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DES PISSENLITS PAR LA RACINE - BOX OFFICE LOUIS DE FUNES 1964
DES PISSENLITS PAR LA RACINE
6 MAI 1964
- Réalisation : Georges Lautner
- Scénario : D'après le roman de Clarence Weff, Y'avait un macchabée, éditions Gallimard
- Adaptation : Georges Lautner, Clarence Weff, Albert Kantoff
- Dialogues : Georges Lautner, Clarence Weff, supervisé par Michel Audiard
- Assistants réalisateurs : Albert Kantof, Olivier Pierre, Claude Vital
- Images : Maurice Fellous
- Musique : Georges Delerue, blues chanté par Janine de Waleyne (éditions Robert Salvet)
- Production : Ardennes Films, Transiter Films, Cocinor (Comptoir Cinématographique du Nord), Les Films Marceau, Columbus Films (Franco-Italienne)
- 15 octobre 1963 - 15 novembre 1963
- Distribution : Cocinor
- Genre : Comédie
- Durée : 95 minutes
- Michel Serrault : Jérôme Martinet, acteur contrebassiste
- Maurice Biraud : Jo Arengeot, un petit truand sortant de prison
- Mireille Darc : Rockie « La Braise », la femme entretenue
- Louis de Funès : Jacques, le cousin de Jérôme dit « Jockey-Jack », petit truand
- Francis Blanche : L'oncle Absalon, le savant farfelu
- Venantino Venantini (Voix : Charles Millot) : Pierre Michon, l'acteur
- Raymond Meunier : « La Douane », un complice de Jo
- Bice Valori (Voix : Madeleine Barbulée) : La tante Olphie (non créditée)
- Gianni Musy (Voix : André Weber) : Riton « Pommes-Chips », le petit truand assassiné
- Darry Cowl : Gratiopoulos, le milliardaire à la soirée
SYNOPSIS
A sa sortie de prison, Riton, dit veut se venger de Jockey Jack, qui lui a soufflé la belle Rocky la Braise, laquelle lui servait de compagne et de gagne-pain. La poursuite conduit les deux hommes dans les coulisses d'un théâtre où se produit Jérôme Martinet, cousin de Jack. Celui-ci, menacé d'un couteau, tue accidentellement Riton. Il enferme le corps dans l'étui de la contrebasse de Jérôme et lui-même se cache dans un panier à costumes étui et panier sont transportés au septième étage d'un immeuble, chez Pierre Michon - partenaire de Jérôme - qui donne une grande fête. Rocky et Jo s'isolent dans une chambre pour vivre leur passion, avant de découvrir le corps de dans l'étui. Forte émotion pour Rocky, qui s'évanouit et ne retrouve ses esprits que grâce à l'intervention zélée de Gratiopoulos, milliardaire de métier Jack sort de son panier et doit s'expliquer devant Jérôme et Michon, survenus à leur tour dans la pièce. Tout ce petit monde est prié de quitter les lieux avec le paquet encombrant, et y parvient malgré l'arrivée inopinée d'un inspecteur de police. Jérôme n'a plus le choix : il doit héberger cette sangsue de Jack chez oncle Absalon. Le matin, au réveil, les deux hommes constatent la disparition du cadavre, remplacé par un squelette. Explication : employé au Muséum d'Histoire Naturelle, Absalon arrondit ses fins de mois en dépeçant des cadavres pour les facultés. Jo exulte : il vient de gagner le tiercé dans l'ordre. Mais c'est qui a joué pour lui et qui a gardé les tickets, dans la poche extérieure de sa veste, celle-là même que, depuis, arbore Absalon. Rocky, Jo et son ami mettent dès lors tout en œuvre pour récupérer le passeport de la fortune. Ils y parviennent, mais devant le guichet du PMU, Jo constate avec horreur que ses tickets ne sont pas ceux qu'il avait fait miser. Le ticket gagnant est entre les mains de Jérôme. Alors Jo, grand spécialiste, fait un faux. Il retournera en prison, tandis que sa belle Rocky, cœur éploré, patientera en goûtant au luxe aux côtés de Jérôme.
ANALYSE ET BOX OFFICE
Contrairement à la légende Georges Lautner a bénéficié de bonnes conditions par la Gaumont pour réaliser "Les tontons flingueurs". C'est la première fois qu'il dispose d'un budget conséquent et d'une belle pléiade d'acteurs dont Lino Ventura qui est une vedette du cinéma français depuis "Un taxi pour Tobrouk". Durant le tournage il s'inquiète d' un éventuel échec du film qui le couperait de la Gaumont. D'autre part il a également des inquiétudes de se mettre à dos d'autres sociétés de production qui pourrait prendre ombrage de son travail pour la prestigieuse Gaumont. C'est pourquoi il propose à la Cocinor de tourner un petit film pour un budget 8 fois inférieur à celui des "Tontons flingueurs". Avec son beau-frère Walter Kantoff Il adapte un polar et s'occupe du casting durant le montage des "Tontons flingueurs". Coproduction franco-italienne oblige il embauche Venantino Venantini avec qui il a tourné "Les tontons flingueurs" et un casting de copains dont Francis Blanche lui aussi issu du tournage des "Tontons flingueurs" mais aussi Louis De Funes qui a accepté le tournage durant "Pouic-Pouic". Il y a bien sûr le copain Maurice Biraud qui a tourné dans "Le 7ème juré" et "L'oeil du Monocle", Michel Serrault un vieux copain de Michel Audiard. Cerise sur le gâteau la production lui propose une jeune actrice espiègle, la jeune Mireille Darc qui tape dans l’œil de Lautner immédiatement. C'est donc la première rencontre entre les deux futurs très bon amis. Du beau linge.
Michel Audiard est d'accord pour superviser le scénario et de peaufiner quelques dialogues à la condition qu'il ne soit pas crédité au film. Lorsque Lautner lui présente le film achevé, Michel Audiard demandera que son nom figure au générique. Comme l'écrit Georges Lautner dans ses mémoires les intérieurs furent tournés dans la maison d'un de ses amis et les extérieurs à Montmartre. Le tout dans une ambiance libre et gaie.
Le film sort à Paris le 6 mai 1964 alors que "Les tontons flingueurs" est encore en plein succès dans les salles des quartiers parisiens. Le spectateur pourra s'étonner à la vision du film d'un changement de standing flagrant entre les "Tontons flingueurs" et "des pissenlits par la racine". Le film repose essentiellement sur ses acteurs et les quelques dialogues savoureux de Michel Audiard. En tête d'affiche Maurice Biraud s'accapare la part du lion, suivi par Michel Serrault. Maurice Biraud est un habitué des dialogues d'Audiard même si ce n'est pas un grand acteur. Michel Serrault s'en sort mieux mais il est capable de tout jouer au même niveau ce n'est pas une nouvelle. Louis De Funès fait ce qu'il peut dans le film. Il grimace, effectue son abatage habituel dans le cadre qui lui est confié mais clairement il n'est pas fait pour l'univers de Georges Lautner même si sa prestation n'est pas déshonorante.
La grande révélation est Mireille Darc. Elle éblouit l'écran dans un rôle pourtant pas vraiment très sympathique pour elle puisqu'elle joue une pouffe. Mais sa grande beauté éclabousse l'écran et il est évident que Lautner tombe "amoureux" de sa belle actrice. Epatante avec De Funès et Serrault elle démontre un talent naturel qui fera qu'elle deviendra rapidement la muse de Lautner et même de Michel Audiard qui lui concoctera régulièrement des dialogues sur mesure. Le film est agréable à suivre et on ressent bien la bonne ambiance qui a régné sur le tournage. On le serait à moins avec une bombe comme Mireille Darc à l'écran.
On ne peut pas dire que le film soit un grand succès parisien déjà que le mois de mai est souvent un mois difficile au box office. Le film débute à une modeste 4ème place. Pas bien terrible même si le film reste 5 semaines dans le top 10 durant son exclusivité parisienne. Le film marche mieux en province plus sensible aux comédies. Il récolte cependant un peu plus de 850 000 entrées lors de l'exercice 1964 ce qui le place dans le top 50 de l'année. Il va cependant bénéficier d'un effet "De Funès" ce qui fait qu'il sera exploité encore quelques années en France ce qui au final lui permet d'attirer 1.5 millions de spectateurs sur la durée. On ne peut donc pas dire que le film a bénéficié de l' effet "Tontons flingueurs".
Mais qu'importe. "Les tontons flingueurs" marche très bien et la Gaumont commande un nouveau film à Georges Lautner. Très rapidement le scénario est mis en route et Georges Lautner et son équipe habituelle va retrouver Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche et une petite nouvelle dans son équipe habituelle. Mireille Darc qui lui a tapé dans l'oeil fera partie de la distribution pour notre plus grand bonheur.
Lorsque le film sort sur les écrans parisiens, Louis De Funès a achevé le tournage de "Une souris chez les hommes". il s'apprête à rejoindre jean Girault à Saint-Tropez pour le tournage d'une nouvelle comédie: "Le gendarme de Saint Tropez". De plus il a signé pour la Gaumont le rôle du commissaire Juve dans le prochain "Fantômas" où il retrouvera le réalisateur André Hunebelle qui le voulait absolument. Deux rôles qui vont changer sa carrière et sa vie.
Quelques dialogues de Michel AUDIARD
Dans le domaine du turf, jeune homme, y'a deux façons d'croquer. La magie ou le hasard.... J'explique: Favori sur faux ticket ou tocard sur vrai tickson... À moi, la magie m'a coûté deux ans d'placard... C'est pourquoi, aujourd'hui, j'aime mieux un mauvais cheval qu'un bon juge d'instruction !M.Biraud
Y'a les vents contraires, la dégoulinante infernale, le poteau noir, la scoumoune !... Mais y'a ceux qui s'effondrent et ceux qui réagissent.... Et c'est pas seulement une question d'choux, mais c'est une affaire de tour de main... Et l'Jo, il l'a gardée sa paluche miracle... Sa pogne en Zéphyr... Le Rubens de la taille douce, le Léonard du composteur... Et quand j'vais les palper, mes deux cents briques, qui c'est qui, là-haut, va l'avoir dans l'baba ?... C'est c'fumier d'Pom Chips !M.Biraud
POS NOMBRE SALLES ENTREES FRANCE 31 1 517 887 ENTREES PARIS BANLIEUE 240 126 1ère semaine 4 29 830 4 2ème semaine 5 21 994 4 3ème semaine 7 21 827 4 4ème semaine 7 15 478 4 5ème semaine 10 15 100 59 Cote du succès * * .
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