-
LES TONTONS FLINGUEURS - GEORGES LAUTNER BOX OFFICE 1963
LES TONTONS FLINGUEURS
27 NOVEMBRE 1963- Réalisation : Georges Lautner
- Scénario : Albert Simonin et Georges Lautner, d'après le roman Grisbi Or Not Grisbi, d'Albert Simonin
- Dialogue : Michel Audiard
- Photographie : Maurice Fellous
- Musique : Michel Magne
- Production délégué : Alain Poiré
- Sociétés de production : Gaumont (France)
- Distribution : Gaumont Distribution
- Format : noir et blanc — 35 mm — 1,66:1 — son monophonique
- Durée : 105 minutes
- Lino Ventura : Fernand Naudin
- Bernard Blier : Raoul Volfoni
- Francis Blanche : Maître Folace, le notaire de Louis « le Mexicain »
- Sabine Sinjen : Patricia, la fille de Louis « le Mexicain » (doublée par Valérie Lagrange)
- Claude Rich : Antoine Delafoy, le petit ami de Patricia
- Robert Dalban : Jean, le majordome
- Jean Lefebvre : Paul Volfoni, le frère de Raoul
- Horst Frank : Théo
- Venantino Venantini : Pascal (doublé par Charles Millot)
- Mac Ronay : Bastien (doublé par André Weber)
- Charles Régnier : Tomate (doublé par Michel Dupleix)
- Pierre Bertin : Adolphe Amédée Delafoy, le père d'Antoine
- Jacques Dumesnil : Louis « le Mexicain »
- Paul Mercey : Henri
- Dominique Davray : Madame Mado
- Henri Cogan : Freddy
- Philippe Castelli : le tailleur
- Paul Meurisse : un passant distingué
SYNOPSIS
Propriétaire d'une petite usine de tracteurs, Fernand Naudin mène une vie tranquille et sans histoires quand un télégramme l'appelle à Paris. Il arrive juste à temps pour recueillir le dernier soupir d'un ami de jeunesse, Louis, dit « le Mexicain », interdit de séjour et directeur d'affaires plus ou moins louches. Au nom de leur vieille amitié, Louis arrache à Fernand la promesse de veiller sur les intérêts de sa fille Patricia pour laquelle il a fait les plus grands sacrifices, allant même jusqu'à la faire élever chez les Soeurs. Il lui confie aussi la direction de ses « affaires » et de ses « hommes d'affaires ». Il hérite aussi du « gorille » de Louis, un certain Pascal, au tir infaillible. Les « employés » du Mexicain, qui escomptaient se partager les dépouilles du « patron», sont bien déçus de la tournure que prennent les événements et le premier souci de Fernand est de remettre chacun à sa place et de l'ordre dans la maison. Ceci n'ira pas évidemment sans diverses aventures que nous raconte le film. Fernand espère des compensations du côté de Patricia qui se révèle d'abord pleine d'affection pour son « tonton ». Mais, de ce côté aussi, les déceptions attendent Fernand. Car Patricia, qui semble n'avoir pas beaucoup profité de son éducation chez les Soeurs,se montre bientôt tout aussi ingouvernable que les « employés » de son père, sinon pour les mêmes raisons. En particulier, elle est plus ou moins fiancée à un certain Antoine qui a le don de porter à l'extrême sur les nerfs de Fernand. Cet aspect de la question ménagera aussi bien des soucis à notre héros jusqu'à ce que tout finisse par s'arranger, les « méchants garçons » trépassant à tour de rôle ou se convertissant. Quant à Fernand, il conduit à l'église sa « nièce » Patricia pour y trouver le bonheur auprès d'Antoine, enfin réconcilié, pour le meilleur et pour le pire.
ANALYSE ET BOX OFFICE
Georges Lautner aime à rappeler combien il a du se battre pour réaliser le film. Il raconte volontiers que lui et son équipe étaient les vilains petits canards de chez "Gaumont". Il n'était pas un réalisateur "noble" et ses entretiens avec la "Gaumont" se déroulaient sur un parking. A cette époque il tournait beaucoup pour des raisons alimentaires. Il avait "les crocs". Pourtant sans être une vedette de chez Gaumont, le réalisateur avait connu de bons succès. "Arrêtez les tambours" a pas trop mal marché malgré un budget des plus restreints. Mais "Le monocle" et surtout "Le 7ème juré" ont bien fonctionné au box office. Alors peut être que la légende est belle, mais il faut constater que le réalisateur a quand même bénéficié d'un budget plus solide qu'il ne le dit ce qui lui a permis de réunir une belle brochette d'acteurs et pas les moins connus.
Bernard Blier est un acteur fétiche de Lautner dont les très bons "Arrêtez les tambours" et "Le 7ème juré". Le réalisateur a bien sûr repéré l'énorme potentiel comique chez cet acteur pourtant capable de jouer les pires drames. Il est bien sûr de la partie et va livrer une prestation d'anthologie.
Lino Ventura est une grande vedette depuis le triomphe de "Un taxi pour Tobrouk". Il a déjà touché à la comédie avec "Le bateau d'Emile", mais il est reste dubitatif, sur ses talents de comique, mais comme l'ami Michel Audiard est aux dialogues, il sera de l'aventure lui aussi. Avec ces deux têtes d'affiche, il conviendra d'étoffer le casting avec des acteurs talentueux tel Francis Blanche. Avec lui c'est du tout cuit, le délire est assuré. L'acteur tourne beaucoup, de tout et n'importe quoi pourvu qu'il y ait un cachet à la clé. Mais l'acteur peut se révéler génial si le scénario s'y prête, et cela tombe bien. Jean Lefebvre un bon acteur de complément sera aussi embauché, ainsi que Robert Dalban génial en majordome à l'accent "engliche" inimitable....
Claude Rich est le jeune premier du film et se fera bien remarquer dans le rôle de l'agaçant fiancée de Patricia. Pédant, c'est un "artiste" effronté qui ne manque pas de faire remarquer à Fernand combien il est vieux jeu au risque de se rentrer dans le buffet... D'autres habitués de Lautner sont présents : Venantino Venantini et Horst Frank ainsi que la partie féminine avec Sabine Singen et la géniale Dominique Davray.
La volonté de LAUTNER est de réaliser avec ses auteurs un policier à la trame classique mais d'intégrer des passages de pure comédie, le tout sur fond de musique jazzy signe d' une influence américaine indéniable.
Si le film se démarque sans peine des comédies des années 50 et de ce début des années 60, c'est que généralement celles-ci sont très peu écrites et que les acteurs improvisent et sont souvent en roue libre dans des comédies dites "familiales". Or, "Les tontons flingueur" film plus adulte dispose d'une trame élaborée, bien écrite par Albert Simonin avec des dialogues irrésistibles issus d'un Michel Audiard sans doute à l'apogée de son talent. Totalement libre, il concocte quelques dialogues devenus des très grands classiques du cinéma. Bref, l'équipe va donner le meilleur d'elle-même.
Bien sûr les moments cultes ne manquent pas et sont entrées dans la postérité: les explications de tous les responsables de secteurs du milieu qui invoquent la crise pour expliquer des revenus en baisse, les joutes musclées entre Fernand et Raoul, la scène de la dégustation du "vitriol" dans la cuisine et qui a été reprise à peu près 100 fois dans d'autres films et le règlement de compte final à coups de "silencieux" pendant que Fernand protège le père d'Antoine en échangeant des propos badins....
Lautner filme le tout d'une façon énergique et innovante.
Sorti dans une période sans trop de concurrence à la fin novembre 1963 le film se classe tout de suite dans le top des entrées France et Paris où il sort dans dans 4 salles dont "La scala" belle salle parisienne des grands boulevards où il attire plus de 15 000 spectateurs la première semaine et plus de 10 000 dans les 3 autres. Un résultat très solide et le film va très bien ce maintenir a ce niveau signe d'un bon bouche à oreille et va rester de nombreuses semaines dans le top 10 parisien. Sur la France le résultat est tout aussi solide. Bien sûr pour la fin d'année "La cuisine au beurre" avec Fernandel et Bourvil va exploser le box office, mais "Les tontons flingueurs" reste positionné dans le top 10 sans chiffres spectaculaires mis il reste très régulier. il sera présent dans le top France jusqu'en mai 1964 et remontera même sur le podium hebdomadaire pour les vacances de Pâques. Au final le film dépasse les 3.3 millions de spectateurs, un très beau score pour une comédie qui plus est pas vraiment familiale.
Lino Ventura trouve son plus grands succès depuis "Un taxi pour Tobrouk". Il sait maintenir qu'il possède le talent comique suffisant pour faire rire les spectateurs. Bernard Blier a trouvé un second souffle et va devenir un acteur très recherché dans diverses comédies. Quand à Francis Blanche il tourne toujours autant. Jean Lefebvre devient lui aussi une valeur sûre des comédies des années 60...Bref, tous les acteurs sont confirmés grâce à ce petit bijou. Georges Lautner pensant qu'il perdrait l'appui d'autres producteurs s'est tout de suite attelé à la réalisation d'un film au budget modeste pour prouver qu'il peut toujours tourner pour "pas cher". Heureusement pour lui, le succès des "Tontons flingueurs" est bien là et Gaumont va lui commander une autre comédie policière, ce sera "Les barbouzes" rapidement mis en boite avec un grosse partie des équipes techniques et artistiques habituelles. Avec le temps les "Tontons flingueurs" va devenir un film culte. Ce sera surtout avec la découverte des dialogues d'Audiard par une nouvelle génération et bien aidé par de multiples diffusion du film à la télévision dans les années 80. Au final des livres seront publiés sur le film, il y aura des festivals qui ne manqueront pas d'inviter le réalisateur pour parler du film. J'ai pour ma part diné dans un restaurant "Les tontons flingueurs". Sans jamais dénigré son film, Georges LAUTNER regrettera que le film a un peu occulté le reste de sa filmographie, la réputation de ce film devenu totalement culte l'aura un peu dépassé.
En Italie le film a rapporté 67 millions de Lires au 30 juin 1965 soit environ 300 000 entrées.
Petit florilège des dialogues d'Audiard :
Raoul Volfoni - Non mais t'as déjà vu ça ? en pleine paix, y chante et pis crac, un bourre-pif, mais il est complètement fou ce mec ! Mais moi les dingues j'les soigne, j'm'en vais lui faire une ordonnance, et une sévère, j'vais lui montrer qui c'est Raoul. Au 4 coins d'Paris qu'on va l'retrouver éparpillé par petits bouts façon puzzle... Moi quand on m'en fait trop j'correctionne plus, j'dynamite... j'disperse... et j'ventile...
Fernand Naudin - Patricia, mon petit... Je voudrais pas te paraître vieux jeu ni encore moins grossier. L'homme de la Pampa parfois rude reste toujours courtois mais la vérité m'oblige à te le dire : ton Antoine commence à me les briser menu !
Fernand Naudin - Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.
Paul Volfoni - Vous avez beau dire, y'a pas seulement que de la pomme, y'a aut'chose. Ça serait pas dès fois de la betterave, hein ?
Fernand Naudin - Si, y'en a aussi.Raoul Volfoni - Alors, y dors le gros con ? Ben y dormira encore mieux quand il aura pris ça dans la gueule. Il entendra chanter les anges, le gugusse de Montauban. J'vais l'renvoyer tout droit à la maison mère, au terminus des prétentieux.
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
3 341 395
1ère semaine
2
108 829
15
2ème semaine
2
137 076
28
3ème semaine
1
134 586
27
4ème semaine
2
117 568
29
5ème semaine
6
144 564
46
6ème semaine
5
127 203
37
7ème semaine
4
83 397
21
8ème semaine
12
60 753
17
ENTREES PARIS
858 684
ENTREES BANLIEUE
182 802
ENTREES PARIS BANLIEUE
1 041 486
exclusivité Paris
1ère semaine
1
47 307
4
2ème semaine
1
45 505
3ème semaine
2
38 362
4ème semaine
3
41 205
5ème semaine
5
47 949
6ème semaine
3
37 810
7ème semaine
5
26 726
8ème semaine
5
26 850
9ème semaine
4
26 382
10ème semaine
8
24 530
11ème semaine
6
27 560
12ème semaine
7
24 515
13ème semaine
8
17 976
Cote du succès
* * * *
Chiffres France source Fabrice Ferment
AFFICHE ESPAGNE
AFFICHE ITALIE
AFFICHE ALLEMAGNE
.
Tags : GEORGES LAUTNER, GEORGES LAUTNER BOX OFFICE, LES TONTONS FLINGUEURS BOX OFFICE
-
Commentaires