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LA JUMENT VERTE - BOX OFFICE BOURVIL 1959
LA JUMENT VERTE
28 OCTOBRE 1959
- Réalisation : Claude Autant-Lara
- Assistants réalisateurs : Ghislaine Autant-Lara, Charles Pozzo di Borgio
- Scénario : Jean Aurenche, Pierre Bost, d'après le roman de Marcel Aymé
- Adaptation et dialogues : Jean Aurenche, Pierre Bost
- Photographie : Jacques Natteau
- Musique : René Cloërec
- Production : Claude Autant-Lara, Bourvil, Jean Aurenche, Pierre Bost, Marcel Aymé
- Chef de production : Moris Ergas
- Directeur de production : Yves Laplanche
- Sociétés de production : Société des productions Raimbourg, SOPAC, Gaumont,
- Société de distribution : Gaumont
- Tournage du 18 août au 30 septembre 1959
- Affichiste : Clément Hurel
- Format : couleur (Eastmancolor) — 35 mm — 2,35:1 — son Mono procédé franscope
- Genre : Comédie
- Durée : 95 minutes
- Bourvil : Honoré Haudouin, paysan
- Marie Mergey : Adelaïde Haudouin, épouse d'Honoré
- Yves Robert : Zèphe Maloret
- Sandra Milo : Marguerite Maloret, la fille de Zèphe
- Valérie Lagrange : Juliette Haudouin, la fille d'Honoré
- Francis Blanche : Ferdinand Haudouin, le frère d'Honoré, vétérinaire
- Julien Carette : Philibert Messelon, le maire
- Marie Déa : Anaïs Maloret, épouse de Zèphe
- Achille Zavatta : Déodat, le facteur
- Georges Wilson : Jules Haudouin, le père d'Honoré, maquignon
SYNOPSIS
Une jument au poil vert avait vu autrefois le jour dans l'écurie de la famille Haudouin. Objet d'étonnement et de respect, elle passait pour être une mascotte et un peintre l'avait reproduite afin que, de son tableau, elle continue à prodiguer ses bienfaits à la famille Haudouin. Cela se passait en des temps anciens dans le village de Claquebue. Les années passent, le vieil Haudouin meurt, son fils Honoré lui succède dans la ferme; son autre fils Ferdinand, de caractère moins jovial et d'allure plus pincée, a fait des études et s'est établi vétérinaire. Une autre famille de Claquebue est depuis longtemps à couteaux tirés avec les Haudouin, celle des Maloret : calotins hypocrites, jaloux de la jument protectrice et prêts à tout pour de mesquines vengeances. Ainsi pendant la guerre de 1870, Zèphe Maloret dénonce-t-il Honoré Haudouin comme franc-tireur. Honoré, caché sous le lit de sa mère, assiste alors au viol de la mère Haudouin par un soudard prussien. Le facteur rural, Déodat, essaie bien de réconcilier les familles. Sa gentillesse maladroite n'arrive pas à de grands résultats. Honoré Haudouin prend un malin plaisir à faire une cour très poussée à Marguerite Maloret qui, à la ville, joue les cocottes. Zèphe Maloret, flanqué de son fils, souhaite profiter de Juliette Haudouin, la fille d'Honoré. Celui-ci, qui n'a pas oublié l'affront que sa mère a subi par suite des manigances de son ennemi intime, se venge un beau soir sur la personne de la femme de Zèphe: Anaïs. Tout cela sous le regard ironique de la jument verte, dont le tableau est accroché en bonne place, dans la ferme Haudouin.
ANALYSE ET BOX OFFICE
Alors que "Le chemin des écoliers" est sorti depuis un mois, Bourvil voit "La jument verte" son deuxième film de l'année 1959 sortir sur les écrans le 28 octobre 1959. Alors que "Le chemin des écoliers" film familial à la gentille morale dirigé par le plus ou moins talentueux Michel Boisrond offre à Bourvil un rôle de papa un peu dépassé par la nouvelle génération, "La jument verte" offre un virage à 180° dans la carrière de l'acteur. Il retrouve le grand réalisateur Claude Autant-Lara qui lui a offert son meilleur rôle à l'époque avec "La traversée de Paris". A cette occasion le film est une nouvelle adaptation d'une nouvelle de Marcel Aymé. C'est la troisième fois pour Bourvil qu'il tourne dans un film adapté de l'auteur après "Le passe-muraille" et "La traversée de Paris", c'est dire que l'acteur se trouve en terrain connu et de qualité.
Le film gaulois et trivial compte une histoire de rivalité entre deux familles, la fameuse jument verte n'est ici qu'un prétexte. Les deux familles les Haudoin et les Maloret se détestent depuis que Zèphe a plus ou moins dénoncé Honoré d'avoir fui devant l'ennemi. Le jeune Honoré se cachant sous son lit devra assister en silence au viol de sa mère par un Prussien. Depuis lors des années plus tard les deux familles continuent de se haïr et le principal but d'Honoré sera de violer la femme de Zèphe et encore mieux de convaincre son fils de violer la fille de son ennemi. Mais comment parler de viol lorsque les victimes sont très consentantes? Vu comme cela on peut se demander dans quelle horrible film a pu participer Bourvil. Mais il faudra tout le talent de Claude Autant-Lara pour au contraire en faire une comédie truculente et gauloise comme il aimait à le dire. C'est le moins qu'on puisse dire car le film va déclencher un sacré scandale avec l'interdiction du film aux moins de 18 ans, voire de 21 ans dans certaines villes quand il ne fut pas interdit en Corrèze. Même si aujourd'hui le film parait assez inoffensif, le film contient quelques séquences gauloises et l'état d'esprit qui règne ( Bourvil "violant" la femme de Zéphe (très consentante) alors que le fils de celle-ci entend tout sous le lit ont certainement étranglé quelques vieilles badernes catholiques. Le film est une farce dont l'action se déroule dans un village et révèle les vieilles rivalités qui pouvaient survenir au sein des familles de paysans. Si il n y a pas de scènes drôles, les belles actrices dont Sandra Milo et Valérie Lagrange exhibent largement leur décolletés, la pulpeuse Sandra Milo n' hésistant pas à se dévoiler régulièrement en dessous affriolants.
Le casting est excellent, de Francis Blanche, Georges Wilson ou Yves Robert, mais la surprise vient de Bourvil dans un rôle bien différent de ses canons habituels, à sa grande joie d'ailleurs. Paysan viril et sûr de lui, paillard, chef de clan, moustache autoritaire et torse puissant et velu et grand culbuteur de femmes il offre enfin à l'acteur un rôle qui démontre qu'il possède un grand talent dramatique qui ne demande qu'à être exploité.
Le film est filmé avec talent par Claude Autant-Lara qui trouve ici sans doute son dernier grand film au crépuscule des années 50.
Le film sort à Paris dans deux belles salles d'exclusivité, l'Ambassade et le Richelieu et malgré une interdiction au moins de 18 ans le film prend un superbe départ avec près de 48 000 spectateurs. Le bouche à oreille est excellent et le succès dure dans ces deux salles jusqu'à la fin d'année avec un pic de spectateurs pour noël et le jour de l'an. Le film termine sa carrière avec plus de 300 000 entrées uniquement dans ces deux salles avant d'attaquer avec le même succès les salles de continuation et de quartiers. En France le film attire plus d'un million de spectateurs en 1959, mais c'est en 1960 que s'effectue la grande partie de son succès, le film ouvre en tête du box office hebdomadaire 1960. Le film dépasse les 3 millions d'entrées fin 1960. C'est un succès d'autant plus formidable que le film est interdit aux mineurs et prive donc Bourvil d'un grand potentiel familial. C'est donc la preuve que le public peut le suivre en nombre dans des rôles plus mature. D'ailleurs ce succès d'importance en 1960 sera confirmé par le succès d'un film très familial, "Le Bossu" qui verra Bourvil tenir un rôle de naïf sympathique qui va ravir le public enfantin. Un sacré mix de genres qui permet à l'acteur de demeurer une des plus grandes stars de cette fin des années 50 et de continuer avec la même ferveur les années 60.
Avec 5.3 millions de spectateurs au total, "La jument verte" est le 3ème succès des films sortis en 1959. Le film est entré depuis dans le patrimoine du cinéma français et est la preuve qu'un film peut être scandaleux et attirer le public en nombre. Il est le 9ème plus gros succès de la carrière de Bourvil.
CATEGORIE POS NOMBRE SALLES ENTREES FRANCE 3 5 294 328 ENTREES PARIS BANLIEUE + 1 400 000 1ère semaine 4 45 769 2 2ème semaine 5 38 189 3ème semaine 6 32 541 4ème semaine 3 28 805 5ème semaine 5 26 846 Cote du succès * * * * * .
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