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IL ETAIT UNE FOIS UN FLIC - GEORGES LAUTNER BOX OFFICE 1972
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IL ETAIT UNE FOIS UN FLIC
11 FEVRIER 1972
- Réalisation : Georges Lautner
- Scénario : Georges Lautner et Francis Veber, d'après le roman TTX 75 en famille, de Richard Caron
- Photographie : Maurice Fellous
- Musique : Eddie Vartan
- Production : Alain Poiré
- Société de production : Gaumont
- Pays d'origine : France, Italie
- Format : Couleurs - 1,66 - Mono - 35 mm
- Genre : Comédie, Film policier
- Durée : 95 minutes
- Tournage : 28 septembre 1971 - 20 novembre 1971
- Michel Constantin : le commissaire Campana alias Louis Lopez
- Mireille Darc : Christine alias Françoise
- Michael Lonsdale : le commissaire Lucas
- Venantino Venantini : Felice, le tueur
- Henri Guybet : un inspecteur de la PJ
- Jean-Jacques Moreau : un inspecteur de la PJ
- Daniel Ivernel : Ligmann
- Robert Dalban : le commissaire Chauvet
- Phyllis Major : Marianna Halifax
- Robert Castel : Rodriguez
- Hervé Hillien : Bertrand
- Alain Delon (apparition, non créditée)
Louis Lopez, bras droit de Pascal Manoni, un des grands patrons français de la drogue, est abattu à Nice. La police trouve dans sa poche une lettre adressée à son frère Maurice, un brave père de famille qui tient un petit café à Tunis : "Je t'ai trouvé du travail à Nice. Tu peux venir t'installer en France avec ta femme et ton fils."Le commissaire Campana voit là l'occasion unique de démanteler le gang Manoni. Il va jouer le frère du défunt. Mais il lui faut une femme et un fils. Accompagné de Christine, une auxiliaire de police, et de son fils, Bertrand, Campana atterrit à Nice. Là, il va devoir se battre sur tous les fronts et pas seulement contre le gang. La police locale, qui ignore la substitution, le file, l'arrête et le passe à tabac; la police américaine s'en mêle aussi; sans oublier deux tueurs de la Mafia, armés de redoutables fusils à lunette. Malgré tout, Campana serait un homme heureux s'il ne devait aussi se protéger de ses propres alliés : en effet, en célibataire endurci et misogyne convaincu, il se trouve brusquement confronté aux problèmes d'un mari et d'un père de famille, surtout lorsque le "fils" sait se montrer insupportable. L'histoire finira très moralement par l'arrestation des trafiquants et le mariage du policier avec sa "femme".
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Entre Alain POIRE et Georges LAUTNER c'est une affaire qui roule. L'association des deux a donné lieu à bien des succès depuis "Les tontons flingueurs". Il est évident que la part du succès du réalisateur est tributaire de son équipe scénaristique, la plus fameuse étant le duo Michel AUDIARD et Albert SIMONIN. Mais Michel AUDIARD réalise ses propres films depuis 1968 avec succès et Alain POIRE doit trouver de bons scénaristes pour LAUTNER. Il y a eu Bertrand BLIER pour "Laisse aller c'est une valse" et il y aura Jean Marie POIRE le fils du producteur dans le futur.
Heureusement il y a un jeune scénariste, sans doute le plus doué de sa génération qui va collaborer avec les meilleurs réalisateurs du moment: Francis VEBER.
LAUTNER et VEBER s'attelent au scénario d' Il était une fois un flic". LAUTNER s'occupe plus du coté policier et des cascades, VEBER de l'écriture des personnages et des dialogues.
LAUTNER va assembler son actrice fétiche Mireille DARC au sympathique Michel CONSTANTIN un des meilleurs seconds rôles du cinéma français. Le trio se connait très bien. Les deux acteurs ont déjà été réunis en 1966 dans le fabuleux "Ne nous fâchons pas" et en 1971 dans "Laisse aller c'est une valse". Evidemment nous rerouvons également Venantino VENANTINI dans le rôle d'un des deux tueurs à gages car nous sommes en famille.
Justement, la famille, parlons-en. Un flic va prendre comme couverture l'identité d'un certain LOPEZ, marié à sa douce femme Christine et papa de Bertrand un petit garçon turbulent.
LOPEZ c'est CAMPANA, un personnage fétiche de VEBER. C'est l'ébauche d'un personnage récurrent qui sera repris par Gérard DEPARDIEU dans les futurs films de VEBER. C'est un flic solide CAMPANA, efficace, bâti comme une armoire normande. Célibataire, un rien plouc avec ses marcels sous ses chemises, un peu radin, un peu français quoi, la force tranquille.
L'univers de CAMPANA va être perturbé par l'intrusion de cette très belle femme et de cet enfant quelque peu turbulent. Un pacte de non agression est instauré entre tous durant la courte période que durera l'enquête, mais petit à petit une affection va naître entre tous. L'enfant n'a pas de père et CAMPANA représenterait une autorité naturelle nécessaire à l'éducation du petit. Christine, d'une grande beauté se moque gentiment de la "plouquerie" de CAMPANA, mais elle éprouve de la sympathie pour le flic bourru, mais très honnête. Le film contient bon nombres de scènes intimes du trio qui vont sceller la constitution de la future famille.
LAUTNER n'oublie pas l'intrigue policière pour autant. CAMPANA doit démanteler un réseau de trafiquants de drogue et retrouver deux redoutables tueurs à gages américains. CAMPANA utilise donc sa couverture. Le seul au courant est l'inspecteur divisionnaire LUCAS interprété par le très drôle Michael LONSDALE décidément très en vue en 1972 après son succès dans "La vieille fille". Il va rencontrer une galerie de personnages hauts en couleurs. Il est surveillé sous son identité de LOPEZ par deux formidables policiers très crétins qui ne cessent de le harceler. Henri GUYBET trouve là un bon second rôle. L'affrontement entre CAMPANA et les deux loustics le conduiront au poste. Après avoir subi un passage à tabac en rêgle, il sera sauvé par LUCAS qui va d'ailleurs lui administrer une superbe baffe (avec sa chevalière) pour consolider sa couverture. CAMPANA les retrouvera plus tard dans une superbe bagarre où il leur fera subir une sévère râclée.
Les deux tueurs lorgent du coté des films américains. Habillé en costard, portant RAY BAN et arborant un bronzage digne des films de LEONE, ils éxécutent leurs cibles avec délectation voire sadisme quelque soient les conditions de "travail". Ils ne manqueront cependant pas d'admirer largement le superbe mannequin nue devant sa lampe à bronzer avant de la liquider. Ils ne pourront rien face à la fureur de CAMPANA qui croit qu'ils ont enlevé sa femme et son enfant. Il y a aussi le voisin des LOPEZ, un insupportable pied noir joué par Robert CASTEL bien sûr. L'acteur a bien du mal à se dépétrer de cette image née de son rôle dans la série télévisée "Les saintes chéries", mais il faut admettre qu'on a jamais trouvé mieux que lui pour ce type de rôle qu'il reprendra dans "Elle court, elle court, la banlieue." Mais nous verrons qu'il ne faut pas se fier aux apparences et que son rôle de voisin brise-noix est aussi une couverture.
Robert DALBAN est un flic savoureux, le commissaire CHAUVET. Bertrand a piqué le révolver de CAMPANA et se fait pendre une volée de bois vert. CHAUVET en passe une couche bien raciste sur CAMPANA avant de s'apercevoir qu'il avait affaire à un flic et se répendre en excuses.
Bref, le scénario mêle habilement action et comédie, sans compter quelques cascades et de bons gros gags. Michel CONSTANTIN parfait en flic bourru, mais sympa trouve là sans doute enfin le premier rôle qu'il méritait et offre une de ses meilleures compositions. Mireille DARC se contente d'être là et de représenter la femme douce et rassurante, tout en étant un peu moqueuse, mais elle participe peu à l'action du film.
Le titre du film fait bien sûr référence à "Il était une fois dans l'Ouest" toujours à l'affiche près de trois ans après sa sortie.
Le film prend la première place au box office parisien sans coup férir. Le succès ne se dément pas les semaines suivantes. Il reste dans le top 10 durant deux mois et devient le succès du printemps 1972. Près de 800 000 spectateurs se rendent dans les salles sur Paris Banlieue ce qui est un score très important. Il récolte plus de 2 millions de spectateurs sur la France où il se classe dans le top 15 dans une année très relevée.
C'est le plus grand succès de Michel CONSTANTIN qui va remettre cela avec LAUTNER pour "La valise". Il retrouvera une nouvelle fois Mireille DARC pour notre plus grand plaisir. Mais entretemps, elle va retrouver Francis VEBER pour "Le grand blond avec une chaussure noire". Quand à Francis VEBER il connait sa plus grande période scénaristique et les classiques s'enchaînent à grand rythme. Pour la Gaumont c'est un soulagement au box office après le cinglant échec financier de "Boulevard du rhum".
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
15
2 045 307
ENTREES PARIS
550 601
ENTREES BANLIEUE
234 206
TOTAL PARIS BANLIEUE
784 807
1ère semaine
1
91 104
12
2ème semaine
1
76 403
3ème semaine
1
59 895
4ème semaine
2
55 710
5ème semaine
3
41 740
6ème semaine
5
30 064
7ème semaine
8
28 680
8ème semaine
5
36 497
9ème semaine
5
30 472
10ème semaine
10
20 151
Nombre de semaines Paris
33
Cote du succès
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BANDE ANNONCE
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