-
Par Renaud SOYER le 19 Juillet 2012 à 03:13
BORSALINO AND Co
23 OCTOBRE 1974
Réalisation Jacques DERAY Scénario Jacques DERAY
Pascal JARDINPhotographie Jean-Jacques TARBES Musique Claude BOLLING Production Alain DELON Distribution CIC Durée 110 minutes Tournage 29/03/74- 25/06/74 Roch SIFFREDI Alain DELON Fernand Lionel VITRANT Lola Catherine ROUVEL Volpone Ricardo CUCCIOLLA
Marseille, 1934. Trois mois après l'assassinat de son ami François Capella, Roch Siffredi identifie le coupable, l'industriel milanais Giovanni Volpone. Siffredi et ses lieutenants, dont le fidèle Fernand, s'en prennent d'abord au frère de Giovanni, Francesco, jeté d'un train en marche. La guerre est déclarée entre les deux clans. Volpone fait saccager les cercles de jeu de Siffredi qui, mis en garde par le commissaire Fanti, lui affirme sa détermination en dépit des protections politiques - notamment d'extrême-droite - dont bénéficie son ennemi. Dans le désordre régnant - et policier et politique - Fanti est révoqué puis remplacé par le commissaire Cazenave, sur qui Volpone s'appuie. Siffredi est enlevé par Sam, un Allemand à la solde de Volpone. Fernand, d'abord laissé pour mort, noyé, réapparaît et s'inquiète de la disparition de son patron auprès de Cazenave, qui effectivement lui donne des nouvelles : Siffredi, s'adonnant à la boisson (les hommes de Volpone l'y ont forcé avec violence) n'est plus qu'une épave. D'ailleurs, toute la presse, soigneusement convoquée par Sam, est là pour le constater, et tous s'accordent à le décréter atteint de folie; il est interné. Fernand, qui s'est fait embaucher comme employé du menuisier de l'asile psychiatrique, organise son évasion dans un cercueil, et tous deux s'enfuient à Gènes. Trois ans passent. Siffredi revient à Marseille pour y apporter la colère. Entouré d'hommes de main résolus, venus avec lui d'Italie,- il libère Lola (qui dirigeait autrefois une maison de plaisirs) des humiliations que Volpone lui a fait subir. Cazenave et Sam sont à leur tour enlevés et gavés d'alcool, puis livrés ainsi à la presse. Fanti est alors réintégré dans ses fonctions. Après avoir supprimé Sam, Siffredi et ses hommes prennent place dans le train pour Berlin où se trouve Volpone et font périr celui-ci dans la fournaise de la locomotive. Siffredi n'a plus rien à faire à Marseille. Depuis le bateau qui le conduit en Amérique avec Lola, il regarde s'éloigner la ville de son enfance.
****************
Alain DELON a connu deux demi succès en France avec " Les grands fusils" et "La race des seigneurs" qui n'ont pas dynamité le box office. Il reste cependant que "Big guns" a très bien marché en Italie. Il décide donc de donner une suite à "Borsalino" succès massif de 1970. Alors que son personnage Roch SIFFREDI était officiellement parti à la retraite à la fin du premier film après la mort de son meilleur ami, François CAPELLA.
Ce n'est pas une mauvaise idée, car "Le parrain" a très bien marché au Box office français ( la suite beaucoup moins) et les films dit de "Gangsters" attirent le public. DELON investit sa chemise pour donner une suite du même tonneau que l'original. Jacques DERAY est de retour derrière la caméra et les acteurs survivants du premier épisode sont de retour, en particulier Catherine ROUVEL, Lionel VITRANT et Daniel IVERNEL et même Mireille DARC qui refait une apparition clin d'oeil dans le rôle de la prostituée des trottoirs marseillais. Claude BOLLING est de retour à la partition musicale, seul Claude SAUTET ne participe pas au scénario car il est devenu un des meilleurs réalisateurs entretemps. C'est Pascal JARDIN qui le remplace au scénario avec Jacques DERAY.
Le ton plaisant du premier film a disparu et fait place à un film violent entièrement axé sur la star du film, Alain DELON.
Le film débute par l'enterrement de CAPELLA. Son meilleur ami Roch SIFFREDI est bien décidé de le venger. Apprenant que le commanditaire du meurtre se nomme VOLPONE, SIFFREDI l'intercepte dans un train et le fait jeter sur la voie. Manque de bol, à l'arrivée en gare SIFFREDI apprend qu'il a éliminé le frère du bon VOLPONE qui se présente devant lui. Celui-ci est un roi de la pègre italienne et va s'acharner sur SIFFREDI en sabotant ses entreprises, en faisant exploser un acteur d'un cabaret qui lui appartient, en vitriolant un de ses poules, en éliminant ses hommes de main. Le commissaire de police est remplacé par un homme proche de VOLPONE. Bref, tout va mal.
Capturé par VOLPONE, Roch sera rendu alcoolique avant d'être mis en spectacle dans sa propre ville. Interné, Roch est surveillé et semble éliminé du circuit.
C'est bien là l'invraissemblance du film, tant il parait improbable que SIFFREDI soit laissé vivant par VOLPONE...C'est l'occasion pour le second couteau Lionel VITRANT d'avoir un beau rôle comme sauveur de SIFFREDI, en bon fidèle lieutenant qu'il est. Roch va sauver Lola qui travaille de force dans un claque de seconde catégorie. L'occasion d'une belle scène de fusillade. La belle retrouve son amour et les deux s'enfuient.
Mais avant, SIFFREDI à une mission à terminer. A son tour il ruine l'empire de VOLPONE et élimine ses équipes d'une manière plutôt expéditive. Il retrouve VOLPONE qui tente de fuir dans un train et s'en sert comme combustible à locomotive dans une scène qui m'avait bien impressionné quand j'étais adolescent. Une belle scène, bien sadique comme on aime !
Le film se termine sur Roch et Lola qui dansent avant de se rendre aux USA. Sur le carton final du film il est écrit "à suivre". Bientôt un troisème épisode à New York ou Chicago ?
Et bien non. A la mauvaise surprise générale le film est un demi échec. Bien sûr la première semaine parisienne est satisfaisante, bien que le film fasse 40% d'entrées de moins que le premier épisode. Après une seconde semaine satisfaisante, le film décélère rapidement. Le score de 500 000 spectateurs Paris Banlieue est très honorable, mais reste très inférieur aux 1.3 millions du premier épisode. En France l'écart est plus important. Au final le film fait à peine 35% des entrées du premier épisode. En Europe ce n'est guère mieux.
Le film est proche du top 20 annuel en France, ce qui n'est pas suffisant pour DELON qui a perdu un oeil dans l'affaire.
Bien que descendu par la critique, le film est un bon passe temps solidement réalisé par DERAY. Il est dommage que le ton léger du premier film ait fait place à un film d'action très violent. Et puis, c'est douloureux à admettre pour DELON, mais un "BORSALINO" sans Jean-Paul BELMONDO n'est pas un "Borsalino"....
Alain DELON n'en veut pas du tout à Jacques DERAY, la preuve ils remettent le couvert dans une adaptation d'un roman de Roger BORNICHE: "Flic story" où il partagera la vedette avec Jean Louis TRINTIGNANT. Ce sera encore une fois une production qui se situera en 1947 à Paris. Un pari risqué pour DELON, mais celui-ci aime ça, et qui sait, peut être que la loterie du succès sera gagnante pour lui.
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
21
1 698 380
ENTREES PARIS
342 794
ENTREES BANLIEUE
161 253
ENTREES PARIS BANLIEUE
504 047
exploitation Paris
1ère semaine
1
119 172
20
2ème semaine
4
93 805
3ème semaine
6
58 245
4ème semaine
8
36 759
5ème semaine
8
30 523
6ème semaine
10
26 463
7ème semaine
14
18 522
Nombre de semaines Paris
13
Moyenne salles Paris 1ère sem
5 929
Budget
Box office annuel Espagne
522 099
Box office annuel Italien
32
Cote du succès
* *
CLIQUEZ SUR LES PHOTOS POUR LES VOIR EN GRAND FORMAT
..
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique