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Par Renaud SOYER le 5 Octobre 2014 à 03:58
HO !
16 OCTOBRE 1968
Réalisation Robert ENRICO Scénario P. PELEGRI
L. HAMON
Robert ENRICO
José GIOVANNIPhotographie Jean BOFFETY Musique François de ROUBAIX Production Paul LAFFARGUE Distribution Cocinor Durée 95 minutes Tournage François Holin dit Ho Jean-Paul BELMONDO Benedite Joanna SHIMKUS François Canter Sydney CHAPLIN Gabriel Briand Paul CRAUCHET Ex-coureur automobile, François Holin entre comme chauffeur au service d'une équipe de gangsters, François Canter, le chef, et les frères Schwartz. On le surnomme "Ho", afin de ne pas le confondre avec l'autre François et pour bien lui faire sentir qu'il n'est qu'un domestique. Ho subit des humiliations constantes et ne touche qu'une infime partie du butin, à la suite d'un hold-up réussi grâce à sa virtuosité. Cet argent lui permet néanmoins d'offrir à son amie Benedite, une cover-girl, un vison au cours d'un week-end en Sologne. Quelques jours plus tard, alors que la bande prépare un nouveau hold-up, Canter se tue par accident. Voyant là une occasion de s'affirmer, Ho propose aux frères Schwartz de diriger l'affaire. Mais ils ne veulent rien entendre. Aussi décide-t-il d'agir seul. Entre-temps, Ho se fait arrêter pour le vol d'une voiture. Incarcéré, il parvient à s'échapper en se faisant passer pour son voisin de cellule, un clochard. Benedite le laisse tomber en apprenant ses activités. Briand, un journaliste, laisse entendre dans un article que Ho serait responsable de l'accident qui jadis coûta la vie à son co-équipier et qui lui valut de perdre sa licence. Ho contacte le journaliste. Ils deviennent amis et Briand réhabilite Ho. La police, qui soupçonne le journaliste d'en savoir beaucoup, l'arrête et l'interroge. En révélant la passion de Ho pour les cravates, il livre un détail qui le perdra. François tombe dans un piège et ouvre le feu. Benedite, qu'il a revue, cherche à le sauver. En voulant gagner la Sologne, ils se heurtent aux frères Schwartz traqués eux aussi après leur hold-up en province. Ho engage le combat, abat les deux gangsters. Mais Benedite est tuée aussi. Désarmé, il se livre ensuite à la police.
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Après le demi-échec du "Voleur", Jean-Paul BELMONDO change d'impresario car Blanche MONTEL a pris sa retraite. Gérard LEBOVICI va prendre en main la carrière de l'acteur. S'occupant également de celle de Robert ENRICO il facilite la rencontre entre les deux qui voit l'adaptation d'un roman de Jose GIOVANNI. Robert ENRICO doit à GIOVANNI deux très beaux succès "Les grandes gueules" et " Les aventuriers". C'est un retour à un genre que BELMONDO connait bien, le film noir. Du coté de la distribution, BELMONDO va retrouver deux habitués de Robert ENRICO, la belle et fragile Joanna SHIMKUS ("Les aventuriers") et le toujours très bon Paul CRAUCHET ("Les grandes gueules").
Etrangement Jean-Paul BELMONDO et José GIOVANNI n'apprécièrent pas le film. L'acteur invoque un rôle trop "loser" pour attirer le grand public et l'auteur va trouver là la motivation de mettre en scène ses propres histoires avec "Le rapace".
Et pourtant, le film est pétri de qualités. François Holin est loin d'être un personnage négatif. Certes, le film s'ouvre sur un Holin pilote de course accidenté que l'on retrouve après en chauffeur pour le compte d'un gangster. Il aime la sape et agit toujours avec superbe. Il est le bras droit d'un truand François Canter qui l'apprécie. D'ailleurs lors du partage du butin d'un hold-up il octroie une part généreuse du butin ce qui fait grincer des dents les complices de Canter. En effet, Holin est cantonné au rôle de chauffeur et ne participe pas à l'action. L'argent récolté permet à Holin de mener bon train en compagnie d'une charmante mannequin populaire jouée avec grâce et fragilité par la belle Joanna SHIMKUS.
"Ho" rêve devant sa glace à des lendemains plus glorieux.
Durant le repérage d'un nouveau "casse", Canter fait tomber son pistolet au sol. Le coup part et le blesse mortellement. Holin propose de mener le casse à son terme, mais les complices refusent doutant de ses capacités.
Alors que Holin veut agir seul, il se fait arrêter bêtement. Interrogé par un commissaire tenace qui le soupçonne de connaître l'origine du casse précédent, il n'avoue rien et finit en prison. Mais doté d'une vive intelligence, il parvient à s'évader sans aucune violence. Il emprunte l'identité d'un compagnon de cellule qui est un clochard notoire. Holin sort de la prison crasseux, mais libre. Un passage fort amusant quand on connait son goût pour la belle sape.
Son évasion lui assure une belle popularité et il fait enfin les gros titres des journaux. Un mélange d'Al Capone et d'Arsène Lupin, son égo explose. Un détail le chipote, on l'accuse d'être à l'origine de la mort de son ami. C'est en fait un piège piloté par le commissaire de police. Holin capture le journaliste qui a écrit l'article et rétablit la vérité. Oui, c'est un bandit, mais il est contre la violence. Petit à petit il séduit Gabriel BRIAND joué" par Paul CRAUCHET.
Cet épisode rappelle par bien des aspects l'épisode réel de Jacques MESRINE convoquant la presse lors d'une de ses cavales pour faire passer ses messages. Comme quoi le film était bien en avance et crédible.
Autre preuves des capacités de Holin, il mène à terme le casse prévu avec une nouvelle équipe.
Alors qu'il éprouve des difficultés avec sa fiancée, il ne peut s'empêcher de se gausser envers Briand. Bêtement celui-ci laisse un indice intéressant au commissaire de police qui l'interroge.
Holin est poursuivi par ses anciens complices. Holin s'en débarrassera utilisant la force ce qu'il a toujours chercher à éviter. Hélas Bénédicte mêlée malgré elle à l'histoire, meurt en voiture lorsqu'elle tente de s'échapper du traquenard.
Capturé par la police, Holin est sous le feu des projecteurs, mais cette fois pour témoigner de sa déchéance.
Robert ENRICO a réalisé un très bon film. "Ho" est un gangster très charismatique et classe. Son refus d'utiliser la force et son esprit fanfaron sont attachants. Certes, la fin du film est conventionnelle, mais le bandit ne peut pas toujours gagner fusse-t-il fort sympathique. Le film est bien porté par une superbe partition de François de Roubaix.
Le film qui prend la première place du box office parisien doit rassurer l'acteur. En seulement 4 salles le film fait 68 162 spectateurs. La très vive concurrence, en particulier les films avec Louis de FUNES, fera que le film glissera lentement de semaines en semaines, pour finir tout de même à plus de 400 000 spectateurs parisiens au total et à près de 1.8 millions de spectateurs en France. Ce n'est pas spectaculaire mais prouve à l'acteur qu'il devra alterner les entreprises commerciales aux films plus personnels et risqués. L'acteur pourra compter sur l'attaché de presse qu'il vient de rencontrer: René CHATEAU. Celui contribuera énormément à la notoriété que BELMONDO va rencontrer dans sa seconde partie de carrière.
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
1 774 340
1ère semaine
4
79 3163
9
2ème semaine
2
112 358
19
3ème semaine
2
198 656
42
4ème semaine
4
126 582
38
ENTREES PARIS
414 168
ENTREES PARIS EXCLUSIVITE
269 425
1ère semaine
1
68 162
4
2ème semaine
2
45 642
3ème semaine
4
43 397
4ème semaine
6
31 920
5ème semaine
8
18 533
6ème semaine
15
14 842
Nombre de semaines Paris
13
Moyenne salles Paris 1ère sem
17 041
Box office annuel Espagne
734 174
Cote du succès
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