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Par Renaud SOYER le 15 Février 2008 à 10:10
SOUS LE SIGNE DU TAUREAU
28 MARS 1969
Réalisation
Gilles GRANGIER
Scénario
Gilles GRANGIER
Michel AUDIARD
François BOYER
Directeur de la photographie
Walter WOTTITZ
Musique
Jean PRODROMIDÈS
Production
Alain POIRE
Distribution
Gaumont International
Durée
81 minutes
Tournage
4 /11/1968- 06/01/1969
Albert Raynal
Jean GABIN
Christine Raynal
Suzanne FLON
Magnin
Michel AUCLAIR
Lors du premier essai en vol, le missile SR01 explose en plein ciel. C'est un coup dur pour son constructeur, l'industriel Albert Raynal. Ses financiers - Jérôme Laprade, son beau-frère, et Marchal - tirent aussitôt de cet échec une conclusion sans appel : "Plus un sou !". Magnin, le banquier de Raynal, informe son client qu'il ne couvrira plus le déficit de son entreprise. Profondément déçu, Raynal ne trouve aucun réconfort auprès de Christine, son épouse qu'il ne tient plus au courant de ses affaires depuis longtemps. De plus, Christine, qui part en vacances à Cannes, lui annonce son intention de divorcer. Mais Raynal n'entend pas renoncer à ses recherches reprises avec Lambert, son fidèle collaborateur. Il croit même, le temps d'une rencontre, trouver un appui auprès d'un ancien camarade, Robert Augagneur, devenu immensément riche. Mais Augagneur prétend n'avoir aucune disponibilité ! Raynal se réfugie alors chez Rolande, sa maîtresse, qui passe la nuit avec lui et l'aide à retrouver la trace d'une vieille relation, un certain Vacher qui a fait, à Rouen, fortune dans la ferraille. Ce Vacher se révèle un profiteur cynique auquel Albert exprime son profond mépris. Après cette visite inutile, Raynal disparaît. La police retrouve sa voiture abandonnée sur les quais de Rouen; journaux et télévision se perdent en conjectures. Christine revient à Paris où elle découvre un télégramme signé Albert : "Je suis vivant". Vivant, Raynal l'est en effet, et prêt à se battre. Dans une chambre d'hôtel, il dicte à une dactylo un rapport dans lequel il dénonce la mainmise de l'argent sur la recherche scientifique. Il compte se servir de ce rapport comme moyen de défense lorsqu'il sera inculpé d'émission de chèques sans provision : il a signé, entre autres, celui de la paie des ouvriers. Au Palais de Justice, chez un ami juge saisi de ses projets, il apprend par Magnin que ses chèques ont été couverts et que tout est rentré dans l'ordre. Christine, qui a vendu en Bourse ses actions dans l'entreprise de son frère Jérôme, a tout réinvesti dans l'affaire de son époux ! " Pourquoi as-tu fait cela ? " lui demande ce dernier, qu'elle a retrouvé à l'usine. " Parce que j'avais envie que tu me voies " lui répond-elle. Ainsi le couple se retrouve uni autour d'un même projet : la réussite du SR02, nouvelle version du missile. " Veux-tu voir comment ça marche ? " propose Albert à Christine, radieuse.
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Voici Jean GABIN dans une intrigue inhabituelle située dans le milieu de l'industrie. C'est Gilles GRANGIER le fidèle compagnon qui co-scénarise et met en scène ce film très sobre. Michel AUDIARD est aux dialogues, mais celui-ci est très sobre, pas vraiment de place pour la comédie ou les bons mots. D'ailleurs AUDIARD est accaparé par la préparation de son premier film, nettement plus joyeux.
C'est dans une France qui entre dans les années pop que nous trouvons GABIN en industriel qui a bien des soucis pour financer ces travaux et qui va se heurter à l'hypocrisie de ces « amis » et à la cupidité de ses adversaires. Heureusement, et c'est la morale de l'histoire, sa femme va lui être d'un grand secours dans sa volonté de se relever de ces traîtrises. Le thème n'est pas sans rappeler celui de « Monsieur » sorti en 1964.
Gilles GRANGIER filme sobrement ce film qui tient plus de la dramatique télé qu'autre chose. Il n y a pas vraiment d'action ans le film mais une l'histoire d'un homme. Le réalisateur s'autorise une petite fantaisie à la fin du film avec des documents qui s'envolent dans la soufflerie où est testé le nouveau missile.
GABIN est égal à lui-même, très classe devant l'adversité qui se dresse devant lui. Il est bien épaulé par une épatante Suzanne FLON qui trouve un rôle secondaire mais important et qui rend hommage à cette grande actrice.
Est-ce que le succès du « Tatoué » était trompeur ? Le public s'était-il déplacé pour DE FUNES ? Alors est-ce le genre ? Et pourtant « Le Pacha » a très bien fonctionné. Du reste, le public habituel de GABIN ne semble pas identifier son rôle. Ce n'est ni un film policier, ni une comédie. Le public jeune, post 1968, cherche de nouveaux genres, des nouveaux modèles et préfère les comédies, d'ailleurs « Erotissimo » va bientôt triompher.
Le film prend donc un départ très moyen, et s'affaiblit très rapidement. Le film est clairement un échec sans appel. Pour Jean GABIN, ce résultat n'aura pas trop de conséquences, étant donné qu'il sera vite de retour dans un genre que le public apprécie : le polar. Pour Gilles GRANGIER, ce résultat décevant qui suit celui de « L'homme à la buick » va lui fermer le chemin des grosses productions. De plus il sera considéré comme un « vieux » réalisateur et sera boudé par les jeunes talents. Ne paye-t-il pas également les succès importants qu'il a connu dans le passé. Il se tournera peu à peu vers la télévision ou son talent sera bien employé.
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
641 890
ENTREES PARIS
146 891
ENTREES PARIS EXCLUSIVITE
90 512
1ère semaine
5
31 235
4
2ème semaine
5
24 640
3ème semaine
9
20 355
4ème semaine
16
14 282
Nombre de semaines Paris
4
Moyenne salles Paris 1ère sem
7 808
Cote du succès
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