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LE RUFFIAN - BOX OFFICE JOSE GIOVANNI 1983
LE RUFFIAN
12 JANVIER 1983Réalisation
José GIOVANNI
Scénario
José GIOVANNI
Photographie
Jean Paul SCHWARTZ
Musique
Ennio MORRICONE
Production
Christian FECHNER
Distribution
AMLF
Durée
105 minutes
Tournage
08/08/1982-16/10/1982
Aldo SEVENAC
Lino VENTURA
Gérard JACKSON
Bernard GIRAUDEAU
La Baronne
Claudia CARDINALE
John
Pierre FRAG
Au fin fond de la forêt canadienne, Aldo travaille dans une mine d'or. Existence difficile, vie rude et virile dans un groupe où les personnalités s'affrontent sans ménagement. Un jour de paye, une bande armée survient. Fusillade meurtrière; seuls s'en sortent Aldo et deux Indiens. Ils éliminent les attaquants et fuient avec l'or, contraints de faire route ensemble pour retrouver la civilisation mais pleins de méfiance les uns vis-à-vis des autres. Aldo réussit finalement à laisser en plan les deux Indiens, puis il gagne son canot et se laisse aller au fil de l'eau. Jusqu'à une cascade dont il se sort de justesse; les caisses d'or, elles, restant au fond. Aldo alors parvient à rejoindre Montréal. Où il retrouve ses anciennes connaissances: la "Baronne", une patronne de bar qui a été sa maîtresse, le vieux John, l'employé de celle-ci, et surtout Gérard, son complice de toujours quoiqu'il soit bien plus jeune que lui. Gérard, marié à Eléonore, Gérard qui ne peut plus marcher à la suite d'un accident d'automobile dont Aldo a été responsable, du temps où ils étaient tous les deux pilotes de course. Mais l'amitié a toujours été la plus forte et elle le reste. Et le retour d'Aldo est fêté dans la joie. Celui-ci n'a qu'une idée en tête: monter une expédition, retrouver l'or et payer ensuite à Gérard l'opération qui lui permettra de remarcher. Bientôt, tout le monde s'active pour préparer l'aventure. Le matériel est rassemblé, des gadgets divers sont imaginés et surtout, tous sont de la partie lorsqu'il s'agit de se débarrasser des Indiens qui ont retrouvé la trace d'Aldo. Un beau jour, John, Gérard, Eléonore et Aldo se mettent en route. Grâce à leurs installations, Aldo plonge sous la cascade et récupère trois caisses. La "Baronne" les rejoint alors; ils réussissent à éliminer un gêneur; la vie est belle...
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Avec le recul il est un peu émouvant de revoir ce film qui symbolise un peu la fin d'un certain cinéma à la française ou tout du moins la fin de la collaboration entre Lino VENTURA et José GIOVANNI débutée en 1960 avec "Classe tous risques" et qui a donné des perles comme "Le deuxième souffle", "Les aventuriers", "Le rapace", ou "Dernier domicile connu". Savourons donc ce "Ruffian" qui rappelle par bien des aspects "Les aventuriers" ou "Le rapace". Le film est tiré d'un de ses romans "Les ruffians" sorti en 1969 (oublié dans "wikipédia") et ressorti en 1983 sous le titre "Le ruffian". Un ruffian dans le langage argotique c'est un marginal bagarreur et le film illustre parfaitement le propos.
Christian FECHNER est le producteur du moment. Il enchaîne les grandes réussites commerciales et sais parfaitement utiliser des méthodes marketing efficaces pour rentabiliser ses films. Réunir GIOVANNI et VENTURA est une bonne idée et il va octroyer un budget confortable au réalisateur qui va pouvoir tourner dans de nombreux décors naturels magnifiques et exotiques en particulier au Canada dans les célèbres rocheuses et à Wapta Falls où est tourné la scène finale. Durant le tournage, GIOVANNI pourra s'adonner à sa passion : l'escalade.
Au niveau du casting Christian FECHNER fait appel à Bernard GIRAUDEAU pour donner la réplique à Lino VENTURA. C'est un des poulains du producteur qui a rencontré un très beau succès avec lui dans "Viens chez moi, j'habite chez une copine" avec Michel Blanc. La côte de l'acteur ne cesse de grimper. beau gosse, grand sportif il joue un rôle à contre emploi en étant paraplégique.
Et puis bien sûr, Ennio MORRICONE propose une très belle partition assez joyeuse et rythmée.
José GIOVANNI retrouve Claudia CARDINALE avec qui il a tourné "La scoumoune" en 1973. Encore superbe, l'actrice a depuis quelques mois retrouvé les premiers rôles car elle a subit à la fin des années 1970 une traversée du désert suite à sa séparation avec un célèbre producteur italien ce qui lui a valu d'être rayée de beaucoup de productions italiennes. La revoir est toujours un plaisir. La quarantaine rayonnante elle joue le rôle de "La Baronne", la compagne d'Aldo joué par Lino.
Production FECHNER oblige le film doit allier quelques séquences spectaculaires à des parties plus intimes voulues par GIOVANNI. La première partie du film est clairement un western à l'américaine. Aldo, qui travaille durement à la mine d'or du coin qui semble être la seule entreprise a des dizaines de kilomètres à la ronde, fait le taxi pour chercher deux nouvelles recrues: deux indiens assez taciturnes. La mine est attaquée par des bandits armés dont le look n'est pas sans rappeler les méchants de "Mad Max 2". Une fusillade violente s'ensuit dont Lino et les deux indiens sont les seuls survivants. Sans témoins, ils décident de s'enfuir avec l'or disponible. L'alliance des trois ne dure pas longtemps. Aldo craignant d'être abattu s'enfuit avec le véhicule à la grande colère des deux indiens et manque de mourir dans les rapides où il cache le trésor... Pour cette première partie, Lino est seul sur le tournage et sera rejoint plus tard par GIRAUDEAU et Claudia CARDINALE. Cette première partie est violente, spectaculaire et dominée par de splendides paysages. Une partie très physique pour Lino qu'on a pas vu à l'ouvrage depuis longtemps.
La deuxième partie laisse entrevoir un homme bon, chaleureux, amoureux sous la carapace du "Ruffian". Cette partie ressemble étrangement à celle des aventuriers entre le trio DELON/SHIMKUS/VENTURA. Aldo retrouve "La baronne" et lui déclare sa flamme et son intention de retrouver le trésor. Il retrouve également son meilleur ami, son frère, Gérard. Celui-ci pratique la course automobile, mais dans une voiture aménagée car il est en chaise roulante depuis un accident dont Aldo en est la cause. Mais rien ne peut égratigner cette sublime amitié. A l'aide de nombreux flash back, un peu plombant parfois, nous assistons à l'histoire d'Aldo et Gérard coupables d'avoir fait les 400 coups ensemble, que ce soit dans des courses automobiles ou dans des paris stupides comme marcher sur des boules de billard ou bien pire d'effectuer des cascades téméraires sur la Tour Eiffel rien que pour le fun de faire peur aux visiteurs... Bref, après avoir bien souligné cette partie où l'amitié fleure bon, toute l'équipe renforcée par John l'employé de la Baronne. Le road movie peut commencer. Lors du voyage l'équipe sera rançonnée par deux Hells Angels ou équivalent. L'occasion pour Lino de rejouer des poings pour rosser les deux impudents bikers, chose qu'il n'a pas fait depuis longtemps au cinéma , du reste l'acteur semble dans une superbe forme physique.
L'équipe devra ensuite éliminer (temporairement) les deux indiens qui n'abandonnent pas l'idée de voler le magot. Arrivé à bon port, Gérard va développer une idylle avec une autochtone qui va rejoindre le petit clan dans la recherche du trésor.
La troisième partie du film peut commencer, soit le repêchage du magot en pleine chute d'eau. GIOVANNI prend son temps pour installer le repêchage, le film devient un peu technique, on ressent bien la passion du réalisateur pour tout ce qui est matériel de plongée, le film fait un peu reportage à la "Camel trophy" à force de détails techniques. Durant le tournage de cette partie les acteurs s'entendent comme larrons en foire. Bernard GIRAUDEAU va tout faire pour impressionner Lino VENTURA en particulier sur ses capacités culinaires, sujet on ne peut plus sensible pour Lino. GIRAUDEAU qui s'est un peu avancé va devoir se débrouiller pour concocter de bons repas dans une région exemptes de magasins d'alimentation. Mais l'acteur plein de ressources va se mettre à pêcher et va réussir son coup en ramenant de superbes prises et suscitant l'admiration de son aîné. Bref, une bien belle ambiance qui se ressent à la vision du film, Lino semble s'amuser comme jamais.
La suite du film ressemble une nouvelle fois aux séquences en mer des "aventuriers" où un personnage fait irruption dans l'embarcation des héros pour menacer l'héroïne du film. C'est la faute à John qui n'a pas été discret. C'est bien la solidarité des personnages qui va permettre à l'assemblée de s'en sortir. John rachète sa faute et personne ne lui en veut. Très difficilement à l'aide de filins et de câbles Aldo parvient à localiser les boites. Tout est bien qui finit bien sauf que le dernier plan montre les deux indiens en train de les observer sur les hauteurs. Un plan très bande dessinée.
Le film est réussit et représente un peu le bilan de l'œuvre de José GIOVANNI, basée sur l'amitié et l'aventure avant tout. Seul petit bémol, le réalisateur ne possède pas la qualité d'un Robert ENRICO dont "Les grandes gueules" et "Les aventuriers" demeurent des modèles du genre et le film souffre un peu de linéarité et est parfois écrasé par de splendides paysages. Cependant le film est au dessus de la moyenne et on aimerait bien aujourd'hui retrouver cette qualité dans beaucoup de productions françaises où le film d'aventures semble avoir disparu des écrans.
Christian FECHNER va déployer les grands moyens pour lancer le film. les affiches envahissent les murs de Paris. Elle est très spectaculaire à la BELMONDO, on y voit VENTURA et surtout son poing au premier plan, une affiche bien efficace.
Le résultat est sans appel. A Paris Lino VENTURA pulvérise son record personnel avec pas moins de 272 000 spectateurs en première semaine sur une belle combinaison de 43 salles. Mieux, le film réalise une superbe seconde semaine. Avec 450 000 entrées en deux semaines, le film est un triomphe. La province n'est pas en reste et le film s'impose largement et finit à plus de 3.3 millions d'entrées confirmant pour VENTURA six mois de folie avec près de 7 millions d'entrées pour ses deux derniers films. Oui, Lino est toujours aussi populaire quand on lui donne les moyens de faire des films spectaculaires.
Bernard GIRAUDEAU tire les marrons du feu. Toujours sous l'égide de Christian FECHNER il sera associé à Gérard LANVIN pour tourner "Les spécialistes" le nouveau gros projet de Christian FECHNER.
On ne le sait pas encore mais "Le ruffian" est le dernier grand film d'aventure de lino VENTURA et un de ses derniers tout court. Un beau film testament en somme qui demeure largement édité en vidéo et diffusé à la télévision.
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
3 392 200
ENTREES PARIS BANLIEUE
source "le Film FRANCAIS"769 498
1ère semaine
1
272 962
43
2ème semaine
1
182 116
44
3ème semaine
3
107 841
45
4ème semaine
5
79 508
34
5ème semaine
5
52 593
29
6ème semaine
7
31 145
22
7ème semaine
12
19 256
14
Nombre de semaines Paris
11
Moyenne salles Paris 1ère sem
6 348
1er jour Paris
33 357
1ère séance Paris
4 404
Budget
Cote du succès
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Tags : JOSE GIOVANNI, LE RUFFIAN, LINO VENTURA, CLAUDIA CARDINALE, BOX OFFICE
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