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ALAIN DELON BOX OFFICE 1963 - MELODIE EN SOUS SOL
MELODIE EN SOUS-SOL
3 AVRIL 1963
- Réalisation : Henri Verneuil
- Production : Jacques Bar (coproduction Franco-italienne)
- Scénario : Albert Simonin, Henri Verneuil et Michel Audiard
- Dialogues : Michel Audiard
- Assistant réalisateur : Claude Pinoteau et Costa-Gavras
- Musique : Michel Magne
- Images : Louis Page
- Tournage dans les studios Franstudio de Saint-Maurice - Séquences dans les salons du Palm Beach
- Enregistrement Poste Parisien - Studios Franstudio de Saint-Maurice
- Production : Cipra Films - Cité Films (Paris), C.C.M Films (Rome), Metro Goldwyn Mayer (MGM)
- Directeur de production : Jacques Juranville
- Distribution : Metro-Goldwyn-Mayer
- Langue : français, anglais
- Format : 2.35:1 - 35mm - Noir et blanc, Procédé Dyaliscope – Son monophonique
- Genre : Policier
- Durée : 118 minutes
- Tournage : 22 octobre 1962 - fin décembre 1962
- Date de sortie : 19 mars 1963 (France)
- Jean Gabin : Monsieur Charles
- Alain Delon : Francis Verlot
- Maurice Biraud : Louis Naudin
- Viviane Romance : Ginette, la femme de Charles
- Dora Doll : Comtesse Doublianoff
- Henri Virlogeux : Mario, l'ex-truand malade
- Jean Carmet : le barman
- Henri Attal : un copain de Francis
- Michel Magne : le chef d’orchestre du Palm-Beach
- Georges Wilson : Walter, le riche soupirant
SYNOPSIS
À peine sorti de prison et revenu auprès de son épouse Ginette, Charles, un truand sur le retour, rêve déjà d'un nouveau gros coup. Son ami Mario a en vue un superbe hold-up, celui du Palm Beach de Cannes et, malade, en confie la réalisation à Charles, qui constitue alors son équipe : Francis Verlot, d'abord, jeune délinquant ambitieux et le beau-frère de celui-ci, Louis, un mécanicien qui sera le chauffeur de la petite bande.À Cannes, Charles organise le coup : il surveille au casino les allées et venues de M. Grimp qui, chaque soir, va déposer la recette des jeux dans un coffre, au sous-sol. Francis devra s'introduire dans l'établissement par les coulisses – grâce à Brigitte, une jeune danseuse qu'il a séduite –, monter sur le toit et descendre à la salle du coffre par un conduit d'aération. Mais le jeune homme n'est pas aussi docile que le voudrait Charles : jaloux de Brigitte, qui le trompe avec Walther, un riche soupirant, il se fait remarquer dans les salles de jeu et rate presque son passage sur le toit. Il réussit néanmoins à rafler un milliard de centimes, qu'il enfouit dans des sacs de plage.Le lendemain, la photo de Francis au casino s'étale à la une des journaux. Les deux truands doivent fuir. Ils jettent les sacs dans l'eau de la piscine; l'un d'eux s'ouvre et les billets remontent à la surface...ANALYSE ET BOX OFFICE
En 1962 l’entreprise Gabin tourne rond. « Le Président », « le cave se rebiffe », « le singe en Hiver » on bien fonctionné mais « le gentleman d’Epsom » a cependant relativement déçu. Avec le producteur Jacques Bar une nouvelle production importante est mise en route. Ce sera le dernier projet commun des deux, et sans doute un de ses derniers très bons films. Pour le film Gabin perçoit un cachet de 850 000 Nouveaux Francs somme très importante pour l'époque. Gabin n'a jamais développé de rapports cordiaux avec Jacques Bar au grand regret de celui-ci. L'acteur s'est toujours méfié des producteurs qu'il soupçonne de le dépouiller. Et pourtant, c'est bien Gabin, qui, refusant les risques préfère négocier des cachets fixes mais élevés ce qui lui permet des rentrées d'argent régulières afin d'entretenir sa propriété quitte à ne pas gagner beaucoup plus.
Henri Verneuil est choisi pour mettre en scène le film. Il possède plusieurs atouts, une habitude de composer avec des stars et pas des moindres: Fernandel, Gabin entre autres et sait bien gérer les grosses productions.
Albert SIMONIN est de la partie et à ses cotés, Michel AUDIARD officie aux dialogues. Les deux assistants réalisateurs, Claude PINOTEAU et COSTA-GAVRAS craignaient les modifications de dernière minute des deux auteurs qui auraient eu pour conséquences des changements sensibles dans le plan de travail et l'obligation d'effectuer de nouveaux repérages. heureusement les deux auteurs sont sages, et seuls les dialogues d'Audiard changent afin de coller au mieux à la personnalité des acteurs, comme d'habitude. Quand on faisait remarquer à Jacques BAR que 25 lignes de dialogues écrites par AUDIARD c'était un peu cher, le producteur répondait que c'étaient justement ces lignes qui faisait toute la différence. Du reste, AUDIARD, débordé de travail ne fait que superviser le scénario.
Reste à trouver l'acteur qui va donner la réplique à Gabin. Cela fait un moment que Alain DELON désire travailler avec lui. Après tout Jean Paul BELMONDO a bien eu cet honneur il y a quelques mois auparavant. Certes "Rocco et ses frères" a confirme Delon mais il reste accroché à son image d'acteur romantique. Il insiste particulièrement. Jacques BAR informe la MGM que Delon veut le rôle, et le stuido lui répond que s'il veut obtenir tant que ça le rôle, il n'a qu'à le faire gratis. A la surprise générale Delon accepte, et demande juste à obtenir les droits du films sur quelques territoires sans intérêt: Le Japon, le Brésil et la Russie. L'acteur s'assoit sur un cachet de 250 000 Francs. Reste un détail, l'acteur tourne en même temps "Le guépard" de Visconti. Qu'importe, le tournage est tellement long, qu'il tournera durant les périodes de repos. D'ailleurs la majorité des scènes son réservées à Burt LANCASTER...Luchino VISCONTI accepte que " son Alain" lui fasse des infidélités dans un polar, et un peu revanchard, va raccourcir le temps de présence de Delon à l'écran.
Pour la première fois, Gabin tique quelque peu, il trouve son rôle un peu en retrait par rapport aux cahier des charges habituels. Alain Delon est très prévenant et respectueux avec Gabin, il fait tout pour lui être agréable et montre qu'il le considère comme un de ses maîtres. Le vieux lion l'apprécie c'est clair, il l'appelle "le môme". Mais, il se méfie et va vérifier que les rôles sont bien répartis, son temps de présence à l'écran ne doit pas être inférieur à celui de sa jeune co vedette.... Delonest plus dur avec Verneuil avec qui il communique via les assistants de celui-ci, il a déjà un comportement de star...
Charles rentre donc chez lui après 5 ans purgés en prison. Le vieux gangster retrouve Ginette sa femme qui l'a sagement attendu. Qui plus est, elle est économe. Elle a conservé l'argent d'un butin, et rêve d'ouvrir un hôtel restaurant avec Charles dans le midi.
Le vieux lion ne veux pas pas terminer comme "un cave" et passer son temps à bosser. Il rêve d'un dernier coup fumant, pour passer une belle retraite à se tourner les pouces au soleil. L'occasion pour GABIN d'échanger de bons dialogues ciselés par AUDIARD avec sa compagne de tournage, la grande Viviane ROMANCE. C'était la vamp des années 40/50 en France et elle a déjà tourné deux fois avec GABIN dans les fameux "La bandera" et "La belle équipe". c'est dire qu'ils se connaissent. A 50 ans, la belle possède encore une sacré prestance. Elle ne se laisse pas compter par GABIN et campe une femme au foyer, qui a du pas mal subir avec les poulagats durant sa vie. Dire qu'elle est déçue de l'attitude de son mari est un doux euphémisme...Curieusement ce rôle important sera le dernier de Viviane Romance. Un dernier film en 1974 avec Claude CHABROL en 1974.
Toute la première partie du film est dominée par la présence de Jean Gabin qui expose son plan a ses deux recrues. Francis doit exécuter le plan à la lettre, la voix off de GABIN est omniprésente lors du déroulement de la première partie du casse. Ensuite, Alain DELON très sûr de lui, prend les choses en main. Charismatique, il se fait cependant reprendre à l'ordre par Charles. Victime de son charme envers la gente féminine, Francis manque de faire capoter l'affaire. Gabin vide son sac et traite Francis de de demi-sel, des dialogues crus dans la bouche de Gabin écrits par AUDIARD qui a bien compris les rapports entre le vétéran Gabin et le jeune Delon.
Le casse en lui-même est un bon moment de cinéma avec un Delon qui se faufile comme une anguille dans les conduits d'aération de l'hôtel casino. La fin du film est demeurée célèbre, c'est une idée d'Henri Verneuil qui avait le sens du spectacle c'est évident.
Au final, le film est une superbe réussite, Verneuil a réussi son pari. Les deux acteurs se sont bien entendus, il semble même que c'est le pauvre Maurice BIRAUD qui a fait les frais de la mauvaise humeur de Gabin. Au fur et à mesure des films, Maurice BIRAUD glisse vers les seconds rôles et il ne retournera plus avec Gabin. Alain Delon assure son rôle avec grand professionnalisme. Il est évident qu'il peut désormais se mesurer d'égal à égal avec les plus grands acteurs français. Monolithique, Gabin est à bon niveau, peut être motivé par la "concurrence" de Delon.
Au cours du tournage, Gabin s'amuse également en commettant de bonnes grosses blagues de potaches, dont une faite aux dépends du grand compositeur Michel MAGNE. Cela ne manquera pas d'attirer la fureur de VERNEUIL qui doit diriger un tournage complexe.
C"est vraiment un polar français "à l'américaine".
Après une bonne campagne de promotion, le film s’empare très facilement de la première place du Box Office et attire 30 000 spectateurs rien qu'au BERLITZ la première semaine. Le film se transforme en triomphe. Fort d’un bouche à oreille énorme, le film attire plus d'un million de spectateurs sur Paris Banlieue. Le film termine dans le top 5 annuel avec plus de 3.5 millions de spectateurs.
Il est évident que c'est désormais le plus grand succès dans la carrière d'Alain Delon qui sait désormais qu'il peut attirer un nombre important de spectateurs sur son seul nom, ce qu'il va exploiter avec un film d'aventure où il sera la seule vedette: "La tulipe noire". Il démontre qu'il a également le sens des affaires. Parti promouvoir le film au Japon et au Brésil, il va récolter les fruits de son investissement. Le film lui rapporte beaucoup d'argent. Lorsque Jacques BAR annonce à Gabin la somme perçue par Delon, celui-ci est estomaqué. Mais le producteur lui explique que c'est toute la différence entre prendre des risques et être payé au cachet. Leçon retenue par Gabin qui va créer sa société de production avec FERNANDEL quelques temps après.
Jean Gabin ne retrouvera pas, sauf à de rares occasions les grandes réussites qu'il a connu avec Jacques BAR.
A signaler également la bonne partition très jazzy composée par Michel MAGNE qui est un incontournable de cette période (Angélique et Fantômas entre autres).
Quelques dialogues de Michel AUDIARD
-Écoute-moi bien. A partir de maintenant, travaille au chrono parce qu'une minute d'écart ça veut pas dire forcément 60 secondes. Ça peut se transformer en années de placard. Crois-moi, je connais la question.
-Dans les situations critiques, quand on parle avec un calibre bien en pogne, personne ne conteste plus. Y'a des statistiques là-dessus.
-La liberté sonne à sept heures dans toutes les prisons de france.
- Y'a du vison dans l'air! Et les putes ont toujours aimé les animaux
CATEGORIE
RANG
ENTREES
SALLES
ENTREES FRANCE
7
3 518 083
1ère semaine
4
82 610
3
2ème semaine
1
159 505
15
3ème semaine
1
183 128
22
4ème semaine
1
129 957
21
5ème semaine
2
124 448
24
ENTREES PARIS
968 016
ENTREES BANLIEUE
280 932
ENTREES PARIS BANLIEUE
1 248 948
1ère semaine
1
82 610
3
2ème semaine
1
79 878
3
3ème semaine
1
56 362
3
4ème semaine
2
45 376
3
5ème semaine
1
47 328
3
6ème semaine
3
30 482
3
Quartiers (semaine du 2/10/1963)
1ère semaine
1
93 041
27
2ème semaine
4
31 612
12
Moyenne salles Paris 1ère sem
27 536
Cote du succès
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