-
Par Renaud SOYER le 5 Octobre 2014 à 04:16
LE VOLEUR
22 FEVRIER 1967
- Réalisation : Louis Malle
- Assistant réalisateur : Patrick Bureau
- Scénario : Jean-Claude Carrière et Louis Malle, d'après le roman de Georges Darien
- Dialogues : Daniel Boulanger
- Musique : Henri LANOE
- Production : NEF (Nouvelles Éditions de Films), Artistes Associés
- Distribution : Artistes Associés
- Photographie : Henri Decae
- Durée : 120 minutes
- Tournage : 4/08/66- 25/09/66
- Jean-Paul Belmondo : Georges Randal
- Geneviève Bujold : Charlotte
- Marie Dubois : Geneviève
- Françoise Fabian : Ida
- Bernadette Lafont : Marguerite
- Marlène Jobert : Broussaille
- Julien Guiomar : La Margelle
- Martine Sarcey : Renée
- Charles Denner : Cannonier
- Paul Le Person : Roger-La-Honte
- Madeleine Damien : Marie-Jeanne
- Maurice Auzel : Marcel
- Jean-Luc Bideau : l'huissier anglais
- Jean Champion : patron de l'hôtel
- Nicole Chollet : Patronne du restaurant
- Roger Crouzet : Mouratet
- Irène Daix : La servante anglaise
- Jacques David : l'homme volé
- Jacques Debary : Courbassol
Au cœur de la nuit, un homme s'introduit de force dans une maison inoccupée. Pièce après pièce, méthodiquement, il la visite, la fouille, la pille. En même temps, au gré des souvenirs, il raconte sa vie. Il s'appelle Georges Randal. D'excellente famille, il est devenu voleur pour se venger. Son oncle qui s'occupait de ses intérêts l'a dépouillé. Sa cousine Charlotte qu'il voulait épouser lui a échappé. Et son premier vol il l'a effectué chez la famille du futur de Charlotte, brisant les fiançailles. Puis il est parti. Il fréquente une bande de cambrioleurs, prostituées et anarchistes et découvre les dessous du monde pourri par l'argent, l'ambition, le plaisir et l'hypocrisie. Il connaît une liaison avec Geneviève qu'il quitte peu après; rencontre un voleur célèbre, Cannonnier, qui lui propose de participer aux attentats qu'il fomente contre la société qu'il méprise. Réfugié en Angleterre au moment où la police traque les anarchistes, il retrouve sa cousine Charlotte. L'oncle meurt. Charlotte et Georges falsifient le testament qui les avait déshérités. Peu à peu les amis de Georges s'en vont. Il reste seul. Il vole...
*************************************************
Après l'énorme succès international de "Viva Maria", Louis MALLE ne va pas céder à la facilité. Il va adapter un roman dont le héros est un jeune voleur qui va passer du stade du vol par vengeance au stade de voleur par philosophie de vie. Louis MALLE va bénéficier de la présence de Jean-Paul BELMONDO capable à l'époque d'alterner les films comme "Pierrot le fou" avec "Les tribulations d'un chinois en Chine". BELMONDO arbore donc une moustache quelque peu incongrue, mais conforme à l'action du film qui se déroule au début du 20ème siècle et porte de magnifiques costumes. Par contre, pas de grandes scènes d'action, au lieu de cela tout un jeu subtil de la part de l'acteur qui est plus réservé qu'à l'accoutumée. C'est peu de dire que l'acteur y trouve un de ses meilleurs rôles et par la même occasion livre une prestation de très haute volée. Lors d'un de ses cambriolages nocturnes, Georges revit sa vie depuis son histoire d'amour adolescente avec Charlotte interprétée par une Geneviève BUJOLD confondante de beauté à la fin de son histoire avec le groupe d'amis voleurs avec qui il participait aux cambriolages. C'est la fin d'une période dorée où ce groupe de voleurs effectuaient les larcins avec décontraction et joie de vivre avant que le temps passant, le groupe explose. Georges deviendra un solitaire non sans avoir spolié son oncle, un solide escroc bourgeois. Car dans ce film, la bourgeoisie en prend pour son grade. Les voleurs ne font que spolier des bourgeois qui ont fait fortune sur le dos des gens, ou des politiciens véreux. Ce sont de jeunes anarchistes dans le fond.
La grande force du film provient de son casting, que du premier choix : Julien GUIOMAR trouve un de ses meilleurs rôles en abbé, cerveau du groupe, très cynique et dont les motivations sont troubles. Paul LE PERSON trouve également un de ses meilleurs rôles. Charles DENNER fait une courte prestation remarquable en collègue voleur, qui se fera descendre dans la rue devant Georges. La gente féminine n'est pas en reste : Marie DUBOIS campe la femme fatale idéale. Ancienne femme d'un bourgeois dévélisé par Georges, elle en deviendra la maîtresse. Françoise FABIAN est toujours aussi belle, et la débutante Marlène JOBERT interprète une espiègle et adorable panier percé, soeur de "Brousaille".
Louis MALLE livre un film superbe, un grand classique, qui passe de la comédie légère au ton plus grave. Georges suppliciant son oncle mourant. Devant lui et en présence de l'abbé, il découvre le testament qui déshérite sa fille, pour le déchirer et écrire un parfait faux testament dans lequel la fortune de l'oncle sera distribuée entre Georges,Charlotte et l'abbé. L'oncle sera enterré dans un service civil dans un cercueil bon marché. L'oncle, en entendant cela , en meurt sur le coup. Le réalisateur déclare que c'est son dernier film "classique" et qu'il va chercher à réaliser des films d'un ton différent et explorer d'autres pistes.
Le ton cynique du film et le fait de voir un BELMONDO voleur, n'entraîne pas les spectateurs en masse dans les salles. Le film prend la première place des exclusivités, mais perd du terrain. L'exclusivité est correcte, mais les quartiers ne semblent pas suivre outre mesure, et la province également.
Au final le film fait un score plutôt moyen, loin des chiffres habituels de l'acteur. Reste un très grand film et une grande prestation de l'acteur qui va mettre en chantier des projets plus commerciaux.
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
1 225 255
ENTREES PARIS
384 070
ENTREES PARIS EXCLUSIVITE
249 902
1ère semaine
1
44 320
3
2ème semaine
2
40 082
3ème semaine
3
32 070
4ème semaine
5
24 790
5ème semaine
9
22 890
Nombre de semaines Paris
12
Cote du succès
* *
LE VOLEUR AFFICHE SUEDOISE
...
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique