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Par Renaud SOYER le 13 Juillet 2007 à 10:45
LA VENGENCE AUX DEUX VISAGES
(ONE EYED JACKS)
6 OCTOBRE 1961
De Marlon BRANDO avec Karl MALDEN, Pina PELLICER
Au Mexique, Rio et Dad Longworth, deux hors-la-loi, vivent de pillages de banque jusqu'au jour où la police parvient à les cerner dans le désert. Il ne leur reste qu'un cheval; ils jouent à pile ou face celui qui fuira. Dad gagne et s'enfuit avec le butin commun tandis que Rio, capturé, est envoyé en prison. Cinq ans plus tard, Rio s'évade avec le désir de se venger de Dad qui ne lui a jamais donné signe de vie. Il finit par le retrouver shérif de la petite ville de Monterey, en Californie, marié à une mexicaine, Maria. Rio cache son jeu, se montre cordial, mais Dad est inquiet de son apparente bienveillance et aussi de la cour qu'il mène auprès de sa belle-fille, Louisa. Un soir, à la suite d'une rixe, Rio tue un ivrogne en duel. Dad se saisit de l'occasion : il fouette Rio, lui écrase la main droite et le chasse de la ville. Rio se cache dans un village de pêcheurs et rééduque sa main blessée. Il envisage de piller la banque de Monterey avec deux complices, Bob Amory et Harvey Johnson. Mais l'attaque échoue et Rio est emprisonné, Louisa, enceinte, apporte une arme à Rio dans sa cellule. Rio s'évade, provoque Dad et le tue en combat régulier. Puis il quitte la ville en promettant à Louisa de revenir.
Les conditions de réalisation de ce film furent dantesques. Dans un premier temps BRANDO ne désire pas réaliser ce film. Le scénario original est de Sam PECKINPAH et le réalisateur pressenti par BRANDO est Stanley KUBRICK car il a été très impressionné par « l’ultime razzia » et « les sentiers de la gloire ». Au début les deux sont enthousiastes, mais Brando désire que l’héroïne soit une mexicaine « plate » contrairement aux canons de l’époque. KUBRICK veut Spencer TRACY dans le rôle de « Dad » mais BRANDO s’est déjà engagé avec son ami Karl MALDEN qui a déjà renoncé à des projets pour tourner avec lui. Finalement BRANDO vire KUBRICK, celui-ci en sera très affecté. L’acteur qui n’a plus un rond, a peur de s’engager sur un film. Mais désireux de se filmer autrement et surtout à ne pas supporter de réalisateur il se décide et le tournage peut débuter. Seulement BRANDO est un perfectionniste qui ne sait faire des choix, il expérimente beaucoup, fait répéter les acteurs. Les acteurs sont ravis : cette nouvelle façon de réaliser les enchante, enfin un réalisateur qui fait attention à eux et d’une grande gentillesse encore. Le tournage dure six mois au lieu des deux jours prévus et le budget est multiplié par 4 au grand désespoir de la Paramount. Cela ne s’arrange pas à la première vision du premier montage : plus de 4 heures ! BRANDO effectue des coupes drastiques pour satisfaire le studio. Le résultat est intéressant, c’est un western au dessus de la moyenne, il y a des scènes qui annoncent les films de PECKINPAH, bien que le thème soit classique. La scène finale où BRANDO abat « Dad » est originale, BRANDO tel un félin glisse sur le sol poussiéreux pour le tuer par surprise. La scène de torture « Rio » par « Dad » est excellente et Karl MALDEN est aussi bon que dans « Nevada Smith ». C’est donc un film très honnête de BRANDO, pas manchot à la caméra qui est vilipendé par la critique à sa sortir où il fera un flop important aux States. En France, la critique plus clémente permet au film de marcher très correctement, le public étant loin des problèmes de production et de financement du film. Ereinté, l’échec du film sera fatal à la carrière de réalisateur de BRANDO. Les ricains sont vraiment crétins parfois.
ENTREES France TOUTES EXPLOITATIONS
1 792 896
ENTREES Paris 1ère EXPLOITATION
173 329
ENTREES Paris TOUTES EXPLOITATIONS
347 582
ENTREES Paris 1ère SEMAINE
41 928
NOMBRE DE SEMAINES PARIS 1ère exploitation
NOMBRE DE SALLES Paris semaine de sortie
Moyenne entrées par salles 1ère semaine
1er JOUR Paris
COTE DU SUCCES
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