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Par Renaud SOYER le 15 Février 2008 à 10:15
LE PACHA
13 MARS 1968
- Réalisation : Georges Lautner
- Scénario : Michel Audiard, Georges Lautner et Albert Simonin, d'après le roman de Jean Delion: "Pouce"
- Dialogues : Michel Audiard
- Assistants réalisateur : François Audiard, Robin Davis, Paul Nuyttens, Alain Pacchiotti, Yves Rivard, Claude Vital
- Production : Gafer, Gaumont International, Rizzoli Films (Rome)
- Producteur délégué : Alain Poiré
- Musique : Serge Gainsbourg, dont la chanson Requiem pour un con avec Michel Colombier
- Images : Maurice Fellous
- Cascades : Rémy Julienne
- Maître d'armes : Henri Cogan
- Tournage : décembre 1967 - février 1968
- Durée : 82 minutes
- Jean Gabin : le Commissaire divisionnaire Louis Joss, dit le Pacha
- Dany Carrel : Nathalie Villars, la sœur de Léon, serveuse au "Hippie's"
- Jean Gaven : Marc, un inspecteur
- André Pousse : Marcel Lurat, dit « Quinquin », le tueur
- Robert Dalban : l'inspecteur Albert Gouvion, amant de Nathalie
- Maurice Garrel : Léon Brunet, le receleur
- Dominique Zardi : Horst Weiss, un homme de Quinquin, dit Horst de Hambourg
- Louis Seigner : Paul, le directeur de la police et ami de Joss
- Serge Sauvion : l'inspecteur René
Durant l'enterrement de son meilleur ami, le commissaire divisionnaire Joss se remémore les faits qui entourèrent la mort de son compagnon de toute une vie, l'inspecteur Gouvion. A la suite d'un hold-up fabuleux - plusieurs centaines de millions de bijoux à destination du Bourget avaient été dérobés dans le fourgon spécial qu'escortaient plusieurs motards - on avait assisté à une série de meurtres en chaîne. Tous étalent dûs, comme le révéla l'enquête, à l'instigateur du hold-up, Quinquin, qui avait voulu se débarrasser de ses complices un à un pour se réserver la totalité du magot. Puis on avait appris la mort de l'Inspecteur Gouvion, d'abord considérée comme un accident ayant eu lieu pendant que celui-ci réparait une arme. Mais Joss ne croit pas à la thèse de l'accident : il est persuadé qu'il s'agit d'un meurtre. Ses investigations le mènent auprès de Nathalie, la maîtresse de Gouvion. Joss réalise que son vieil ami, qui avait le don de s'attirer les ennuis, s'est mêlé par faiblesse au milieu des gangsters où l'avait introduit Nathalie. Celle-ci, ayant eu un frère tué par Quinquin, Joss comprend toute l'aide qu'elle peut lui apporter puisqu'elle désire venger la mort de son frère. Joss conçoit alors un plan diabolique. Il a appris qu'un coup se préparait : le hold-up d'un train dont un wagon est bourré d'argent.Il fait communiquer à Quinquin quelques renseignements sur ce coup par l'entremise de Nathalie qui, malheureusement, sera assassinée par Quinquin après l'avoir renseigné. Ne se doutant pas du piège - que Joss appelle lui-même : « la St-Barthélémy des truands » - Joss et sa bande vont à la rencontre de la bande qui a véritablement accompli le hold-up, sans mal d'ailleurs car des policiers avaient pris les vêtements des employés et s'étaient laissés assommer. Et c'est un épouvantable massacre qui a lieu, lors du choc des deux bandes. Quinquin est tué, comme le voulait Joss, qui a ainsi vengé la mémoire de son ami dont il est le seul à savoir qu'elle n'était pas intacte.
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Ecoute les orgues
Elles jouent pour toi
Il est terrible cet air là
J'espère que tu aimes
C'est assez beau, non ?
C'est le requiem pour un con
Je l'ai composé spécialement pour toi
A ta mémoire de scélérat
C'est un joli thème
Tu ne trouves pas ?
Semblable à toi même
Pauvre con"Le Pacha" est un film assez curieux car il a gagné avec le temps une petite réputation assez flatteuse grâce à un titre désormais célèbre de Serge Gainsbourg "Requiem pour un con", loin d'avoir cartonné à l'époque de la sortie du film. A la base c'est un produit de la GAUMONT. Georges LAUTNER a désormais le vent en poupe chez GAUMONT où il a connu quelques brillants succès avec Lino VENTURA. Or, le réalisateur et la star sont brouillés (surtout VENTURA) et il faut bien trouver une nouvelle tête d'affiche pour son nouveau polar. Il décide donc de s'offrir GABIN. L'acteur est un peu circonspect, car ce film ne se fait dans le cadre de son contrat avec Maurice JACQUIN et son équipe habituelle, il devra faire partie de l'équipe de Georges LAUTNER. Le réalisateur est fidèle à son équipe de techniciens dont son directeur de la photographie Maurice FELLOUS, ainsi que les cascadeurs de l'équipe Rémy JULIENNE, ce qui peut perturber GABIN. De plus le réalisateur est toujours "in". Avec lui, on capte l'air du temps, on évoque les boites branchées, l'arrivée de la musique psychédélique, la meilleure musique possible, bref, le film sera branché, même si c'est un polar, de quoi décontenancer l'acteur très marqué années 50...
Mais bon, l'acteur se souvient que "Le soleil des voyous" l'a remis en selle après le sévère échec du "Jardinier d'Argenteuil", et rien de tel qu'un bon vieux polar pour assurer des entrées. Et puis l'acteur retrouve Albert SIMONIN et Michel AUDIARD ses complices du "cave se rebiffe" et d' "Un singe en hiver" entre autres... De ce coté là, il sait que les dialogues vont être faits "sur mesure".
LAUTNER ne peut compter sur la présence de son actrice fétiche Mireille DARC partie sur des tournages exotiques comme "Barbouze chérie". Il va donc embaucher Dany CARREL actrice sexy à la poitrine provocante habituée des plateaux depuis une bonne dizaine d'années. Elle a tourné avec GABIN dans " Des gens sans importance" en 1956 et a connu un bon succès en 1966 avec "Un idiot à Paris " scénarisé par Michel AUDIARD. Elle sera une belle "poule" pour LAUTNER.
André POUSSE, un habitué du duo LAUTNER / AUDIARD va enfin accéder à un bon rôle et occuper une bonne part du film. Il joue Quiquin le truand du film. Un "méchant" sans scrupules qui dessoude ses équipiers méthodiquement, une machine à tuer impitoyable. Avec son look de turfiste et son physique particulier, il est au final assez inquiétant.
Une bonne équipe au service d'un polar de bon aloi, sans surprises. LAUTNER va donc tenter d'insuffler du rythme au film tout en expérimentant des cadrages inédits et des effets intéressants. Il est toujours au fait des dernières technologies et ses efforts sont louables afin de donner une forme intéressante à un film dont le fond est vu mille fois. Le film est court, et l'action est immédiate.
Après les premières images consacrées à l'enterrement d'un ami du "Pacha", l'action se focalise sur le casse mis au point par Quinquin, l'occasion pour Rémy Julienne de se mettre en valeur. Quinquin va éliminer sans pitié ses complices, ceux-ci se révélant de piètres comparses incapables de gérer leur butin, du pain béni pour la future enquête de police. Les demi-sels sont exécutés et LAUTNER se fait plaisir avec des plans intéressants où un truand meurt au milieu de seaux de peinture, les mains peinturlurées telle une œuvre d'art moderne.
LAUTNER utilisera aussi des images fortes pour les casses du film, tel l'utilisation d'un bazooka, des images "à l'américaine" !
"Le Pacha" qui mène son enquête, constate que le monde a bien changé. Et il a bien du mal à s'y faire. En 1968, les boites de nuit branchées annoncent les mouvements psychédéliques ou hippies et la libéralisation sexuelle. Il est évident que LAUTNER s'amuse d'installer GABIN dans un tel environnement, mais le vieux lion qu'on sait un peu enclin d'apprécier le monde moderne, joue les détachés comme si de rien n'était.
C'est la même chose lorsqu'il se rend dans le studio d'enregistrement où GAINSBOURG chante sa chanson provocante et un brin choquante pour l'époque. LAUTNER joue sur l'antagonisme de deux mondes: l'ancien et le "nouveau". Il est vrai que l'ancien n'est pas bien excitant, entre vieilles badernes de la police et politiciens véreux, on est loin de l'esprit "hippies".
Et pourtant c'est avec de bonnes vieilles méthodes que "Le Pacha" va conclure son enquête. Avec l'aide de Nathalie, la poule de son collègue. Il utilise "le milieu" contre Quiquin avec des indics. Il suit Quinquin à la trace, à l'aide de micros, de caméras. Cependant il ne pourra empêcher Quinquin de tuer Nathalie de sang froid avant que celle-ci ne se venge de la mort de ses proches.
Mais la soif de l'or va perdre le gangster. Il tombe dans le piège qui lui est tendu. sa bande décimée, il sera abattu de sang froid par "Le pacha". Une vengeance de cow boy, illégale, mais qu'importe la vengeance est là. Quinquin meurt incrédule devant ce manquement au code de l'honneur. L'arroseur arrosé.
La promotion du film interdit aux mineurs jouera sur le coté justicier de GABIN pour attirer les foules...
Le film prend la tête du box office la semaine de sa sortie très confortablement avant de décélérer lentement et régulièrement. En France, le film passe le cap des deux millions de spectateurs et permet à GABIN de réintégrer le top 10 annuel ce qui est bien rassurant pour lui, mais aussi pour Georges LAUTNER qui va pouvoir se consacrer a un projet plus personnel. Pour GABIN la fin d'année sera sans doute tout aussi bonne étant donné qu'il tourne "Le tatoué" avec Louis DE FUNES.
André POUSSE révélé par le film va poursuivre une bonne carrière, et intégrer le casting su premier film réalisé par Michel AUDIARD.
Dany CARREL va connaître une suite de carrière plus difficile. En effet elle va subir la concurrence d'une jeune actrice tout aussi sexy qu'elle mais un peu plus jeune. Marlène JOBERT va rapidement occuper le créneau des jeunes ingénues bien roulées en intégrant le casting...du premier AUDIARD en tant que réalisateur.
Aujourd'hui le "Pacha" garde une belle côte d'amour auprès du public, la preuve que le film a pu compter sur ses acteurs et la superbe chanson de Gainsbourg pour compenser un scénario des plus convenus. C'est un film "qu'on aime bien" et c'est comme cela. Evidemment le film peut compter sur un Michel AUDIARD en pleine forme. Ces dialogues font une nouvelle fois des merveilles dans la bouche de GABIN et de ses collègues. Il y a bien sûr le célèbre " Quand on mettra les cons sur orbite, t'as pas fini de tourner" et un des mes préférés entre Dany CARREL et André POUSSE :
- J'ai des envies d'voyages... L'Océanie, Bora-Bora, les vahinés... Tu connais ?
- Pourquoi ? Tu veux m'emmener ?
- On n'emmène pas des saucisses quand on va à Francfort.
Que du bonheur....
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
9
2 050 211
ENTREES PARIS BANLIEUE
672 337
1ère semaine
1
80 140
5
2ème semaine
2
53 280
3ème semaine
3
39 202
4ème semaine
4
34 620
5ème semaine
4
35 360
6ème semaine
7
18 952
7ème semaine
7
20 481
Cote du succès
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LE PACHA - BANDE ANNONCE
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