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DES GENS SANS IMPORTANCE - JEAN GABIN BOX OFFICE 1956
DES GENS SANS IMPORTANCE
15 FÉVRIER 1956
- Réalisation : Henri Verneuil, assisté de Fabien Collin, Jacques Rouffio, Jean Vigne
- Scénario : D'après le roman de Serge Groussard
- Adaptation : Henri Verneuil, François Boyer
- Dialogue : François Boyer
- Photographie : Louis Page
- Musique : Joseph Kosma
- Montage : Christian Gaudin, assisté de Jacqueline Bredillon
- Tournage : Paris Studio Cinéma de Boulogne-Billancourt du 19 septembre au 30 novembre 1955
- Chef de production : René Lafuite, Ignace Morgenstern, Marcel Berbert
- Sociétés de production : Cocinor, Chaillot Films, Ardennes Films
- Société de distribution : Cocinor
- Format : noir et blanc — 35 mm — 1.37:1 — son monophonique
- Genre : drame
- Durée : 101 minutes
- Date de sortie :
- France - 15 février 1956
- Visa d'exploitation : 16553
- Jean Gabin : Jean Viard, routier, amant de Clotilde
- Françoise Arnoul : Clotilde Brachet « Clo », serveuse
- Pierre Mondy : Pierrot Berty, coéquipier de Jean
- Paul Frankeur : Émile Barchandeau, restaurateur
- Yvette Etiévant : Solange Viard, l'épouse de Jean
- Dany Carrel : Jacqueline Viard, la fille ainée
- Lila Kedrova : Mme Vacopoulos, la tenancière
- Robert Dalban : Gilier, le contremaître de la société
SYNOPSIS
C'est au relais "La Caravane" tenu par son ami Barchandeau à 60 kilomètres de Bordeaux. que le routier Jean Viard. qui fait régulièrement l'itinéraire Paris-Bordeaux avec son coéquipier Bercy, a rencontré un soir de Noël, Clotilde, la nouvelle serveuse. A cinquante ans, mal marié à Solange, devenue acariâtre, et père de trois enfants qui ne le voient jamais et se détachent de lui, Viard hésite à rompre avec son passé. A la suite d'une bagarre avec son contremaître, Gillier, il se retrouve sans travail. Sans nouvelles de lui, Clotilde, qui se morfond, décide de venir le rejoindre à Paris. Elle le retrouve à l'occasion de la fête annuelle des routiers mais, le voyant désemparé par sa condition de chômeur, n'ose pas lui annoncer qu'elle est enceinte Elle trouve un emploi de bonne dans un hôtel de passe de la rue Lepic tenu par Mme Vacopoulos qui lui propose de voir une avorteuse Pendant ce temps, Viard, qui a retrouvé du travail, se dispute avec sa fille Jacqueline et découvre une lettre de Clotilde interceptée par elle où sa maîtresse lui annonçait son état. Rompant définitivement avec sa famille, Viard va retrouver Clotilde dans son hôtel borgne. Affaiblie, elle le suit dans son camion. Elle mourra d'épuisement des suites de son avortement clandestin et Jean se retrouvera seul dans sa chambre de "La Caravane" où deux ans plus tôt il avait fait la connaissance de celle qu'il aima passionnément.
ANALYSE ET BOX OFFICE
C' est parce que VERNEUIL échoue à réaliser "Notre Dame de Paris" qu'il se retrouve sans film a tourner et qu'il trouve l'opportunité de tourner avec un monstre sacré du cinéma : Jean GABIN. C'est une rencontre décisive pour les deux qui vont tourner plusieurs fois ensemble. Pour VERNEUIL c'est l'occasion de passer à l'étape supérieure, non pas que de donner de grands succès commerciaux à FERNANDEL soit déshonorant, mais tourner avec GABIN est la possibilité de montrer qu'il peut être un grand directeur d'acteur. Reste donc à convaincre GABIN qui exige de tourner avec la même équipe technique et puis toujours avec ses copains comme l'inévitable Paul FRANKEUR qui ne quitte plus son copain pourvoyeur de seconds rôles qui font bouillir la marmite. Henri VERNEUIL lui amène dans sa besace Françoise ARNOUL qu'il a fait tourner dans "Les amants du Tage". C'est une des très grandes vedettes de l'époque et une sacrée belle actrice. Il convient d'impressionner le vieux lion qui redevient une machine à entrées. Mais dans ce cas il convient de joindre l'utile à l'agréable et sous des dehors de film à l'eau de rose se glisse une étude sociologique sans faille de l'univers des prolos des années 50. Oui, GABIN redevient un prolo magnifique. C'est un "routier". Avec son copain, il conduit 72 heures durant (on est loin des 35 heures) d'infâmes camions à la suspension inexistante et aux freins usés. De véritables cercueils roulants conduits sur des routes sans éclairage. De quoi se payer la vitrine du premier magasin venu dans ces petites villes de provinces bien glauques. Avec son pote Pierrot, joué par un épatant Pierre Mondy, ces deux forçats des routes volent deux, trois heures de sommeil avant de reprendre le volant. Un soir de réveillon, une nouvelle fois loin des siens, Jean rencontre Clotilde dans le relais de son pote Emile. La jeune serveuse éveille l'attention de Jean. Le lendemain, de retour chez lui, on prend la mesure de la vie de prolo de Jean. Magnifiquement filmé par Verneuil, les quartiers pauvres de Paris rendent compte de la situation de Jean qui vit dans un petit appartement où tout le monde se bouscule. Le temps de bouffer un casse-dalle et de jouer au Père Noël peu motivé. La bourgeoise est bien fatiguée et s'use à repasser et à faire la bouffe de la famille. Fatalement Jean va revenir et encore revenir au relais de Emile et fatalement s'offrir une aventure avec Clotilde. Ces petits "5 à 7" réguliers sont repérés par son chef d'équipe qui décide de changer son planning de travail. Ni une ni deux, Jean l'envoie valser et perd son boulot. Malgré ses efforts cela ne s'arrange pas dans la famille, même pendant la sortie de tout le monde en costume du dimanche. la grande fille de Jean, gaffe et vend la mèche devant tout le monde. Jean se barre et tente de vivre son idylle avec Clotilde qui s'impatiente. Un malheur n'arrivant jamais seul, voilà que Clotilde a un Polichinelle dans le placard. Elle trouve un autre travail et s'épanche devant sa nouvelle patronne qui l'envoie chez une amie "faiseuse d'anges". Manque de bol, le matériel utilisé ne connaissant pas la stérilisation, Clotilde chope une méchante septicémie. Elle meurt dans le camion de Jean. Cette histoire simple s'achève dramatiquement et Jean n'a plus qu'à ressasser sa vie ratée. Ce superbe mélo prouve que Henri VERNEUIL est un grand conteur d'histoire et un grand directeur d'acteurs. Jean GABIN retrouve sa flamme d'avant guerre et compose un inoubliable prolo, une composition dont lui seul a le secret, toujours digne et classe dans cette pauvreté. Françoise ARNOUL magnifique pépée est également formidable dans ce rôle de pauvre jeune femme qui ne se tirera jamais de sa pauvre condition. Sans aucun doute ce film reste à redécouvrir et demeure un des meilleurs de Jean GABIN dans ces années 50. Reste à découvrir comment le public va réagir alors qu'il sort sur les écrans un GABIN tous les 3 mois et à fortiori quand "Gas Oil" sorti 3 mois plus tôt est un des plus grands succès de l'acteur. "Des gens sans importance" sort sur deux salles parisiennes en exclusivité, "Le Français" et "Le Marignan" et réalise un score de près de 34 000 spectateurs. Le film ne reste que 3 semaines en exclusivité avant de partir dans le circuit des "continuités". Sans passer la barre désormais régulière des 3 millions de spectateurs, score habituel pour un GABIN, le film réalise 2.4 millions de spectateurs ce qui est très bon, sans doute le public a également plébiscité Françoise ARNOUL. Ce score excellent pour un mélodrame ou GABIN ne campe pas un flic ou un gangster prouve la qualité du travail de VERNEUIL. L'acteur apprécie le travail du réalisateur, les deux vont se retrouver plusieurs fois. Le public n'aura pas longtemps à attendre pour revoir Jean GABIN, l'acteur tournant à un rythme effréné.
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
2 394 712
ENTREES PARIS
440 623
ENTREES PARIS EXCLUSIVITE
87 484
1ère semaine
5
33 871
2
2ème semaine
9
21 959
3ème semaine
12
17 826
4ème semaine
11
13 828
Nombre de semaines Paris
4
Moyenne salles Paris 1ère sem
16 935
Cote du succès
* *
Henri Verneuil présente Des gens sans importance
BANDE ANNONCE
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Tags : JEAN GABIN BOX OFFICE, DES GENS SANS IMPORTANCE BOX OFFICE
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