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Par Renaud SOYER le 27 Septembre 2014 à 00:02
L'ALPAGUEUR
23 MARS 1976- Réalisation : Philippe Labro
- Scénario original : Philippe Labro
- Adaptation : Philippe Labro et Jacques Lanzmann
- Dialogues : Jacques Lanzmann
- Musique : Michel Colombier
- Cascades :
- Cascades voitures : réglées et exécutées par Rémy Julienne et son équipe
- Cascades et combats réglées par Claude Carliez et son équipe
- Production : Cerito Films (Paris)
- Distribution : AMLF
- Publicité : René Chateau
- Tournage :
- Période : 13 octobre 1975 au 20 janvier 1976
- Durée : 110 minutes
- Jean-Paul Belmondo : l'Alpagueur
- Bruno Cremer : Gilbert dit L'Epervier
- Patrick Fierry : Costa Valdes
- Victor Garrivier : l'inspecteur Doumecq
- Jean Négroni : Spitzer
- Claude Brosset : Granier
Chasseur de primes moderne, mercenaire de luxe entretenu - à prix d'or - sur les cassettes privées du Gouvernement qui l'emploie, l'Alpagueur vient de démanteler, à Rotterdam, un important réseau de drogue dont les responsables jurent de se venger. Mais déjà, sur les ordres de l'inspecteur Doumecq, l'Alpagueur a entamé une nouvelle mission: démasquer trois "gros bonnets" de la prostitution qui travaillent avec la bénédiction intéressée du commissaire Gavarny. C'est bientôt chose faite. Pendant que l'Alpagueur accomplit ses exploits secrets, un tueur impitoyable, baptisé "l'Epervier", agit, lui, au grand jour; il se fait aider dans les hold-ups qu'il ourdit par de jeunes voyous qu'il abat ensuite à bout portant. Un de ses "complices", pourtant, a échappé à la mort: mais, depuis son arrestation, Costa Valdès se tait obstinément. Pour vaincre l'Epervier, un adversaire à sa hauteur, l'Alpagueur atterrit sous une fausse identité dans la cellule de Valdès, lequel, confiant, lui révèle que, deux ans auparavant, il avait déjà rencontré l'Epervier sous le costume d'un stewart... L'Alpagueur profite de sa présence en prison pour annihiler le réseau d'évasion qui y fonctionne, moyennant grosses finances. Remontant la filière, il en démasque les organisateurs, en qui il découvre les trafiquants de drogue de Rotterdam. Comme il croit l'Alpagueur tué au cours d'un affrontement, Costa Valdès décide de s'opposer seul à l'Epervier et paie cette audace de sa vie... C'est dans un avion que se jouera le dernier acte entre l'Alpagueur et l'Epervier, enfin face à face...
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A la tienne... coco.
C'est par cette phrase que Belmondo démasque l'Epervier alias Bruno Cremer.
Après une année 1975 en tous points extraordinaire, tout du moins en terme de Box Office, Jean Paul Belmondo avait prévu de produire un ambitieux film d'aventure, "Diamants" réalisé par Claude Pinoteau. Au vu du budget trop élevé, il renonce à le produire et se rabat rapidement sur un projet de Philippe Labro avec qui il a tourné le fort honnête "L'Héritier". Le principe du personnage plait beaucoup à l'acteur qui corrige régulièrement le script pour en faire un film plus centré sur lui. Il va produite le film à 100% avec sa société CERITO cogérée avec René Château. Ce sera une pression dont Philippe Labro aura du mal à se sortir.
A l'instar de "Peur sur la ville" le film va proposer deux intrigues qui vont plus ou moins se recouper, soit une intrigue policière et la traque d'un redoutable tueur à l'identité inconnue. C'est ce principe qui peut se révéler un peu "casse gueule". Philippe Labro reconnait lui-même qu'il a un peu échoué dans l'écriture du film qu'il voulait pourtant en hommage à "The Gateway" de Sam Peckinpah, rien que ça.
Sous une musique efficace qui rappelle celle d'un Ennio Morricone, le début du film présente un héros très typé, un personnage improbable qui est un électron libre au service de l'Etat. Freelance il monnaye ses missions tel un Jim Phelps dans "Mission Impossible". Traquant le gros gibier du banditisme, il utilise les derniers gadgets pour plonger dans le sommeil les occupants d'une caravane et n'hésite pas à se grimer (il arbore une horrible moustache) pour tromper ses adversaires. Cette partie est peu intéressante en fait et n'apporte rien au film.
Le film devient beaucoup plus captivant lorsque Pilard se voit confier une mission: démasquer et capturer "l'Epervier" car c'est Bruno CREMER qui interprète le tueur et c'est une de ses meilleures compositions. "L'épervier" est un tueur glacial qui possède deux particularités. Dans le civil il est un steward précieux apprécié de ses collègues et sous son identité secrète un homme seul, gay, qui recrute des jeunes minets pour exécuter ses vols. Bipolaire il nomme tous ses minets sous le sobriquet de "Coco". Il aimerait être reconnu pour son intelligence et est déçu lorsqu'un de ses minets ne le remercie pas pour ses cadeaux (une moto) et s'agace quand on lui demande pourquoi il tue tous ceux qui ont vu son visage.
Car "L'Epervier" élimine tous les témoins froidement d'une balle dans la tête ou dans le dos, qu'importe. Lors du casse d'une bijouterie il commet une erreur en laissant vivant Costa Valdes qui devient le seul à connaître son visage. Le manque d'expérience de Costa Valdes a pour conséquence que "L'Epervier" habillé en policier doit tuer deux vrais policiers intervenus lors du hold-up.
Alors que Costa Valdes séjourne en prison sans avoir dénoncé le tueur et "L'Epervier" poursuit ses macabres méfaits. Il recrute un nouveau jeune loubard et lui offre une moto. En échange il doit l'aider à dévaliser la recette d'un établissement financier. Il abat le pauvre comptable dans la tête. Irrité par les questions du jeune homme sur les raisons de ces meurtres, il l'abat dans le dos.
Pendant ce temps, Pilard s'est fait coffrer avec Valdes et sympathise avec lui. Il obtient vite les infos concernant "L'Epervier" qu'il veut "alpaguer" gratuitement. L'occasion pour faire connaissance du milieu de la prison avec, bien sûr, le maton corrompu aux ordres du petit Parrain local. Une évasion rocambolesque est organisée. C'est néanmoins un passage du film plaisant.
Les deux "amis" remontent la piste de "L'Epervier" et Pilard doit sauver Valdes d'une mauvaise situation. Embarqué par deux chauffeurs du camion citerne dans lequel ils s'étaient cachés, Valdez va être éliminé dans le coin d'un bois. Mais Pilard au prix d'une course à pieds effrénée rattrape le camion citerne et libère son compagnon. Belmondo doit reprendre la prise quatre fois, mais Labro ignore que l'acteur souffre de sciatique alors qu'il pique des sprints impressionnants.
Les deux équipiers se séparent bon gré mal gré. Pilard élimine le restant de la bande qu'il cherchait et Valdez retrouve le triste pavillon où habite "L'Epervier". Il trouve la magot, mais pas de chance "L'Epervier" est rentré. Gouailleur, il explique que son génie est de bénéficier d'une couverture exemplaire. Il tue Valdez.
Reste à Pilard de retrouver "L'Epervier" sur son lieu de travail, en chef de cabine dans un avion . En vol Pilard demande du champagne et invite "L'Epervier" à trinquer avec lui. Souriant malicieusement, Pilard abat son jeu et fait comprendre à son adversaire qu'il est démasqué. S'ensuit une bagarre dont l'issue ne fait pas l'ombre d'un doute.
Si les réactions envers le film sont moins positives que pour "L'héritier" la cause en peut être due à une première partie pas très innovante par rapport à celles où intervient le formidable Bruno Cremer. L'acteur Patrick Fierry raconte dans une interview disponible sur le site "devil dead" que l'ambiance du film était bonne malgré une grosse colère de Belmondo envers Labro pour un retard dans le plan de travail. D'autre part, Fierry a trouvé que Labro était un piètre directeur d'acteurs et qu'il n'écoutait jamais ses suggestions entièrement dédié à servir la soupe à sa star. Pour lui, si "L'Héritier" était bon, c'est parce que sa prestigieuse distribution savait se diriger toute seule... Reste dans "L'Alpagueur" un très beau vilain charismatique et un bel affrontement entre les deux acteurs.
Sorti en mars 1976 dans une période très encombrée le film prend un départ correct mais rapidement décliner. C'est au final une assez décevante 21ème place au top annuel et c'est un peu trop juste pour les canons de l'acteur qui vient de très bien marcher avec "L'incorrigible" y compris dans l'Europe et en Amérique du Sud. "L'alpagueur" a même du mal à faire carrière en dehors de France malgré 33 millions d'entrées en Union Soviétique et 1.2 millions d'entrées en Allemagne de l'Ouest. Un résultat assez mitigé pour un film qui ne dépasse pas le stade d'une série B. C'est sûrement pour ces raisons que Belmondo ne tournera plus avec Philippe Labro.
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
21
1 533 183
1ère semaine
5 148 843 2ème semaine
1
324 977
3ème semaine
5
136 234
4ème semaine
5
133 905
5ème semaine
6
84 566
6ème semaine
8
74 225
ENTREES PARIS BANLIEUE
445 281
1ère semaine
1
135 298
23
2ème semaine
1
109 158
3ème semaine
3
65 162
4ème semaine
6
38 432
5ème semaine
5
32 004
6ème semaine
15
18 855
Nombre de semaines Paris
14
Moyenne salles Paris 1ère sem
5 883
1er jour Paris
16 406
RUSSIE
33 500 000
BOX OFFICE ALLEMAGNE
1 200 000
BOX OFFICE ESPAGNE
290 000
BOX OFFICE ITALIE
TOP 81
BUENOS AIRES
29 743
BRUXELLES
4 664 000 Francs Belges
Cote du succès
* * *
L' ALPAGUEUR AFFICHE ALLEMANDE
L' ALPAGUEUR AFFICHE ITALIENNE
L' ALPAGUEUR AFFICHE ESPAGNOLE
L' ALPAGUEUR AFFICHE YOUGOSLAVIE
L' ALPAGUEUR AFFICHE TURQUIE
L' ALPAGUEUR AFFICHE SUEDE
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