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LES BARBOUZES - GEORGES LAUTNER BOX OFFICE 1964
LES BARBOUZES
1O DECEMBRE 1964- Réalisation : Georges Lautner
- Scénario : Albert Simonin et Michel Audiard
- Dialogues : Michel Audiard
- Assistants réalisateurs : Claude Vital, Paul Nuyttens, Tristan Fleurquin
- Sociétés de production : Corona Cinematografica, S.N.E. Gaumont, Sicilia Cinematografica et Ultra Film
- Directeur de production : Robert Sussfeld, Jean Mottet
- Producteur délégué : Alain Poiré
- Musique : Michel Magne - (éditions : Hortensia)
- Format 35 mm. Noir et blanc - Ratio 1,66:1
- Distribution ; Gaumont
- Lino Ventura : Francis Lagneau,
- Bernard Blier : Eusebio Cafarelli
- Charles Millot : Hans Müller
- Francis Blanche : Boris Vassilieff
- Mireille Darc : Antoinette Dubois,
- André Weber : Rossini
- Jess Hahn : Commodore O'Brien
- Noël Roquevert : Le colonel Lanoix
- Robert Dalban : L'agent conducteur du camion
- Robert Secq : Benard Shah
- Hubert Deschamps : Le douanier (rôle coupé au montage)
- Philippe Castelli : Le réceptionniste de l'hôtel d'Istanbul
- Georges Guéret : L'Américain à Lisbonne
Constantin Benard-Shah est mort à Paris, dans des circonstances délicates. Feu Benard-Shah avait la douée manie d'utiliser son immense fortune à acheter les brevets d'invention des armes les plus terribles, afin de les neutraliser. Francis Lagneau, as des Renseignements Français, reçoit de son chef la délicate mission de ramener chez lui, incognito, le défunt, et de faire le siège de la veuve pour éviter que les précieux plans ne tombent en des mains sans probité : à savoir, celles de tout agent non français. Arrivé au château, Francis, qui s'est présenté comme un cousin de feu Benard-Shah, a la bonne surprise d'y rencontrer ses vieux camarades Vassillev, du SA. soviétique, Caffarelli, du S.R. suisse et Müller, du S.R. ouest-allemand. Les tours pendables qu'ils se jouent mutuellement sont interrompus par l'intrusion du Commodore 0'Brien, du S.R. américain, contre lequel les Européens font front commun, puis d'une nuée d'Asiatiques dont ils font de la chair à pâté. Et on se trouve ramené au problème précédent. Problème que Francis résoud provisoirement en faisant appel aux sentiments patriotiques, puis aux sentiments « tout court » de la veuve qui est jeune, impavide et française. Ensemble ils font « la belle », non sans avoir semé la perturbation dans les rangs de la concurrence. I y aura bien encore quelques défenestrations et quelques attentats ; mais Francis remplit brillamment sa mission. Il a les plans en mains. Reste à résoudre le problème de la séduisante veuve qui ne semble pas vouloir facilement se laisser abandonner.
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Il est évident que le statut de Georges LAUTNER a bien du évoluer chez GAUMONT à la suite du triomphe des "Tontons flingueurs". Alain POIRE va produire rapidement le second film de ce que je nomme "la trilogie Lautner". Dans l'intervalle Georges LAUTNER a vu son troisième "Monocle" ainsi que "Des pissenlits par la racine" avec, entre autres, la jeune Mireille DARC qui va devenir son égérie. Elle intègre le casting des "Barbouzes" naturellement.
LAUTNER réunit pratiquement la même équipe technique et artistique que celles des "Tontons". On notera l'absence de Jean LEFEBVRE qui sera de retour dans "Ne nous fâchons pas" en 1966.
Semblant avoir les coudées franches, LAUTNER, SIMONIN et AUDIARD vont se lâcher. Il est posible de définir "Les tontons flingueurs" comme un film noir mâtiné de comédie alors que "les barbouzes" est une comédie d'espionnage déjantée, qui contient des moments comiques voire burlesques. Le rythme sera plus relevé que les "tontons", ici LAUTNER expérimente des plans subjectifs, le montage est plus rapide et la musique toujours excellente de Michel MAGNE est jazzy, très rythmée à base de percussions et de cuivres.
Le film surfe sur la vague des films d'espionnage très à la mode avec les succès des James BOND et autres OSS 117, cependant le film est un pastiche de ces modèles.
Michel AUDIARD qui avait déjà proposé des dialogues restés légendaires dans "Les tontons flingueurs" va pousser le bouchon plus loin et littéralement truffer le films de dialogues les plus hilarants les uns que les autres.
Toujours filmé dans un noir et blanc classieux, le film débute de manière classique. Dans un train (souvenons nous de "Bons baisers de Russie" diverses barbouzes s'affrontent pour capturer Benard-Shah sous les regards observateurs de la police française. Tous les coups sont permis pour éliminer la concurrence dans tous les sens du terme entre les strangulations et chutes hors du train. Une opportunité de prendre connaissance des méthodes expéditives de cette caste appelée "barbouzes".
Lino VENTURA joue donc un barbouze made in France qui ressemble comme deux gouttes d'eau au célèbre "Gorille" qu'il a interprété en 1958. Michel AUDIARD le décrit comme ceci :
"Voici donc Francis Lagneau, dit « Petit Marquis », dit « Chérubin », dit « Talon Rouge », dit « Falbala », dit « Belles Manières ». Il est également connu, dans certains milieux, sous le sobriquet de « Requiem », dit « Bazooka », dit « La Praline », dit « Belle Châtaigne ». C'est curieux comme les gens sont méchants".
Du AUDIARD pur sucre, comme on aime.
Suit la présentation des 3 autres barbouzes (toujours aussi inspirée) joués par Bernard BLIER, Francis BLANCHE et Charles MILLOT. Du très lourd.
Lagneau est chargé d'une mission délicate, retrouver Benard Shah et prendre contact avec lui. Rendez-vous à Istanbul dans un hôtel international, mais une mauvaise surprise attend Lagneau à son arrivée, ses 3 collègues sont présents. Car dans ce microcosme, tout le monde se connait, c'est une confrérie. La concurrence fait rage. heureusement, les 4 ont un ennemi commun: les chinois. Un d'entre eux à la mauvaise idée de les devancer. Mais hans MULLER rassure les autres, il va s'en charger efficacement et jeter l'impudent dans le vide, ce qui fait dire au receptionniste :
- Un chinois vient de tomber de la terrasse, il est mort.
- Un client part... un autre arrive.Lagneau retrouve Benard-Shah qui a cané dans un claque. La mission va évoluer. Alors que le colis est rapatrié, Lagneau va devoir convaincre la veuve d'être conciliante avec les brevets qu'elle détient désormais. C'est son colonel qui lui confie cette mission dans un petit bistrot de campagne. L'occasion de constater que l'agneau a un solide appétit, une scène pratiquement intégralement reprise dans les derniers "OSS 117" avec jean DUJARDIN.
Les 4 barbouzes se retrouvent dans le château de la veuve éplorée, Amaranthe, interprétée par Mireille DARC, un de ses meilleurs rôles. Nous découvrons vite que cette veuve n'est pas si éplorée que cela et est bien consciente de la valeur de ce qu'elle possède. Elle n'est pas issue de " la haute" et est une jeune femme qui a profité de ses charmes pour avoir une existence cossue. Les compères se présentent comme des membres de la famille bouleversés par la mort de Benard- Shah. La palme revenant à un francis BLANCHE absolument hallucinant avec son accent russe et confondant la veuve avec sa femme de chambre.... Une prestation démente de Francis BLANCHE du même niveau de celle de "Babette s'en va-t-en guerre".
C'est un des cotés plaisant du films. chacun sait que l'autre n'est pas ce qu'il prétend être. Malgré ce jeu de dupes, chacun joue le jeu, et le dîner se passe dans les convenances les plus strictes. Mais à l'heure du coucher, c'est chacun pour sa peau et tous doivent échapper une mort violente (arme blanche, scorpions, douche au vitriol). le pompon revenant à Lagneau qui doit faire exploser la bombe situé dans la cuvette des WC, dans une scène hilarante, très graphique...
Au petit déjeuner, chacun règle ses comptes autour d'un café. Une sorte de trève est décrétée, la tactique semble d'être de séduire la veuve s'il le faut !...Amaranthe, s'amuse énormément de la situation et titille Lagneau sur les évènements de la nuit. Chacun reste cependnt dans les apparences.
Les barbouzes devront faire front face à des ennemis communs. Le premier est un américain pur chwing gum qui débarque de sa cadillac entouré de ses "boys" aux perfectos rutilants; ce sera le gag récurrent du film, à la tex AVERY, à chaque nouvelle proposition de l'américain celui-ci sera molesté et jeté hors du château, pour mieux ressurgir. C'est Jess Hahn qui s'y colle dans un de ses meilleurs rôles. Il collectionnnera le nombre record de mandales reçues !
Le groupe continue de s'espionner sans relâche, mais ils devront faire face au deuxième ennemi : un groupe de Chinois insidieusement caché dans les sous-sols du château. Les barbouzes devront les éliminer dans une séance de "gunfight" à l'aide de silencieux, ce qui permet de retrouver les célèbres sons des pistolets (pop! pop !) bien connus.
Le plus drôle est sans doute Amaranthe qui reste d'un stoïcisme complet alors que son château est rendu à feu et à sang. De même lorsque Lagneau et l'américain se battent dans sa chambre, cela ne l'empêche pas de se maquiller tranquillement. Elle semble ne pas voir ce qu'il se passe, de s'en fiche....
Lagneau et Amaranthe se découvrent un point commun: ils sont tous deux des "titis parisiens". les masques tombent et une love story s'instaure (Lagneau oublie juste de préciser qu'il est marié). Lagneau emporte la belle non sans avoir temporairement éliminé la concurrence.
Sur le chemin de retour vers Paris où Amaranthe, plus ou moins volontaire, doit livrer les brevets, Lagneau devra se confronter une dernière fois avec O'Brien..L'occasion d'une bagarre homérique entre les deux acteurs dans la chambre d'hôtel où logent les deux tourtereaux. La chambre est saccagée, le mobilier réduit en morceaux, ce qui ne gêne pas Amaranthe, toujours badine dans son bain... Lagneau assomme finalement O'Brien d'un énorme "pain".
Dans le train du retour, Amaranthe abat ses cartes: elle sait très bien que Lagneau est marié, et le titille encore une fois ("tu sais le mariage, les alliances....) et lui annonce qu'elle accepte les propositions de O'Brien et lui suggère de dilapider cet argent au soleil....Lagneau est tenté, il reste juste à éliminer les barbouzes de retour dans le train et des Chinois décidément bien accrocheurs....
Alors qu'il est parfois considéré comme inférieur aux "Tontons flingueurs" le film est largement au niveau de son prédécesseur. Beaucoup plus rythmé, le film compte sur un casting entièrement dévoué à rendre le film inoubliable. Lino VENTURA aura toujours beau éprouver des difficultés à l'admettre, c'est un clown génial qui sait se battre, jouer des muscles tout en disposant d'un charisme fou. Une brute au grand coeur comme on l'aime. Mireille DARC est pétillante, joueuse, belle et faussement candide. Une révélation blonde qui deviendra l'actrice fétiche de LAUTNER. Elle retrouvera Lino dès l'année suivante. Francis BLANCHE est dément tout simplement. Plus en retrait que dans "Les tontons flinguers" dans un rôle moins important, Bernard BLIER n'en est pas moins un des meilleurs acteurs pour réciter les dialogues énormes d'Audiard. Ce qu'il joue, il le joue bien. Charles MILLOT interprète l'agent allemand plein de sang froid. Le tueur qui vient de l'Est imaprable. Jess HAHN est le parfait faire-valoir. Tous ont su "se mettre minable" au profit du film.
Sorti en décembre 1964 pour profiter des fêtes, le film remplit son rôle au box office où il se comporte aussi bien que "Les tontons flingueurs" . Il va demeurer plusieurs semaines dans le top 10 au début de l'année 1965. Peut être que le coté excessif du film, reconnu par Lautner, ne permet pas au film de connaître une carrière aussi longue que celle des "tontons", mais le film termine quand même sa carrière à 2.4 millions (3.3 millions pour "les tontons") de spectateurs un très beau score pour une comédie. Sur Paris banlieue le film termine à 700 000 entrées. C'est encore un succès pour l'équipe LAUTNER / VENTURA. Une troisième collaboration est en route avec "ne nous fâchons pas", mais entretemps le public va découvrir "Le Corniaud" avec Bourvil et surtout Louis DE FUNES qui s'impose comme le nouveau roi de la comédie. LAUTNER saura-t-il se mettre à niveau ?
Lino VENTURA continue sa route mais va retourner à des films plus réalistes pour ne pas être dépassé par son image de musclé rigolo.
Avec le temps, le film est devenu un inaltérable de la comédie française, dont les diffusions à la télévision ont enchantés des générations de jeunes (et de moins jeunes) spectateurs.
Et comme Michel AUDIARD était dans une forme étincellante, voici quelques uns de ses dialogues connus de tous :
-Si la pluie continue, les fraisiers seront en retard.
-Mais les grenouilles seront en avance...Les ordres sont les suivants : on courtise, on séduit, on enlève et en cas d'urgence... on épouse
C'est le sort des familles désunies de se rencontrer uniquement aux enterrements.
La vérité n'est jamais amusante. Sans cela tout le monde la dirait.
- Bon, récapitulons. Si quelqu'un vous demande l'heure, du feu ou le chemin de la mer :
- On le flingueExcusez-moi, colonel, mais vous savez, une brute, ça rit d'un rien... Un missile qui passe, un champignon qui monte, le temple d'Angkor qui passe au dessus de Billancourt... J'me marre de tout, j'ai des goûts simples !
Un barbu, c'est un barbu. Trois barbus, c'est des barbouzes.
- J'ai la tête vide. Moi, la trahison, ça me démolit !
- Une question de formation. Moi, ça m'inspire !- Dans deux ans... Au revoir M'sieurs-dames... J'serai à l'échelon sept, les mômes sont élevés, j'ai ma cabane en Dordogne, la retraite faut la prendre jeune.
- Faut surtout la prendre vivant. C'est pas dans les moyens de tout le monde.CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
2 431 037
ENTREES PARIS
539 966
ENTREES BANLIEUE
158 533
ENTREES PARIS BANLIEUE
698 499
1ère semaine
2
40 580
3
2ème semaine
3
42 570
3
3ème semaine
6
49 079
3
4ème semaine
6
44 824
3
5ème semaine
6
25 862
3
6ème semaine
8
22 610
3
7ème semaine
8
19 308
3
8ème semaine
9
15 978
3
Nombre de semaines Paris
Moyenne salles Paris 1ère sem
13 527
Budget
Cote du succès
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LES BARBOUZES BANDE ANNONCE
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