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LE MEPRIS - BOX OFFICE BRIGITTE BARDOT 1963
LE MEPRIS
20 DECEMBRE 1963
Réalisation
Jean Luc GODARD
Scénario
Jean Luc GODARD
Photographie
Raoul COUTARD
Musique
Georges DELERUE
Production
Georges de BEAUREGARD
Distribution
Marceau-Cocinor
Durée
103 minutes
Tournage
Avril 1963 / mai 1963
Camille JAVAL
Brigitte BARDOT
Paul JAVAL
Michel PICCOLI
Jérémie PROKOSCH
Jack PALANCE
Fritz LANG
Fritz LANG
Paul Javal, autrefois modeste auteur dramatique, maintenant scénariste à succès, vit heureux avec Camille, sa femme, à qui le lie une passion sensuelle. Il travaille au scénario d'un film sur l'Odyssée, réalisé par Fritz Lang, financé par le producteur Jerry Prokosch. Tandis que ce dernier veut un film épique, Lang souhaiterait un film psychologique. Préoccupé surtout par l'argent à gagner, Paul flatte tantôt l'un, tantôt l'autre et, confiant en sa femme, favorise le flirt que Jerry mènerait volontiers avec Camille. Celle-ci, qui aime son mari, s'y refuse ; mais, en même temps, elle semble brusquement se détacher de lui. A travers le mythe de Pénélope, dont il suppose qu'elle aurait méprisé Ulysse pour l'avoir laissée en butte aux assiduités de ses soupirants, Paul imagine la cause du soudain mépris de Camille pour lui : c'est sans doute qu'elle le croit prêt à la prostituer au producteur. Il essaie de s'en expliquer avec elle, Camille reconnaît qu'il en est ainsi ; mais de toute façon, son amour pour lui est mort d'un seul coup. Et, avant que Paul ait pu la rattraper, abandonnant le film, elle repart pour Rome dans la voiture de Jerry. Mais un accident se produit, dans lequel ils meurent tous les deux.
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C'est la première fois que Jean-Luc Godard, qui avait l'habitude d'improviser ses films au fur et à mesure, adapte un roman. "Le film est très différent du livre et il est pareil" précise-t-il. Godard avait proposé à son producteur italien Carlo Ponti d'engager Kim Novak et Frank Sinatra. Carlo Ponti refusa. Il voulait Sophia Loren et Marcello Mastroianni. Finalement, Bardot et Piccoli firent l'affaire... avec Fritz Lang, parrain cinématographique dont l'assistant, dans le film, est joué par Godard lui-même. De Bardot, Piccoli qui a consacré neuf pages au MÉPRIS dans son livre "Dialogues Égoïstes" (Éd. Olivier Orban) dit : "C'est une grande comédienne, mais dans la vie, elle se conduit comme une môme." Une fois le film terminé Carlo Ponti ne trouva pas cette vision "suicidaire" de l'histoire d'un couple assez commerciale. Il demanda à Godard de rajouter une scène érotique avec Brigitte Bardot sans voiles. Godard tourna (avec Alain Levent comme opérateur) la fameuse scène du générique au cours de laquelle Brigitte décrivait son corps sous forme de questions.
A priori il n y avait pas grand chose a attendre du film. Présenté comme un des maîtres de la "nouvelle vague", GODARD n'avait en fait que profité de son manque cruel de budget pour "A bout de souffle" pour proposer un autre style, caméra sur l'épaule qui en a fait un symbole d'un nouveau cinéma. Il n'est pas étonnant de le retrouver dans ce film qui parle directement du cinéma par le biais d'un tournage. Il va traiter du passage du cinéma à l'ère moderne des coproductions, de la fin d'un "certain cinéma". D'ailleurs d'autres réalisateurs à l'instar d'un Vincente MINELLI dans "Les ensorcelés" a déja traité du sujet, et de magnifique manière.
Là où attend moins GODARD, c'est dans la description de la déchirure d'un couple. Evidemment le public va retenir la magnifique scène d'ouverture où BARDOT et PICCOLI sont dans un lit. BARDOT, nue sur le ventre présente un corps parfait dans une lumière rouge. Rarement nous aurons été aussi immergés dans l'intimité d'un couple. BARDOT demande à son mari comment il trouve ses fesses ou ses seins. Une scène choc. rarement une caméra se sera autant attardé sur les fesses d'une actrice, et qui plus est, de la plus célèbre du monde. Ce couple va pourtant se déchirer sur un simple détail. Paul insiste particulièrement pour que sa magnifique femme, soit ramenée en voiture par le producteur du film. Scène peu spectaculaire, un détail en somme, qui va pourtant déclencher une tempête sous le crâne de Camille. Son amour total pour Paul va se fissurer, et celui-ci va devenir un faible et un veule pour Camille. Elle va le mépriser, puis le quitter. Rarement un réalisateur va décrire aussi précisément les mécanismes subtils qui peuvent mener un couple vers la rupture. Tout est question d'image, encore une fois, et l'image de Paul, est écornée dans les yeux de Camille. Brigitte BARDOT y est bouleversante et trouve son meilleur rôle depuis "La vérité". Certes, on soupçonnait que BARDOT était une bien meilleure actrice que certains critiques l'affirmait, mais la démonstration est éclatante. On peut imaginer le désarroi de Paul qui fait semblant de ne pas comprendre ce qui se passe. Tout a été écrit sur "Le mépris", mais rares sont ceux qui soulignent l'importance de Michel PICCOLI, acteur fabuleux, dans ce film. Cet acteur est un des rares à sublimer les actrices avec lesquelles il joue. Que ce soit Romy SCHNEIDER, Brigitte BARDOT ou Emmanuelle BEART il est un support fantastique pour celles-ci. Acteur d'une classe folle et charismatique, il incarne l'homme sur lequel les femmes désirent s'appuyer. La veulerie de Paul est d'autant plus choquante pour Camille.
Les scènes mythiques ne manquent pas. De Brigitte en brune dans la glace, de la mort de Camille dans un plan hallucinant, des décors magnifiques, le film est sublimé par une des plus grandes musiques de film existante, qui donne le frisson. Georges DELERUE signe une partition fabuleuse qui sera reprise à maintes reprises, en particulier dans la mythique émission sur le cinéma des années 80:"cinéma,cinéma".
Contre toute attente GODARD livre son chef d'oeuvre total. Un film sublime en tous points qui est assurément un des dix films à emmener sur une île déserte. Si le réalisateur avait interrompu sa carrière, cela aurait été un fabuleux point d'orgue. Malheureusement il a poursuivi sa carrière pour rarement le meilleur, mais surtout le pire.
Au comble de la beauté à 28 ans, Brigitte BARDOT aurait pu elle aussi interrompre sa carrière sur ce film, mais elle va continuer bien sûr, mais mis à part un ou deux films, elle retournera dans des rôles moins forts ou uniquement tournés sur sa beauté.
Michel PICCOLI va alterner les séries B et les films importants, mais devra attendre quelques années avant d'incarner un des plus solides acteurs français, et surtout attendre Romy....
Tout a été dit et écrit sur ce masterpiece mondial, qui peut être vu et découvert à plusieurs niveaux.
Et pourtant les critiques ont été mitigées à la sortie du film. Plutôt considéré comme un film d'art et d'essai à sa sortie (c'est pourtant le film le plus consistant de l'auteur, un film "classique"), il ne connait pas une exclusivité extraordinaire malgré la présence de Brigitte BARDOT. Ce n'est qu'au fil des années que le film va gagner ses galons de chef d'oeuvre reconnu et incontestable. Au final, le film aur totalisé un peu plus de 1.5 millions de spectateurs, un score faible pour un BARDOT, mais paradoxalement un gros score pour un GODARD.
Que ceux qui pensent que Godard est un cinéaste "bizarre" et à la filmographie déconcertante pour le commun des spectateurs, découvrent une perle intemporelle surprenante de la part de GODARD. L'histoire est somme toute basique - un couple en perdition - mais c'est l'ensemble du traitement qui lui donne une puissance rarement égalé le tout sur la sublime musique de Georges DELERUE.
ENTREES France
1 597 870
Total ENTREES Paris
649 423
ENTREES PARIS exclusivité
234 374
ENTREES Paris
1ère semaine n°5
2ème semaine n°6
3ème semaine n°6
4ème semaine n°7
5ème semaine n°9
6ème semaine n°9
40 768
44 924
28 814
21 675
19 153
16 905
NOMBRE DE SEMAINES PARIS
11
NOMBRE DE SALLES Paris semaine de sortie
5
Moyenne entrées par salles 1ère semaine
8 154
BOX OFFICE ANNUEL France
N° 33
BOX OFFICE ANNUEL Italie
N° 76
COTE DU SUCCES
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BANDE ANNONCE/ TRAILER DU MEPRIS
PETIT DOCUMENTAIRE SUR LE MEPRIS
LE MEPRIS BANDE ORIGINALE DU FILM
LE MEPRIS AFFICHE DANOISE
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