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Par Renaud SOYER le 15 Février 2008 à 10:04
LE CHAT
24 AVRIL 1971
Réalisation
Pierre GRANIER DEFERRE
Scénario
Pascal JARDIN
Pierre Grenier DEFERRE
Directeur de la photographie
Walter WOTTITZ
Musique
Philippe SARDE
Production
Jean GABIN
LIRA FILM
S.N.C
Distribution
VALORIA FILMS
Durée
86 minutes
Tournage
Julien BOUIN
Jean GABIN
Clémence BOUIN
Simone SIGNORET
Nelly
Annie CORDY
À Courbevoie, dans un petit pavillon coincé entre des chantiers de construction d'HLM, un vieux couple vit une retraite orageuse. Lui, Julien, la soixantaine, est un ancien ouvrier typographe ; Clémence, sa femme, de dix ans sa cadette, boite des suites d'un accident survenu lorsqu'elle était acrobate de cirque. S'ils se sont aimés jadis, aujourd'hui ils ne se supportent plus ; de violentes disputes alternent avec de longues périodes de mutisme total. Un jour, Julien ramène un chat perdu qu'il appelle Greffier. L'animal devient son compagnon : il lui parle, joue avec lui et lui réserve toute son affection. Un jour, Clémence, éperdue de jalousie, tue le chat à coups de revolver. Julien va alors s'installer chez Nelly, une ancienne maîtresse qui tient un hôtel de passe. Clémence rôde autour de l'hôtel, harcèle son époux jusqu'à ce qu'il revienne au pavillon. Là, désormais, ils ne communiquent plus que par écrit, ressassant leurs griefs, la mort du chat, toute leur haine. Clémence, en l'absence de son mari, est frappée d'une crise cardiaque. Julien revient pour la voir mourir : il la veille toute la nuit puis absorbe un tube de somnifères. Il meurt à son arrivée à l'hôpital.
Voici un joli film pour flanquer le typhus au plus résistant.
Après quelques films en tant que réalisateur, Pierre Granier Deferre va entamer les années 70 du bon pied, bien décidé à devenir un des meilleurs réalisateurs de la décennie.
Il livre un témoignage de la transformation de Paris et de ses banlieues. Le paysage change. Les pavillons sont détruits, les tours s'élèvent. Des grues font leur apparition par dizaines dans le ciel parisien. Un couple, qui s'est aimé, va lentement se détruire à coup de répliques vachardes, de dénigrements, d'ignorance.
Coup de force du réalisateur qui réunit deux monstres sacrés à l' écran et pas sous leur meilleur jour. Jean GABIN ne joue pas les commissaires où les anciennes stars du haut banditisme. C'est un ancien prolo d'une soixantaine d'année, un rôle qui ne lui a pas particulièrement porté chance dans des films comme "des gens sans importance" par exemple. Il porte son âge et joue parfaitement les vieux ronchons.
Sa femme est jouée par une Simone SIGNORET qui n'a rien perdu de son talent. Presque sans fard, elle accuse son âge et ne fait rien pour le cacher, histoire de rester cohérente avec le rôle. Bien sûr nous reconnaissons la beauté de Signoret sous les rides. Malgré tout les efforts faits, elle ne peut s'enlaidir totalement.
Ce drame des petites gens qui se déchirentr derrière les volets instaure un climat de malaise. Le couple qui semble tout faire pour s'gnorer, passe son temps à s'observer, à se scruter. La communication orale ne passe plus, restent les actes qui deviennent de plus en plus odieux, mais qui cachent un désir de se parler, de dire des choses qu'on ose plus dire.
Le couple se dégrade lentement mais surement. Le jeune couple confiant dans l'avenir fait place à un vieux couple d'aigris. Cette dégradation s'effectue en même temps que leur rue, leur paysage disparait lentement, d'ailleurs l'expropriation est signifiée au couple. Tout fout l'camp.
La prestation des deux acteurs est de haute volée. GABIN fait son numéro de cabot, SIGNORET vocifère tant qu'elle peut, résiste, se raccroche.
Finalement le coeur de Clémence s'arrête de fatigue. Julien arrive trop tard. Réalisant qu'il n'a plus rien attendre sans elle et sans sa maison, il se suicide, et meurt à l'hôpital, anonymement. Fin de deux vies dans l'indifférence totale.
DEFERRE filme avec une grande sobriété, sans effets particuliers. C'est presque un film témoignage, la fin d'une époque...
Le ton pessimiste du film n'attire pas le public habituel des deux acteurs. Ici pas de Siciliens, pas d'armée des ombres...rien qu'un vieux couple qui se déchire devant nous. Le film fonctionne juste correctement à Paris et passe à peine le million d'entrées en France, bein en deça des canons habituels des deux acteurs. GABIN est-il condamné à passer la fin de sa carrière cinématgraphqiue à jouer les flics pour attirer son public ?
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
1 035 709
ENTREES PARIS
208 341
ENTREES PARIS BANLIEUE
366 928
1ère semaine
4
44 410
4
2ème semaine
5
28 557
3ème semaine
5
30 174
4ème semaine
4
21 811
5ème semaine
9
19 330
6ème semaine
12
13 729
Nombre de semaines Paris
16
Moyenne salles Paris 1ère sem
11 102
Box office annuel Espagne
251 510
Cote du succès
* *
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