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12 SALOPARDS - CHARLES BRONSON BOX OFFICE 1967
12 SALOPARDS
(The dirty dozen)
15 JUIN 1967 (USA)
20 DECEMBRE 1967
Réalisation
Robert ALDRICH
Scénario
Nunally JOHNSON
Lukas HELLER
Photographie
Edward SCAIRFE
Musique
Frank DE VOL
Production
Kenneth HYMAN
Distribution
M.G.M
Durée
150 minutes
Tournage
25/04/1966 - 13/10/1966
John REISMAN
Lee MARVIN
Joseph WLADISLAW
Charles BRONSON
Victor FRANKO
John CASSAVETES
Robert JEFFERSON
Jim BROWN
Général WORDEN
Ernest BORGNINE
Sergent BROWREN
Richard JAECKEL
Major ARMBRUSTER
George KENNEDY
Pedro JIMENEZ
Trini LOPEZ
Colonel BREED
Robert RYAN
Archer MAGGOTT
Telly SAVALAS
Vernon PINKLEY
Donald SUTHERLAND
Samson POSEY
Clint WALKER
Milo VLADEK
Tom BUSBY
Après avoir assisté avec dégoût à l'exécution par pendaison d'un soldat condamné la Cour martiale, Reisman, un major indiscipliné, se voit confier par le Général Worden, l'opération "Sursis": recruter douze prisonniers de l'armée condamnés à mort ou aux travaux forcés pour une opération-suicide d'une importance capitale pour le déroulement de la guerre : il s'agit d'investir, dans la campagne française, un château rempli de gradés allemands et de les massacrer afin de désorganiser l'armée du Reich. Les soldats affectés à cette mission recevront leur grâce ou une remise de peine comme salaire de leur bravoure. Les 12 rebuts sont choisis: Joe Vladislaw, un ex mineur qui a abattu un supérieur qui désertait devant témoins; Franko tueur de la mafia;Jefferson, un colosse noir; Pinkley un échalas décontracté; Maggott un détraqué sexuel puritain; Posey un titan doux comme un agneau; Jimenez, un chanteur.....
Aidé du psychiatre Kinder qui n'a jamais vu une telle bande de détraqués dangereux, Reisman entraîne ses salopards. Dasher Breed un Colonel qui déteste Reisman veut en savoir plus sur cette mission ultra secrète. Il fait passer Vladislaw à tabac, mais celui-ci ne dit rien et est secouru par ses collègues. Lorsque les 12 salopards retrouvent les hommes de Dasher-Breed une énorme bagarre éclate; Reisman intervient et chasse Dasher Breed. Reisman est convoqué et est en mauvaise posture, mais il a une dernière chance et doit prouver la valeur des 12 salopards : si ses hommes réussissent, lors des prochaines grandes manœuvres, à s'emparer du Q.G. de Dasher-Breed, l'opération aura lieu comme prévu. Avec une grande énergie et beaucoup de ruse, les douze « salopards » accomplissent cette gageure. Le jour J est arrivé. Les hommes sont parachutés en France. Ils pénètrent dans le château mais l'un des soldats, un maniaque sexuel, s'affole et tire sur la compagne d'un des officiers. Ceux-ci se réfugient dans un souterrain. Les « salopards » incendient ce souterrain et le font exploser. Mais le plus dur reste à faire : se replier et fuir le château. Deux d'entre eux seulement en sortiront vivants.
En 1966, Robert ALDRICH a sorti "Le vol du Phénix" un excellent film qui conte les déboires d'un groupe d'hommes survivants d'un crash dans le désert qui doivent reconstruire un avion de toutes pièces pour s'échapper. Le film obtient un succès d'estime et le réalisateur est toujours à la recherche d'un bon scénario pour retrouver les cimes du box office, qu'il n'a plus atteint depuis longtemps. Il est embauché par le producteur Kenneth HYMAN qui développe pour la MGM un film de guerre, genre qui est généralement synonyme de bonne pioche au box office. ALDRICH est d'accord, mais trouve le scénario médiocre et il fait embaucher Lukas HELLER qui lui a écrit "Le vol du Phénix".
Le résultat sera assez novateur dans le ton, d'ailleurs les acteurs ne découvriront le scénario qu'au dernier moment.
Au niveau du casting, la MGM propose John WAYNE pour incarner Reisman, on imagine à quoi on a échappé... ALDRICH préfère Lee MARVIN qui termine "Les professionnels". Un choix totalement judicieux tant que le rôle semble être fait pour lui. Le reste du casting est totalement monumental.
Pour le second rôle, ALDRICH choisit un acteur qu'il connait très bien pour l'avoir déjà dirigé, Charles BRONSON. Cela tombe bien, l'acteur cherche un bon rôle au cinéma et cela est une belle opportunité pour lui. Il n'appréciera pas totalement le scénario, mais il confirmera qu'ALDRICH s'est bien débrouillé avec. Pour le rôle de Victor Franco, ALDRICH pense à John CASSAVETES, acteur génial s'il en est qui est de plus, toujours à la recherche de bons cachets pou financer ses propres films. L'acteur refuse d'abord le rôle qu'il juge trop violent, mais la MGM lui fait comprendre que cela lui couterait cher de refuser ce rôle surtout qu'il est obligé de tourner avec la MGM pour une obscure histoire de contrats.
Une autre sacrée trogne est au casting, il s'agit de Telly SAVALAS éternel second rôle qui prête son faciès inquiétant pour interpréter un sacré déséquilibré qui éprouve quelques problèmes relationnels avec le beau sexe.... Il y a aussi Jim BROWN qui débute au cinéma, le chanteur Trini LOPEZ et Donald SUTHERLAND totalement inconnu mis à part dans des séries anglaises comme "Le Saint" ou "Chapeau Melon et bottes de cuir" ce qui lui vaudra de ne pas être présent en photo sur l'affiche.
Du coté de l'Etat major, il y a aussi du beau linge : Ernest BORGNINE, Robert RYAN et George KENNEDY, rien que cela.
Les acteurs découvrent le film juste avant le tournage.
Le concept est totalement irrationnel et c'est bien cela qui est génial. ALDRICH met en place une histoire abracadabrantesque mais totalement captivante, car écrite comme une bande dessinée. Les personnages sont parfaitement écrits et les acteurs endossent leur rôles à la perfection. L'identification aux personnages est immédiate.
On ne peut pas dire que ALDRICH fait beaucoup de cadeaux à qui que ce soit dans le film. Il y a certes une bande de salopards dans le film, mais l'Etat major de l'armée semble également en compter énormément en son sein.
Lee MARVIN interprète donc le major Reisman, un militaire courageux, un grand professionnel, mais qui a de grands problèmes relationnels avec la hiérarchie. D'ailleurs, il assiste à l'exécution d'un soldat par pendaison qui supplie l'armée de ne pas le tuer. Le soldat est mort de peur et Reisman est dégouté. Cela tombe mal, il se voit convoquer par l'Etat major qui s'avère être une jolie bande de crapules. Malgré l'appui de son seul ami joué par cette vieille baderne de George KENNEDY, il passe un sale quart d'heure devant la hiérarchie. Mais "bons princes", les grosses légumes lui laissent une chance de s'en tirer: il doit accomplir une mission suicide complètement délirante: tuer un maximum d'officiers allemands dans un château en France, la veille du débarquement. Sujet hautement rigolo, s'il en est, comme si un tel fait historique avait existé. Pour rendre le film encore plus attrayant, REISMAN doit entraîner une belle brochette de détenus déviants et de meurtriers pour accomplir cette mission. En échange, certains auront une remise de peine. REISMAN comprend qu'il n'a pas le choix et ne mâche pas ses mots. Après son départ, les gradés se marrent conscients que celui qui a décidé de cette mission est fou à lier....
Le réalisateur prend son temps pour présenter chaque gibier de potence aux spectateurs. Reisman propose son deal à chacun et teste leurs réactions: Franko semble le plus dangereux de la bande. Véritable anarchiste du groupe, il est réfractaire à tout et n'a qu'une idée en tête: s'évader. totalement égoïste il semble être incontrôlable. Une performance énorme de John CASSAVETES, qui est une sorte de sosie de Martin LANDAU. Il éructe, roule des yeux, il sue sa haine de Reisman à qui il planterait bien un couteau dans le dos.
Charles BRONSON est sans doute le plus équilibré du lot. Son seul tort est d'avoir tué son officier qui avait déserté au combat. Il est calme, possède des valeurs, et il est charismatique. Il sera le bras droit de Reisman en quelque sorte. Un grand rôle pour BRONSON qui se bonifie avec le temps à l'image du professionnel qu'il est sur le plateau. Lui qui est exactement à l'heure doit supporter les beuveries de Lee MARVIN, imbibé du soir au matin.
Telly SAVALAS est un illuminé religieux. De plus, c'est un refoulé sexuel qui déteste les femmes. Un superbe barjot que l'on aimerait pas croiser au coin d'une rue le soir. Rien qu'avec son visage, SAVALAS fait réellement peur.
Donald SUTHERLAND joue un benêt inquiétant. Les grands yeux globuleux de l'acteur montrent un être frustre capable de tout.
JIM BROWN incarne Jefferson un colosse qui semble plus équilibré que la moyenne. Il est d'ailleurs proche de WLADISLAW.
Les autres sont du même acabit.
L'entraînement proprement dit des salopards propose des moments de franche comédie. Reisman se révèle un instructeur sans concessions et mène la vie dure au groupe. Il sait comment motiver un soldat pour monter sur une corde : a coups de mitraillette ! il donne aussi des cours de maniement d'arme blanche en n' hésitant pas à humilier et à provoquer le géant du groupe, ce qui rend hystérique Franko qui crie au géant de "saigner Reisman". A sa grande déception le Major se révèle un redoutable combattant.
Le groupe prend forme peu à peu. Les salopards se surveillent mutuellement et une tentative d'évasion de Franko est avortée par ses collègues même. Molesté, il est officiellement déclaré "avoir glissé sur un savon". Les conditions de vie se détériorent. Les salopards se lavent à l'eau froide tandis que les officiers se lavent à l'eau chaude. Ils font corps pour protester, et Reisman les condamne à des conditions spartiates. Mais il est satisfait, le groupe devient solidaire. il les récompense par une soirée avec des prostituées, ce qui irrite Maggott et la hiérarchie.
Reisman va prouver que son groupe est prêt. Par d'innombrables stratagèmes, les salopards s'emparent du bataillon du colonel Breed. ALDRICH décrit une certaine incompétence d'une partie de l'armée et de ses gradés, un portrait peu reluisant qui fait sourire.
Les salopards fédérés partent pour leur mission. Le film s'engage dans la fiction pure et dure où les invraisemblances sont légion. Mais on s'amuse. Déguisés en officiers nazis Reisman et Wladislaw s'introduisent dans le château, non sans avoir éliminé les sentinelles autour du château. Ils ignorent qu'à l'étage Maggott est tombé nez à nez avec un de ses démons : une femme allemande qu'il va sadiquement exécuter. Découverts, les salopards provoquent la panique et les occupants du château se réfugient dans les sous-sols. Les salopards les feront exploser après les avoir arrosés d'essence et faire sauter des grenades. Cette séquence sera relativement critiquée par la MGM qui pense que ce sadisme empêchera ALDRICH d'obtenir l'Oscar. Mais le réalisateur tient bon.
Un par un les salopards meurent durant le combat. Seuls restent Reisman, Wladislaw et Franko qui s'enfuient en véhicule. Franko qui s'est révélé au final un guerrier enthousiastes est tué par un soldat allemand au dernier moment. Les deux autres sont soignés à l'hôpital et chaudement félicités par la même hiérarchie qui les critiquait, ce qui fait doucement rigoler les deux salopards restants. Les salopards disparus sont tous réhabilités.
ALDRICH signe un des grands classiques du film de guerre. A la fois spectaculaire, drôle, iconoclaste, violent, nihiliste. Dans le film, les crapules sont de tous les cotés, que ce soient les nazis, l'armée américaine ou ses soldats. Un film finalement bien dans le ton du cinéma américain de la fin des années 60: contestataire, couillu, inventif.
Le film triomphe dans le monde entier sans exception et devient une des meilleures recettes de l'année. Robert ALDRICH obtient son plus gros succès personnel et ne parviendra jamais à le renouveler, à son grand désespoir.
Le triomphe se propage en France où la critique accueille très favorablement le film. Le film se rue en masse à ce spectacle long et généreux (plus de 2h30). Le film sera réédité et rencontrera un bon accueil en tant que classique du cinéma américain.
A la suite de ce succès, des déclinaisons verront le jour et le mot "salopard" sera employé pour des films tels que "15 potences pour un salopard" , "pas de pitié pour les salopards", "deux salopards en enfer", "trois salopards et une poignée d'or", "la horde des salopards", tout cela dans les deux années qui suivirent la sortie du film.
Aux USA, deux suites seront produites sous forme de téléfilm, sans retrouver la qualité du film.
En 2009, Quentin Tarantino s'inspirera de manière très généreuse du film avec "Inglorious basterds" sans jamais retrouver le second degré du film d'Aldrich. Dans le film de Tarantino, le second degré se transforme en mauvais goût. "12 salopards" reste un étalon du genre, indémodable.
Pour la majorité des acteurs, le film aura un impact très favorable. Lee MARVIN confirme après le succès des "Professionnels". C'est un deuxième triomphe de suite et malgré sa réputation d'alcoolique notoire qu'il est très apprécié du public pour sa gueule inclassable et son charisme naturel. Il poursuit sa période faste et saura monnayer sa nouvelle valeur au box office.
Pour Charles BRONSON c'est le départ vers une seconde carrière qui va le mener au statut d'acteur le plus payé au monde. Il ne le sait pas encore, mais il intéresse des personnes en Europe comme Henri VERNEUIL ou Alain DELON et mieux encore: Sergio LEONE lui même ! Il possède la gueule, la maturité, l'impact physique et c'est un professionnel irréprochable. Pour lui, les portes de la célébrité vont s'ouvrir.
John CASSAVETES va obtenir sa seule nomination aux Oscar pour son rôle de Franko, un de ses meilleurs. Lui aussi est très demandé et il va enchaîner le tournage de "Rosemary's baby", rien que cela.
Telly SAVALAS impressionne avec sa gueule et son personnage déjanté. Encore des seconds rôles pour lui ou la tête d'affiche de séries B. il deviendra célèbre avec la série "Kojak".
Donald SUTHERLAND surgi de nulle part va être demandé pour jouer des seconds rôles de mecs un peu lunaires, en particulier avec Clint EASTWOOD dans un autre film de guerre. Il deviendra célèbre avec "M.A.S.H"...
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
4 670 542
ENTREES France 1967/68
2 666 000
(source Film Français 1968)
ENTREES PARIS
814 181
ENTREES BANLIEUE
401 414
ENTREES PARIS BANLIEUE
1 215 595
1ère semaine
5
50 309
5
2ème semaine
5
54 154
3ème semaine
2
44 874
4ème semaine
2
35 040
5ème semaine
4
29 820
6ème semaine
5
23 520
7ème semaine
6
22 490
8ème semaine
10
19 670
9ème semaine
9
20 143
10ème semaine
17
11 757
Nombre de semaines Paris
Moyenne salles Paris 1ère sem
10 062
1er jour Paris
Budget
Rentals US
20M$
Recettes USA
45 M$
( 295 M$ 2011)Nombre de semaines top 10 US
Meilleur classement top 10 US
Recettes Mondiales
Box office annuel USA
5
Box office annuel Espagne
3 911 824
Box office annuel Italie
3
Box office UK semaine sortie
1
Cote du succès
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