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    JEAN GABIN

     

    Jean  Gabin, en plus d'être mon acteur préféré,  est sans aucun doute le  plus grand acteur français de tous les temps, et peut être du monde. Il incarne à lui  seul le cinéma français.
    Né en 1904,  il se forme dans  des cabarets , des théatres et apprend à chanter, danser, jouer . Dès les années 30 il devient l' acteur préféré des réalisateurs et la liste de ses succès représente la moitié des chef-d'oeuvres du cinéma français d'avant guerre. Le box office n'existait pas avant guerre, mais sans aucun doute il pulvérisa de nombreux records, c'était la star absolue du cinéma.  Pour rappel il a tourné quelques oeuvrettes  telles :  "Pépé  le Moko" "la Bandera"  "Golgotha" "les bas fonds" "La belle équipe" "la Grande Illusion" "Quai des brumes"  "la bête humaine""le jour se lève" "remorques" "gueule d'amour".  Bref, une liste à faire pâlir n'importe quel acteur.
    Durant la guerre, il est en exil volontaire aux Etats-Unis, et met sa carrière cinématographique entre parenthèse.
    De retour en France, il a 42 ans, ses cheveux sont blancs, et il a pris un petit coup de vieux. Il n'est plus la star du cinéma qu'il était..
    Malgré la légende, Gabin n'était pas oublié. Certes il lui a fallu attendre 1949 pour retrouver un rôle après" Martin Roumagnac"mais Il était une vedette comme les autres, et il tournait quand même beaucoup de films qui eurent du succès. Seulement ces cachets n'étaient pas les mêmes et les producteurs en profitaient bien.
    A 50 ans, il retrouve le chemin du succès  avec "Razzia sur la Chnouf" , son personnage à changé, il est d'âge mûr, il représente la force tranquille. Son jeu est dépouillé, il n' a plus d'artifices, il est lui-même, il ne surjoue pas, il joue juste. Qu'importe le film, le scénario, bien qu'il se sente plus rassuré quand c'est Audiard qui lui pond les dialogues ou Gilles Grangier qui filme.
    Sa seconde carrière sera une collection de succès assez  impressionnante, même si ces films ne sont pas les chefs d'oeuvres d'avant guerre, ils représentent en tout cas le cinéma populaire tel que l'on ne le fait plus! La légende meurt en 1976.



    MARTIN ROUMAGNAC

     

    18 DECEMBRE 1946

     
     
     

     MARTIN ROUMAGNAC - BOX OFFICE JEAN GABIN 1946

    Réalisation Georges LACOMBE
    Scénario Georges LACOMBE
    Pierre VERY
    Photographie Roger HUBERT
    Musique Marcel MIROUZE
    Production Alcina
    Tournage 09/05/46 - 26/08/46
    Distribution  GAUMONT
    Durée 95 minutes
    Blanche Ferrand Marlène DIETRICH
    Martin Roumagnac Jean GABIN
    Jeanne Roumagnac, sa sœur, Margo LION
    M de Laubry Marcel HERRAND
    Le jeune surveillant Daniel GÉLIN

     

     

     

    Blanche Ferrand, une aventurière d'origine australienne, vit en exil au fin fond de la province française avec son oncle, qui tient un magasin de graineterie. Elle espère épouser un riche consul, M. de Laubry, dont la femme est gravement malade. Elle rencontre un entrepreneur de maçonnerie, Martin Roumagnac, qui tombe éperdument amoureux d'elle. Il lui construit une somptueuse maison de campagne pour abriter leur idylle. Leur liaison dure jusqu'à la mort de la femme du consul. Celui-ci, qui a fermé les yeux jusqu'à présent sur les amours de Blanche, met la jeune femme en demeure de rompre avec Martin. Cependant, les affaires de ce dernier périclitent. Persuadé que sa maîtresse est décidée à le quitter, il l'étrangle et met le feu à la villa qu'il avait fait aménager pour elle. Au cours du procès qui s'ensuit, Martin découvre qu'elle n'avait cessé de l'aimer et se laisse aller au désespoir, ce qui ne manque pas d'impressionner les jurés en sa faveur. Il est acquitté, faute de preuves. Mais peu après le verdict, il sera abattu par un surveillant de collège, admirateur de Blanche, qui avait acquis la preuve de sa culpabilité.

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    Il aura fallu que le film soit disponible en vidéo pour que la légende concernant ce film s’estompe : Non, ce n’est pas un mauvais film et qui plus est ce n’est pas l’échec commercial que la légende a prétendu. Certes, au sortir de la seconde guerre Mondiale, l’absence de Jean GABIN sur les écrans lui a été préjudiciable. Il a la quarantaine et surtout il est l’amant de Marlène DIETRICH depuis leur séjour aux USA. Le couple vit une belle histoire, et, cela peut paraître assez incroyable Marlène la dévoreuse d’hommes (et de femmes) semble être particulièrement amoureuse du frenchie. Revenu en France, il désire présenter à son aimée, la belle maison qu’il s’est acheté en Normandie avant la guerre. Elle, cela peut sembler étrange, ne rêve que de lui préparer de bons petits plats dans cette maison. Hélas, une bombe a explosé la demeure durant la guerre. Ce n’est pas grave, GABIN fait construire pour la belle, une maison digne d’Hollywood. Pendant les travaux, ils s’installent à  Dreux, où ils rencontrent Marcel CARNE qui leur présente son nouveau projet qu’il a écrit pour eux avec son complice Jacques PREVERT. En effet ces « portes de la nuit » est l’adaptation d’un ballet de Jacques PREVERT, « le rendez-vous ». Pénibles sur les bords, le couple fait écrire et réécrire le scénario, jusqu’à Marlène quitte le navire, suivie rapidement par GABIN, qui a trouvé un producteur pour « Martin Roumagnac » dont il a acquis les droits. Le tournage du film se passe dans une très belle ambiance, et le couple donne tous les signes de bonheur. Gabin appelle Marlène « la grande » devant tous les techniciens. Le dernier jour de tournage, le décorateur Wakewitch et ses assitants ont aménagé un coin du plateau avec une banderole « God bless you, Marlène ». Emue, Marlène est en larme et embrasse tout le monde longuement. L’équipe le sait, Marlène doit rejoindre les Etats-Unis le lendemain, et à priori Jean GABIN restera en France… Daniel GELIN se souvient que l’étreinte entre Marlène et GABIN fut particulièrement émouvante et electrique. Il souline le bruit de la main de GABIN qui froisse le satin de la robe de Marlène en lui tapotant les fesses. Le film entre dans une longue période de postproduction, il est mixé, remixé…le sort le 18 décembre 1946, alors que les portes de la nuit est sorti deux semaines plus tôt. Il est probable que la critique ne fut pas tendre avec le film, et que peut être, Marcel CARNE, revanchard n’y fut pas étranger. Le film fonctionne pourtant très bien, près de 2.5 millions ce n’est pas rien, même en 1946. Le film est un drame correctement interprété, en particulier par Marlène. Durant longtemps, le film est resté invisible et la légende a fait croire que c’est GABIN lui-même qui a racheté la dernière copie existante. Heureusement aujourd’hui, tous les GABIN sont visibles, grâce à la restauration des films du patrimoine Français. Certes, « les portes de la nuit » a très très bien fonctionné, mais « Martin ROUMAGNAC » également, et ce n’est pas un mauvais film. GABIN n’est sans doute plus le numéro un de la profession, mais les producteurs vont en profiter pour l’embaucher à des tarifs inférieurs à ce qu’il percevait avant guerre.         

     

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