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LAISSE ALLER C'EST UNE VALSE - GEORGES LAUTNER BOX OFFICE 1971
LAISSE ALLER...C'EST UNE VALSE
07 AVRIL 1971
- Réalisation : Georges Lautner
- Scénario : Bertrand Blier
- Dialogues : Bertrand Blier, Georges Lautner
- Producteur : Alain Poiré
- Image : Maurice Fellous
- Musique originale "CLINIC" éditions Hortensia
- Musique : Philippe Sarde
- Assistant réalisateur : Claude Vital
- Assistant réalisateur 2e équipe : Robin Davis
- Cascades automobiles : Rémy Julienne
- Réalisation : Gaumont-International
- Tournage : 2 novembre 1970 - 10 janvier 1971
- Durée : 1h40
- Jean Yanne : Serge Aubin
- Mireille Darc : Carla Aubin
- Michel Constantin : Michel Beddouk
- Bernard Blier : le commissaire
- Nanni Loy : le comte Charles Varèse
- Rufus : Mr Fairclouth, le professeur d'anglais
- Venantino Venantini : Tosca (un homme de Varèse)
- Georges Claisse : Reuter (un homme de Varèse)
- Jess Hahn : Kongo, la brute américaine (un homme de Varèse)
- Coluche : le barman (crédité Colhuche)
- Paul Préboist : Pérollas, le pompiste chasseur
- Philippe Castelli : le directeur de la prison
- Daniel Prévost : Pierre (un homme de Varèse)
- Jean-Michel Ribes : Carlo (un homme de Varèse)
- Guy Delorme : Albert, un homme de Varèse
- Philippe Khorsand : Daniel, un homme de Varèse
A sa sortie de prison, Serge Aubin est attendu par une bande désîreuse de savoir où se trouvent les bijoux volés. D'un pas tranquille, Serge se dirige vers le café le plus proche. Il a le temps d'y rencontrer son complice et de mettre au point un plan de défense. Puis, Serge, entouré de ses poursuivants, gagne un immeuble parfaitement gardé, où il subit un interrogatoire. Malgré l'utilisation d'électro-chocs, de bains forcés, Aubin n'a qu une réponse : « Santini ». Pendant ce temps, la femme de Serge, qui vit avec Carlos, le chef de la bande, s'inquiète ; elle ne désire pas que son mari soit brutalisé, mais elle sait qu'il a juré de la tuer. Le complice de Serge, grâce à ses qualités de tireur, parvient à le délivrer. Tous deux se rendent auprès de Mme Aubin. L'accueil de celle-ci est amical ; Serge, en revanche, n'oubliant pas qu'il a été envoyé en prison par la faute de sa femme, se montre brutal. Il la prend comme otage afin de sortir de l'immeuble cerné. Puis, tous trois se rendent dans une ferme éloignée. Pendant ce temps, le commissaire de police fait un rapprochement entre les cadavres découverts dans l'immeuble et la sortie récente de prison de Serge Aubin. Il prend donc l'affaire en main. Dans la ferme isolée, Mme Aubin est prisonnière, tandis que le complice de son mari commence à creuser sa tombe. Les pistolets sont prêts, la tombe aussi, mais Serge ne se détermine pas à tuer sa femme. Bien au contraire, ils décident de reprendre une vie commune. Si le commissaire de police n'a pas perdu la trace de Serge Aubin, Carlos non plus. La ferme est cernée de toutes parts par des hommes armés. Mais, l'habileté de Serge et celle de son complice n'ont pas d'égales : la bande de Carlos est réduite en peu de temps. Les trois amis partent récupérer les bijoux. Santini, qui les cachait réellement, est enterré ce jour-là ! C'est auprès d'un membre de la famille du défunt qu'ils les retrouveront. Toujours recherchés par le commissaire de police, Serge, sa femme, et son complice partent monnayer les bijoux en Belgique. Au cours du trajet, n'ayant plus d'argent pour payer de l'essence, ils se préparent au hold-up d'une station-service. Ils se trouvent en face de chasseurs qui y festoyaient ! . Finalement, Mme Aubin gagne seule la frontière, où elle est arrêtée par le commissaire. Celui-ci propose un marché aux trois amis, et l'année se termine pour eux quatre, sous le soleil de la Martinique. « Mais, M. le Commissaire, la Martinique est un département français », dit le chef de la police noir en présentant à chacun des menottes.
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Toujours sous l'égide d' Alain POIRE le célèbre producteur de chez GAUMONT, Georges LAUTNER va revenir aux films aux recettes plus sûres après l'échec de "La route de Salina". Nous revoici avec une comédie policière dont il a le secret, avec Maurice FELLOUS à la caméra et naturellement l'inévitable Mireille DARC au casting.
Georges LAUTNER ne peut plus compter sur un scénario de l'ami Michel AUDIARD. Celui-ci est désormais un réalisateur / scénariste à succès et n'écrit plus pour les autres. Alain POIRE fait donc appel à Bertrand BLIER pour construire la trame du film. Georges LAUTNER introduira quelques gags énormes et s'occupera des scènes d'action.
Etant donné que Lino VENTURA ne désire plus tourner avec lui, le réalisateur fait appel à la valeur très sûre du box office, Jean YANNE qui semble inévitable depuis "Erotissimo". D'ailleurs l'acteur sort du tournage de "Fantasia chez les ploucs" où il jouait déjà avec Mireille DARC, l'entente est donc garantie entre les deux acteurs. LAUTNER complète le trio avec le très demandé Michel CONSTANTIN qu'il retrouve après "Ne nous fâchons pas". Avec un tel casting, on est paré. LAUTNER n'oublie pas Bernard BLIER à qui il offre un second rôle, quelque peu mineur, certes, mais qui lui permet de tourner à une époque où il se retrouve régulièrement dans des comédies de série B. Et bien sûr, il y a des seconds rôles pour Venantino VENANTINI, Jess HAHN, sans oublier Nanni LOY vu dans "Fantasia chez les ploucs". La famille quoi. Mais le réalisateur propose aussi des petits rôles à toute une nouvelle génération de comédiens qui cherchent à percer en ce début des 70's : Coluche, Pierre Desproges, Jean-Michel Ribes et un Rufus énorme en professeur d'anglais amoureux de Mireille DARC et à la diction hilarante.
Le film peut être divisé en deux parties, dont la première est excellente. Dans un triste matin d'hiver, Serge AUBIN va être libéré et il n'est pas jouasse, car il sait qu'une bande de truands l'attend à sa sortie. C'est à cause de sa femme, la délicieuse Carla, qui n'a pas tenu sa langue à l'époque où il a dérobé des bijoux que personne n'a retrouvé depuis. Elle vit avec celui qui cherche les bijoux : Charles VARESE. Serge enrage, et n'a qu'une seule obsession: la buter ! Mais à la sortie, il est en mauvaise posture et va passer à la "Gégène" pour cracher le morceau. Serge peut compter sur son pote de cellule, Michel, joué par le monolithique Michel CONSTANTIN. Celui-ci va s'introduire chez Charles afin d' occire d'une manière efficace tous les truands qui retiennent Serge. Il zigouille entre autres Kongo, un gorille adepte du "coussin péteur" en lui brisant la nuque entre les deux battants d'une fenêtre. celui-ci meurt, et dans un dernier râle rigolard l'asperge avec un jet d'eau sorti de sa fleur en plastique qu'il porte à la boutonnière.... Jess Hahn est assez délirant dans ce rôle. Pendant ce temps Carla a fort à faire avec son professeur d'Anglais qui roucoule et se met tout nu en pensant, suite à un fâcheux quiproquo du à un anglais hésitant de Carla...Rufus est tout bonnement irrésistible en prof d'anglais amoureux transi...
Serge libre, il peut kidnapper Carla, assez fataliste, et l'emmener dans la planque de Michel, une vieille bicoque à la campagne. Michel prépare la tombe de Carla, mais soudain, Serge semble hésiter, il traîne des pieds. C'est un des très bon moments du film, très bien traité par Bertrand BLIER un spécialiste des relations hommes/femmes... Sous l'œil torve de Michel qui commence à comprendre l'issue de leur relation, Carla et Serge roucoulent...Tous charmes dehors, Carla fait craquer Serge qui rend les armes, non sans avoir demandé à Michel qui s'est fait mal aux reins en creusant la tombe de Carla d'aller dormir dans la voiture pour ne pas les gêner...C'est peu de dire que Michel la trouve plutôt saumâtre.... Une très bonne composition de Michel CONSTANTIN irrésistible et qui marque des points pour ses futures collaborations avec LAUTNER. L'acteur a pris du métier et il devenu fort drôle.... Reste aux deux tourtereaux à se livrer à une folle nuit d'amour très fun, LAUTNER se faisant une joie de truffer la scène de gags très visuels. Les deux se roulent dans les draps à l'infini, s'élèvent à deux mètres de haut, tordent les barreaux du lit.
La suite du film ne tient pas toutes ses promesses. Bien sûr Bernard BLIER intervient. Le commissaire dans un seyant survêtement rouge "coq français" passe par là, en effectuant son footing matinal. Les bijoux l'intéressent c' est évident... Après son départ les trois amis devront se défaire de la bande de truands amenée par Charles, un siège en règle déjà exploité par LAUTNER dans "Fleur d'oseille". LAUTNER s'en sort en réalisant une scène burlesque sympa où tel un zébulon de la Foire du Trône, Michel dégomme tous les truands qui tombent un à un dans la tombe destinée à l'origine pour Carla.
Les amis vont donc chercher les bijoux, une aventure sans surprise où surnagent quelques bonnes colères de Jean YANNE, assez drôle. LAUTNER proposera une course poursuite entre nos amis et un groupe de chasseurs franchouillards mené par un Paul PREBOIST assez énervé d'avoir vu sa station service dévalisée par Michel... Arrêtés par le commissaire, nos trois compères se transformeront en un quatuor parti se dorer au soleil...temporairement.
Le film n'a donc pas tenu toutes ses promesses, malgré les efforts de LAUTNER pour donner du rythme. La première partie reste savoureuse au niveau des meilleurs LAUTNER. Il est évident que les acteurs ont du bien se marrer durant le tournage, la bonne humeur est excellente et Jean YANNE s'en est bien sorti en assumant le premier rôle. Mireille DARC joue de tous ses charmes et Michel CONSTANTIN est vraiment très drôle. Seul ombre au tableau, Bernard BLIER fait le strict minimum, il lui manque les bons mots d'Audiard, c'est évident. Le scénario ne tient pas la route jusqu'au bout, mais le plus important est que Bertrand BLIER se révèle très habile dans la description de la promiscuité des trois personnages principaux. Ces relations entre deux hommes et une femme lui donnent peut être l'idée de développer le sujet. Le film ne serait-il pas pour lui une ébauche de son futur et proche "Les valseuses"? Probablement.
Le film sort à Paris en concurrence avec Les mariés de l'An II" avec BELMONDO. Pas vraiment la meilleure des programmations, sans compter qu'il y a également la concurrence de "Doucement les basses" du tandem DERAY / DELON. Malgré un score satisfaisant en première semaine le film ne se classe que quatrième. Toutefois le film se hisse à la seconde place sans doute bien aidé par les vacances scolaires. Il résiste bien signe d'un bouche à oreille et termine à un score satisfaisant de 1.4 millions de spectateurs en France. Ce n'est plus l'éclat des comédies policières avec Lino VENTURA, mais c'est beaucoup mieux que "La route de Salina". Sur Paris Banlieue, le score est satisfaisant avec plus de 430 000 spectateurs au compteur.
Georges LAUTNER va poursuivre sur cette route, toujours chez GAUMONT et toujours à la recherche de bons scénaristes. Il va recomposer le couple CONSTANTIN / DARC qui a donné plaine satisfaction pour "Il était une fois un flic" qu'il tourne dans la foulée, avec un certain Francis VEBER au scénario. Pour Jean YANNE les envies de tourner son propre film deviennent de plus en plus pressantes....
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
1 387 070
ENTREES PARIS
318 565
ENTREES BANLIEUE
115 677
ENTREES PARIS BANLIEUE
434 242
1ère semaine
4
63 642
9
2ème semaine
2
49 312
3ème semaine
4
41 276
4ème semaine
5
33 668
5ème semaine
8
20 876
6ème semaine
13
19 180
Nombre de semaines Paris
9
Moyenne salles Paris 1ère sem
7 071
Cote du succès
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BANDE ANNONCE
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