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100 000 DOLLARS AU SOLEIL - BOX OFFICE JEAN-PAUL BELMONDO ET LINO VENTURA 1964 - MISE A JOUR PHOTOS HD
100 000 DOLLARS AU SOLEIL
17 AVRIL 1964
Réalisation Henri VERNEUIL Scénario Henri VERNEUIL
Michel AUDIARD
Marcel JULLIANPhotographie Marcel GRIGNON Musique Georges DELERUE Production Alain POIRÉ Distribution Gaumont Durée 120 minutes Tournage Rocco Jean-Paul BELMONDO Hervé Marée Lino VENTURA Hans Stemer Reginald KERNAN Mitch-Mitch Bernard BLIER Castigliano Gert FROEBE Pepa Andréa PARISY Rocco est conducteur dans une entreprise de transports au Sahara. Or, voici qu'un semi-remorque flambant neuf, chargé d'une cargaison aussi mystérieuse que suspecte, va être confié à un « nouveau », nommé Steiner, pour un voyage vers le Nigeria. Rocco s'en empare avec l'aide de Pepa, qui se prétend amoureuse de lui, et espère bien détourner la cargaison à son profit. Mais l'entrepreneur l'entend différemment et lance à sa poursuite un autre chauffeur, Marec, ami de Rocco auquel va se joindre Steiner. Après bien des tribulations, Rocco, dont le semi-remorque a été rendu inutilisable au cours de la poursuite, arrive à s'emparer du camion de Marec et à y transférer la cargaison. Puis il atteint Moussorah, but du voyage, et s'apprête à négocier. Marec arrive à son tour à Moussorah et y retrouve Rocco dans une maison « accueillante ». Assoiffé de vengeance, il bondit sur lui. Mais, après une lutte pénible, Rocco l'arrête : au rendez-vous, il n'a trouvé personne ; et Pepa en a profité pour filer avec la cargaison. Et les deux / chauffeurs se retrouvent Gros-Jean comme devant. Tout finit dans un formidable éclat de rire.
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Henri VERNEUIL sort du triomphe de "Mélodie en sous-sol" conforté dans l'idée qu'il faut présenter au public des films efficaces et spectaculaire à l'instar des productions américaines et que cela peut marcher au box office. Il a depuis longtemps envie de mettre en scène un western et va transposer le genre dans le milieu des camionneurs dans le désert de Ouarzazate. Les chevaux sont remplacés par des 30 tonnes rugissants. Le sujet est simple, il s'agit de la course poursuite entre deux camionneurs, l'un cherchant à rattraper l'autre qui a volé un camion rutilant neuf contenant une mystérieuse marchandise valant 100 000 dollars. Comme d'habitude chez VERNEUIL il recrute des poids lourds du box office. Il retrouve Jean-Paul BELMONDO qu'il a dirigé récemment dans "Un singe en hiver" et Lino VENTURA qu'il a également dirigé dans "Les lions sont lâchés". De plus les deux acteurs se connaissent bien depuis "Classe tous risques". Pour le troisième rôle Bernard BLIER est de la partie. Un rôle certes un peu en retrait, mais le bonhomme est connu pour être un des meilleurs pour réciter les dialogues de Michel AUDIARD embauché lui aussi pour l'occasion. Nous reconnaissons Gert Froëbe en patron pas très recommandable, Réginald KERNAN dans le rôle de l'Allemand recherché par la police et Andréa PARISY en femme fatale.
Le scénario est assez simple. VERNEUIL donne un ton exotique au film. Dépaysement garantit. Dans un bled saharien, une entreprise de transports routier est composée de durs professionnels du volant. Les camions sont bien abîmés par la rudesse du climat et par les années. Plutôt chambreurs le groupe de chauffeurs est hétéroclite et le pédigrée de chacun reste un mystère. Cependant une sorte de solidarité existe entre eux, voire une amitié, mais tous rêvent de "s'en sortir" un jour. C'est le cas entre Rocco et Hervé. Rocco est le jeune coq sportif, Hervé le gros dur expérimenté. Tous deux revendiquent le titre "d'as du volant" et c'est bien le minimum pour traverser les routes meurtrières du Sahara. Mitch Mitch est le vanneur du groupe, un saoulard obsédé par les petites femmes et voyeur à ses moments. Le gros patron négligé est appelé "la betterave" car il est diabétique, vient d'on-ne-sais-où ne semble pas très scrupuleux sur la comptabilité.
Un camion flambant neuf vient d'être livré et tous rêvent de le conduire. Mais ce sera un nouveau qui se chargera d'effectuer la première livraison, Hans, un américain, un grand dur dont ils ne savent pas grand chose. Ce petit groupe va se saouler dans le rade du coin, dans une scène qui n'est pas sans rappeler à petite échelle celle des "Tontons flingueurs". Au réveil tous ont une mauvaise surprise : Rocco s'est enfui avec le camion neuf et sa cargaison. Le patron offre beaucoup d'argent à Hervé afin qu'il retrouve Rocco et sa cargaison. Hervé comprend que la cargaison est précieuse. Sur la route il est alpagué par Hans. Celui-ci également veut retrouver la cargaison. Mais Rocco est malin et va semer la piste d'embûches. Dans un relais, le patron qui est un pote de Rocco tente de ralentir les deux compagnons. Sa gargote sera détruite par Hervé et Hans, de sacrés bagarreurs. Les deux camions vont se retrouver mais Rocco sait y faire et manque de flanquer les deux compères dans le décors. Rocco est mené par le bout du nez par Pepa, une très jolie femme qui lui a donné le "tuyau". Rocco est rattrapé mais il domine la situation et semble mettre Hervé et Hans définitivement hors jeu. Hervé découvre la véritable identité de Hans, qui est recherché par la police. Une nouvelle fois Hervé sera secouru par Mitch-Mitch qui ne manque pas, comme à l'accoutumée de le vanner copieusement ("L'équipe de fer", "le cador du volant" "quand je roule derrière toi j'emporte toujours un moteur de rechange") . Hervé retrouve Rocco et lui administre une sévère correction. Rigolard, Rocco l'informe qu'il a été "faisandé" par Pepa. Les deux font la paix. Rocco conclue l'histoire en déclarant "Quand je pense qu'on a failli avoir des mots !...".
Un film d'hommes, efficace. Une belle aventure dans le désert parfaitement mise en relief par un VERNEUIL des grands jours. Dommage que La MGM n'a pas donné de budget assez conséquent pour tourner en couleurs comme le regrettera VERNEUIL. Mais l'œuvre populaire, est de qualité. Sur le tournage l'ambiance a été au beau fixe comme le climat. Une grande bande de copains. Les acteurs ont tenu le volant des camions pour la majorité des scènes. Bien sûr VENTURA et BLIER copains comme cochons, regrettent les bons restaurants parisiens au vu de la cantine du coin. Lino tentera de faire la cuisine pour montrer ses talents culinaires. Le reste du temps BELMONDO constate le talent certain de BLIER pour réaliser de bonnes farces au dépend de VERNEUIL, mais il n'est pas en reste. Une bonne ambiance qui se ressent à l'image. C'est un film d'aventure, mais non violent, destiné à un large public. BELMONDO et VENTURA font ce qu'ils ont l'habitude de faire. BELMONDO a la gouaille, VENTURA est le dur à cuire du film. Des rôles de composition.
Le film sort dans un contexte très favorable. Henri VERNEUIL bénéficie du triomphe de "Mélodie en sous sol", Lino VENTURA et Bernard BLIER ont eux mêmes connus le succès avec "Les tontons flingueurs" et bien sûr il y a l'effet BELMONDO. Le film sort quelques semaines après "L'homme de Rio" avec BELMONDO qui cartonne. Dans ses conditions " 100 000 dollars" connait lui aussi une sortie triomphante et prend la tête du box office haut la main. BELMONDO voit ces deux films en tête du Box Office. C'est la "Belmondomania".
"100 000 dollars au soleil" bénéficie de tous ces facteurs positifs et va connaître une magnifique carrière au Box office avec 3.5 millions de spectateurs et la barre du million de spectateurs passée sur Paris Banlieue. Le film reste très populaire aujourd'hui, c'est du cinéma "comme on en fait plus".
Le couple Lino VENTURA / Bernard BLIER se reforme pour tourner dans la foulée "Les barbouzes" et Henri VERNEUIL ne lâche pas Jean-Paul BELMONDO d'une semelle. Les deux tournent "Week end à Zuydcoote" prévu pour la fin d'année 1964. Une année exceptionnelle pour l'acteur.
Et comme Michel AUDIARD est aux dialogues voici un petit florilège de ses meilleures répliques.
* Quand les types de cent trente kilos disent certaines choses, ceux de soixante kilos les écoutent...
* - Tiens, ça me rappelle ma finlandaise. Tu la connais mon histoire avec la finlandaise ?
- Oui.- Bah toi qui la connais pas tu vas te poiler ! Figure-toi qu'un jour sur la piste d'Ibn Saoud, j'tombe sur un p'tit ingénieur des pétroles avec sa Land Rover en rideau. Il avait sa bonne femme avec lui, là, une grande blonde avec des yeux qu'avaient l'air de rêver et puis un sourire d'enfant : une salope quoi. Moi je repère ça tout de suite parce que les femmes c'est mon truc.- C'est pas comme le pelletage, hein ?!
- Alors, aussi sec, je propose au p'tit ingénieur : Si vous voulez, j'amène vot' dame à Agdid et puis j'envoie la dépanneuse... Le branque dit oui, et me v'là barré avec la poupée... C'est pas vrai, Saïd ?- Si, c'est vrai ! Et c'est même vachement intéressant ! Tu vas bosser un peu, dis ! Hein !- Une seconde, ça l'intéresse !... Hein, qu'ça t'intéresse ?... Alors, sitôt parti, j'me mets à conduire d'une main... Et v'là qu'la môme se met à faire des minauderies... Tu sais, façon pudeur... Des p'tites manières de bonnes femmes, quoi!... Sous prétexte que Saïd était en train d'prendre un jeton !... Et à ce moment-là, on arrive dans la zone des dunes... Alors j'dis à ma Finlandaise : Est-ce que vous avez déjà vu la Rose des Sables ? Non, qu'elle me fait !... Alors j'arrête le bahut et j'dis : Voyez la dune, là-bas? Eh ben, derrière, y'a les plus belles Roses des Sables de tout l'Niger... Eh ben, elle a voulu y'aller voir...CRITIQUES AUTOUR DU FILM
« Sélectionné pour représenter la France au festival de Cannes, cette grosse machine signée Verneuil, Audiard prétendait être l’équivalent d’un western, les chevaux devenant des camions. Malheureusement, les poids lourds n’ont pas l’agilité de magnifiques quadrupèdes, et on peut ranger parmi eux le metteur en scène et le scénariste qui, en appauvrissant le livre de Claude Veillot, se sont laissé aller à leurs démons familiers : paresse d’invention, vulgarité du dialogue et idéologie ultra-réactionnaire : comment supporter, en 1964, cette image purement colonialiste de l’Afrique où un petit groupe de Tarzans européens vient faire la loi parmi les peuplades de dégénérés tout juste bons à recevoir des coups de pieds au derrière et des paires de claques ? ». (Pierre Billard, ‘’Cinéma 64, n°86’’).
« Jean-Paul Belmondo joue ‘’contre’’ Lino Ventura. Leurs personnalités, loin de se géner, se font valoir l’une l’autre. C’est le bon côté de ces alliances d’acteurs. Ventura-Belmondo : la confrontation de talents et de valeurs sportives restera comme un des souvenirs marquants de notre cinéma d’action. Voilà, pour tout dire, un film de grande fabrication, dont les moindres rouages fonctionnent à la perfection, réunissant, avec art, qualités spectaculaires et vertus allègres ». (Louis Chauvet ‘’Le Figaro’’, 21 avril 1964)
« La grosse artillerie du cinéma français : de grosses vedettes, de gros camions, de gros effets, course au trésor, paysage admirables, coups de gueules, coups de feu, amitiés et rivalités viriles ». (‘’Télé 7 jours’’).
« ‘’Cent mille dollars au soleil’’ est un film qui va plaire. On ne s’y ennuie jamais et certaines séquences sont particulièrement réussies. Le décor est bien utilisé, Audiard à mijoté un dialogue aux petits oignons, et les comédiens (Lino Ventura, surtout) sont en pleine forme. Alors pourquoi ferait-on la fine bouche ? ». (Jean de Baroncelli ‘’Le Monde’’).
Merci à Didier NOISY pour l'aide pour l'élaboration de la fiche
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
3 441 118
ENTREES PARIS
766 809
ENTREES BANLIEUE
274 254
ENTREES PARIS BANLIEUE
1 041 063
1ère semaine
1
82 938
3
2ème semaine
1
63 979
3ème semaine
1
73 895
4ème semaine
2
40 290
5ème semaine
1
36 237
6ème semaine
3
30 449
7ème semaine
2
22 764
8ème semaine
4
21 520
Nombre de semaines Paris
Moyenne salles Paris 1ère sem
27 646
Budget
Box office annuel Allemagne
Box office annuel Espagne
360 874
Box office annuel Italien
Cote du succès
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Tags : JEAN-PAUL BELMONDO, HENRI VERNEUIL, LINO VENTURA, MICHEL AUDIARD, BOX OFFICE, BERNARD BLIER
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