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Par Renaud SOYER le 6 Octobre 2007 à 08:07
TROIS HOMMES A ABATTRE
31 OCTOBRE 1980
Réalisation
Jacques DERAY
Scénario
Jacuqes DERAY
Christopher FRANK
Photographie
Jean TOURNIER
Musique
Claude BOLLING
Production
Alain DELON
Alain TERZIAN
Distribution
UGC
Durée
95 minutes
Tournage
16/06/80-15/08/80
Michel GERFAUT
Alain DELON
Béa METEDI
Dalila DI LAZZARO
Emmerich
Pierre DUX
Leprince
Michel AUCLAIR
Michel Gerfaut est joueur professionnel. Un soir, sur une route déserte, il porte secours à un automobiliste accidenté qui meurt à l'hôpital. En réalité l'inconnu a été assassiné. Michel l'apprend par le journal au moment où deux autres personnes sont abattues. Les trois morts étaient tous cadres supérieurs aux établissements Emmerich, spécialisés dans l'aviation et l'armement. Témoin gênant, Michel est bientôt la cible des tueurs lancés à sa recherche. Victime d'une première tentative de meurtre, Michel assiste un peu plus tard à la mort brutale de son ami Liétard, des renseignements généraux. Dès lors il passe à l'action. Blessé par balle, surveillé par la police, il n'en élimine pas moins ses adversaires directs. De guerre lasse, Emmerich et ses collaborateurs, convaincus d'avoir affaire à un professionnel, décident de composer avec lui. Découvrant enfin la vérité, Michel refuse tout projet de collaboration. Emmerich meurt alors d'une crise cardiaque. Son successeur, Leprince, croyant toujours à un hypothétique chantage de la part de Michel le fait finalement exécuter froidement, en pleine rue.
DELON se fait plus rare et adopte la stratégie qui a fait le succès de BELMONDO avec "Flic ou voyou" : un film par an qui bénéficie d'un marketing poussé, un réalisateur connu et identifié à l'acteur et une affiche choc qui met en valeur la star.
De retour dans le polar pur et dur, DELON fait appel à Jacques DERAY. Leur dernière collaboration remonte à 1977 avec "Le gang" qui avait correctement fonctionné.
Le film s'inspire très librement d'un roman policier d'un spécialiste français du genre: Jean-Patrick MANCHETTE. Le personnage interprété par DELON est encore un homme libre et solitaire, un jouer de poker au passé indeterminé. Il va se retrouver impliqué malgré lui dans une salle affaire mené par un riche industriel, interprété à merveille par cette vieille baderne de Pierre DUX. Encore une fois, politiques, polciers et industriels sont tous dans le même sac, corrompus, pourris et compagnie, et surtout puissants, le vieux EMMERICH (Pierre DUX), qui a connu DE GAULLE, bénéficie de services de tueurs à gages capable d'éxécuter des hommes en pleine ville où directement dans un appartement, témoin cette scène où deux tueurs se rendent chez une victime qui prend son bain, sa femme dans le salon. Un des deux tueurs discute badinement avec la femme pendant que l'autre éxécute son mari dans la salle de bain.
Ici, pas de risques à la "Monsieur Klein" ou "Attention les enfants regardent", le produit est formaté, sans surprises, tout en étant agréable à regarder. Comme d'habitude dans ce genre de films, les seconds rôles sont de qualité, mais leur présence est brève, la quasi totalité de la distribution meurt durant le film de mort violente. Nous citerons Jean-Pierre DARRAS, Michel AUCLAIR en larve pourrie qui rêve d'être calife à la place du calife, Christian BARBIER qui se prend une balle par l'oeil de boeuf d'une porte d'entrée, Bernard LE COQ. Pour compenser cette distribution pas très sexy, il est fait appel à la jolie italienne Dalila DI LAZZARO connue en Italie et qui tente de s'implanter sur le marché français. Son rôle, assez stéréotypé et assez dénudé ne révolutionnera pas le genre. A noter une très belle phrase de dialogue "Tu as remarqué que mes seins sont plus gros le soir" typique des dialoguies de Christopher FRANK, très inspiré par la gente féminine. DELON devra échapper à une tentative de noyade sur la plage de Trouville, une scène assez prenante. Quelques cascades et quelques meurtres viennent agrémenter ce polar à la française sans surprises.
Alain DELON, la mèche impeccable tente de donner une épaisseur à un rôle formaté. Toujours indépendant, son personnage est un rebelle qui n'accepte pas la proposition finale qui lui est faite d'incorporer l'organisation qui vient de changer de dirigeant. Il est averti que ce refus entrainera son élimination, mais fier et libre, DELON refuse et se fera éliminer en pleine rue sur les Champs-ELysées. L'occasion pour l'acteur de mourir une nouvelle fois à l'écran, dans une très belle attitude de stupéfaction.
Jacques DERAY réalise cette commande de façon classique mais très efficace .
Cette nouvelle stratégie porte ses fruits. Le film prend aisément la tête du box office avec 200 000 spectateurs pour la première semaine d'exploitation parisienne. L'acteur n'y avait pas été à pareille fête depuis "Borsalino" où il partageait l'affiche avec BELMONDO. Fait plus rare, la deuxième semaine est très convaincante. Le film reste en tête 3 semaines à Paris et passe la barre des 700 000 spectateurs Paris Banlieue. En France, plus de deux millions de spectateurs se rendent dans les salles, un score que l'acteur n'a plus atteint depuis "Deux hommes dans la ville" en 1973 où il partageait l'affiche avec Jean GABIN. De retour dans le top 15 annuel, c'est un résultat très satisfaisant, et cette stratégie va être renouvelée pour sa prochaine production. Alors qu'il aborde sa quatrième décennie cinématographique, l'acteur est toujours bankable.
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
15
2 194 795
ENTREES PARIS *
412 761
ENTREES BANLIEUE *
293 575
ENTREES PARIS BANLIEUE * 706 336 1ère semaine
1
199 852
35
2ème semaine
1
155 046
3ème semaine
1
83 843
4ème semaine
2
55 425
5ème semaine
5
39 621
6ème semaine
9
26 267
Nombre de semaines Paris
16
Moyenne salles Paris 1ère sem
5 710
Budget
Box office annuel Espagne
147 916
Box office annuel Italien
78
Cote du succès
* * *
* source CNC ( pour rappel, le Film Français indiquait 619 696 spectateurs pour Paris Périphérie, soit près de 90 000 spectateurs manquants)
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