-
Par Renaud SOYER le 9 Mars 2014 à 21:10
LA VERITE
2 NOVEMBRE 1960
- Titre : La Vérité
- Réalisation : Henri-Georges Clouzot, assisté de Serge Vallin et Claude Clément
- Scénario, adaptation et dialogues : Henri-Georges Clouzot, Véra Clouzot, Simone Drieu, Jérôme Géronimi (Jean Clouzot), Michèle Perrein, Christiane Rochefort
- Photographie : Armand Thirard
- Musique : J. Bonal, R.-L. Lafforgue, R. Valentino, G. Gaber-Tengo (éditions Ricordi), Yo tengo una muneca de J. Tremble (éditions Semi).
- Extrait de L'Oiseau de feu de Igor Stravinsky (éditions Schott à Mayence), enregistré par les élèves du Conservatoire national supérieur de musique.
- La musique du générique est extraite du Clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach.
- Production : Raoul Lévy ; Roger Debelmas (producteur associé)
- Sociétés de production : Han Productions (Paris), C.E.I.A.P (Rome)
- Sociétés de distribution : Columbia
- Durée : 124 minutes
- Tournage : mai 1960-septembre 1960
- Brigitte Bardot : Dominique Marceau
- Sami Frey : Gilbert Tellier
- Marie-José Nat : Annie Marceau, sœur de Dominique
- Charles Vanel : maître Guérin, avocat de la défense
- Paul Meurisse : maître Eparvier, avocat de la partie civile
- Louis Seigner : le président de la cour d'assises
- René Blancard : l'avocat général
- Jacques Perrin : Jérôme Lamy, ami de Michel
- Claude Berri : Georges, ami de Michel
Dominique Marceau est jugée pour le meurtre de son amant Gilbert Tellier.
Au cours des audiences se dessine petit à petit le véritable visage de l'accusée...
Dominique a séduit Gilbert, le jeune fiancé de sa sœur Annie. Mais si pour Dominique, fille volage et de mœurs légères, c'est une passade sans importance, c'est pour Gilbert la révélation d'une passion dévorante, et pour Annie un drame déchirant. Gilbert rompt avec Annie pour vivre avec Dominique. Cette dernière, cependant, le trompe sans malice et Gilbert, déçu, retourne auprès d'Annie. Dans un accès de colère et de découragement. Dominique tue Gilbert d'un coup de revolver. Dans le Palais de Justice, les avocats s'affrontent au cours de leurs plaidoiries. Pour l'avocat général, Dominique est un monstre de perversité sans morale, sans sentiment, qui a tué par égoïsme, refusant qu'un amant de passage la délaisse. Pour l'avocat de la défense, elle est une victime sensible et délicate, plongée dans un monde de cruauté et de corruption, et dont les nerfs ont cédé. Le jury ne tranchera pas : la veille du jugement. Dominique se suicide dans la prison en s'ouvrant les veines...À la fin de l'audience, les avocats qui se sont violemment pris à parti tout au long des débats, devisent gaiement ensemble.******************************************************
Après le demi-échec des ESPIONS tourné en 1957, Clouzot connaît une audience considérable avec LA VÉRITÉ : Raoul Levy lui apporte son appui de grand producteur. 700 millions de centimes de budget, et la vedette qu'il a sous contrat, Brigitte Bardot. De cette dernière, on a dit que son personnage de Dominique Marceau fut le seul rôle de tragédienne de sa carrière. La chambre de la Cour d'assises fut reconstituée entièrement dans les studios de Joinville. L'idée du film est venue à Clouzot après avoir suivi plusieurs procès d'assises en 1958 et 1959. dont certains pour le compte d'hebdomadaires célèbres. Les modèles des avocats incarnés par Paul Meurisse et Charles Vanel sont respectivement maître René Floriot et maître Maurice Garçon.LA VÉRITÉ obtint l'Oscar du Meilleur Film étranger à Hollywood en 1960 et le grand Prix du Cinéma français.
Nous connaissons l'acharnement de CLOUZOT à tirer le meilleur de ses acteurs, "le salaire de la peur" et "les diaboliques" ont poussé MONTAND, VANEL, SIGNORET et Véra CLOUZOT dans leurs limites. Il est évident que tout son film est construit autour de Brigitte BARDOT dont on devine, à travers quelques scènes où elle danse dénudée, qu'il est fasciné par l'érotisme qu'elle dégage. Le film peut être scindé en deux: CLOUZOT domine son sujet dans les scénes en huis-clos au palais de Justice. On reconnait le cinéaste rigoureux au grand talent. Sans doute est-il moins à l'aise dans les scènes où il expose tout le passé de Dominique MARCEAU. Plutôt maladroit dans les relations du couple et de la troupe d'amis qui les entourent. Cela sonne faux, il y a comme un petit parfum des "tricheurs" de Marcel CARNE, énorme hit de 1958. Les deux univers décrits dans le film ne sont évidemment pas compatibles, entre les vieilles badernes du tribunal et la jeune Dominique se dissimule un conflit de générations, de cette génération de vieux bourgeois qui s'inquiètent de voir une jeunesse danser, s'aimer, être libre, être libérée. CLOUZOT saisit très bien cet antagonisme, même si lui même ne parvient pas réellement à capter l'essence de cette jeunesse rebelle qui contient un joli lot de poncifs. Bien sûr il est clairement en admiration envers la beauté d'une Brigitte BARDOT qui damnerait un saint. Du reste il lui rend parfaitement hommage, elle est superbement mise en valeur dans un magnifique noir et blanc. Avec CLOUZOT, Brigitte BARDOT se donne plus qu'à son habitude et laisse deviner un jeu dont il est fort dommage qu'il fut gâché dans quelques productions improbables.
Ce n'est pas le meilleur CLOUZOT mais celui-ci sait s'en tirer habilement, jusqu'au twist final où on devine un Paul MEURISSE amer et déçu de la tournure des évènements. Encore une fois, celui-ci trouve avec "les diaboliques" du même CLOUZOT un de ses meilleurs rôles. Cet acteur au grand talent pouvait alterner les drames et les comédies avec une facilité déconcertante.
Le film permet également à Sami FREY d'éclater au grand jour. La fraîcheur et la beauté du jeune homme apportent beaucoup au film. Accessoirement, celui-ci aura une liaison avec la belle actrice. Un peu inévitable.
Lancé dans seulement deux salles en exclusivité, le film fait salle comble durant de nombreuses semaines, provoquant un bouche à oreille de qualité. Le film tiendra l'affiche de nombreux mois et deviendra encore un énorme succès pour CLOUZOT. Pour Brigitte BARDOT, c'est une habitude, c'est encore un succès, mais pour une fois, la presse semble souligner sa performance, une des meilleures cela va de soi.ENTREES France
5 692 000
Total ENTREES Paris
1 276 452
ENTREES PARIS 1ère exclusivité
592 947
ENTREES Paris
1ère semaine n°3
2ème semaine n°4
3ème semaine n°4
4ème semaine n°2
5ème semaine n°2
6ème semaine n°2
7ème semaine n°5
8ème semaine n°5
9ème semaine n°4
10ème semaine n°7
11ème semaine n°8
12ème semaine n°8
13ème semaine n°7
14ème semaine n°8
15ème semaine n°9
16ème semaine n°9
39 579
44 860
38 751
35 643
32 170
29 258
26 274
32 110
36 180
25 825
22 460
21 160
20 550
20 440
19 616
18 180
NOMBRE DE SEMAINES PARIS
25
NOMBRE DE SALLES Paris semaine de sortie
2
Moyenne entrées par salles 1ère semaine
19 790
1er JOUR Paris
BUDGET
1.2 M€
COTE DU SUCCES
* * * *
LA VERITE EXTRAIT
.
4 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique