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Par Renaud SOYER le 6 Juin 2013 à 18:09
JERRY SOUFFRE-DOULEUR
(THE PATSY)
8 JUILLET 1964 (USA)
28 OCTOBRE 1964
- Réalisation : Jerry Lewis
- Scénario : Jerry Lewis et Bill Richmond
- Production : Ernest D. Glucksman et Arthur P. Schmidt pour Paramount
- Musique : Jack Brooks et David Raksin
- Photographie : W. Wallace Kelley
- Direction artistique : Cary Odell et Hal Pereira
- Décors de plateau : Sam Comer et Ray Moyer
- Montage : John Woodcock
- Pays d'origine : États-Unis
- Format : Couleurs - 1,85:1 - Mono
- Distribution: Paramount
- Tournage: 6 janvier 1964 - 28 février 1964
- Genre : Comédie
- Durée : 101 minutes
- Jerry Lewis (VF : Jacques Dynam) : Stanley Belt / Chanteurs du trio
- Ina Balin : Ellen Betz
- Everett Sloane (VF : Henry Djanik) : Caryl Fergusson
- Phil Harris (VF : Robert Dalban) : Chic Wymore
- Keenan Wynn (VF : Jean-Henri Chambois) : Harry Silver
- Peter Lorre (VF : Serge Nadaud) : Morgan Heywood
- John Carradine (VF : Roger Tréville) : Bruce Alden
- Hans Conried (VF : Jean Ozenne) : Prof. Mulerr
- Richard Deacon (VF : Fernand Fabre) : Sy Devore
- Scatman Crothers : Shoeshine Boy
SYNOPSIS
Une grande vedette d'Hollywood Wally Brandford se tue dans un accident d'avion. Ses amis, ne pouvant se résoudre à mettre fin à une longue activité commune, décident de créer de toutes pièces une nouvelle vedette. Ils jettent leur dévolu sur Stanley Belt, groom d'une timidité maladive. Malgré le soutien constant de ses mentors, le chemin de la gloire sera long et semé d'embûches pour Stanley : du salon de coiffure au studio d'enregistrement en passant par les leçons de chant, tout semble se liguer contre le malheureux débutant.Abandonné de tous le jour de son premier grand spectacle, il improvise et se révèle un immense talent. L'heure est venue de régler ses comptes, il déclare à l'état-major que c'est lui le chef et qu'il les garde tous, sauf Eillen sa secrétaire qu'il préfère épouser. Il tombe alors par la fenêtre et Eillen pleure, mais Stanley revient en disant" ca va pas Miss Bali, je ne suis pas mort c'est un décor, on tourne un film, je suis Jerry Lewis !".
ANALYSE ET BOX OFFICE
Pour son retour a la réalisation après "Dr Jerry et Mister Love" Jerry Lewis explore de nouveau un thème déjà développé dans "Le zinzin d'Hollywood" qui est l'étude d'Hollywood et de l'envers du décors. Avec "The patsy" (qu'on pourrait traduire par tête de Turc) il s'attaque à l'essence du rire, le ratage, l'échec du processus comique et l'échec du rire. Jerry en novice du rire passe une moitié du film, à chanter faux, a danser mal et à saboter les numéros. L'art de Lewis est tel qu'il utilise son abattage a prendre chaque geste, chaque réplique en porte à faux. le film arrête parfois le rire et le fige dans la gêne parcequ'il décrit précisément le processus d'élaboration, puis de maîtrise. Tous ses effets tombent à plat, jusqu'au jour où par miracle les gestes trouvent leur place, le courant passe et l'unité se fait. C'est une vraie leçon de comique que, sans en avoir l'air, Jerry Lewis donne dans cette oeuvre révélatrice.
Film à tiroir pour son auteur, le souffre douleur contient des allusions nombreuses à la carrière de Lewis et à son entourage direct. Tous sont là de son co-scénariste Bill Richmond et son musicien Lou Brown, ses comédiens fétiches Del Moore, Buddy Lester bien sûr. Au sein du casting nous retrouvons le grand Peter Lorre, John Carradine mais aussi un caméo du célèbre Ed Sullivan. D'ailleurs dans le film Jerry triomphe durant le Ed Sullivan show, ce qui rappelle les débuts du duo Marin-Lewis révélé au cours du même show en 1948.
Le film est subtilement moderne. Lorsque le film s'achève , Jerry opère lui-même sa "distanciation", il bouscule son propre décor, sort du cadre pour nous révéler les coulisses de son plateau, ses caméras, ses accessoiristes."Le spectacle est fini, ce n'était qu'un film", nous déclare-t-il. Jerry s'étant peut être trop livré, mis à nu, éprouve le besoin de minimiser son auto-analyse.
Aux USA le film retrouve les scores habituels avec environ 2.5 millions de dollars de recettes nettes (rentals). En France effet "Dr Jerry et Mister Love" et de "Un chef de rayon explosif" le film sort sur un nombre de salles suffisant pour apparaitre en première semaine dans le top 10 français hebdomadaire bien aidé par son exploitation parisienne où il entre en première place du top. Il sort aux habituels Select Pathé et surtout dans sa salle dédiée, le Paramount où il attire 16 600 spectateurs la première semaine. Ensuite il disparait assez rapidement du top et retrouve les niveaux habituels en entrées cumulées avec un score en deçà du million d'entrées ce qui n'était plus arrivé depuis deux films avec 836 000 spectateurs France. Le film a peut être paru moins drôle au jeune public (bien que le film contienne quelques gags) alors que Louis de Funès triomphe avec son "Gendarme de Saint Tropez".
RANG ENTREES SALLES ENTREES FRANCE 86 836 439 1ère semaine 7 86 038 16 2ème semaine 19 45 891 15 9ème semaine 18 43 664 27 10ème semaine 10 51 523 27 ENTREES PARIS BANLIEUE 280 000 1ère semaine 1 54 462 9 2ème semaine 5 30 784 9 3ème semaine 8 26 120 7 BOX OFFICE USA 39 2.5 M$ rentals BOX OFFICE ITALIE 53 2 200 000 (est) Données France : source Fabrice Ferment
LA DÉSASTREUSE LEÇON DE CHANT
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AFFICHE ESPAGNOLE
AFFICHE ITALIENNE (LE TITRE FAIT RÉFÉRENCE AU FILM 8 1/2 DE FELLINI)
AFFICHE DANEMARK
AFFICHE ALLEMANDE
AFFICHE SUEDE
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