ON CONTINUE DE L'APPELER TRINITA
(Continuavano a chiamarlo Trinità)
15 MARS 1972
SYNOPSIS
Alors qu’il se prélasse chez ses parents, le voleur de bétail Bambino a la désagréable surprise de voir débarquer son frère Trinita, qu’il n’a jamais considéré comme son vrai frère et qu’il méprise encore davantage depuis leur précédente rencontre, qui lui coûta la fuite des chevaux sauvages qu’il convoitait. Simulant une mort prochaine, le père de famille fait promettre à Bambino de s’occuper de Trinita pour en faire un véritable bandit dont la tête sera mise à prix.
ANALYSE ET BOX OFFICE ( En collaboration avec Laurent Aumaitre et Didier noisy)
Avant la sortie de la déferlante "Trinita" en Italie, Terence Hill et Bud Spencer ont tourné un 4ème film ensemble qui sortira après "Trinita" en Italie. C'est un film de cape et d'épée "Le Corsaire noir" qui est un aimable divertissement très conventionnel et certainement destiné à un public familial. Une tournure classique en somme mais dans un registre inhabituel qui se classe à la 36ème place du box office Italien pour la saison 1970/71 avec une recette raisonnable de 930 millions de lires soit environ 2.5 millions de spectateurs ce qui est très honorable mais rien à voir avec le succès des deux acteurs quand ils sont présents dans un western. En France la sortie du film sera très confidentielle. il sort à Paris le 20 décembre 1972 et se classe à la 14ème place du box office parisien avec 19 334 entrées. Au total de cette exploitation il fera 53 000 entrées à Paris et à peine 130 000 entrées en France. Mais des distributeurs malins vont le ressortir le 9 décembre 1981 sous le titre complètement idiot de "Deux loustics en bordée" avec une affiche trompeuse comme d'habitude. Le film se classe top 8 de sa première semaine parisienne avec 25 371 entrées en 12 salles. Le film attire 260 000 spectateurs en France pour cette seconde exploitation. Au total le film aura attiré un peu moins de 700 000 spectateurs.
C'est en juillet 1971 que débute le tournage de "On l'appelle toujours Trinita". Le producteur Italo Zingarelli est rentré dans ses frais et peut avoir un sourire hilare en produisant cette suite au budget plus confortable. Va-t-il rééditer son beau coup de l'année précédente. On ne change pas une équipe qui gagne et c'est en famille que se déroule le tournage de la séquelle de Trinita avec toujours le chanceux Enzo Barboni alias E.B Clucher aux manettes. Le film débute exactement après la fin du premier. Trinita a la bonne idée de rendre visite à ses parents (après avoir dépouillé deux ou trois bandits de grand chemin) très heureux de le revoir la maman s'empressant d'annoncer la bonne nouvelle à son frère Bambino qu'elle est parvenue à glisser dans un bain. L'oeil torve Bambino ne peut que regretter la présence de son frère. Le duo est recomposé et on rit très franchement, en tout cas cela reste mon film préféré du binôme. Quelques belles scènes restent. La famille assez étrange (on rappelle que la maman est une prostituée) mange une sorte de volaille le plus voracement possible et se font attaquer par la bande que Trinita a dépouillé auparavant. C'est la maman qui va s'occuper d'eux sans que les deux fistons ne bougent un seul sourcil durant leur repas. Alors qu'ils ne parviennent pas à devenir des bandits de grand chemin (ils aident même financièrement une famille dans le besoin au lieu de les dépouiller). Une belle partie de poker où Trinita plume le champion local. S'ensuit un duel entre Trinita et le joueur où se dernier apprend la spécialité de Trinita : l'alternance entre baffes et sortie du pistolet à la vitesse de la foudre. Autre scène jouissive Trinita et Bambino habillés tout de chic se rendent dans un restaurant gastronomique fréquenté par la bourgeoisie locale et mangent d'une façon très personnelle devant les clients effarés. Il ne faut pas enlever la nourriture à un Bambino en train de manger c'est certain. Et puis bien sûr il y a la bagarre chorale finale encore plus maousse que dans le premier film. On s'amuse beaucoup, le duo est au top et Bud Spencer est irrésistible en Bambino version Obélix. Terence Hill est une sorte de renard virevoltant.
ITALIE - Le film sort en Italie le 21 octobre1971 et connait un départ fulgurant. Il rapporte 3.3 milliards de lires en seulement 11 semaines d'exploitation soit pratiquement autant que le premier Trinita. Devenu un phénomène du box office il rapporte en fin de carrière le score colossal de plus de 6 milliards de lires. Avec 14 554 000 entrées le film triomphe et devient le 4ème au classement all-time des films italiens en Italie. Le duo accède à une popularité sans partage. C'est le pic de leur carrière en Italie.
ALLEMAGNE Autre bonne nouvelle le film connait un succès colossal rarement vu en Allemagne. Le film explose le box office, laissant des miettes à la concurrence avec 11 300 000 entrées en 1972 et encore 967 000 entrées pour sa réédition de 1982. Le duo termine à la première place du box office annuel allemand et le duo devenu superstar en Allemagne va demeurer très populaire durant 10 ans plaçant chaque année un ou deux films selon la carrière solo des deux acteurs dans le top 10, voire le top 5 annuel.
ESPAGNE - le film sort le 15 septembre 1972 et attire près de 4 millions de spectateurs sur ses deux exploitations. Un très beau score qui est pourtant en légère baisse par rapport au premier. En 1972, lors de sa première exclusivité à Madrid, le film est resté à l'affiche pendant 97 jours, rapportant 180 523 entrées... Là où le premier "Trinita" n'en engrangeait "seulement" 108 918 (en 87 jours)
BELGIQUE - Le film sort le 28 septembre 1972 et marche beaucoup mieux que le premier Trinita. Sur 4 salles d'exclusivité il se classe deuxième du box office hebdomadaire derrière "Tout le monde il est beau..." avec 577 000 francs soit environ 8 000 spectateurs. Il chute à la 3ème place la semaine suivante avec 348 000 francs de recettes. Au bout de son exclusivité il aura rapporté 1 196 000 francs belges soit environ 17 000 spectateurs. C'est à peu près le double du premier Trinita. Ce n'est pas encore formidable, mais le duo n'est plus inconnu pour le public belge.
En France c'est enfin le premier succès pour le duo Hill/Spencer avec un résultat très sensiblement en hausse. D'abord le film sort le 15 mars 1972 une date beaucoup plus favorable que l'été 1971 pour le premier Trinita. A paris le film sort dans 12 salles dont le Paris, Paramount Galaxy, Grand Pavois, Moulin Rouge et prend la tête du box office hebdomadaire avec 51 765 spectateurs. Il reste 4 semaines dans le top 3 parisien et attire 284 000 spectateurs en 9 semaines d'exploitation. En France il entre à la 6ème place du top hebdomadaire et monte jusqu'à la seconde place du top hebdomadaire en 6ème semaine. Il occupe le top 10 hebdomadaire durant 10 semaines de suite et attire rien que pour l'année 1972, 1 470 000 spectateurs en France. Au total avec sa réédition de 1982 le film passe la barre des 3 millions de spectateurs. On rappellera qu'en dehors les films de Leone, il fut très rare qu'un film Italien à fortiori un western spaghetti rencontre un tel succès en France.
Autres chiffres France par Didier Noisy:
A Paris, comme expliqué dans le commentaire, le film est sorti dans 8 salles (+ 4 en périphérie), à savoir : Le Paris (5 200 entrées), Latin (4 044), Paramount-Opéra (17 936), Galaxie (3 070), Maine (4 299), Moulin-Rouge (9 416), Grand-Pavois (812), Berthier (1 201)
- En province, à Marseille et à Toulon, la sortie a précédé d'une semaine celle de Paris (semaine du 8 mars), rapportant 9 143 entrées dans 3 salles à Marseille (Drive-In, Hollywood, Odéon) et 5 488 entrées dans 2 salles à Toulon (Fémina 2, Strasbourg), en première semaine... Puis, la semaine du 15 mars, le film sort (entre autres) à Nice (5 152 entrées au Balzac), le 29 mars à Lille (au Concorde), Nancy (2 944 entrées au Paramount) et Strasbourg (10 186 entrées aux Arcades), le 5 avril à Bordeaux (5 204 entrées au Fémina), le 12 avril à Lyon (8 356 entrées dans 3 salles : Gambetta, Scala, Zola) et à Toulouse (10 383 entrées aux Nouveautés), le 10 mai à Montpellier (7 515 entrées au Palace, Rex), etc... etc..., tout ça en première semaine de chaque ville...
- Par ailleurs, le film a bénéficié de deux rééditions : la première en juillet 1976, où il rapporta 12 752 entrées en exclusivité sur Paris-Périphérie (en 5 salles à Paris et 9 salles en périphérie) et, surtout, celle de juillet 1982 où le film a totalisé 141 055 entrées sur Paris-périphérie (en exclusivité) et 643 378 entrées sur la France !
Le film (re)sort le 7 juillet 1976 sur 6 salles parisiennes (Balzac, Capri, Moulin-Rouge, Paramount-Elysées, Paramount-Gaîté, Paramount-Opéra) + 8 salles en périphérie (correction de ce que j'avais indiqué ci-dessus), réalisant 1 226 entrées le premier jour et 12 752 entrées sur sa (seule) semaine...
En comparaison avec la réédition de 1982, le film est ressorti le 21 juillet dans 8 salles Parisiennes (Fauvette, Français, Marignan, Montpanasse-Pathé, Nation, Gaumont-Convention, Gaumont-Richelieu, Wepler) + 12 salles en périphérie, réalisant 4 217 entrées le premier jour et 41 490 entrées en première semaine. Pour cette reprise là, le film restera 9 semaines à l'affiche.
USA Ce second Trinita rapporta plus que le précédent aux USA, avec $2 100 000 distributeur
SUEDE - Il attira encore 808 000 suédois dans les salles
AUSTRALIE - il rapporta également AUD 524 000 en Australie, soit seulement 3000 de moins que le premier. Lors d'une reprise il rapporta encore AUD 66 000.
DANEMARK 188 375 entrées depuis sa reprise en 1976.
Au total, dans le monde, hors USA, le film avait déjà rapporté 25 millions de dollars au 9 mai 1973, un score purement colossal.
Entre l'Italie, la France, l'Espagne et l'Allemagne le film a donc attiré au moins 33 500 000 spectateurs. Un score titanesque qui signe le pic de leur carrière, jamais ils ne reviendront à un tel niveau historique. Mais c'est loin d'être terminé pour les deux acteurs. Ils tourneront encore 12 films ensemble et tous ceux des années 70 furent de grands succès, "Deux super flics" reste leur plus grand succès en France en 1977. A partir des années 80 le public se lassera et leur dernier film ensemble fera un score cruel. Mais la carrière solo des deux ne fut pas mauvaise également. Terence Hill connaitra un très gros succès avec "Mon nom est personne" par exemple et Bud Spencer qui tournera plus de films en obtiendra aussi un beau avec "Les anges mangent aussi des fayots" et aussi trois films dans le rôle de l'Inspecteur Bulldozer. En duo on peut estimer leur nombre d'entrées en Europe a 250 millions, un chiffre stupéfiant. Bien sûr leurs films ne sont pas des classiques du 7ème art (j'adore pourtant ce "Trinita") mais sont de joyeux divertissements sans autre prétention de détendre le jeune public. Alors que Bud Spencer a disparu, Terence Hill reste encore une légende en Italie. A 79 ans et encore bel homme il a tourné son 250ème épisode de la série Don Mateo sur la Rai Uno.
CATÉGORIE | RANG | ENTRÉES | SALLES |
ENTRÉES FRANCE | 10 | 3 038 137 |
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ENTRÉES FRANCE 1972 | 1 470 000 |
||
ENTRÉES FRANCE 1973 | 200 000 |
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ENTRÉES FRANCE 1974 | 140 000 |
||
ENTRÉES FRANCE 1975 | 150 000 | ||
ENTRÉES FRANCE 1982 | 570 000 |
||
1ère semaine FRANCE 1972 |
6 | 74 449 |
|
2ème semaine FRANCE 1972 |
5 | 98 430 |
|
3ème semaine FRANCE 1972 |
7 |
114 793 |
|
4ème semaine FRANCE 1972 | 6 | 93 897 | |
5ème semaine FRANCE 1972 | 6 | 80 239 | |
6ème semaine FRANCE 1972 | 2 | 101 243 | |
7ème semaine FRANCE 1972 | 4 | 111 279 | |
8ème semaine FRANCE 1972 | 6 | 69 772 | |
ENTRÉES PARIS BANLIEUE | 900 000 |
||
1ère semaine 1972 |
1 | 51 765 |
12 |
2ème semaine | 2 | 53 278 |
|
3ème semaine | 3 | 53 555 |
|
4ème semaine | 3 | 43 306 | |
ENTRÉES PARIS BANLIEUE 1982 |
|||
1ère semaine | 4 | 41 490 |
20 |
2ème semaine | 7 | 35 508 |
|
3ème semaine | 7 | 24 662 |
20 |
4ème semaine | 8 | 16 663 | 16 |
ENTRÉES ITALIE |
1 | 14 554 172 |
|
BOX OFFICE ESPAGNE | 3 797 167 |
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BOX OFFICE ALLEMAGNE | 12 267 000 |
||
BOX OFFICE USA | 2 100 000 $ net |
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Cote du succès | * * * * |
Merci au site "Mon nom est personne" pour beaucoup de documents. Il reste encore énormément de westerns spaghettis à retrouver dessus.