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LE CERCLE ROUGE - BOURVIL BOX OFFICE 1970
LE CERCLE ROUGE
21 OCTOBRE 1970
- Réalisation : Jean-Pierre Melville
- Scénario : Jean-Pierre Melville
- Producteurs : Robert Dorfmann et Jacques Dorfmann
- Musique : Éric Demarsan
- Directeur de la photographie : Henri Decaë
- améra : Charles-Henry Montel
- Directeur de production : Alain Quefféléan
- Production : Les Films Corona (Paris), Selenia (Rome)
- Distribution : Corona films
- Pays d'origine : France, Italie
- Format : Eastman Color- 1,66:1 - Mono - 35 mm
- Tournage : 26 janvier 1970 - 13 avril 1970
- Genre : Policier
- Durée : 140 minutes
- Alain Delon : Corey
- André Bourvil : le commissaire François Mattei
- Gian Maria Volonte (VF : Serge Sauvion) : Vogel
- Yves Montand : Jansen
- François Périer : Santi
- Paul Crauchet : le receleur
- Paul Amiot : l'inspecteur général de la police
- Pierre Collet : le gardien de prison
- André Ekyan : Rico
SYNOPSIS
Corey, un malfaiteur incarcéré à la centrale des Beaumettes, est libéré ; un de ses gardiens, avant qu'il ne soit relâché, lui a proposé une affaire : dévaliser une bijouterie, place Vendôme. Ailleurs, dans le train bleu, le commissaire principal Mattei transfère de Marseille à Paris un ennemi public, Vogel. Trompant la vigilance de son gardien, Vogel réussit à s'échapper et à trouver refuge dans le coffre de la voilure de Corey. Les deux hommes se lient d'amitié. Le commissaire Mattei, craignant pour sa carrière, décide à tout prix de retrouver Vogel. Pour réaliser le hold-up, Vogel et Corey font appel à Jansen, un ex-policier radié pour ivrognerie. Le hold-up réussit parfaitement, mais le plus dur sera d'écouler les bijoux. Le commissaire Mattei, chargé de l'affaire, trouve le moyen de faire parler Santi, un tenancier de bar louche, dont le fils a été compromis dans une affaire de drogue. Se faisant passer pour un acheteur éventuel des diamants, Mattei attire dans un guet-apens les trois voleurs, qui mourront sous les balles de la police.
ANALYSE ET BOX OFFICE
La France est encore sous le choc de la mort de BOURVIL le 23 septembre. Le hasard fait bien les choses, le dernier film avec l’acteur diffusé dans les salles sera un des plus fameux de l’année.
Jean Pierre MELVILLE est certainement le réalisateur Français le plus réputé, et une nouvelle fois, s’adonne à son genre de prédilection, le film policier, dont il reste un des maîtres. Pourtant « le cercle rouge » n’est peut être pas aussi fameux que « le samouraï » ou bien « l’armée des ombres » , mais désormais le réalisateur dispose d’un budget très important du fait du casting infernal dont il dispose : Bourvil, Alain DELON, Yves MONTAND, et Gian Maria VOLONTE. Rien que ça ! Rien qu’avec une seule de ces stars, le film pourrait être un succès international. Du reste, il est évident que le succès du « clan des siciliens » en 1969 qui comprend trois énormes stars françaises à l’affiche, donne des idées. En général le résultat est garanti au box office. On ne présente plus BOURVIL qui a lui seul garantit des millions d’entrées. Le choc de sa disparition cause un engouement pour le film qui s’ajoute aux critiques élogieuses qui saluent en lui le grand acteur qu’il fût et qui pourrait bien avoir trouvé son meilleur rôle avec son dernier film. Il joue en effet le rôle d’un commissaire expérimenté, par spécialement sympathique et qui n’hésite pas à employer des méthodes peu recommandables pour arriver à ses fins, il est très pragmatique. Très affaibli par la maladie, l’acteur propose un grand rôle dramatique, bien loin des niais ou des laquais qu’il jouait à ses débuts. Il est vraiment dommage qu’un tel acteur ne soit disparu avant de découvrir le cinéma français des années 70. Tant de réalisateurs auraient voulu tourner avec lui.
Alain DELON traverse une période dorée. L’acteur fétiche de Jean-Pierre MELVILLE retrouve encore une fois le succès après ceux de « la piscine » ou du « clan des siciliens ». Au top de son charisme, il joue encore un rôle de vilain garçon, mais avec tant de classe qu’on lui pardonne. Un rôle à son niveau, excellent, ni plus ni moins.
Pour Yves MONTAND, c’est la grande confirmation de son retour au premier plan. Dans un rôle trouble, comme il est capable de les interpréter, il est cette fois du mauvais coté de la barrière. D'ailleurs MELVILLE s'offre une superbe scène pour présenter son personnage: en pleine crise de délirium JANSEN voit divers reptiles grimper sur son lit. Une vue subjective du quotidien d'un alcoolique. Ex-flic tireur d'élite, il sera embauché pour tirer avec un fusil à lunettes sur un bouton qui commande l'ouverture de grilles qui protègent les vitrine à bijoux lors du super casse. Pas facile de demeurer un as de la précision quand on est le roi de la bouteille. MONTAND joue donc une épave qui va tenter de retrouver de sa superbe lors de ce casse. Alors que les années 60 ont été parfois difficiles pour lui, malgré quelques grands succès comme « le diable par la queue » il n’était pas encore un acteur si populaire que cela. Mais, plus mûr, il entre de plein pied dans une décennie cinématographique où il tournera quelques chef d’œuvres. D’ailleurs, redevenu une star du box Office, c’est lui qui entame le tournage de « la folie des grandeurs » en remplacement de …Bourvil.
Avec de grands acteurs de la trempe de Gian Maria VOLONTE et de François PERIER acteur Melvillien devant l’éternel. Le réalisateur peut concocter un classique du film noir, en démontrant la grande maîtrise de son cinéma : ambiances, décors, direction d’acteur, tout est parfait, en tout cas au dessus du lot en 1970.
La critique étant très favorable et au vu des conditions énoncées ci-dessus, le film qui sort la semaine suivante « le mur de l’Atlantique » prend un départ très solide avec plus de 90 000 spectateurs la première semaine à Paris et va se maintenir durant 4 semaines au top du Box Office et termine à plus de 900 000 entrées à Paris hors banlieue et devient avec 4.3 millions encore un très grand succès. Le film atteint la cinquième place du top annuel. En Europe le film connaît également un très grand succès.
Pour Alain DELON le soleil est au beau fixe. Il accumule les succès commerciaux avec une régularité formidable: "la piscine", "le clan des siciliens","Borsalino" et maintenant "le cercle rouge". Il est incontournable à 35 ans. Désormais, l'acteur qui a obtenu tous ces succès en compagnie d'autres stars du Box Office, va produire ses film où il sera désormais la tête d'affiche. Reste à voir, si en solo, il est capable d'attirer les spectateurs comme Jean Paul BELMONDO sait le faire. Le premier élément de la réponse se fera avec la sortie de "Madly" un film qu'il tourne pour faire plaisir à sa nouvelle compagne: Mireille DARC!
CATEGORIE RANG NOMBRE ENTREES FRANCE 4 343 102 ENTREES PARIS 911 338 PARIS BANLIEUE 1 314 087 1ère semaine 1 90660 (8 salles) 2ème semaine 1 96 690 3ème semaine 1 85 833 4ème semaine 1 72 315 5ème semaine 4 61 446 6ème semaine 2 52 733 7ème semaine 4 43 866 8ème semaine 4 38 324 9ème semaine 5 31 319 10ème semaine 5 46 162 11ème semaine 5 43 748 12ème semaine 7 25 596 13ème semaine 7 23 560 14ème semaine 8 18 490 15ème semaine 9 15 703 Nombre de semaines Paris 20 Moyenne salles Paris 1ère sem 11 333 Box office annuel Espagne 1 001 846 Box office annuel Italien 22 Cote du succès * * * * .
Tags : BOURVIL BOX OFFICE, LE CERCLE ROUGE BOX OFFICE
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Commentaires
Bonjour. Quelle distribution, quel film, quel gros succès et quel grand réalisateur !
Une pensée toute particulière pour Bourvil, souffrant gravement d'un cancer,
sobre (et pour cause) et incroyable dans un rôle de commissaire de police.
Montrant une fois de plus comme il savait faire rire avec légèreté, ou serrer les dents,
émouvoir.