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LES GRANDES FAMILLE - BOX OFFICE DENYS DE LA PATELLIERE 1958
LES GRANDES FAMILLES
27 NOVEMBRE 1958
Réalisation Deny De LA PATELLIERE Scénario Denys De LA PATELLIERE
Michel AUDIARDAssistant réalisateur Pierre GRANIER DEFERRE Directeur de la photographie Louis PAGE Musique Maurice THIRIET Production Jean Paul GUIBERT pour
FILMSONORDistribution CINEDIS Durée 92 minutes Tournage Noël SCHOUDLER Jean GABIN Lucien MAUBLANC Pierre BRASSEUR François SCHOUDLER Jean DESAILLY Simon LACHAUME Bernard BLIER Noël Schoudler est un de ces magnats de l'industrie et de la presse qui font et défont les ministères. Fils d'une laborieuse souche paysanne, il a épousé une La Monnerie, de famille aristocratique. Il a une confiance absolue dans le pouvoir de l'argent. L'enterrement de l'aîné des La Monnerie nous permet de connaître le reste de la famille : Gérard, le diplomate ; Robert, le général ; jusqu'au cousin Maublanc, « Lulu », la honte de la parenté, un très riche noceur. A un retour de voyage d'affaires, Noël s'aperçoit que son fils François, un polytechnicien, a profité de l'absence du patriarche pour apporter un certain rajeunissement dans la tradition un peu routinière du journal paternel. Il s'ensuit une explication orageuse au cours de laquelle François reproche à Noël d'avoir des méthodes surannées et de le considérer toujours comme un enfant. Schoudler décide de donner une leçon à son fils avec la complicité de Simon Lachaume, son homme de confiance, un agrégé arriviste. Il lui laisse l'entière disposition de la sucrerie familiale de Sonchelles. François y apporte des transformations matérielles et des améliorations sociales. Mais lorsque pour financer sa politique, François se tourne vers son père, celui-ci se dérobe. Il s'adresse alors à Maublanc qui feint d'accepter puis, au dernier moment, se dérobe dans l'espoir d'abattre la puissance Schoudler et Noël, qu'il hait. Affolé, ayant perdu toute confiance en lui, François se suicide. Noël est effondré et il est sur le point d'abandonner la lutte. Mais, à la vue de son petit-fils Jean-Noël, et en apprenant les espoirs de Maublanc, il jette dans la bagarre le poids de toute la puissance Schoudler, rachète à bas prix toutes les actions de la sucrerie mises en vente et, tout en sauvant l'affaire, ruine Maublanc. Mais au sortir de la séance de la Bourse, il part, plus seul que jamais.
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C'est un dernier film que GABIN tourne pour Jean Paul GUIBERT. Après le triomphe des "Misérables" on pourrait croire l'acteur rassasié. C'est pourtant avec ferveur qu'il tourne "Les grandes familles". Dans le film basé sur le livre éponyme de Maurice DRUON, le cousin Maublanc est une véritable canaille? GABIN le sait, il est nécessaire d'obtenir de l'artillerie lourde pour le rôle. Contre toute attente il demande que ce soit Pierre BRASSEUR qui joue le rôle. cela peut paraître étonnant étant donné que lui et GABIN ont un petit différend depuis 20 ans. en effet, sur le tournage de "Quai des brumes" BRASSEUR éternel queutard, tournait autour de la jeune MORGAN avec un peu trop d'insistance, ce qui gênait la pauvre jeune actrice. Lors de la scène où GABIN lui colle une belle baffe, GABIN ne s'est pas retenu et on constate que BRASSEUR était "sonné" pour le compte et stupéfait, ce qui n'a pas facilité leur collaboration. Mais GABIN connait le colossal talent de l'acteur et naturellement celui-ci ne refuse pas un tel rôle. Sans renier le talent de GABIN, il est certes dépassé par la verve ébouriffante de BRASSEUR. Raclure sans nom, celui-ci débite des insanités écrites par un Michel AUDIARD qui se lâche enfin et qui délivre une kyrielle de dialogues plus savoureux les uns que les autres. Lucien lui plaît et dans la bouche de BRASSEUR chaque dialogue devient truculent.
Le personnage de GABIN n'est pas non plus des plus recommandables. C'est un "baron" qui refuse la modernité et qui aime s'occuper de tout, donner des leçons. En particulier à son fils à qui il veut jouer un bon tour, lui donner une leçon. Mais celui-ci diaboliquement manipulé par Lucien, se retrouve dans une situation inextricable et se donne la mort. C'est Jean DESAILLY qui interprète subtilement le rôle de François, il a déjà tourné avec GABIN dans "Maigret tend un piège", c'est un familier et il est parfait en fils faible et manipulé.
Plus discret est Bernard BLIER dans le rôle du bras droit de Noël. C'est un rôle sobre, mais il est impeccable comme d'habitude. Les deux acteurs s'entendent comme larron en foire et GABIN aime l'avoir à ses cotés depuis le succès des "Misérables" dans lequel il interprète JAVERT.
Le tout sur fond du monde des affaires et de la bourse, un monde impitoyable où l'amitié ne compte pas, où l'argent est roi et où le plus riche est le plus fort.
Le film s'empare de la première place du box office et reste en tête des exclusivités durant trois semaines. Après une superbe exclusivité le film comble les salles de quartiers et passe les quatre millions d'entrées France. Avec le triomphe des "Misérables" c'est une année pleine, exceptionnelle pour GABIN. En tout cas, son producteur est riche.
"Nous avons d'l'argent tous les deux. Toi, tu représentes le patronat, moi le capitalisme... Nous votons à droite. Toi, c'est pour préserver la famille, moi, c'est pour écraser l'ouvrier... Dix couples chez toi, c'est une réception... chez moi, c't une partouze !... Et l'lendemain, si nous avons des boutons, toi, c'est le homard, moi, c'est la vérole !"
J.Gabin/P.Brasseur ( site Michelaudiard.com)
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
4 041 000
ENTREES PARIS
1 100 517
ENTREES PARIS EXCLUSIVITE
499 877
1ère semaine
1
80 969
4
2ème semaine
1
71 830
3ème semaine
1
58 760
4ème semaine
2
52 262
5ème semaine
3
44 700
6ème semaine
3
74 657
7ème semaine
2
61 865
8ème semaine
6
33 656
Nombre de semaines Paris
14
Moyenne salles Paris 1ère sem
20 242
Cote du succès
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Tags : JEAN GABIN, BERNARD BLIER, PIERRE BRASSEUR, LES GRANDES FAMILLES, BOX OFFICE 1958
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