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LES TRIBULATIONS D'UN CHINOIS EN CHINE - JEAN PAUL BELMONDO BOX OFFICE
LES TRIBULATIONS D'UN CHINOIS EN CHINE
16 NOVEMBRE 1965- Titre original : Les Tribulations d'un Chinois en Chine
- Réalisation : Philippe de Broca ; Claude Pinoteau (assistant)
- Scénario : Daniel Boulanger, d'après le roman éponyme de Jules Verne
- Photographie : Edmond Séchan
- Musique : Georges Delerue
- Production : Georges Dancigers et Alexandre Mnouchkine
- Sociétés de production : Les Films Ariane ; Les Artistes Associés et Vides Cinematografica (coproductions)
- Société de distribution : United Artists
- Pays d’origine : France, Italie
- Langue originale : français
- Format : couleur (Eastmancolor) — 35 mm — 1,85:1 — son Mono
- Genre : aventure
- Durée : 110 minutes
- Tournage : 5 janvier 1965 / 14 mai 1965
- Jean-Paul Belmondo : Arthur Lempereur
- Ursula Andress : Alexandrine Pinardel
- Jean Rochefort : Léon
- Maria Pacôme : Suzy Ponchabert
- Valérie Lagrange : Alice Ponchabert
- Darry Cowl : Biscoton, le fondé de pouvoirs
- Paul Préboist : l'adjudant Cornac
- Jess Hahn : Cornelius
- Mario David : le Sergent Roquentin
- Valéry Inkijinoff : M. Goh
Arthur Lempereur, milliardaire désoeuvré de 30 ans, veut en finir avec la vie. Toutes les tentatives échouent. Il décide alors de partir sur son yacht. En rade de Hong-Kong, Biscoton, son homme d'affaires, lui apprend qu'il est ruiné. Cette fois, Arthur a donc une bonne raison de se suicider. Mais Mr Goh, un vieil ami chinois, l'arrête. Il lui fait souscrire une assurance d'un million de dollars au bénéfice de Mr Goh lui-même et d'Alice, sa fiancée. Mais une clause existe au contrat ; le suicide l'annule. Mais Mr Goh promet à Arthur de le « supprimer » en douceur. Dès lors, Arthur devient nerveux, anxieux, d'autant que deux hommes le suivent partout. Pour leur échapper, il se réfugie un soir dans un cabaret et ne doit la vie qu'à la protection d'une strip-teaseuse (au demeurant étudiante en archéologie), Alexandrme Pinardel. Séduit par cette dernière, Arthur renonce à mourir. Mais pour cela, il faut retrouver Mr Goh. En compagnie de Léon, son domestique, commence pour Arthur un incroyable périple. Les voici sur les pentes neigeuses de l'Himalaya. Prisonniers d'une secte thibétaine, ils sont libérés par les occupants d'un ballon qui ne sont autres que les deux redoutables poursuivants, en réalité agents de l'assurance souscrite, chargés de protéger Arthur. Donc, chacun retourne à Hong-Kong. Mr Goh s'y trouve, qui annonce à Arthur n'avoir jamais eu la moindre envie de le supprimer. Mais la mère d'Alice vole au secours des intérêts de sa fille, et charge le plus grand bandit des mers de Chine de réduire Arthur à néant. Dès lors, tout le monde est en danger, et une course effrénée commence, sur la mer, dans les airs, dans la jungle. Tout s'arrange bien sûr. Au moment des retrouvailles, survient Biscoton : c'était une erreur, Arthur n'est pas ruiné. Et un grand accablement s'empare d'Arthur.
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Avec près de 5 millions d'entrées en France "L' Homme de Rio" a été un triomphe commercial mais aussi une belle réussite artistique. BELMONDO et DE BROCA sont parvenus a donner un coup de neuf au film d'aventures made in France. Du coup, l'acteur est devenu le symbole du cinéma d'action non violent et joyeux. De quoi donner un petit coup de vieux à un acteur comme Jean MARAIS qui va laisser sa cape et son épée pour s'orienter vers le film d'aventures exotiques.
Evidemment la tentation de remettre le couvert est grande, c'est bien compréhensible. La majeure partie de l'équipe technique de "L'homme de Rio" se remet au travail pour proposer un film d'aventures qui sera comme disent les américains "faster and louder". Pour commencer la société de production "Les films Ariane" d'Alexandre MNOUCHKINE sera généreuse et débloque un budget de 6 millions de francs, somme très importante à l'époque.
Le film sera une adaptation d'un roman de Jules Vernes "Les tribulation d'un Chinois en Chine". Il convient de préciser qu'il fut un temps lointain (lorsque les djeuns lisaient des livres avec des caractères au lieu d'être accrocs à l'IPHONE) où l'auteur français était très apprécié. L'industrie du cinéma adaptait régulièrement les œuvres de l'auteur français tels "Michel Strogoff" "20 000 lieues sous les mers", "L'île Mystérieuse" "Mathias Sandorff" et autres " Tour du monde en 80 jours" ou "Les enfants du Capitaine Grant". C'est également un gage de vente à l'étranger.
Le film va reprendre la trame du livre qui raconte l'histoire de Kin-Fo un jeune chinois riche, qui est indifférent à tout et ne connaît pas le bonheur. Un jour, il se retrouve ruiné. Ne voulant pas imposer à sa future épouse une vie misérable, il préfère mourir. Au moment de se donner la mort, il se rend compte qu'il ne ressent rien, et décide qu'il ne peut mourir sans connaître d'émotions au moins une fois dans sa vie. Il demande donc à son maître et ami, le philosophe Wang, de le tuer dans un délai imparti, ce qui, il l'espère, lui fera redouter la mort et éprouver quelques émotions. Wang accepte, puis disparaît. Plus tard, Kin-Fo apprend qu'il n'est pas ruiné. Il veut alors vivre et épouser Lé-Ou. Cependant, Wang reste introuvable et Kin-Fo le pourchassera dans toute la Chine pour lui dire qu'il ne veut plus mourir. Kin-Fo comprend la valeur de la vie en étant sous la menace constante d'être assassiné par Wang. Morale de l'histoire : il faut avoir connu le malheur, la peur, les soucis pour pouvoir connaître et apprécier le bonheur.
Comme le reconnaitra DE BROCA lui-même le film est rapidement écrit autour de cette trame. La version modernisée, sera l'occasion de tourner dans des pays tels que Katmandu, Kuala Lampur, Bombay, Karachi, Calcutta, Hong Kong, et dans la jungle de la Malaisie et aussi...dans les Alpes françaises. Pour la première fois des acteurs occidentaux vont jouer au Népal.
Au niveau du casting l'équipe peut s'offrir une "Ferrari" en la personne de la Suissesse Ursula ANDRESS qui est ni plus ni moins un sex-symbol du moment. Personne n'a oublié sa fameuse scène dite "du bikini" dans James BOND contre Docteur No. La superbe actrice sportive aux jambes parfaites a tourné dans quelques séries B dont "4 du Texas " mais aussi dans "Quoi de neuf Pussycat ?". Ceci étant c'est une aubaine de bénéficier d'une actrice qui possède une telle aura.
Une partie de l'équipe de "Cartouche" est reconstituée. BELMONDO retrouve ses deux acolytes Jean ROCHEFORT et Jess HAHN. On se retrouve en famille. Les deux acteurs tournent beaucoup, et, petit à petit, JEAN ROCHEFORT se fait un nom. On l'a revu en particulier dans "Angélique, marquise des anges" en 1964.
Il y a aussi une belle galerie d'acteurs de complément dont Darry COWL qui tourne toujours beaucoup un peu partout et surtout Maria PACOME assez formidable dans le rôle de l'ex futur belle-mère qui tente d'occire son futur ex-gendre.
Techniquement le tournage ne sera pas une sinécure. D'une part il est difficile de tourner dans des pays asiatiques où l'homme occidental n'est pas vraiment accepté, et d'autre part parce que les nombreuses cascades prévues s'avèrent fort périlleuses. car BELMONDO et ROCHEFORT seront très souvent suspendus dans le vide où accrochés à un ballon, un avion, un pont, un échafaudage de bambous. Gil DELAMARE qui règle les cascades a vraiment beaucoup de travail. Ceci étant le tournage a été qualifié d'idyllique" par l'équipe. Evidemment, BELMONDO concocte des blagues énormes, dont le palace du coin en souffre dangereusement. Même DE BROCA participe aux énormes bêtises de ses acteurs. Ursula ANDRESS se joint à la bonne humeur ambiante. Elle n'a pas du tout la grosse tête et s'amuse avec tout le monde. Un jour, Jean ROCHEFORT qui est à table avec BELMONDO constate que l'actrice est toute seule dans son coin. Il propose à BELMONDO de l'inviter à leur table. Jean ROCHEFORT confiera qu'il s'est vite éclipsé tant il constatait que l'actrice était totalement sous le charme de BELMONDO. Le couple vit une belle romance. Le tournage devant se dérouler sur une île paradisiaque de Thaïlande, BELMONDO demande au réalisateur si l'ensemble de l'équipe ne mériterait deux jours de vacances sur l'île. Bonne idée selon DE BROCA, celui-ci va vite constater que ces congés étaient destinées au deux stars du film qui roucoulent au bord de la plage. Cette bonne entente se voit à l'écran où Ursula ANDRESS est particulièrement drôle et décontractée (et très belle).
Au final DE BROCA confessera que le film est un peu raté selon lui et comporte des faiblesses dans le scénario surtout prétexte aux cascades, et que les évènements s'enchaînent sans aucun suspens ni pression. De ce fait le public assiste à un grand spectacle sans enjeux. Personnellement j'apprécie beaucoup plus le film avec le temps. Certes, il fait très film de "riches". La production en se refuse rien, nous sommes loin d'un budget tiré au cordeau et cela se ressent. Cependant, il y a vraiment un esprit "Tintin" qui a bien disparu des productions actuelles. Le portrait de famille dressé au début du film est assez admirable. BELMONDO arbore le look d'un jeune millionnaire, un héritier bourge fils à papa désœuvré dont la mèche pendouille devant ses yeux. L'ennui total lui donne un spleen à couper au couteau. La future belle famille est épatant Maria PACOME en tête, irrésistible. Elle est ravie de marier sa fille à ce fils de riche. Elle vit sur le yacht d'Arthur en compagnie de son mari Cornélius et veille sur les intérêts de sa fille. Elle sera bien déçue lorsqu'elle croira Arthur ruiné, mais saura profiter de son erreur de contracter une assurance vie. Il faudra attendre la seconde partie du film pour se rendre compte que c'est elle et Cornélius qui attentent à sa vie, afin que leur fille touche le pactole. Un twist inattendu et fort bien vu qui ajouté à l'intérêt du film. Arthur et son fidèle Léon traversent toutes les embûches jusqu'à rencontrer dans un cabaret la très belle étudiante Alexandrine qui va naturellement s'éprendre d'Arthur, mais pas dans un premier temps. Arthur et Léon parcourent l'Orient à ballon, escaladent les montagnes, rencontrent des moines Tibétains avant de revenir à leur point de départ et de retrouver Alexandrine qui va participer à l'aventure et tenter de protéger le jeune homme. Nous verrons BELMONDO grimé en danseuse effeuilleuse, escalader des échafaudages en bambou, s'évader de prison, effecteur des cascades en avion pour affronter l'ennemi obèse recruté par Suzy. Ayant trouvé l'amour, il fait la paix avec Suzy et Cornélius. Mais apprenant qu'il a toujours été riche, il retombe dans sa déprime et sa mèche disparue réapparait aussitôt, un bon gag final comme dans "L'homme de Rio".
C'est un film mené tambour battant qui a pourtant, une fois n'est pas coutume déçu son propre réalisateur. Il trouve que le film est "trop" en tout et perd de son suspens, donc de sa qualité. Personne ne tremble pour Arthur qui semble invincible. Ce n'est pas faux, mais disons que c'est un film "de riches". Avec un budget très imposant, DE BROCA se permet tout et sombre donc dans l'excès, et peut être a-t-il traversé un pêché d'orgueil en étant certain de son travail. Il n'en reste pas moins que le film demeure un superbe exemple d'un cinéma français triomphant et encore diffusé dans le monde entier. C'est un film d'aventure trépidant et passionnant qui bénéficie d'un BELMONDO très en forme, d'autant plus qu'il noue une romance avec la sublime Ursula ANDRESS qui est très sportive et peut donc supporter l'action d'autant mieux. Le reste du casting est épatant avec Maria PACOME, Jean ROCHEFORT, JESS HAHN mais aussi des troisièmes rôles, étoffés pour une fois, pour des acteurs tels Paul PREBOIST ou Mario DAVID.
Le film sort en décembre 1965, mais contrairement à "L'homme de Rio" qui bénéficiait d'un horizon dégagé, il va se retrouver avec une concurrence acharnée de plusieurs poids lourds sortis eux aussi pour profiter des fêtes de fin d'année, jugeons plutôt: "Fantômas se déchaîne", "Viva Maria" et le Titan "Opération Tonnerre", le James BOND qui bat tous les records d'entrées mettent à mal le film. Bien sûr sa première semaine d'exploitation parisienne est superbe avec 73 685 entrées en 6 salles, encore une place de numéro un pour BELMONDO qui fait du bien après une années 1965 assez difficile. Mais il sera bouté de cette place par ses concurrents et il perd sensiblement des entrées bien que noël lui permette de remonter la pente. C'est tout de même un beau succès avec 2.7 millions d'entrées en France, même si naturellement les détracteurs lui reprocheront un déficit de 2 millions d'entrées par rapport à "L'homme de Rio". Il est évident que le film aurait fait plus d'entrées s'il était sorti à une autre date. Reste un exemple de comédie d'aventure alerte et joyeuse. Après 3 films ensemble en 3 ans le Duo BELMONDO / DE BROCA ne va plus tourner jusqu'en 1973 date de la sortie du "Magnifique". BELMONDO a tourné énormément de films entre 1961 et 1965 et il désire prendre du repos entre les tournages pour profiter de la vie et...d'Ursula. Désormais il ne tournera plus qu'un ou deux films par an. le prochain risque de décontenancer ses fans avec "Le voleur" de Louis MALLE.
CATEGORIE
RANG
ENTREES
SALLES
ENTREES FRANCE
10
2 701 748
1ère semaine
2
255 009
39
2ème semaine
2
127 937
42
3ème semaine
4
87 921
27
4ème semaine
1
163 959
35
5ème semaine
1
119 772
38
6ème semaine
5
71 586
27
7ème semaine
6
147 064
42
ENTREES PARIS
573 368
1ère semaine
1
73 685
6
2ème semaine
2
51 930
3ème semaine
4
37 320
4ème semaine
4
55 440
5ème semaine
5
45 845
Nombre de semaines Paris
13
Moyenne salles Paris 1ère sem
12 281
Budget
6 MF
Box office annuel Espagne
2 108 161
Box office annuel Italien
48
Cote du succès
* * * *
AFFICHE ITALIENNE
AFFICHE ALLEMANDE
AFFICHE TCHEQUE
AFFICHE HONGROISE
AFFICHE SUEDOISE
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