Le commissaire Maigret revient à Saint-Fiacre, le village de son enfance où son père fut autrefois régisseur du château. La comtesse de Saint-Fiacre fait appel à lui parce qu'un billet anonyme la menace de mort avant la fin de l'office des Cendres, c'est-à-dire le lendemain matin. De fait, malgré la présence de Maigret, elle tombe morte en ouvrant son livre de messe à l'église. C'est qu'elle y a trouvé une coupure de journal annonçant la mort de son fils. Le docteur donne le permis d'inhumer. Le nouveau régisseur fait ses confidences sur la dureté de la comtesse et ses familiarités avec un jeune secrétaire. Maurice de Saint-Fiacre, dont on avait annoncé faussement la mort, arrive aux abois car il ne pourra plus compter sut l'argent de sa mère. Le curé, qui a l'air d'en savoir plus qu'il ne dit, essaie de se taire. Et Maigret fait parler le fils du régisseur, employé d'une banque de Moulins, très au courant des difficultés d'argent de la famille. La petite amie du secrétaire, strip-teaseuse dans un café de Moulins et le journaliste qui a laissé passer l'annonce fausse complètent le nombre des suspects. Un repas au château réunit la plupart des protagonistes sous la chambre mortuaire ; Maigret attaque tour à tour ses invités de manière que le coupable se révèle, ce qui est fait à la fin du repas.

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 Ce n'est pas dans les habitudes de Jean GABIN ni celle de Jean DELANNOY de livrer une séquelle à un de leurs films. Mais le succès de "Maigret tend un piege" et ses 3 millions de spectateurs France ont de quoi faire saliver les producteurs surtout que GABIN est toujours dans une grande forme au box office, et ce n'est pas le triomphe des "Misérables"qui va modifier leur opinion. Mais bon, quand on leur propose de rempiler pour un autre Maigret tout le monde se laisse convaincre, surtout que le résultat semble être assuré au final. Et puis GABIN retrouve tous ses copains : Michel AUDIARD aux dialogues bien sûr, ainsi que son inséparable Paul FRANKEUR, l'habituel Bernard BLIER prenant un peu de repos. Il faut quand même "faire tourner" la bande habituelle. Une bande de grands interprètes français sont bien présents, surtout l'inimitable Robert HIRSH qui réserve encore une prestation dont il a le secret. 

Si j'ai trouvé " Maigret tend un piège" quelque peu excessif dans son traitement, "L'affaire Saint Fiacre" s'avère sans aucun doute le meilleur Maigret joué par GABIN et peut être le meilleur Maigret tout court, version cinéma. Jean DELANNOY laisse un peu tomber son lyrisme habituel pour se concentrer sur une intrigue du cru. Car en effet dans le célèbre roman de SIMENON, Jules MAIGRET revient sur ses terres pour se trouver malgré lui amené  à résoudre une enquête. Mais le point fort du film ne tient pas que dans la résolution de l'enquête. Nous le retrouvons dans son environnement, celui de sa prime enfance, bref à Saint Fiacre, il est chez lui et il revient un peu comme l'enfant prodigue de la ville. Il retrouve toutes les figures de son enfance, y compris la Comtesse un être très cher et qui va décéder au cours de l'intrigue. En dehors d'un casting des  plus solides, l'occasion est de goûter aux charmes d'une ville de province en ces années 50, et sans reconstitution et pour cause. Avec ce climat inimitable, Jean GABIN livre sa meilleure prestation en Maigret, déterminer à trouver le coupable quitte à secouer un peu tout le monde. Bref, un très solide film, une saine habitude en cette fin des années 50. Bien sûr le film marche tout aussi bien que le Maigret précédent. Une première semaine parisienne qui remplit ses salles d'exclusivité et un beau passage dans les salles de quartiers qui lui permettent de passer largement les 800 000 entrées Paris / banlieue? Un magnifique succès parisien, bien suivi en Province ce qui permet au film de frôler les 3 millions de spectateurs en France.

Avec GABIN dans ces années 50, la quantité peut rimer avec la qualité.Du reste le public parisien n'aura pas à attendre beaucoup pour revoir GABIN, car "Rue des prairies" va sortir dès le mois suivant.  

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