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MAIGRET TEND UN PIEGE - LINO VENTURA BOX OFFICE 1958
MAIGRET TEND UN PIÈGE
31 JANVIER 1958
- Réalisation : Jean Delannoy
- Scénario : Jean Delannoy, Michel Audiard et Rodolphe-Maurice Arlaud d'après le roman éponyme de Georges Simenon
- Dialogue : Michel Audiard
- Photographie : Louis Page
- Musique : Paul Misraki (Éditions Impéria)
- Chef de production : Jean-Paul Guibert
- Directeur de production : Claude Hauser
- Sociétés de production : Intermondia Films (France), Jolly Films (Italie)
- Sociétés de distribution : Rank
- Pays d'origine : France, Italie
- Format : noir et blanc — 35 mm — 1.33:1 — monophonique (Western Electric)
- Tirage : Laboratoire Éclair — Enregistrement par la société Optiphone
- Genre : film policier
- Durée: 119 minutes
- Tournage : 22 juillet 57 - 28 septembre 1957
- Jean Gabin : le commissaire divisionnaire Jules Maigret, de la P.J.
- Annie Girardot : Yvonne Maurin, la femme de Marcel
- Jean Desailly : Marcel Maurin, l'architecte-décorateur
- Olivier Hussenot : l'inspecteur Lagrume
- Lucienne Bogaert : Adèle Maurin mère
- Gérard Séty : Georges « Jojo » Vacher, le danseur mondain
- André Valmy : l'inspecteur Lucas
- Lino Ventura : l'inspecteur Torrence
- Paulette Dubost : Mauricette Barberot, la bouchère
SYNOPSIS
Une série de crimes dont l'auteur semble unique ont été commis dans le quartier de la place des Vosges. Le commissaire Maigret se lance sur une piste en supposant que le coupable tient surtout à faire parler de lui. C'est un orgueilleux. Maigret, pour l'amener à se démasquer, laisse publier par la presse qu'il a arrêté l'assassin et que l'on va procéder à une reconstitution. Ce qu'il a prévu ne manque pas d'arriver ; l'homme vient sur les lieux de la reconstitution et, comme tous les individus présents, est pris en filature. Il réussit pourtant à disparaître mystérieusement, mais c'en est assez pour que Maigret tienne enfin le petit fil qu'il va tirer jusqu'à ce que soit désembrouillé tout l'écheveau. Un autre inspecteur a, en même temps, filé une jeune femme qui était elle aussi présente sur les lieux de la reconstitution. C'est par elle qu'il sera conduit jusqu'à l'assassin ; son mari. C'est en étudiant le caractère, le passé, la vie de celui qu'il soupçonne, en questionnant avec patience sa femme et sa mère que Maigret se convainc de la culpabilité de Marcel Maurin, découvre ses mobiles et l'attire à la P.J. où, après un interrogatoire habile, il réussit à le faire avouer. Mais un autre crime est commis, dans les mêmes conditions, alors que Maurin est dans les bureaux de la P. J.. Maigret n'a pas de mal à découvrir que c'est la femme de Maurin qui en est l'auteur et qui a voulu ainsi disculper celui qu'elle a trompé mais qu'elle aime.
ANALYSE ET BOX OFFICE
L'entreprise GABIN tourne à plein régime. Toujours inquiet sur l'avenir de sa propriété normande, il préfère assurer des revenus confortables mais définis à l'avance plutôt que d'obtenir des sommes plus importantes mais aléatoires. Son association avec les producteurs Jean Paul GUILBERT et Jacques BAR seront fructueuses, surtout pour les producteurs. GABIN se méfie mais signe avec eux des garanties de salaires qui vont crescendo au fur et à mesure des films tournés.
GABIN garde désormais les mêmes habitudes, il conserve la même maquilleuse et demande que Louis PAGE soit à la photographie, un habitué.
Le personnage de MAIGRET a déjà été adapté plusieurs fois au cinéma avec succès et il semble évident que le personnage de SIMENON correspond à la personnalité de l'acteur.
Jean DELANNOY retrouve Jean GABIN et adjoint un casting de qualité autour de lui: Jean DESAILLY, mais aussi la jeune Annie GIRARDOT actrice prometteuse que GABIN a rencontré dans "Le rouge est mis", mais aussi un petit rôle de flic pour Lino VENTURA, une courte apparition due à l'amitié de GABIN pour LINO. Avec tout ce petit monde Jean GABIN peut donner la mesure de son talent en toute tranquillité.
L'intrigue est d'une simplicité confondante. Il s'agit de retrouver un sérial killer dans les rues de Paris, une sorte de Jack L'Eventreur à la française. Du tueur on ne connait qu'une silhouette qui se découpe dans les rues sombres de la capitale.
La première partie se concentre sur la description de quartiers parisiens et de l'ambiance du commissariat de Maigret. C'est l'occasion de s'imprégner de l'ambiance parisienne des années 50, bien photographiée par Louis PAGE. Le spectateur s'attarde aussi sur la vie de MAIGRET à la maison avec sa femme et sa vie pépère.
GABIN interprète un MAIGRET plutôt énergique, voire agressif sous l'effet de dialogues puissants de Michel AUDIARD toujours fidèle au poste. En effet après un piège tendu à l'assassin qui manque de se faire arrêter par une femme policière comme appât, l'étau semble se resserrer autour du couple Maurin constitué d'un artiste peintre joué par jean DESAILLY et de sa femme jouée par Annie GIRARDOT.
A première vue, Maurin semble être un homme affable et courtois. Mais la porte fermée nous découvrons un être déséquilibré, aux limites de la folie et ayant de graves problèmes avec la gente féminine qu'il insulte copieusement. Seule sa femme semble être capable de gérer cet homme qui a eu de graves problèmes dans son enfance avec sa maman possessive et un père boucher.
Bref, le spectateur comprends rapidement que le serial killer est Maurin. Il sera mis à mal par MAIGRET qui va le torturer psychologiquement pour le faire craquer. Agressé, Maurin, craque, pleure, mais n'avoue pas. Il faut avouer que sous la caméra de Jean DELANNOY, les deux acteurs en font beaucoup, et soyons francs, Jean DESAILLY en fait des tonnes. Grâce à l'aide indirecte de sa femme, Maurin est libre, mais Maigret le sait, les mauvais penchants de Maurin vont le rattraper. MAIGRET va cependant réussir à intercepter Maurin avant un nouveau crime et parviendra à imposer sa volonté au tueur.
Jean DELANNOY a tenté de rattraper une intrigue un peu faible en compensant par une bonne ambiance retranscrite et en laissant un peu les acteurs en liberté. C'est parfois un peu son défaut. Jean DESAILLY est limite ridicule et GABIN campe un MAIGRET assez théâtral, limite agressif. Annie GIRARDOT campe avec talent une femme amoureuse mais qui cependant sait bien mener son mari. Un joli rôle où elle trouve enfin un temps de présence conséquent à l'écran. Sous des abords de grande douceur, elle est cependant prête à commettre l'irréparable pour sauver son mari.
Pour Lino VENTURA, le rôle est bien trop court pour apporter une appréciation.
Si le film a considérablement vieilli il vaut cependant par son ambiance et par le fait que MAIGRET est parfois un peu "limite" pour piéger le meurtrier. Jean GABIN impose avec force sa vision du célèbre personnage de SIMENON.
Sans surprise le film est un gros succès sur les écrans et permet à l'acteur de passer la barre des 3 millions de spectateurs, ce qui ne lui était plus arrivé depuis quelques films. Sur Paris Banlieue le film passe le million de spectateurs, une grosse réussite.
Devant cette réussite commerciale, l'équipe va se réunir pour mettre en route rapidement un nouveau MAIGRET.
RANG ENTRÉES SALLES ENTRÉES FRANCE 14 3 078 887 1ère semaine 10 73 460 3 2ème semaine 7 103 980 10 3ème semaine 4 110 147 12 4ème semaine 3 147 045 22 5ème semaine 12 83 392 18 6ème semaine 20 53 772 15 7ème semaine 17 49 061 16 8ème semaine 24 40 384 11 ENTRÉES PARIS BANLIEUE 1 100 000 1ère semaine 1 73 460 3 2ème semaine 1 65 194 3 3ème semaine 1 59 449 2 4ème semaine 3 48 044 3 Cote du succès * * * *
Source CNC / FABRICE FERMENT
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Tags : LINO VENTURA BOX OFFICE, MAIGRET TEND UN PIEGE BOX OFFICE
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