-
Par Renaud SOYER le 5 Octobre 2014 à 03:00
BORSALINO
20 MARS 1970
- Réalisation : Jacques Deray
- Scénario : Jean-Claude Carrière, Jean Cau, Jacques Deray et Claude Sautet, d'après le livre Bandits à Marseille, d'Eugène Saccomano
- Photographie : Jean-Jacques Tarbès
- Montage : Paul Cayatte
- Musique : Claude Bolling
- Costumes : Jacques Fonteray
- Maquillage : Michel Deruelle
- Directeur artistique : François de Lamothe
- Cascadeur : Yvan Chiffre
- Producteur : Alain Delon
- Producteur associé : Pierre Caro
- Société de distribution : Paramount Pictures
- Tournage : 15 septembre 1969 - octobre 1969
- Genre : Policier
- Durée : 126 minutes
- Date et lieux de tournage : 15 septembre 1969 à novembre 1969 à Marseille (scènes extérieures)
- Alain Delon : Roch Siffredi
- Jean-Paul Belmondo : François Capella
- Catherine Rouvel : Lola
- Michel Bouquet : M° Rinaldi
- Françoise Christophe : Simone Escarguel
- Corinne Marchand : Mme Rinaldi
- Nicole Calfan : Ginette
- Julien Guiomar : Simon Boccace
- Mario David : Mario
- Daniel Ivernel : commissaire Fanti
SYNOPSIS
Marseille 1930. Sortant de prison, Siffredi, ]eune truand plein d'ambition, retrouve son amie sous la coupe d'un certain Capella. Les deux hommes entament une bagarre homérique, au terme de laquelle, ils décident de devenir amis. Ils ont l'intention de conquérir ensemble Marseille. Ils sont dénués de scrupules et assez imaginatifs. L'avocat Renaldi les met en contact avec Madame Escargil dont le mari, un paralytique, veut contrôler entièrement les marchés d'alimentation du poisson. Les hommes de Siffredi et Capella saboteront les marchés concurrents. Les deux truands s'occuperont aussi du kidnapping d'un cheval de course et d'un match de boxe truqué. Tous ces coups consistent en des escroqueries ingénieuses qui demandent, de la part de leurs auteurs, de la virtuosité. Mais peu à peu l'atmosphère change. Capella et Siffredi se mettent à attaquer les truands en place. II s'ensuit une série de vengeances et de contre-vengeances ou les deux gangsters auront pourtant le dernier mot. Siffredi et Capella se retrouvent l'un et l'autre au sommet de la réussite, « possédant » tout Marseille devant une police impuissante. C'est alors que Capella annonce à son ami sa décision de se retirer, car il sait qu'un jour ou l'autre ils en viendraient à s'entretuer. Mais au moment où il s'en va, Capella est frappé à mort par une rafale de mitraillette. C'est alors que, Siffredi décide de disparaître et jamais on n'entendit parler de lui.
ANALYSE ET BOX OFFICE
Alain DELON est dans une période faste. A 34 ans, il a connu une année 1969 exceptionnelle au box office avec "La piscine" et "Le Clan des siciliens ». L'acteur a connu déjà une carrière fastueuse et à tourné avec nombre de réalisateurs fort talentueux. Il a aussi partagé l'affiche avec de grandes stars comme Burt LANCASTER, Jean GABIN, Charles BRONSON, Anthony QUINN, Lino VENTURA. Pourquoi ne pas s'associer avec Jean-Paul BELMONDO présenté comme son concurrent ? Bien sûr les deux acteurs ont déjà tourné ensemble dans "Sois belle et tais-toi", mais depuis, BELMONDO est devenu une superstar de l'écran. Mais les demi-succès du "Voleur" et de "La sirène du Mississipi" et même de "Un homme qui me plait" ont peut être un tout petit peu écornés sa côte. Il reste sur le succès du "Cerveau", mais il est tout autant imputable à la présence de BOURVIL. La proposition d'Alain DELON de tourner un blockbuster à la française ne peut que le séduire. Alain DELON coproduit le film et met 7 millions de francs de sa poche. Les deux acteurs auront le même temps de présence à l'écran, même si BELMONDO est en tête d'affiche alphabétiquement parlant.
« Borsalino » est inspiré d’un roman de Eugène SACOMANO (si, si) et scénarisé par Claude SAUTET et Jean Claude CARRIERE. DELON choisit Jacques DERAY pour réaliser le film, les deux hommes restant sur une remarquable réussite avec "La piscine".
C'est l'histoire de l'irrésistible ascension dans le "milieu" de deux jeunes gouapes qui sympathisent dans le Marseille des années folles.
Des moyens très importants seront alloués pour reconstituer le Marseille de 1930. En fait on a parfois l'impression d'être dans un épisodes des "incorruptibles" ou dans "Bonnie and Clyde". Si la représentation n'est pas très réaliste, du moins est-elle cinématographique. Jacques DERAY est un réalisateur méticuleux et DELON est un producteur qui est très attentif au tournage, ce sera donc une réalisation de qualité.
BELMONDO n'est qu'acteur, et semble moins stressé à l'écran, il joue plus relax tandis que DELON semble plus "samouraï" qu'autre chose.
Le film démarre sur la musique enjouée de Claude BOLLING qui deviendra un grand succès populaire. C'est une rencontre joyeuse entre les deux petites frappes, Roch SIFFREDI ( à ne pas confondre avec Rocco SIFREDI) et François CAPELLA. Pour les beaux yeux de Catherine ROUVEL les deux s'affrontent dans une bagarre homérique où il n y a ni vainqueur ni vaincu, mais la naissance d'une belle amitié.
Les deux décident de mettre la main sur Marseille car ils n'ont pas froid aux yeux. Ils sont jeunes et intrépides et ceux qui tiennent les rênes de la ville deviennent vieux et fatigués. Leur ascension se fait sous le signe de la comédie. L'organisation du combat de boxe, le sabotage du marché aux poissons, le kidnapping d'un cheval. Tout cela sur le ton de la bonne humeur. Les deux hommes grimpent les échelons, deviennent riches et logent dans les palaces, se fringuent à 4 épingles, séduisent les femmes, exhibent leurs muscles et leur bronzage dans des marcels qui moulent parfaitement des torses d'athlètes. Les femmes succombent à leur charme, et même le commissaire du coin les a plutôt à la bonne. Après tout, ils nettoient Marseille, ça l'arrange.
Mais évidemment leur réussite commence à leur attirer des inimitiés et le ton du film va devenir plus réaliste, moins drôle. Le film glisse vers la violence où les mitraillettes sont reines. Roch élimine un des chefs de la mafia à coup de couteaux. Les vengeances entre clans se multiplient, mais les deux héros s'en sortent bien. Ils sont les stars de Marseille, la ville est à eux. L'occasion pour CAPELLA de tirer sa révérence avant que les deux finissent à s'éliminer, pense-t-il....
Si Alain DELON a su prouver maintes fois qu'il est un des spécialistes des scène de mort par balles, BELMONDO va montrer que lui aussi sait mourir en se tordant de douleur et en grimaçant de belle manière. Son coéquipier appréciera.
Fort plaisant, le film bénéficie d'une réalisation alerte et de l'abattage des deux stars au top de leur forme, avec un petit avantage pour BELMONDO très à l'aise dans ce type de rôle totalement décomplexé. DELON semble avoir plus le frein à main, producteur oblige. Le reste du casting est excellent, de Michel BOUQUET pisse froid dans le rôle de Rinaldi, ou Daniel IVERNEL en commissaire malin et diplomate. Lionel VITRANT interprète un homme de main sympathique, tout comme Mario DAVID.
Mireille DARC fait une apparition en tant que prostituée dans deux scènes du film. Un clin d'oeil pour son Alain .....Mais il faut être observateur pour la remarquer.
BELMONDO ne se présente pas à la première du film. Il est un peu vexé que le nom de DELON apparait deux fois sur l'affiche, en tant qu'acteur et producteur. BELMONDO entraîne DELON dans un procès, sans doute pour une question de gros sous.
Cela n'empêche pas le film de triompher à sa sortie. Il s'empare sans coup férir de la première place du box office parisien avec 200 000 entrées, score énorme à l'époque. Il tient la tête du box office parisien pendant 4 semaines pendant que la musique de Claude BOLLING est largement diffusée sur les ondes. Sur Paris Banlieue le film termine sa carrière à plus de 1.3 millions d'entrées sur Paris Banlieue. La province suit et le film dépasse allègrement la barre des 4.5 millions de spectateurs. Alain DELON qui connait donc son deuxième succès massif de suite après le "Clan des siciliens" alors qu'il tourne avec à son tour avec BOURVIL dans "Le cercle rouge". Etant donné que le film cartonne partout en Europe, Alain DELON gagne énormément d'argent. Jean-Paul BELMONDO comprend que les risques sont parfois payants au cinéma et va également produire ses films. Lui aussi est parfaitement relançé par le film et va entrer dans les années 70 de manière triomphante.
L'histoire de François CAPELLA s'est terminée tragiquement. Un panneau informe que Roch SIFFREDI disparait de Marseille... pour toujours ?
"Borsalino" demeure aujourd'hui un des films parmi les plus populaires des deux acteurs.
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
4
4 710 381
ENTREES PARIS
1 012 485
ENTREES BANLIEUE
352 584
ENTREES PARIS BANLIEUE
1 365 069
exploitation Paris
1ère semaine
1
199 271
12
2ème semaine
1
187 815
13
3ème semaine
1
122 323
13
4ème semaine
1
94 001
5ème semaine
2
63 356
6ème semaine
3
46 597
7ème semaine
4
39 766
8ème semaine
7
21 051
9ème semaine
7
21 544
10ème semaine
16
11 441
11ème semaine
13
13 276
12ème semaine
11
13 785
Nombre de semaines Paris
14
Moyenne salles Paris 1ère sem
16 016
Budget
20 MF
Box office annuel Espagne
1 500 141
Box office annuel Italien
7
Cote du succès
* * * *
GENERIQUE DE FIN DE "BORSALINO"
...
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique