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LES CULOTTES ROUGES - BOURVIL BOX OFFICE 1962
LES CULOTTES ROUGES
19 DECEMBRE 1962
- Réalisation : Alex Joffé
- Adaptation et dialogues : Alex Joffé, Pierre Lévy-Corti
- Assistants réalisateurs : Claude Clément, Marcel Ugols, Francis Girod
- Images : Jean Penzer
- Musique : Jean Marion (Éditions Hortensia)
- Durée : 104 minutes
- Tournage dans les studios « Franstudio » et les extérieurs à Nangis ainsi que dans la chocolaterie de Noisiel.
- Format : 35 mm - noir et blanc
- Tirage : Laboratoire Eclair à Epinay-sur-Seine
- Production : Cinetel, Silver Film, Valoria Film
- Société de distribution :Valoria films
- Directeur de production : Robert Dorfmann
- Genre : Comédie
- Bourvil : Fendard, le prisonnier poltron
- Laurent Terzieff : Antoine Rossi, le « culotte rouge »
- Étienne Bierry : Schmidt, le chef de baraque
- Teddy Bilis : Le curé
- Jacques Balutin : Un chanteur de la troupe
- Antoine Bourseiller : Le metteur en scène
- Rudy Lenoir : Le kapo allemand
Dans les camps de prisonniers français en Allemagne lors de la dernière guerre, les récidivistes de l'évasion se voyaient contraints à porter des culottes rouges. Antoine Rossi en est à sa sixième tentative d'évasion. Difficile à vivre, mauvais camarade, il exaspère ses compagnons de captivité. Mais cette fois-ci, grâce à la complicité de Schmidt, « un spécialiste », son évasion devrait réussir. Au cours de la messe, il troque ses culottes rouges contre un pantalon gris et se faufile derrière les baraquements, au lieu de revenir avec ses camarades. Craignant d'être découvert, il pénètre sous la scène du théâtre du camp et découvre là un prisonnier « planqué », Fendard, sacristain et enfant de choeur le dimanche, souffleur sur la scène les autres jours, lors des répétitions. Affamé, Antoine se précipite sur les provisions que cache jalousement Fendard. Bientôt, le cynique Antoine a réduit Fendard, veule et craintif, à sa merci. Profitant d'un déplacement des « artistes » du camp, donnant des représentations de <« Phi-Phi » dans d'autres stalags, Antoine, caché dans une malle de costumes, se sauve avec Fendard. Mais ils ratent le train sanitaire qui devait les emmener vers la liberté. Antoine se dissimule dans une meule de foin et Fendard l'y rejoint, après avoir tenté vainement de réintégrer le camp. Fendard devient alors un autre homme, généreux et débrouillard ; il trouve de la nourriture et soigne Antoine qui s'est fait une entorse. Une occasion se présente, qui pourrait lui permettre de partir, mais il refuse d'abandonner son compagnon immobilisé. Ils parviennent enfin à la voie ferrée où passe un train roulant vers la France. Mais Antoine, dans un geste atroce, repousse Fendard du wagon où ils se sont hissés. Se cachant sous les essieux du wagon, Fendard assiste à la nouvelle arrestation d'Antoine qu'un chien policier allemand a découvert et signalé. Seul, il recouvrera îa liberté.
Le rythme de tournage de BOURVIL se ralentit après une série de succès massifs. Il n'a déjà plus grand chose à prouver et il recherche des rôles qui se démarquent des faire valoir de Jean MARAIS ou de Luis MARIANO. Il poursuit donc sa collaboration avec Alex JOFFE réalisateur qui tente de lui écrire des rôles plus originaux même si "Le tracassin" n'a pas fait un malheur au Box Office en 1961. "Les culottes rouges" va sortir pratiquement un an jour pour jour après "Le tracassin" et toujours pour les fêtes de fin d'année.
A regarder au premier abord, "Les culottes rouges" signe le retour de BOURVIL en tant que faire valoir, le film ne serait qu'un "buddy movie" qui rappelle par bien des égards "La traversée de Paris", ou les "Hussards" du même Alex JOFFE, mais à mieux regarder le film évoque les rapports ambigus entre un bourreau et sa victime.
Le titre mystérieux "Les culottes rouges" évoque simplement la couleur de la large culotte que portent les prisonniers les plus récalcitrants d'un stalag en Allemagne. Malheureusement impossible de le deviner car le film est d'un beau noir et blanc pour cause de budget limité.
Le ton du film oscille entre la gravité et un humour subtil. Dans ce camp, c'est la débrouille. Les plus malins tirent parti de la situation et possèdent quelques avantages en nature et sont les référents du commandement allemand.
Au sein du camp, il y a un sacré numéro. Antoine est un multi récidiviste de l'évasion. A chaque fois ses tentatives échouent, la faute à pas de chance, en fait nous découvrirons çà la fin du film la vraie raison de ses échecs. C'est Laurent TERZIEFF qui interprète Antoine. Pour rappel l'acteur était à la fin des années 50 l'étoile montante du cinéma français grâce au succès des "Tricheurs" tout comme Jacques CHARRIER d'ailleurs. Superbe acteur de théâtre, il verra peu à peu un certain Jean-Paul BELMONDO mais aussi Alain DELON lui grignoter rapidement son terrain. Antoine est une petite "gouape" comme on disait dans l'ancien temps. Enfant de la rue, des maisons de correction, il en tire un égoïsme forcené et une grosse dose de mauvaise foi. Un vrai "Titi parisien" joué avec brio par TERZIEFF. Sans aller jusqu'a dire qu'il agace le "chef" du camp, son départ définitif ne ferait pleurer personne. Acharné, Antoine tente une nouvelle fois de s'évader mais ne parvient pas à quitter le camp. Il découvre une cachette inattendue. Le camp possède son propre théâtre qui sert à égayer le commandement allemand. Le régisseur multi tâches de ce théâtre est un pleutre du nom de Fendard, joué par BOURVIL. A force de servilité ce bon pépère possède bien des avantages. Sous le plancher de la scène du théâtre il s'est installé une sorte d'appartement privé avec un vrai lit et une belle réserve de victuailles et de cigarettes. Antoine va donc s'y cacher et dévaliser les réserves de Fendard qui n'ose protester. Pire, Fendard devient le domestique d'Antoine et subit ses moqueries au sujet de sa fiancée. Ce dernier a compris qu'il va avoir l'occasion de s'évader lors du déplacement de la troupe de théâtre. Fendard l'accompagne forcé. Le but : se cacher dans des meules de foin et attendre le premier train qui passe. La première tentative échoua et Antoine met son échec sur le dos de Fendard. Celui-ci veut rentrer dans le camp, mais fait incroyable il est refoulé à l'entrée, il doit donc rejoindre Antoine. Ce dernier, décidément dégueulasse prend de force les provisions de fendard. Celui-ci n'a que ses yeux pour pleurer mais va se venger et reprendre les victuailles. Voulant l'attraper, Antoine, toujours aussi maladroit va se fouler la cheville. Fendard l'aide et Antoine ne comprend pas, lui, il aurait laissé tomber Fendard. Au final, Antoine n'est pas courageux. C'est un enfant des terrains vagues qui ne supporte pas les barbelés. Il se révèle aussi un être frustre, pas très intelligent ni cultivé et qui recouvre tout cela par une grand dose de méchanceté.
Fendard lui, se révèle un être d'une grande gentillesse et de débrouillardise qui cherche sincèrement à aider Antoine, en allant traire en cachette une brebis dans une ferme pour récolter du lait frais pour Antoine. Une sorte d'amitié semble naître entre les deux. à moins que Fendard ne soit qu'un masochiste victime de son bourreau. Un train s'arrête au loin et les deux se dépêchent de l'atteindre. Les allemands sont à l'autre bout du train. Antoine se dirige ver la cabine des chiens et fait sortir le berger allemand qui y loge. Mais il n y a qu'une place. Salaud jusqu'au bout, Antoine moleste Fendard qui s'effondre au sol. Salaud mais bête, car le chien revient et les allemands découvrent Antoine dans la cachette qui était la pire qui soit.
Justice pour les innocents : Fendard se réfugie sous le train et bien accroché, roule vers la liberté.
Encore une fois BOURVIL se révèle magnifique dans un rôle où toute la palette de son talent est mise en valeur. Pleutre, grimaçant, veule, mais finalement plein de ressources. Laurent TERZIEFF n'est pas en reste, interprétant un rôle de petite frappe criant de vérité.
Alex JOFFE signe son meilleur film depuis "Fortunat" toujours avec BOURVIL et se révèle un des seuls capable de tirer la quintessence du talent de l'acteur.
Le film étant rarement diffusé il reste à découvrir malgré une photographie et un ton plus proche d'une dramatique de l'ORTF qu'autre chose...
Sorti pour noël 1962 le film doit faire face à la rude concurrence de "Blanche neige", "Hatari" et des "4 vérités". Dans seulement 4 salles parisiennes il réalise cependant une belle moyenne par salles. Mieux, ses entrées augmentent la semaine suivante. Alors que le film réalise une bonne troisième semaine, l'exclusivité s'achève privant le film d'un public potentiel. Cependant le film va être très apprécié dans les salles de quartiers et réaliser un bon score en France supérieur au "Tracassin" avec 2 millions d'entrées, effet BOURVIL oblige. Le film entre dans le top 20 de l'année, c'est satisfaisant pour un film plus exigeant que l'on croit.
Avec ce bon succès, BOURVIL va poursuivre sa quête de rôles plus intéressants et va être approché par un jeune réalisateur qui l'admire: Jean-Pierre MOCKY.
Laurent TERZIEFF, va s'enfermer peu à peu dans des rôles plus confidentiels et se consacrer au théâtre laissant la place libre à la concurrence.
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
18
2 077 647
ENTREES PARIS BANLIEUE
528 963
1ère semaine
4
52 299
4
2ème semaine
4
53 815
3ème semaine
3
35 154
Nombre de semaines Paris
3
Moyenne salles Paris 1ère sem
13 074
Cote du succès
* * *
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