MARIE POUPEE
25 AOUT 1976
Entouré de poupées dans son magasin, Claude aperçoit Marie. Frappé par sa beauté et par sa naïveté, le jeune homme l'épouse. Le soir de la cérémonie, dans une auberge où ils se sont arrêtés, Claude fait revêtir à sa toute jeune épouse une robe qu'il lui a préparée: puis, l'ayant admirée, il la déshabille, la baigne, la couche avec soin. Précieuse porcelaine amoureuse d'un collectionneur qui la considère comme un objet beau et fragile, Marie entame, au retour de son voyage de noces, sa vie de poupée bien sage dans le domaine de son mari. A moins qu'elle n'échoue, durant les voyages d'affaires de Claude, chez les Courtin. La maîtresse de maison, Ida, se sent alors de furieuses envies de pouponner... Peu à peu, Marie se lasse de la chambre toute jolie et du jeu que Claude a instauré entre eux. Mais celui-ci refuse de donner vie à sa marionnette. Marie se sent trahie. Marie se sent seule. La curiosité, puis une attirance inconsciente la poussent à rendre fréquemment visite à Sergio, un employé de son mari. Un soir, tandis que Claude est absent, Sergio découvre, abasourdi, la virginité de Marie. Il tente d'abuser d'elle; mais la jeune femme s'échappe après l'avoir blessé; dans sa fuite, elle heurte une branche qui la frappe à mort. Pendant ce temps, Claude joue à la poupée avec une petite fille... Bien plus tard, une figurine comme douée de vie et qui ressemble à Marie attire un instant le regard d'une jeune fille qui passe devant un magasin: mais la jeune fille s'éloigne vite: elle n'aime pas les poupées...
Après les "galettes de Pont-Aven" Joël SERIA désire retravailler avec Jean-Pierre MARIELLE mais celui-ci est très demandé. dans l'attente le réalisateur scénariste va concocter un film pour sa muse de femme, la troublante Jeanne GOUPIL. Il change de genre en offrant un film étrange, onirique voire fantastique frôlant le malsain sans jamais en passer la frontière. Comme le déclare lui même le réalisateur un tel film serait impossible à réaliser aujourd'hui. Or, en 1976 le cinéma français était libre, inventif, et le réalisateur qui a connu le succès avec les "galettes" va pouvoir mettre en scène ce film assez barje sans subir de foudres de la part des producteurs. La même chose se produit avec Bertrand BLIER qui après le colossal succès des "Valseuses" va commettre le complètement dingue "Calmos" objet extra terrestre s'il en est.
Comme décrit dans le résumé, Marie Poupée est une jeune fille à peine sortie de l'adolescence, innocente, qui va être confrontée à la perversité, à la méchanceté des "cintrés" qui l'entoure. Avec force de précision dans les détails, SERIA montre cette jeune lycéenne qui rencontre un jeune homme charmant propriétaire d'une boutique de poupées. André DUSSOLLIER campe le jeune homme beau et parfait à qui on donnerait le bon Dieu sans confession. Dès que Marie poupée entre dans la boutique il est fasciné par l'apparence de celle-ci qui ressemble dans ces vêtements d'adolescente aux couleurs pastel, à une petite poupée. La jeune fille innocente est attirée par le jeune homme. La famille de Claude est riche, il possède une belle propriété, il la demande rapidement en mariage. Celui-ci est ^parfait comme dans les contes de fées. Mais Claude possède un vice étrange. Il habille Marie Poupée comme une poupée et celle-ci doit prendre la pose. C'est un "jeu" entre eux, précise-t-il. Il habille et déshabille la jeune fille comme une poupée. C'est une scène troublante rendue plus forte par la beauté fragile de Jeanne GOUPIL. Il lui donne le bain et la touche comme si elle était de porcelaine.
Par amour, elle se prête au jeu, sans trop saisir le vice de son mari. Après tout la vie est belle, c'est la maîtresse de maison et tout le monde est aux petits soins pour elle. Même le métayer de la propriété la respecte. Sergio contrairement à Claude est un mâle, un vrai. L'occasion pour Bernard FRESSON de composer une nouvelle fois un rôle d'homme frustre, inquiétant.
Claude poursuit son jeu, et petit à petit le désir charnel nait en Marie Poupée. Mais rien à faire avec Claude. Pour lui, le charme serait rompu s'ils couchaient ensemble. Marie est perturbée. Elle dot aussi subir les assauts de Ida qui n'est pas insensible à ses charmes allant jusqu'à prendre le bain avec elle. Encore un rôle décomplexée pour Andréa FERREOL qui n'hésite pas à se montrer nue dans un rôle "spécial". Seule Andréa FERREOL peut donner vie à des personnages frapadingues, mais toujours sympathiques.
Déçue, Marie se rend régulièrement chez Sergio qui devient peu à peu de plus en plus "chaud", il ne faut pas trop lui en demander quand même... Claude lui, est en voyage pour acheter de nouvelles poupées. Dans la chambre d'une petite fille, il ne peut s'empêcher de recommencer son fantasme avec celle-ci. Une scène qui démontre que Claude est bel et bien un "monstre" sous des dehors de beau prince charmant. Une scène impensable aujourd'hui. Délaissée sexuellement, Marie se rend le soir chez Sergio et l'allume quelque peu. Celui-ci constate qu'elle est vierge. Elle se défend, mais celui-ci l'agresse. Hurlant de terreur, elle le blesse et s'enfuit nue dans la nuit. Elle heurte un arbre de plein fouet et meurt d'une fracture du crâne à quelques mètres de sa maison...
Joël SERIA livre un film qui flirte avec le fantastique et qui à bien des égards vaut bien des films giallos et qui aurait pu être filmé par Dario ARGENTO par exemple. D'une audace folle il démontre la perversité du marchand de poupées et de son métayer tout en laissant une Marie Poupée innocente dont la pureté sera violée, détruite par la méchanceté des hommes. Jeanne GOUPIL joue instinctivement et se moule parfaitement dans ce rôle troublant où sa beauté adolescente et son visage d'ange font merveille. Son réalisateur de mari lui rend hommage en la filmant avec passion et respect. Un rôle fort et rare. Signalons le beau travail effectué sur les couleurs, les décors, et les vêtements qui ne cessent de rappeler les maisons de poupées. Les acteurs sont tous au diapason et servent parfaitement le propos du film. Mention très bien à Bernard FRESSON en crapule notoire. Dominique LAVANANT a toujours un petit rôle et nous découvrons les premiers pas de la jeune Fanny ARDANT.
Film risqué sans têtes d'affiches, le film se prend un sévère bide à moins de 100 000 entrées. Le petit miracle des "galettes" ne s'est pas reproduit. C'est un échec cuisant qui oblige Joël SERIA à retrouver les producteurs des "Galettes de Pont Aven". Il leur propose "Comme la Lune" film où l'humour sera présent et surtout avec le retour de Jean-Pierre MARIELLE argument commercial bien plus rassurant.
"Marie Poupée" reste un film barge à redécouvrir afin de constater l'audace et l'inventivité du cinéma français des années 70 et qui prouve le talent indéniable du réalisateur.
CATEGORIE |
RANG |
NOMBRE |
SALLES |
ENTREES FRANCE |
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89 224 |
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ENTREES PARIS |
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ENTREES BANLIEUE |
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ENTREES PARIS BANLIEUE |
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28 827 |
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1ère semaine |
14 |
14 614 |
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2ème semaine |
17 |
11 270 |
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Nombre de semaines Paris |
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3 |
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Moyenne salles Paris 1ère sem |
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1er jour Paris |
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Cote du succès |
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0 |
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