|
* * * * |
|
..